Bonjour, nous sommes Sandrine et Silvère du blog voyager aux Etats-Unis.com Après près de 30 ans passés sur les routes américaines avec nos 4 enfants et près de 15 ans à accompagner des voyageurs dans la préparation de leur périple aux USA, nous voici à partager avec vous notre expérience et surtout notre passion des Etats-Unis. Alors c'est parti, laissez-nous vous faire voyager aux Etats-Unis !
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Voyager aux Etats-Unis, le podcast.
Bonjour.
Bonjour. Alors, Silvère, aujourd'hui, c'est un podcast tout particulier.
Oui, c'est un podcast d'abord particulier parce qu'il ne paraît pas le bon jour. D'habitude, nos podcasts, c'est une fois tous les 15 jours, le lundi. Et là, on est déjà vendredi. On a déjà donc un bon retard sur notre date de sortie habituelle. Mais il y a une raison pour ça. Et c'est la deuxième partie de pourquoi ce podcast est particulier. C'est que le sujet de ce podcast, ce n'est pas directement les États-Unis, mais c'est un livre.
Oui, un livre, mais un livre qui nous tient particulièrement à cœur, Silvère. Et pour tout dire, c'est un livre dont nous sommes les auteurs.
Exactement. Le Dictionnaire insolite des États-Unis, qui va sortir en librairie aujourd'hui même, le 13 septembre. Ce vendredi 13.
Et du coup, c'est un petit livre au format poche, très pratique, vous pouvez l'emmener partout avec vous, y compris d'ailleurs lors de vos voyages aux Etats-Unis. Et du coup, évidemment, le sujet de ce livre n'étonnera pas trop nos éditeurs, donc dictionnaire insolite des Etats-Unis, donc les Etats-Unis, effectivement, ça nous connaît, mais dictionnaire insolite aussi.
Oui, parce qu'en fait, pour tous ceux qui nous connaissent, ils savent qu'en fait, on adore rechercher l'insolite. D'ailleurs, c'est ce qu'on fait depuis des années dans tous nos périples, que ce soit pour nous ou pour nos clients.
Oui, on aime être surpris et on aime surprendre nos clients également. Et du coup, c'est vrai que l'insolite, on essaye d'en mettre un peu partout, parce que c'est ce qui met du piment et puis c'est ce qui révèle aussi les choses. En fait, quand quelque chose, on pense, on a des idées préconçues, on pense que c'est comme ça et puis on découvre quelque chose d'insolite, on s'aperçoit, ah non, c'est un petit peu plus compliqué. Donc, c'est une façon d'avoir de la nuance et de découvrir des choses qui ne sont pas exactement celles qu'on croyait au début.
Et ça donne du sens également.
Exactement. Et le voyage est fait pour ça. Le voyage est fait pour découvrir de l'insolite et puis pour avoir un regard neuf. Et c'est exactement ce qu'on veut apporter.
Mais revenons Silvère aux origines de ce projet, où en fait les origines de ce projet sont vraiment caractérisées par notre curiosité.
Exactement, c'est la curiosité qui va nous mener sur la voie de ce livre. Alors, il faut remettre un tout petit peu le contexte. Il y a déjà plusieurs années de ça et en fait, on est en pleine période de Covid. Alors, pour ceux qui ne le sauraient pas en détail, le Covid pour nous, ça a été une période vraiment, vraiment très compliquée. d'abord parce que nous on aime bouger, on aime voyager, donc on n'avait pas le droit de voyager, on n'avait même pas le droit de sortir de chez soit pendant tout un moment, et aussi parce que notre activité professionnelle était complètement suspendue pendant cette période. Alors du coup on essayait de contrebalancer, dès qu'on a été autorisé à évoluer un petit peu autour de chez nous, on a beaucoup marché, donc on partait pour des grandes randonnées urbaines, puisqu'on habite à Paris, on ne pouvait pas aller plus loin, Donc on était dans des randonnées urbaines à Paris et sa périphérie. C'est lors d'une de ces randonnées qu'on passe devant une vitrine.
On n'est pas allé bien loin en fait, on est resté dans notre quartier, dans notre arrondissement le 13ème, et c'est vrai que je me souviens de ce jour où nous sommes passés devant une vitrine, et là, on a vu effectivement des petits livres comme ça, une collection qui s'appelait Dictionnaire insolite. Alors bien sûr, ça a piqué notre curiosité, et qu'a-t-on fait ? De retour à la maison, on a pris des informations, on a recherché cette collection, et là, on a vu qu'il y avait des exemplaires qui existaient sur la Floride, sur New York et la Californie, mais pas sur les États-Unis. Du coup, on s'est empressé, bien sûr, de les commander, en achetant aussi celui du Japon pour avoir une idée un petit peu sur un pays. Et là, à la lecture, on s'est dit, mais c'est vraiment dommage, il n'y en a pas un sur les États-Unis. Et alors, ce qui est encore plus dommage, c'est qu'en fait, nous, vraiment, on serait les plus à même de l'écrire.
Oui, et en plus, ce qui était étonnant en plus, c'est que cette idée-là de faire, pas réellement un dictionnaire insolite, mais cette idée-là, on l'avait déjà eu. En fait, nous, on avait pensé à pas mal de choses différentes et un des ouvrages auxquels on avait réfléchi, mais qu'on n'avait jamais eu le temps de mettre en œuvre, c'était un ouvrage qui allait raconter l'Amérique depuis tout ce qu'on peut voir lors d'un road trip à l'intérieur de l'habitacle de sa voiture. C'est-à-dire que sur la route, on va voir du fil de fer barbelé sur le côté qui délimite un champ. On peut raconter à travers le fil de fer barbelé la fin de la Frontière et quand on a commencé à clôturer les champs et l'arrêt des grandes migrations des cowboys, etc. On peut le raconter par rapport à ça. On peut raconter l'histoire de la bannière étoilée qu'on voit sur le bord du chemin. Il y a plein de choses comme ça qu'on constate et qu'on peut voir et qu'on peut raconter depuis le bord de route d'un road trip aux États-Unis et plein de petits faits insolites, anecdotiques, qui allaient raconter et donner du sens au voyage. Et du coup, on s'est dit, tiens, c'est marrant parce que c'est un peu la même idée, ce dictionnaire insolite.
Voilà, je reviens aussi sur le mot anecdote. C'est vrai qu'on aime bien les anecdotes, mais on aime bien les anecdotes qui apportent du sens, vraiment. Et ça, c'est ce qu'on a essayé de mettre après dans ce livre. Mais bon, revenons aux origines. Effectivement, une fois qu'on s'est dit ben oui, nous nous sommes, nous sommes prêts justement à nous investir et à écrire un tel livre, on a contacté cette maison d'édition. qui s'appelle Cosmopole, et qui a bien voulu effectivement nous recevoir. On leur a montré nos différents écrits parce qu'en fait, depuis longtemps finalement, on écrit, on écrit beaucoup, on écrit à travers le blog, on écrit les carnets de route pour nos clients. Et ce qu'on aime faire aussi, ce qu'on aime faire, c'est transmettre. Transmettre notre passion des États-Unis, notre vision. Et ça, on l'a fait depuis longtemps, puisqu'à nos tout débuts, on avait en charge le stand des États-Unis au Salon mondial du tourisme. Donc, on avait l'habitude comme ça de transmettre aux personnes notre passion des États-Unis et notre vision.
Effectivement, et en fait, transmettre notre passion aux États-Unis, c'est comme ça qu'on définit notre métier. Nous, notre métier, ce n'est pas simplement concevoir des voyages, c'est de transmettre ce qu'on aime de ce pays. Et on le fait à travers les voyages, mais on le fait aussi à travers les histoires qu'on raconte sur le blog, à travers plein d'autres choses. Donc du coup, ça nous semblait évident. Et en plus, il y avait cette dimension d'insolite. Et nous, on est toujours à l'affût d'insolite pour nourrir nos voyages et les voyages de nos clients. Parce qu'on aime beaucoup pointer du doigt les différences qu'on peut avoir, nous, Français ou Européens, avec les Américains. Et aussi pointer du doigt les choses qui nous rapprochent plus qu'on ne pourrait le penser. Des choses qu'on n'imagine pas, à soupçonner, qu'effectivement, en réalité, ont des origines bien françaises ou bien européennes.
Effectivement, on a eu différentes conversations avec notre éditeur. À partir de là, ils ont décidé de nous faire confiance et à commencer le travail sur les 150 entrées de ce dictionnaire. Parce qu'il faut dire qu'en fait, c'est une collection qui existe déjà, et donc il y a une règle éditoriale.
Oui, il fallait respecter un ensemble de règles. La première chose à faire, c'était de réfléchir aux mots. On a dressé des listes de mots qui nous paraissaient intéressants. Après, sur chaque mot, il fallait voir quel élément insolite on pouvait apporter, quel éclairage ce mot pouvait donner. C'était assez amusant parce qu'il y a des mots qui nous paraissaient évidents, comme des mots chargés de choses intéressantes, et au final très difficiles d'écrire quelque chose de cohérent, d'assez court, et donc qui ont été écartés. Et puis, il y a d'autres mots qui semblaient moins intéressants au premier abord. En fait, quand on se pose la question de comment est-ce qu'on va pouvoir les traiter, là, des choses font surface. Et donc, notre liste de mots s'est enrichie, elle s'est modifiée au fil du temps et au fil de notre début de rédaction de ces différents articles.
Alors, on a rédigé effectivement ces différentes entrées. On les a modifiées plusieurs fois. Il y a eu plusieurs relectures comme ça, parce que autant vous dire, vous commencez à nous connaître, nous sommes assez prolixes et nous aimons aussi rentrer dans les détails. C'est vraiment quelque chose qui nous qualifie. Or, là, nous étions sous un format spécifique et contraint, contraint par un nombre de mots, mais aussi de caractères. Et c'est une forme de dictionnaire. Il faut être aussi concis. Donc, on a beaucoup travaillé.
C'est vrai, ça a été un gros, gros, gros travail parce que ce n'était pas notre pente naturelle. Notre pente naturelle, ça aurait été d'écrire l'encyclopédie insolite des États-Unis. Mais là, c'était juste le dictionnaire. Donc, il fallait vraiment se restreindre, couper, prendre l'essentiel sans perdre le sens, ce qui n'était pas évident parce que des fois, quand on coupait, on trouvait qu'une partie du sens qu'on voulait donner disparaissait. Il n'y avait plus que l'anecdote et on ne le rattachait plus. Donc voilà, il y a eu beaucoup, beaucoup de travail là dessus. C'est pour ça que ça a pris du temps. Il y a d'autres raisons qui ont fait que ça a pris du temps. Les calendriers de sortie des livres de voyage sont particuliers.
Notre travail est également de préparation des carnets de route de nos clients, de leurs voyages.
Exactement, sachant qu'on a commencé le livre pendant le Covid où on avait du temps, puisqu'on ne pouvait plus travailler pour nos clients, mais dès que la réouverture des frontières a été actée, notre travail a repris le dessus et on a dû faire ça en parallèle, ce qui n'était pas forcément toujours évident. Du coup, ça a pris du temps, des allers-retours, et finalement, ça nous a pris quasiment trois ans.
Oui, et il y a vraiment eu un gros travail sur la finition aussi. On oublie souvent qu'effectivement les différentes relectures prennent vraiment beaucoup de temps.
Ouais, énormément de temps et on est halluciné de découvrir qu'à la cinquième relecture on retrouve des fautes, on retrouve des phrases qui n'ont pas de sens ou un mot qui manque. On se dit comment on a pu lire cinq fois ce texte sans s'en apercevoir mais bon c'est comme ça.
Cinq fois tu es gentil, bien plus. Et en fait, finalement, à cette rentrée, donc 2024, septembre 2024, on rentre de notre séjour estival et enfin on a entre les mains notre bébé, notre cinquième bébé on va dire Silvère.
Oui, le produit fini, le fruit de tous ces efforts. Et donc, du coup, on peut le toucher, on peut le feuilleter. Et au final, ça nous semble d'être un livre qui nous ressemble.
C'est un livre qui nous ressemble. On peut être affirmatif. Vraiment, c'est un livre qui nous ressemble. Alors, ce qui nous tient à cœur, c'est avec des clés d'entrée très éclectiques dans ce dictionnaire. Donc, on aime bien. On n'aime pas effectivement, on aime bien toucher à tout. Donc, c'est très éclectique. On retrouve, eh bien, ce qu'on aime, c'est dire les éclairages. Un éclairage, plusieurs éclairages sur les États-Unis. Hein, Silvère ?
Exactement, il y a vraiment en creux cet éclairage qu'on essaye de donner à travers tous nos travaux. Et du coup, on est à peu près sûr que vous y découvrirez des États-Unis surprenants, qu'on n'imagine pas. Et à travers tous ces mots et ces expressions, certaines que vous ne connaissez pas justement et que vous allez découvrir, mais aussi beaucoup que vous connaissez ou que vous croyez connaître et dont on va vous apprendre des choses cachées, étonnantes ou surprenantes.
Donc il y a 150 entrées parmi lesquelles vous allez découvrir les origines, par exemple, du bacon.
Le bacon qui est un mot d'origine française. On ne s'en doute pas. Mais voilà, vous découvrirez en lisant cette entrée.
Donc la White House, par contre, vous connaissez.
La Maison Blanche, oui, tout à fait. On reprend quelques monuments et on essaye de donner l'histoire derrière l'histoire.
Le Peet’s Coffee également et ou la Fair Food, l'Apple Cider enfin pas mal on va on reviendra également sur Farenheit mais il y a peut-être un mot que tu aimerais bien expliquer Silvère.
On va essayer de vous donner un, peut-être deux, on verra si on en a le temps. Un exemple de ce qu'on peut raconter sur un mot en étant un peu insolite. Moi, j'ai choisi effectivement le mot dollar parce que qu'est-ce qui est plus emblématique des États-Unis que sa monnaie qui est connue dans le monde entier. Si vous parlez du dollar partout dans le monde, ça symbolise les États-Unis. On sait que vous parlez des États-Unis. Le dollar, c'est l'Amérique. Et pourtant, c'est ça qu'on raconte dans cette entrée, l'origine du dollar n'est pas américaine. Elle est même aussi très ancienne, beaucoup plus ancienne que l'existence des Etats-Unis eux-mêmes, puisque le mot lui-même, et la monnaie elle-même, remonte à la Renaissance. et elle débute dans le royaume de Bohème. C'est ce qu'aujourd'hui on appellerait la Tchéquie ou l'ancienne Tchécoslovaquie. Et le royaume de Bohème, il frappait des pièces d'argent. Et le métal, l'argent, était extrait des mines d'une ville qui s'appelait Joachimsthal. Au sens propre, c'est la vallée de Joachim. Thal, ça signifie vallée en allemand. Et du coup, ces pièces, elles étaient ornées d'un lion. et les gens qui les utilisaient pour raccourcir allaient les surnommer les Thallers. Elles venaient de Joachim Thalle, donc on allait les appeler des Thallers. Cette pièce a vécu au fil des ans et les Hollandais, donc on passe à un autre pays, une autre monnaie, ils vont introduire une pièce également d'argent et qui est également avec un lion qu'ils représentent. Et comme elle ressemble beaucoup à la pièce de Bohème, les gens en Hollande vont l'appeler du même nom. Mais en hollandais, il va y avoir une petite modification du nom et ils vont l'appeler Daller. Et donc cette pièce d'allure hollandaise va se répandre un peu partout dans le monde, parce que les Hollandais sont des grands commerçants, et notamment ils vont la faire circuler dans leur colonie du Nouveau Monde. Et parmi les colonies hollandaises de l'époque, on trouve la Nouvelle Amsterdam, qui va être la future New York. Donc on a cette pièce d'allure qui se propage. arrive un troisième pays l'Espagne. L'Espagne va frapper des pièces en argent et ces pièces en argent qu'ils vont appeler des Spanish pesos. Ils vont les frapper en Amérique parce que c'est dans leur colonie sud-américaine, au Mexique ou en Bolivie, qu'ils ont des mines d'argent. Donc du coup, ils vont frapper des pièces d'argent, des Spanish Pesos. Et le Spanish Pesos, il va se répandre beaucoup dans le... dans le Nouveau Monde et beaucoup en Amérique du Nord, puisque ça vient de pas très loin. Et il a le même poids en argent que le dollar hollandais. Donc du coup, l'habitude que vont prendre les Américains des colonies avec ce Spanish Pesos, c'est de l'appeler un Spanish Dollar, parce qu'il a la même valeur que le dollar hollandais, mais c'est la pièce espagnole. Donc au lieu de l'appeler Spanish Pesos, ils vont l'appeler Spanish Dollar. Et il se trouve que lorsque les États-Unis déclarent leur indépendance face à l'Angleterre, ils réunissent leurs économies pour créer une première banque centrale et une réserve monétaire pour financer la guerre. Et cette réserve, La majorité des pièces qu'ils ont, c'est des Spanish pesos, donc des Spanish dollars. C'est ça qui constitue les réserves monétaires de la première, de cette nouvelle, de ce nouveau pays qui est en création et qui est les États-Unis. Et comme ils n'ont pas beaucoup d'argent, ils vont émettre du papier monnaie. ils vont émettre des billets et ces billets ils vont les émettre comme ils ont beaucoup de Spanish Pesos et bien ils vont les émettre sur la base des Spanish Pesos et des Spanish Dollars donc ils vont émettre des billets de 2 Spanish Dollars, 2 dollars et ils sont garantis par leur réserve de Spanish Pesos et donc la première monnaie américaine c'est un dollar espagnol certes mais un dollar. Et concernant le sigle. Justement, on retrouve cela ensuite dans un endroit assez incongru, qui est le sigle dollar que tout le monde connaît, le S avec une barre au milieu. Eh bien, en fait, le Spanish Pesos, quand vous l'écriviez en abrégé, vous mettiez un petit P pour Pesos et comment ça s'appelle ? Un S. Comme au carré.
Ah, exposé.
En exposant, voilà. Un petit P exposant S. Le exposant S voulant dire Spanish pour le pesos. Et au fur et à mesure, on écrivait simplement PS, pesos, Spanish. Puis progressivement, on a écrit le P sur le S. Donc un P sur un S. Puis finalement, on a gardé le S et juste la barre du P. Le S et la barre du P, c'est le sigle dollar. Si certains se demandent pourquoi dans le sigle dollar des fois on voit deux barres, c'est que l'usage a évolué après. Comme on parlait d'un US dollar, on a gardé le S du dollar et on a mis deux barres, les deux barres du U. Donc la double barre, c'est vraiment pour signifier le US dollar et faire la différence avec les dollars de Spanish Pesos d'origine.
Merci Sylvère pour cette explication.
Voilà un exemple de mots à une histoire, j'ai un petit peu élaboré, souvent c'est un peu plus court dans le dictionnaire, mais qui apporte un éclairage historique, une filiation entre ce dollar qui vient finalement d'Europe, qui va prendre un sens nouveau dans les Amériques, par l'Espagne, puis après par les États-Unis.
Alors je pense qu'on a encore le temps finalement Silvère, moi j'aimerais bien que tu nous parles du chocolat. Il y a une anecdote qui est vraiment, je trouve, symptomatique.
Il y en a plein d'anecdotes avec le chocolat. On va raconter rapidement l'histoire des deux grands empires chocolatiers nord-américains. Et ça, on peut les voir lorsque, si vous visitez New York, si vous allez à Times Square, vous pouvez passer devant deux magasins gigantesques qui quasiment se font face. Ils sont très proches. Il y en a un, c'est le M&M's World, d'un côté, c'est le vaisseau amiral de la Mars Corporation, qui est l'un des plus gros chocolatiers au monde. Et quasiment en face, il y a le Hershey's Chocolate World, qui est le magasin qui fait la promotion des chocolats Hershey en français. qui est le chocolat de base le plus vendu aux États-Unis en tablettes et sous toutes ses autres formes. Du coup, il y a deux histoires assez différentes sur la création et l'évolution Hersey d'un côté et de Mars de l'autre, mais ces histoires se croisent à un moment donné et ces deux concurrents féroces se sont retrouvés ensemble à un moment donné. On va reprendre les histoires une par une. Le premier à s'être lancé, c'est Hersey. C'est vraiment la fin du XIXe siècle et Milton Hershey avait fait une petite fortune, il avait bien réussi dans la fabrication de caramel. Il avait une petite usine de caramel, ça avait bien fonctionné. Et il va prendre tout l'argent de son usine de fabrication de caramel pour se lancer dans une nouvelle aventure, celle du chocolat au lait. Et il va créer une énorme usine de chocolat au lait. en Pennsylvanie, et il va même jusqu'à créer une ville autour de son usine. Si vous allez un jour en Pennsylvanie, vous pouvez visiter la ville de Hershey. Il y a toujours les usines, mais il y a une ville entière. Et en fait, cette ville, il l'a créée notamment pour ses ouvriers. C'était un patron assez paternaliste, qui pensait qu'il fallait œuvrer pour le bien-être de tous ses ouvriers, etc. Donc il avait créé toute une ville relativement moderne pour loger ses ouvriers. Donc il avait cette usine géante et il avait un procédé de fabrication du chocolat au lait assez particulier. Et il va se lancer comme ça et devenir le premier fabricant américain de plaquettes de chocolat. Alors là, on peut faire une petite digression. Elle n'est pas dans le livre, donc c'est vraiment spécial pour le podcast. Il y a une question que se posent beaucoup de gens qui goûtent aux États-Unis le chocolat Hershey. Et la question est, mais pourquoi a-t-il ce goût assez étrange que certains qualifient que certains qualifient de goût de fromage.
Mais que d'autres qualifient de vomi.
Il y a une raison à ça. C'est vrai que quand vous mangez du Hershey pour la première fois et que vous n'êtes pas américain, vous avez ce truc assez étrange qui a un arrière-goût. qui arrive derrière.
Assez prononcé quand même !
Effectivement, il peut faire penser un peu au vomi, surtout au vomi des bébés. Il y a une raison à ça, qui est ce goût de fromage ou de vomi de bébé. La raison, c'est l'acide butyrique. C'est un acide un peu particulier. Et en fait, pourquoi il y a ce goût dans le chocolat Hershey ? Il faut voir que quand on fait du chocolat au lait, une des grandes difficultés, c'est l'approvisionnement régulier en lait. Et quand on est une petite fabrique de chocolat, comme il pouvait y avoir en Europe, on a un approvisionnement en continu de proximité. D'ailleurs, les chocolatiers sont dans les régions généralement où il y a des vaches laitières, le chocolat suisse par exemple.
Ça n'a rien à voir.
Et du coup, quand Hershey se lance dans un chocolat industriel à très, très grande production, il a besoin de beaucoup, beaucoup de lait. Il ne peut pas se contenter uniquement du lait des vaches qui sont tout autour de son usine. Il est obligé d'en importer de régions plus éloignées. Et le problème du lait à cette époque, c'est la conservation. parce qu'on n'a pas encore tous les processus de conservation du lait avec le froid. Donc il n'y a pas de chaîne du froid. Et donc pour ramener du lait sur plusieurs jours sans que le lait tourne, il faut trouver un procédé. Et le procédé que trouve Hershey, c'est un procédé qui s'appelle la lipolyse du lait, où on va avoir une transformation d'une partie du gras du lait en acide butyrique. Donc il y a un procédé de fabrication qui leur est propre et du coup le lait va un petit peu tourner légèrement, se charger d'acide butyrique et cet acide va protéger le lait et fait qu'il est encore buvable et consommable lors de l'arrivée dans les usines de marché. Mais du coup, cet acide butyrique va donner un goût un peu particulier au chocolat Hershey. Ce qu'il faut savoir, c'est que depuis on a inventé la réfrigération, donc le lait n'a plus besoin d'acide butyrique pour être conservé, puisqu'il arrive dans des camions réfrigérés. Et pourtant, le chocolat Hershey a toujours ce goût. Pourquoi ? parce que les Américains rajoutent l'acide butyrique dans leur chocolat pour retrouver ce goût parce que les Américains maintenant sont habitués et pour eux c'est ça le goût du chocolat au lait et donc ce goût il est mis exprès parce que c'est ce que les Américains aiment. Si vous avez depuis votre naissance mangé du chocolat Hershey, vous voulez cette petite amertume particulière qu'on retrouve. Donc l'acide butyrique. Pourquoi du coup, ça nous fait penser à du vomi ou du fromage? Parce que où est ce qu'on trouve de l'acide butyrique? Dans le parmesan. Et où est-ce qu'on trouve de l'acide butyrique ? Dans l'estomac et notamment lorsqu'il y a le vomi des bébés, on a le goût du lait avec cet acide butyrique, le début de la digestion. Et du coup, c'est cette odeur-là qu'on a. OK, merci.
Bon, revenons-en maintenant à notre chocolat justement. Donc là, on avait Hershey, l'histoire d'Hershey, mais revenons à l'autre aussi.
Alors, le deuxième empire, c'est celui de Mars. Alors lui, il s'appelle le fondateur de Mars et c'est un petit peu plus tard. Il démarre au tout début du 20e siècle. C'est un autre entrepreneur. Il débarque à Minneapolis avec son épouse et lui, il va se lancer non pas dans la fabrication de plaquettes de chocolat, mais de barres chocolatées. Son nom, c'est Franklin Clarence Mars, et il va construire son succès sur une première barre chocolatée, qui est une barre caramel chocolat. On la connaît tous, puisque nous, on la connaît sous ce nom de Mars. Mais lui, quand il la sort aux États-Unis, ce n'est pas le nom qu'il choisit. Il ne prend pas son nom pour dénommer sa barre chocolatée. Il trouve un nom beaucoup plus imagé. Il va l'appeler la Milky Way. la voie lactée au sens propre parce qu'en fait il y a du lait dedans dans son chocolat c'est du chocolat au lait et du caramel et donc il lance la Milky Way et elle marche très très très très bien et dans les années 30 il va lancer une deuxième barre chocolatée qui est le Snickers donc chocolat, cacahuètes, et qui va très bien marcher également. Pourquoi nous ne connaissons pas la Milky Way sous le nom de Milky Way, mais sous le nom de Mars ? C'est parce que lorsque son fils veut se lancer, comme il trouve qu'il n'y a pas beaucoup de place aux États-Unis où son père dirige la société d'une main de fer, il lui propose de lancer la société en Europe. Il va s'installer à Londres, au Royaume-Uni, et il va lancer la même barre qu'avait lancée son père, sauf qu'il ne va pas la lancer sous le nom de Milky Way, il va la lancer sous son nom propre, Mars, la barre Mars. Et c'est pour ça que dans le monde entier, cette barre caramel chocolat est connue sous le nom de Mars, sauf aux Etats-Unis, où elle est connue sous le nom de Milky Way. Mais attention, parce que ça va se compliquer. Parce qu'aux Etats-Unis, on décide ensuite de lancer une nouvelle barre, qui est une barre sans caramel, et on va l'appeler Free Musketeers. Et cette barre Free Musketeers, elle va être vendue dans le reste du monde, et notamment en France et aux Etats-Unis, sous le nom de Milky Way, le nom de la barre Mars des origines. Donc nous, les noms sont inversés. Le Milky Way, c'est un Free Musketeers aux Etats-Unis, et le Mars, c'est un Milky Way aux Etats-Unis. Donc voilà, tout ça est très très simple.
On arrive à la Seconde Guerre mondiale, Silvère.
Alors, effectivement, à la mort de son père, Forrest Mars va hériter de la Mars Corporation, donc ça va continuer. Il faut noter d'ailleurs que la société Mars est toujours détenue par la famille Mars, en tout cas majoritairement, et que la famille Mars est du coup la deuxième famille la plus riche des États-Unis, avec l'héritage de cette société. La première famille la plus riche des États-Unis étant la famille.
Walmart ? Oui, exactement, la famille Walton qui est l'héritière de l'Empire Walmart. Et donc pendant la Seconde Guerre mondiale, Mars va se retrouver face à un problème. C'est le rationnement des importations de chocolat. En fait, il y a peu d'importations de chocolat. Il y a un rationnement. Et qui c'est qui va tirer son épingle du jeu ? C'est Hershey. C'est le concurrent. Parce que Hershey, lui, il a un contrat avec l'armée américaine. C'est lui qui fournit les petites barres de chocolat qu'il y a dans la ration militaire des GI. Et du coup, ils ont accès au chocolat et Mars n'a pas beaucoup accès au chocolat et passe après les autres. Et à ce moment-là, Mars a envie de lancer une nouvelle confiserie chocolatée. Et comme il n'a plus de chocolat à sa disposition, ils vont trouver le fils du patron de l'époque de la Mars Corporation, et ils vont lui dire, écoutez, nous on a un petit projet, on va lancer une confiserie chocolatée, mais on n'a pas assez de chocolat. Comme vous êtes le fils du concurrent qui lui a accès au chocolat, est-ce que vous pourriez nous faire récupérer un petit peu de ces approvisionnements de chocolat ? Il dit oui et du coup ils vont lancer des petites billes de chocolat entourées d'une fine enveloppe de sucre coloré qui font dans la bouche mais pas dans la main ! Exactement ! Et comment est-ce qu'ils vont les appeler ? Le fils du dirigeant de Hershey s'appelait Bruce Murray et eux s'appelaient Mars. Donc Mars et Murray, M et M's. Donc les MNN, c'est une sorte de joint venture avec le fils du dirigeant d'Hershey et la Mars Corporation. Et du coup, ils vont lancer ce chocolat. Il va très bien marcher. Après la fin de la guerre, ils rachèteront les parts de Murphy. Donc le MNN n'est plus une joint venture Mars Hershey, mais fait bien partie et même devenu l'emblème de l'Empire Mars. Et donc, ça reste le titre MNN s'est resté et ça reste un témoignage discret de la coopération d'un jour pendant la seconde guerre mondiale des deux concurrents Hershey et Mars.
Donc voilà, vous verrez dans le dictionnaire que c'est quand même plus condensé. Bien sûr, c'est un dictionnaire, on n'a que 160 pages. J'espère que vous avez pu transparaître dans ces deux entrées notre souhait de vous faire découvrir une Amérique insolite. Alors, nous espérons vraiment, vraiment que vous prendrez du plaisir à nous lire et à découvrir les différentes facettes, les nombreuses facettes des États-Unis et de ces faces cachées.
Donc, cet ouvrage, il sera à la fois, il peut être à la fois votre compagnon lors de la préparation de votre voyage. Donc, soit en amont, soit pendant votre voyage, sur la route, vous pouvez lire quelques entrées.
Oui, tout à fait. Ça peut être une façon d'aiguiller. Des fois, la route est un peu longue et on peut lire chaque jour une dizaine de mots, une quinzaine de mots et puis discuter un peu de ces faits insolites qu'on va découvrir et qui ont un rapport avec tout ce qui est autour de nous et tout ce qu'on voit autour de nous et qui fait la part du road trip aux États-Unis.
N'hésitez pas donc à l'offrir à votre famille, à vos amis, enfin à tous les curieux en fait. Vous le trouverez donc le Dictionnaire insolite des Etats-Unis chez tous les bons libraires. Si jamais, donc près de chez vous, si jamais votre libraire ne l'a pas, n'hésitez pas à le commander.
Vous pouvez le faire commander directement auprès du libraire. Et puis sinon, évidemment, vous pouvez l'acheter en ligne Amazon, Fnac, le site de Cosmopole, Cultura. On mettra les liens en bas du podcast.
N'hésitez pas surtout aussi à donner votre avis sur les... Oui, on nous demande.
Souvent, c'est super ce que vous faites, comment est-ce qu'on peut vous aider, etc. Si vous voulez une manière simple et quand même pas trop onéreuse de nous aider, vous achetez notre livre sur Amazon, sur la FNAC ou sur Cultura, selon vos habitudes, et vous le lisez, bien sûr, et vous laissez un commentaire. Et ça, ça nous aide beaucoup, parce que plus il y aura de commentaires, plus ça donnera envie aux gens de le lire.
Et surtout, on vous souhaite une très très belle lecture.
Et une très bonne rentrée.
Au revoir.
A bientôt.
Nous espérons que vous avez passé un excellent moment à l’écoute du podcast Voyager aux Etats-Unis.
N'hésitez pas à réagir dans les commentaires, à liker si vous avez aimé et bien sûr à vous abonner si vous voulez écouter nos prochains épisodes.
Vous pouvez également poursuivre l'expérience sur notre blog voyagerauxetatsunis.com ou nous contacter directement si vous souhaitez être accompagné dans la conception de votre prochain voyage aux USA.
On vous dit à très très bientôt pour encore plus de soleil et de voyages au prochain épisode de Voyager aux Etats-Unis, le podcast.