Visiter Los Angeles à pieds – Circuit de découverte pédestre de Hollywood Boulevard

Hollywood Boulevard est la destination la plus mythique de Los Angeles. Mais en toute honnêteté, ce n’est pas forcément la plus intéressante, et beaucoup en reviennent partiellement déçu. C’est ultra touristique, et pour tout dire, le quartier est un peu “craignos” avec des sans abris et ses boutiques de vêtements/lingerie que seuls des personnes travaillant dans une boite de strip tease ou dans l’industrie du X pourraient porter. Mais c’est aussi là que vous pourrez photographier les étoiles de vos stars préférées sur le trottoir, et ça reste pour beaucoup une étape obligée d’un passage à Los Angeles. Aussi nous vous proposons un circuit de découverte original d’Hollywood Boulevard, de son Walk of Fame et du quartier environnant, en essayant d’insister sur Hollywood en tant que berceau de l’industrie du cinéma, et en tentant de vous faire découvrir ce à quoi pouvait ressembler Hollywood des années 20 aux années 50, pendant son âge d’or. De quoi revenir d’Hollywood Boulevard en ayant vu beaucoup plus que la foule des touristes qui se concentrent autour du carrefour Hollywod & Highland, et comprendre ce qu’a pu être ce quartier et son rôle dans l’essor du cinéma.

La boucle proposée fait 6 km et prend 2 à 3h environ. Vous pouvez aussi vous contenter du carrefour touristique Hollywood & Highland, ou bien faire la première partie du circuit jusqu’à Vine St et rentrer en métro (une station entre Hollywood & Vine et Hollywood & Highland).

Circuit de découverte de Hollywood Boulevard

 

Rejoignez donc Hollywood Boulevard en voiture, et passez devant le Chinese Theatre, puis tournez tout de suite à droite dans Orange Drive, et garez-vous dans l’immense parking couvert à votre droite. C’est le parking du Hollywood & Highland Center, l’immense centre commercial qui englobe désormais le Chinese Theatre. Le parking coûte 3$ pour 2h si vous faites valider votre ticket dans une des boutiques/restaurant du centre commercial, 6$ de l’heure sinon, avec un maximum de 17$ par jour. 

Le Hollywood & Highland Center a été construit au début des années 2000, de manière à offrir une visibilité du Hollywood Sign du plus grand nombre d’endroit. Oui c’est super touristique, mais qu’est ce qui ne l’est pas à Hollywood… Le centre commercial est localisé à l’emplacement du Hollywood Hotel, un établissement de renom du Hollywood du début du siècle dernier qui accueillit en son temps les grandes stars du film muet. Placé au coeur d’Hollywood, le nouveau centre englobe à la fois le fameux Chinese Theatre (voir plus loin) sur sa gauche, le Dolby Theatre au nord, une salle de 3332 places qui accueille depuis 2001 la cérémonie des Oscars, ainsi que des shows télés comme America’s Got Talent, et un multiplex de 6 salles, le Chinese 6 Theatre, situé au 2ème étage du Hollywood & Highland Center. Le centre commercial s’articule autour d’une cour centrale sur 3 étages, dont une partie de l’architecture est inspirée des décors du grand classique du cinéma muet américain, Intolerance de D.W. Griffith, sorti en 1916. Ce film a été réalisé juste après et en réponse à The Birth of a Nation du même réalisateur, considéré comme l’un des films les plus controversés du cinéma américain, incroyablement novateur techniquement (premier film avec une musique orchestrale, premier film avec entracte, premières utilisations modernes des gros plans, des séquences de batailles à très grand spectacle etc.), mais qui eut le triste privilège d’inspirer la reformation du Ku Klux Klan. Dans Intolerance, Griffith dépeint le penchant humain pour l’intolérance, à travers 4 histoires parallèles, à 4 époques très différentes : l’Amérique puritaine contemporaine du cinéaste, la France à la veille de la St Barthélémy, la Judée du temps du Christ et enfin la Babylone antique. Ce sont les décors pharaoniques de ce dernier tableau qui sont repris dans l’architecture de l’arche qui ouvre la cour sur les collines d’Hollywood au nord-est, ainsi que dans les deux colonnes géantes surmontées de statues d’éléphants sur la droite de l’arche. Vous pouvez aisément comparer ces éléments du centre à ce cliché extrait du film de Griffith : 

Vous trouverez dans ce centre commercial de nombreuses boutiques et restaurants, et notamment une boutique de bonbon géante, Sweet! qui propose plus de 2000 m2 de sucreries en tout genre. Si vous logez dans un hôtel à proximité, n’hésitez pas à revenir en soirée : vous y trouverez le Lucky Strike Live, un bowling branché en sous sol avec de la musique live et ou un DJ selon les soirs. Au deuxième étage, juste entre les deux colonnes aux éléphants, vous trouverez également un Dave & Buster, une immense salle d’arcade avec restaurant et sport bar, proposant toutes les dernières nouveautés en terme de jeu vidéo d’arcades (et les mercredis, tous les jeux sont à moitié prix). N’hésitez pas à monter jusqu’au dernier étage: vous aurez une très belle vue depuis les terrasses qui donnent sur Hollywood Boulevard, notamment sur le El Capitan Theatre et sur la foule des touristes qui parcourent le Walk of Fame.

Redescendez dans la cour au milieu de laquelle une fontaine de sprinklers rafraichira les jeunes et les moins jeunes dans la chaleur de l’été, puis sortez du Hollywood & Highland Center en empruntant les escaliers qui mènent sur Hollywood Boulevard. A votre gauche, devant les devantures du magasin Forever 21, vous pouvez commencer à regarder les étoiles du Walk of Fame. Vous trouverez ici une excellente sélection de stars, comme Kevin Costner, Anthony Perkins (l’acteur de Psychose), Britney Spears, Céline Dion, Irwin Winkler (le producteur de Rocky), Steven Spielberg, Kevin Spacey, Martin Scorsese, Keanu Reeves, Michelle Pfeiffer, Burt Lancaster, Peter Jackson, Nicole Kidman, Harrison Ford, Russell Crowe, Jackie Chan ou encore Antonio Banderas. Parmi ces grands noms du cinéma, du spectacle ou de la télévision, d’autres noms plus étonnants comme Guy Laliberté (fondateur du Cirque du Soleil), le boxeur Muhammad Ali mais aussi un certain … Donald Trump. Il n’est évidemment pas sur le Walk of Fame en tant que président des Etats-Unis, mais en tant que star de la télé réalité, à travers son show The Apprentice, qu’il présenta pendant 14 saisons. The Apprentice, c’est un peu le Koh Lanta du business et de l’amérique corporate, chaque épisode se terminant par l’élimination d’un candidat par Donald Trump lançant son désormais célèbre : You’re fired ! (vous êtes virés !). 

Puis prenez vers l’ouest (à gauche si vous faites face au Hollywood & Highland Center) pour rejoindre le célébrissime Chinese Theatre au pied duquel les stars ont laissé leurs empreintes dans le ciment du sol. Il a été inauguré en 1927, quelques années après le Egyptian Theatre qu’on trouve un peu plus bas sur Hollywood Boulevard. Ces deux movie palaces sont pour beaucoup dans le déplacement du centre de gravité de la planète cinéma de Broadway (Downtown Los Angeles) où se trouvaient les grands cinémas, jusqu’à Hollywood. Les movie palaces étaient des cinémas géants très luxueux mais peu onéreux, apparus dans les années 20, à l’âge d’or du cinéma Hollywoodien, lorsque les américains allaient au cinéma au moins une fois par semaine. Le Chinese Theatre ne déroge pas à cette définition : la salle splendide, au plafond importé de Chine, fut la première au monde à être équipée de l’air conditionné, et accueillait originellement jusqu’à 2258 spectateurs par séance. Aujourd’hui modernisée, elle ne dispose plus que de 932 sièges, mais a été dotée en 2013 d’un nouvel écran de 30 mètres de large (le double d’un écran classique de cinéma), de nouveaux projecteurs Dual-4K IMAX Laser, et d’un son IMAX à la pointe de la technologie. C’est d’ailleurs la plus grande salle IMAX au monde. Si cette salle a accueilli la cérémonie des Oscars en 1944, 45 et 46, elle est surtout connue pour être la salle accueillant le plus grand nombre d’avant-première chaque année (entre 35 et 50 chaque année). Certaines sont restées célèbres comme l’avant-première de Star Wars en 1977 : personne ne croyait en la réussite commerciale de ce petit film de Science Fiction, pas plus les producteurs que les distributeurs. Le jour de l’ouverture, en mai 1977, seules 32 salles avaient commandé une copie du film, et si les producteurs avaient, par habitude, réservé le Chinese Theatre, ils n’avaient prévu que 2 semaines d’exploitation avant de le remplacer par un film plus vendeur. Pourtant, le jour de l’avant-première, la queue devant le Chinese Theatre était inhabituellement longue : le bouche à oreille avait sans qu’on sache pourquoi, précédé la sortie du film. L’engouement du public fut tel que les distributeurs ouvrirent très vite des centaines d’autres salles, tant et si bien qu’en Août 1977, les producteurs relouaient le Chinese Theatre pour une seconde ouverture, cette fois-ci en présence de C-3PO, R2-D2 et Darth Vader qui apposèrent leurs empreintes dans le ciment de la cour. Deux mois après son lancement, le film jouait alors dans 1096 cinémas à travers les Etats-Unis. Une soixantaine de cinémas le maintinrent même à l’affiche pendant un an. 

L’idée des empreintes de star dans la cour émergea pendant la construction, lorsque Norma Talmadge, grande star des années 20, visitant le chantier du Chinese Theatre, marcha par inadvertance dans du béton frais. Sid Grauman, propriétaire de la salle, trouva l’idée amusante et lui demanda de revenir laisser ses empreintes en signant une dalle pour l’inauguration. Douglas Fairbanks, grande star du cinéma d’action muet, devenu producteur, qui avait fondé la United Artist avec Charlie Chaplin et qui était associé dans la salle de cinéma fut le second artiste à apposer son empreinte dans la cour du Chinese Theatre. Il y a aujourd’hui plus de 300 dalles de ciments signées (mais toutes ne sont pas exposées dans la cour du Chinese Theatre). Le lobby de ce Théâtre est également un mini musée du cinéma : le costume du Terminator y côtoie celui de James Dean dans Giant, et les tablettes des 10 commandements. 

Ressortez du Chinese Theatre et traversez Hollywood Boulevard avant de repartir vers l’Est. Passez devant le Hollywood Masonic Temple qui accueille aujourd’hui et depuis 2003 le Jimmy Kimmel Live!, le Late Night Show le plus populaire de la télévision américaine. Contrairement à ce que laisserait supposer le titre du show, ce dernier n’est pas en direct, mais tourné à 17h heure locale avant sa diffusion en deuxième partie de soirée. Si vous êtes intéressés par assister à l’enregistrement du show, c’est possible et gratuit en demandant des tickets sur leur site quelques semaines à l’avance. Attention, vous serez convoqués à 16h30 et ne ressortirez pas avant 20h. A noter que les mineurs ne sont pas autorisés.

Le bâtiment fut construit en 1921 pour accueillir le temple maçonnique de Hollywood. On raconte qu’un souterrain secret le reliait au Chinese Theatre en face, permettant d’exfiltrer les stars pour éviter les foules en délire lors des premières. Si tant est que l’histoire soit vraie, le souterrain aura probablement été détruit par les travaux d’excavation de la Red Line du métro qui passe désormais sous Hollywood Boulevard. Le bâtiment continua d’accueillir les réunions de la loge maçonnique d’Hollywood jusqu’en 1982 où le déclin des adhésions força la loge à le vendre. Converti en théâtre, il fut plus tard racheté par Disney qui possède également le El Capitan Théâtre voisin. Disney possédant également la chaîne de télévision ABC qui diffuse le Jimmy Kimmel Live! assigna le late show dans ce théâtre.

Continuez sur Hollywood boulevard vers l’Est. Vous passez maintenant devant El Capitan Theatre. Originellement construit comme un théâtre, il ouvrit ses portes sur le boulevard un an avant le Chinese Theatre. Pendant 10 ans, on y joua des pièces avec à l’affiche des grandes stars du cinéma comme Clark Gables. Mais la dépression économique des années 30 eut raison du théâtre qui fut converti en movie palace, plus rentable à exploiter.  C’est ici par exemple que fut projetée la première de Citizen Kane. Racheté et entièrement rénové par Disney à la fin des années 80,  El Capitan est utilisé par le studio pour les premières de la majorité de ses grands blockbusters. Disney joue aussi régulièrement ses grands classiques de l’animation, avec parfois des versions karaoké où toute la salle peut chanter pendant les séquences musicales du dessin animé.

A gauche du theater, vous trouverez un Disney Store et un Ghirardelli Soda Fountain qui sert des glaces généreuses arrosées du chocolat iconique de San Francisco. Si vous avez un creux, laissez-vous tenter par un Treasure Island – Warm Brownie Sundae, un Golden Gate – Banana Split ou encore un Crissy Field – Cookie Bits Sundae. Compter une douzaine de dollars la glace, mais on peut tout à fait la partager, vue la quantité.

Continuez sur Hollywood Boulevard jusqu’à l’intersection de Highland Avenue. Sur le trottoir d’en face, dans l’angle nord-est de l’intersection, le Hollywood First National Building s’élance fièrement vers le ciel. Construit en 1927 pour héberger les bureaux d’une banque, cette construction art déco néo-gothique fut le plus haut bâtiment de Los Angeles jusqu’à la construction du City Hall à Downtown Los Angeles en 1932. L’architecte était le même que celui du Chinese Theatre, ou des Studios Charlie Chaplin que vous pourrez voir en fin de parcours. Il est actuellement vide et non utilisé. Espérons qu’un promoteur saura lui redonner une seconde vie et le préserver pour les générations futures.

Avant de traverser Highland Avenue, jetez un oeil sur votre droite. Derrière le Ripley’s Believe It or Not!, une attraction touristique du genre du livre des records, vous apercevez l’enseigne du Hollywood Museum sur la façade du Max Factor Building. Max Factor était un immigrant polonais qui avait fuit les persécutions grandissantes envers les juifs en Europe de l’Est et en Russie à la fin du XIXème siècle. Ayant travaillé toute sa vie dans les salons de beauté d’Europe, il lança sa propre ligne de cosmétique avec un certain succès, puis déménagea à Hollywood, pressentant que l’industrie naissante du cinéma aurait besoin de maquillage spécifique à son activité. En effet, les caméras du début du cinéma étaient peu performantes, avec notamment des contrastes très faibles, obligeant les acteurs à se maquiller le visage en blanc pour apparaître correctement à l’écran. Max Factor compris très vite les besoins des nouvelles stars féminines du cinéma comme ceux des studios, et proposa une large gamme de cosmétique avec un confort sur la peau inégalé, et une palette de nuances permettant de sublimer à l’écran la beauté des actrices. Très vite, l’ensemble des studios travaillèrent avec ses produits, et la majorité des actrices commencèrent à fréquenter régulièrement son salon de beauté. Il racheta deux bâtiments sur Highland Avenue, et les rénova afin d’ouvrir en 1935 derrière cette nouvelle façade art déco, un immense salon de coiffure et de beauté qui fit fureur. Le Hollywood Museum qui occupe désormais le bâtiment a d’ailleurs conservé le magnifique lobby art déco rose, ainsi que les 4 salons de maquillage de Max Factor. C’est ici même que Marilyn Monroe venait se faire décolorer en blonde platine toutes les 3 semaines (Marilyn Monroe est brune). A noter que la seconde partie du bâtiment sur la droite est aujourd’hui occupée par un restaurant, Mel’s Drive-in, avec un look rétro sympa mais totalement hors de prix.

Le Max Factor Building en 1938

Un peu plus loin sur Hollywood Boulevard, toujours sur le trottoir d’en face, à droite du Hollywood First National Building, le Hollywood Wax Museum occupe l’essentiel d’un immeuble de style Spanish Colonial Revival qui fut construit en 1928 par les frères Christie à qui l’on doit également le Christie Hotel que vous verrez un peu plus loin. La décoration du bâtiment est de Carl Jules Weyl à qui l’on doit de nombreux décors de cinéma, comme ceux du film Casablanca. A gauche du Hollywood Wax Museum, le Snow White Cafe sert les locaux comme les touristes depuis 1946 sans interruption. Ce petit café s’enorgueillit d’arborer une fresque murale (sans grand intérêt artistique cependant) peinte par les animateurs des studios Disney qui auraient fréquenté l’établissement.

Encore un peu plus loin, à droite du Hollywood Wax Museum, un bâtiment sur deux étages arbore de grandes fenêtres arrondies séparées par de fausses colonnes grises : c’était dans les années 20 le Café Montmartre, le tout premier night club d’Hollywood où se pressaient les stars, et notamment Charlie Chaplin, Douglas Fairbank ou Rudolph Valentino. Quand les touristes se montrèrent toujours plus nombreux pour venir côtoyer ces stars, le patron ouvrit une second établissement dans l’immeuble voisin (celui du Hollywood Wax Museum), le très select Embassy Club, où seuls les membres pouvaient entrer. Les stars désertèrent le Montmartre et la promiscuité des touristes, et en quelques années le Café Montmartre dut fermer ses portes. 

Aujourd’hui le building héberge notamment un plus contemporain Museum of Selfies où pour 25$ (10$ pour les enfants), on peut se prendre en photo dans des décors tous aussi loufoques les uns que les autres pour se faire remarquer sur les réseaux sociaux.

Un Bloc plus loin, au croisement de McCadden Place, l’immeuble de l’angle arbore deux immenses enseignes lumineuses sur toute leur hauteur, de l’Eglise de Scientologie, assez bien implantée à Hollywood (après tout, elle a été fondée par un artiste, L. Ron Hubbard, auteur de science fiction à succès). A noter qu’en hiver, le parking immédiatement adjacent à l’immeuble sur sa droite, est utilisé par l’Eglise de Scientologie pour proposer un décor de Noël où les enfants peuvent venir se prendre en photo notamment avec le père noël. 

 

Mais originellement, le bâtiment était celui du Christie Hotel, inauguré en 1922, très prisé par les professionnels de l’industrie cinématographique de l’époque et qui deviendra le Drake Hotel dans les années 40.  

 

Un peu plus loin, toujours sur le même trottoir, vous trouverez le Grauman’s Egyptian Theatre, le tout premier movie palace d’Hollywood, inauguré en 1922 et qui héberge aujourd’hui l’American Cinematheque. Signe des temps, Netflix serait actuellement en négociation pour acquérir le cinéma et en faire un lieu événementiel pour accompagner la sortie de ses productions : en effet, pour que ses films puissent concourir pour les Oscars, Netflix a besoin d’une sortie en salle, même symbolique et non uniquement d’une sortie du film sur le service de streaming en ligne. 

Avant d’inaugurer l’Egyptian Theatre, Sid Grauman avait déjà construit en 1918 l’un des tout premiers movie palaces des Etats-Unis sur Broadway dans Downtown Los Angeles, le Million Dollar Theater que vous verrez lorsque vous visiterez Downtown. L’Egyptian Theatre accueillit la toute première avant-première d’un film à Hollywood, car l’épicentre du cinéma était auparavant à Broadway au coeur du centre ville de L.A. : le Robin des Bois de Douglas Fairbanks sorti en 1922. La salle d’origine contenait 1760 sièges mais elle fut reconfigurée lors de la réfection en 1996-1998 par l’American Cinematheque en deux salles distinctes, dont la plus grande peut accueillir 616 spectateurs. Le thème égyptien était très en vogue lors de la construction du cinéma, alors que le Britannique Howard Carter fouillait la vallée des rois en Egypte : il allait d’ailleurs découvrir la tombe de Toutânkhamon deux semaines seulement après l’inauguration de l’Egyptian Theatre.

L’intérieur de la salle en 1922 pour l’inauguration

A noter sur la droite de L’Egyptian Theatre, le Pig ‘N Whistle, un bar et restaurant historique, qui était relié au cinéma voisin, et où les stars se retrouvaient après les projections. Transformé en magasin de vêtements dans les années 50, il a été méticuleusement restauré au début des années 2000 pour retrouver sa splendeur d’antan.

Les façades de l’Egyptian Theatre et du Pig ‘N Whistle en 1944

Poursuivre sur encore un bloc et demi en traversant Las Palmas et Cherokee Avenue. A l’angle de Cherokee sur votre droite juste avant de traverser, le Shane Building construit en 1930 reflète encore la beauté de l’architecture art déco des années 30 à Hollywood. Il fut un temps le siège de la Directors Guild of America, le très puissant syndicat des réalisateurs à Hollywood. Très rares sont les grands réalisateurs qui n’en font pas parti, car les grands studios ont dû signer des accords avec ce syndicat qui leur proscrit d’engager un réalisateur non membre pour une de leurs productions. Parmi les exceptions, George Lucas qui n’a cependant presque jamais réalisé ses films, endossant le plus souvent la casquette de producteur, ou encore Quentin Tarantino sur ses 6 premiers films. 

De l’autre côté de Hollywood Boulevard, sur le trottoir d’en face, le Musso and Frank Grill affiche fièrement sur sa devanture d’être le plus vieux restaurant d’Hollywood encore en activité. Ouvert en 1919, c’était le repaire des écrivains et scénaristes, à cause de la proximité de l’immeuble de la Screen Writers Guild un peu plus bas sur Cherokee Avenue et de la librairie Stanley Rose qui jouxtait le restaurant (aujourd’hui elle n’existe plus et le bâtiment a même été annexé au restaurant). On y croisait Scott Fitzgerald, Dalton Trumbo, William Faulker, Aldous Huxley  ou encore Ernest Hemingway. Le restaurant a très peu changé depuis sa création et l’atmosphère de l’âge d’or d’Hollywood y plane encore. La carte est également très proche de celle du chef français d’origine qui dirigea les cuisines pendant 53 ans. Compter entre 50 et 100$ par personne le soir, mais on peut y déjeuner pour pas trop cher en choisissant bien ses plats (salades à 20$, omelette autour de 10$, Flannel Cake pour 8-10$ en dessert – les Flannel Cakes étant à mi chemin de la crêpe et des pancakes). Des stars contemporaines d’Hollywood y ont même encore leurs habitudes : on y croise régulièrement Johnny Depp, George Clooney, Brad Pitt,ou Harrison Ford. A noter que le restaurant apparaît dans le récent Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino.

Traversez Cherokee Avenue, et continuez vers l’Est sur Hollywood Boulevard. Si vous êtes fan de cinéma, vous pouvez marquer l’arrêt au Larry Edmunds Bookshop : ouverte en 1938, cette librairie spécialisée dans le cinéma vend aussi des reproductions de scripts utilisés dans la production de grands films tournés à Hollywood, des posters originaux, des photos dédicacées etc.

Un peu plus loin sur le même bloc et le même trottoir, le Kress Building conserve encore son enseigne néon rouge sur le haut de la façade. Construit dans les années 20, c’était autrefois un magasin Kress, d’une enseigne de grand magasin qu’on appelait couramment des Five and Dime Department Stores. Ces magasins vendant de nombreux articles à petits prix étaient appelés comme cela en raison du nombre de prix ronds à 5 cents et dix cents (= dime).

Le Kress Building en 1934

Le magasin de costume bleu de style art deco à sa gauche était également un Five and Dime Store de l’enseigne J. J. Newberry, construit dans les mêmes années.

 J.J. Newberry Building en 1928

Continuez sur Hollywood Boulevard et traversez Schrader Boulevard. Sur votre droite, le Fox Theatre, aujourd’hui transformé en night club mais qui a conservé la façade de l’ancien cinéma. C’est un bon exemple de l’évolution de façade d’un petit cinéma au cours des années : inauguré en 1918 comme le Iris Theatre, il arborait à l’époque une façade classique avec des colonnes grecques. 

 

Le Iris Theatre en 1918

Puis, la façade fut renouvelée en 1934 dans un style art deco :

En 1956, la façade avait encore évoluée mais en restant dans le même style architectural comme on peut le voir pour cette ressortie de Bambi : 

Puis finalement en 1968, une nouvelle façade encore plus sobre et le changement de nom en Fox Theatre acheva la transformation du cinéma, tel que vous pouvez le voir aujourd’hui. Assurément, l’évolution des façades ne rime par forcément avec amélioration du style …

Traversez Wilcox Avenue. Sur votre droite, une fresque murale de Tom Suriya, peinte en 1983, occupe une grande partie du mur latéral d’un très beau building art deco, le Attie Building. Elle représente dans une salle de cinéma, toutes les générations d’acteurs depuis le début du cinéma muet à Hollywood. Amusez-vous à compter combien vous pouvez en reconnaître. A noter que la fresque et la porte adjacente sur la gauche furent utilisées comme décor dans la comédie musicale La La Land où la porte est censée mener au night club Lipton’s qui n’existe pas dans la réalité.

Extrait du film La La Land

Comme toujours la réalité est moins glamour : la devanture à gauche de fresque a conservé l’enseigne du précédent propriétaire, Playmates, un magasin de vêtement et chaussure de strip-tease / party, aujourd’hui transformé en Smoke Shop vendant des vapoteuses et des bongs (pipe à eau pour fumer notamment du cannabis).

Revenez sur Hollywood Boulevard. Sur le trottoir d’en face, un immense bâtiment hébergea pendant plus de 60 ans un des cinémas phares d’Hollywood, aujourd’hui définitivement fermé (depuis 1994). Si l’enseigne Pacific trône encore sur la façade du theatre, il fut depuis sa création en 1928 jusqu’à sa cession à Pacific en 1968, connu sous le nom de Warner Theatre. A la fin des années 20, les frères Warners au bord de la faillite, misèrent tout sur le procédé Vitaphone et leur conviction que l’avenir du cinéma serait au parlant. De nombreuses tentatives pour sonoriser les films avaient déjà eu lieu, mais le problème de la juste synchronisation entre la bande son et l’image n’avait toujours pas été correctement résolu. Le procédé Vitaphone utilisait un disque vinyl associé à chaque bobine de 10 minutes de film, mais l’innovation provenait du fait qu’un seul moteur faisait tourner à la même vitesse la pellicule dans le projecteur et le disque sur la platine, assurant une synchronisation parfaite de l’image et du son dans le temps. En 1927, la Warner sort le Chanteur de Jazz, considéré comme le premier film parlant, avec des séquences chantées et un monologue. Il utilise le procédé Vitaphone. La Warner mise tout sur le parlant, et convertit ses studios pour permettre l’enregistrement sonore. Mais il manque des salles équipées pour permettre de profiter de ces nouvelles productions sonores : la Warner décide de construire ses propres salles et en 1928, le Warner Theatre est inauguré. C’est un immense bâtiment qui, outre une salle de 2756 sièges, abrite des bureaux, des commerces et également le studio de radio de la KFWB, possédé par la Warner et dont vous pouvez encore voir les antennes géantes surplombant le building. D’ailleurs, si vous regardez attentivement ces antennes, vous pouvez voir que les lettres en néon de la Warner n’ont été que partiellement recouvertes par celles de la Pacific, et qu’on peut encore les voir au revers de l’enseigne Pacific.

Le procédé Vitaphone ne durera finalement pas longtemps, et sera remplacé par des procédés plus modernes où le son est directement gravé sur la pellicule, mais il aura permis à la Warner de prendre une longueur d’avance sur ses concurrents et assurera le succès du studio pendant de longues années.

Warner revendit son theatre à la Pacific en 1968 qui convertit la salle en triplex (une salle principale de 1200 spectateurs et deux salles plus petites de 550 spectateurs chacune) en 1978. Les projections cessèrent en 1994. La salle fut louée un temps, notamment à une église, mais elle n’est actuellement plus utilisée.

Continuez encore un peu jusqu’au bâtiment du 6410 Hollywood Blvd, sur votre gauche. C’est devant ce building que fut tournée en 1914 une scène de Tillie’s Punctured Romance, le tout premier long métrage de Charlie Chaplin en tant qu’acteur (et le seul où il n’est pas réalisateur). C’est aussi considéré en France comme le premier long métrage de comédie (1h15). Chaplin n’y joue pas le rôle de Charlot pour lequel il était déjà célèbre (il tourna une trentaine de courts métrages mettant en scène son personnage de vagabond cette même année). On reconnait sur cette photo issue du film le bâtiment du 6410 Hollywood Boulevard, au centre de l’image, juste devant Charlie Chaplin.

Tillie’s Punctured Romance (1914)

Continuez jusqu’à la fin du bloc jusqu’à Cahuenga Boulevard

 Sur le trottoir opposé, de l’autre côté de Hollywood Boulevard, on peut admirer le très beau bâtiment malheureusement aujourd’hui abandonné de la Security Bank. Inauguré en 1922, il est apparu dans de très nombreux films de Buster Keaton, Harold Lloyd, ou Charlie Chaplin. On le voit même brièvement dans Les Temps Modernes de Chaplin, juste après que Charlot soit sorti de l’hôpital psychiatrique au début du film.

Il fut un temps question de transformer ces splendides bureaux en boutique hôtel de charme, mais le projet n’a pas abouti. Il faut dire que le quartier malgré son attrait touristique n’arrive pas à véritablement se rénover comme a su le faire Downtown L.A.

En face, sur le trottoir de droite, un splendide bâtiment art déco marque l’angle entre Hollywood Boulevard et Cahuenga Boulevard, hébergeant actuellement un fast food de poulet frit, Popeyes Louisiana Kitchen. Construit en 1933, l’emplacement du restaurant était à l’origine celui d’un Owl Drug Store : cette chaîne de pharmacie californienne, très répandue dans les années 20 à 40, était notamment connue pour organiser des concours de beauté dans ses magasins, les gagnants ayant le privilège de pouvoir être auditionnés par un grand studio d’Hollywood.

Le mur de droite, sur Cahuenga Boulevard était occupé par un immense kiosque à journaux, et l’étage par une cabinet de dentistes, comme on peut le voir sur cette photo d’époque datant des années 40. Cet bâtiment est emblématique de l’école architecturale Streamline Moderne très en vogue dans les années 30. En France, cette branche tardive du style art déco est également appelée “style paquebot” en raison de son utilisation très répandue dans la décoration et le style des grands paquebots des années 30 comme le Normandie.

Prenez à droite sur Cahuenga Boulevard. La petite ruelle derrière le bâtiment art déco sur Cahuenga Boulevard, à droite du magasin de journaux, est Cahuenga Alley. C’est ici même qu’a été tournée une scène et une cascade restée célèbre de Buster Keaton, dans son film de 1922, Cops. On y voit Buster Keaton débouler de la ruelle poursuivit par des dizaines de policiers. Arrivé sur Cahuenga Boulevard, Keaton laisse passer une voiture et agrippe d’une main l’arrière du véhicule, qui va l’emporter de manière spectaculaire : 

Comme on le voit sur les deux clichés ci-dessus, à l’époque la ruelle était plus large car l’immeuble art déco de gauche n’était pas encore construit. L’immeuble de droite est par contre toujours le même (même s’il a changé de style au cours des années) et l’immeuble qu’on aperçoit aujourd’hui à l’arrière de la ruelle était en construction au moment du tournage comme on le devine sur les clichés ci-dessus. Revenez sur Hollywood Boulevard.

Avancez-vous dans l’allée. Une seconde allée part vers la droite, derrière le bâtiment de gauche. C’est ici même qu’a été tournée un an avant le film de Buster Keaton, la scène célèbre où Charlot découvre le bébé dans The Kid, le premier long métrage tourné par Charlie Chaplin, et également le premier long métrage du personnage de Charlot qui était déjà très connu dans de nombreux courts métrages.

En regardant vers le sud dans l’allée qui part à droite, vous devriez reconnaître l’immeuble de droite devant lequel apparaît Charlot. Le bébé (le Kid) est sensé être au pied des tonneaux en bas à droite de la photo. Ce prolongement de la ruelle vers le nord n’existe plus aujourd’hui.

The Kid (1921)

Continuez jusqu’à l’intersection de Cosmo Street où furent tournées en 1923 plusieurs scènes de Safety Last!, le plus connu des films de Harold Lloyd, où l’acteur/cascadeur est suspendu dans le vide accroché aux aiguilles d’une horloge accrochée à la façade d’un immeuble. Si la scène principale et emblématique du film a été tournée à Downtown Los Angeles, l’intersection de Cahuenga Alley et Cosmo St sert de décor à l’arrière du grand magasin (où se trouve l’entrée des employés et où sont déchargés les camions de marchandise) où est sensé travailler le héro.  On le voit sur ce plan extrait du film : 

Safety Last! (1923)

Quand vous arrivez sur Cosmo St depuis Cahuenga Alley, l’immeuble sur votre gauche est l’immeuble de gauche sur la photo du film, et l’immeuble en face de vous est celui du fond sur la photo (on reconnaît les fenêtres du bas si l’on fait attention, même si les briques de la façade ne sont désormais plus aussi apparentes car elles ont été peintes).

Dans cette petite ruelle d’Hollywood, se seront donc succédés les trois plus grands génies de la comédie de cinéma muet, Charlie Chaplin, Buster Keaton et Harold Lloyd, au tout début des années 20. Prenez à gauche sur Cosmo St puis à droite sur Hollywood Boulevard.

 Continuez sur Hollywood Boulevard. A l’angle nord-est de Ivar Avenue, le Guaranty Building a été racheté par l’Eglise de Scientologie en 1988 et accueille notamment la L. Ron Hubbard Life Exhibition, un musée à la gloire de son fondateur, l’écrivain de science fiction Ron Hubbard. L’enseigne “Scientology” jaune au-dessus du bâtiment a remplacé l’enseigne publicitaire de la banque qui avait fait construire le building en 1923, et qui faisait la promotion en lettres géantes des taux d’intérêt attractifs proposés à l’époque aux épargnants. La présence importante de la Scientologie à Hollywood est considérée comme faisant partie de la stratégie de cette “église” pour gagner en respectabilité, en tentant notamment de recruter des acteurs célèbres comme John Travolta ou Tom Cruise.

L’immeuble accueillait également de nombreux bureaux loués notamment par l’industrie cinématographique : l’acteur Rudolph Valentino y avait notamment ses bureaux.

Continuez sur Hollywood Boulevard jusqu’à la prochaine intersection, avec Vine St. Historiquement, c’est vraiment ici au croisement de Hollywood & Vine que se situe le coeur d’Hollywood, qu’est née l’industrie cinématographique à Hollywood, et qu’étaient implantés les grands groupes de radio, de télévision et de l’industrie du disque. 

Si vous regardez vers le nord sur Vine St, vous apercevrez un bloc plus haut le célébrissime Capitol Records Building. Cette tour circulaire de 13 étages surmontée d’une flèche est l’un des monuments les plus emblématiques de Los Angeles. Inaugurée en 1956, elle héberge les bureaux mais aussi les studios d’enregistrement de la maison de disque Capitol Record, la première maison de disque d’envergure à avoir émergé sur la côte Ouest quand tous les plus grands labels sont originaires de la côte Est. Créé au début des années 40, le label réussit à s’imposer avec des noms comme Nat King Cole ou Sammy Davis Jr., puis dans les années 50 en signant Frank Sinatra, Judy Garland ou Dean Martin. La tour ressemble à une pile de disques empilés sur un phonographe. Capitol Records, 1956

Jusqu’au tout début du XXème siècle, s’étendaient ici des ranchs et des plantations de citrons. Des routes puis des rues commencèrent à apparaître dans la première décennie du XXème siècle. Puis, après l’annexion d’Hollywood à la ville de Los Angeles, en moins de 10 ans, les ranchs et les champs cédèrent la place à une ville à la croissance fulgurante. Quand en 1958 furent inaugurées les premières étoiles du Walk of Fame, cette intersection en était le point central.

Originellement, les 4 angles de l’intersection de Hollywood & Vine arboraient de grands immeubles de bureaux. Aujourd’hui, seuls 3 demeurent, le building de l’angle nord-ouest ayant dû être rasé en 2008 après avoir été fragilisé par un violent incendie. Le plus ancien des 3 restants est le Taft Building, situé dans l’angle sud-est et inauguré en 1923. Pendant l’âge d’or d’Hollywood, tous les grands studios avaient des bureaux dans ce bâtiment, et notamment Charlie Chaplin. Entre 1935 et 1945, l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences (qui récompense chaque année les meilleurs professionnels de l’industrie en remettant ses Academy Awards, plus familièrement connus sous le nom d’Oscars) avaient également son QG dans le Taft Building. 

Dans l’angle nord-est, le Equitable Building construit en 1929, jouxte le Pantages Theatre à sa droite. Ce splendide (surtout à l’intérieur) théâtre art déco de 2800 places programmait lors de son ouverture en 1930, des films en journée et des pièces de vaudeville en soirée, avant de basculer sur une programmation entièrement cinéma sous la pression de la crise des années 30. Entre 1949 et 1959, le Pantages accueillit la cérémonie des Oscars. Finalement le cinéma fut fermé à la fin des année 70, et rouvrit de nouveau en temps que salle de spectacle. Actuellement, après une rénovation de 10 millions de $ en 2000, la salle programme essentiellement des grosses comédies musicales de Broadway comme le Roi Lion ou Wicked. 

Enfin dans l’angle sud-ouest de l’intersection Hollywood & Vine, vous trouverez le Broadway Hollywood Building, construit en 1927, et qui tient son nom du department store (grand magasin), qui occupait l’essentiel de l’immeuble de 1931 à 1982. L’enseigne géante en néon qui surplombait le magasin est d’ailleurs toujours visible sur l’arrière du bâtiment. Vous pourrez l’apercevoir en descendant Vine St vers le sud.

Si vous voulez manger un bon burger, vous avez un Shake Shack un bloc et demi plus loin sur Hollywood Boulevard. Sinon, plus proche l’enseigne Hollywood Burger juste après le Taft Building sur Hollywood Boulevard propose également des burgers très corrects et des tater tots (petits beignets de pomme de terre).

 

Shake Shack
Les plus célèbres burgers de New York. Oui c’est un peu cher. Mais ce sont vraiment des burgers d’exception : le pain est bon, la sauce est bonne, la viande est succulente. Il faut savoir que l’aventure Shake Shack a débuté en 2000 à New York par un food cart de hot dogs dans le Madison Square Park, avant de migrer en 2004 dans un petit kiosque toujours à l’intérieur du parc où le menu s’étoffa des fameux hamburgers qui feront le succès de l’enseigne. Cette institution de New York a ensuite commencé à essaimer doucement sur la côte Est pour finir par s’établir progressivement dans les grandes métropoles américaines. C’est assurément une des meilleures adresses (si ce n’est la meilleure) pour goûter un burger de qualité. Pour un burger juteux et goûteux, laissez-vous tenter par un ShackBurger, accompagné d’une homemade lemonade. Les Chick’n Shack, burgers au poulet sont également excellents.  Et pour les végétariens (et les autres d’ailleurs), le burger au champignon est exceptionnel : un champignon portobello farci au fromage, pané et frit remplace la viande. Attention les prix sont un peu élevés, mais ils le valent. Notre option pour ne pas trop grever notre budget : nous ne prenons que des burgers, sans frites et sans boissons (il y a de l’eau en libre service dans tous les Shake Shack).

Adresse : 6201 Hollywood Blvd #104, Los Angeles, CA 90028

Avis et photos : https://www.yelp.com/biz/shake-shack-hollywood 

 

Hollywood Burger
Burgers bien notés et tater tots. Prix relativement corrects pour l’emplacement.

6250 Hollywood Blvd Ste 100 Los Angeles, CA 90028

Horaires : tous les jours de 8h à 22h

Avis et photos : https://www.yelp.com/biz/hollywood-burger-los-angeles  

Puis descendez Vine St vers le sud. Passez devant le Ricardo Montalban Theatre, qui a ouvert en 1927 comme le Wilkes’ Vine St. Theatre. Comme de nombreuses salles, il a alterné selon les époques les programmation de théâtre et de cinéma. Aujourd’hui, il héberge une troupe de théâtre en résidence et programme un certain nombre de pièces en espagnol. Depuis quelques années, un espace de cinéma en plein air a été installé sur le rooftop de l’établissement. Confortablement installé dans un transat, les spectateurs profitent d’une programmation éclectique et de casques individuels à réduction de bruit pour un confort auditif optimal. Si vous voulez faire une expérience de cinéma original à Hollywood, n’hésitez pas à consulter leur programmation.    

Continuez jusqu’à l’angle de Selma Avenue et retournez-vous pour apercevoir l’enseigne “Broadway Hollywood” sur le toit du Broadway Hollywood Building. A partir de Selma Avenue, vous noterez des immeubles plus modernes, avec un mélange d’espaces résidentiels et de commerces. Mais en 1895, il n’y avait presque que des champs tout autour de vous. Et cette même année, à l’actuel angle sud-est de l’intersection où vous vous trouvez, une grange fut construite dans le ranch produisant principalement des citrons. 

La grange de la Jesse L. lasky Feature Play Company

à l’intersection de Vine et Selma

On y stockait de la paille, des chevaux, et des outils pour la ferme. En 1913, Jesse Lasky, un petit producteur de spectacle, rencontra Cecil B. DeMille, un ancien acteur de théâtre reconverti qui tentait lui aussi d’écrire et de produire des pièces. Ensemble, ils s’associèrent au beau-frère de Lasky, Samuel Goldfish, pour créer une petite société de production afin de tenter l’aventure dans le cinéma naissant. Ils louèrent la fameuse grange pour en faire leur studio, et sans aucune expérience dans le cinéma, ils tournèrent une adaptation d’une pièce de Broadway, The Squaw Man. Sorti en 1914, ce western sera le tout premier film long métrage jamais tourné à Hollywood. Et la grange à l’intersection de Selma et Vine, le tout premier studio. 

Le film, réalisé par Cecil B. DeMille fut un succès, et fut suivi de bien d’autres. La société de production de Lasky fusionnera en 1916 avec une autre petite société de production, la Famous Players d’Adolph Zukor, et une petite société de distribution, dont ils décidèrent de conserver le nom après la fusion, la Paramount Picture Corporation. Cecil B. DeMille poursuivit sa carrière de réalisateur, puis de producteur, signant des films comme les 10 commandements, Sunset Boulevard ou Sous le plus grand chapiteau du monde. Enfin, le troisième acolyte, Samuel Goldfish, finit par quitter la Paramount suite à des désaccords avec Zukor. Il créa sa propre société de production, en collaboration avec deux producteurs de Broadway, les frères Selwyn. Le nom de la nouvelle société fut la contraction de leurs patronymes : la Goldwyn Pictures. Samuel Goldfish en profita pour changer son nom en Samuel Goldwyn. Il décida aussi de faire précéder chacun des films qu’il produisait d’un logo animé incarnant sa nouvelle société, et choisit l’emblème d’un lion rugissant. Puis en 1924, la Goldwyn Pictures fut rachetée par la Metro Pictures Corporation qui devint la Metro Goldwyn Mayer ou MGM. Ce qui allait devenir l’un des plus gros studios d’Hollywood garda la mascotte du lion qui précède encore de nos jours chacun de ses films. A noter qu’il faudra attendre 1928 et le premier film parlant de la MGM pour entendre le lion rugir.

Premier logo de la Goldwyn Picture Premier Logo de la MGM

On peut donc vraiment dire que cette intersection entre la Vine St et la Selma Avenue est le lieu de naissance du cinéma à Hollywood. La fameuse grange a d’ailleurs survécu : déplacée une première fois dans le nouvel emplacement des studios de la Paramount, elle fut utilisée comme élément de décor de la partie western des studios (notamment comme une gare). Elle a désormais été transformée en un petit musée et se trouve sur l’un des parkings du Hollywood Bowl sur Highland Avenue, au nord du Chinese Theatre. Le Hollywood Heritage Museum est ouvert uniquement le week-end, de midi à 16h. L’entrée coûte 7$ et est gratuite pour les enfants de moins de 12 ans. A réserver aux fans de cinéma.

Continuez à descendre Vine St, en restant sur le trottoir de droite. Au niveau du 1541 Vine St, juste avant le 800 Degrees Woodfired Kitchen, cherchez l’étoile de Michael Jackson sur le Walk of Fame. A l’annonce du décès du roi de la pop, des centaines de personnes se sont pressées pour se recueillir sur ce lieu, déposant bougies, fleurs et autres souvenirs. Pourtant il ne s’agit pas de l’étoile du chanteur de Billie Jean et Thriller, mais celle d’un autre Michael Jackson, une star de la radio des années 60-70, qui de surcroît était toujours en vie. La véritable étoile du Walk of Fame de Michael Jackson était en face du Chinese Theater, et tout le bloc était à ce moment fermé à la circulation à cause de l’avant-première d’un film. Aussi les fans décidèrent de se rabattre sur cette étoile homonyme. 

Jetez maintenant un oeil plus attentif au building devant lequel se trouve l’étoile du “faux” Michael Jackson. La façade qui va du magasin Bed Bath & Beyond jusqu’au restaurant 800 Degrees Woodfired Kitchen semble comme rajoutée sur les immeubles juste derrière. En fait, cette façade est tout ce qu’il reste du Hollywood Recreation Center, un building de style Streamline Moderne (le fameux style paquebot), construit en 1937, pour accueillir le plus grand (avec 22 pistes) et le plus moderne bowling des Etats-Unis à l’époque. 

Le Hollywood Recreation Center en 1937

Le bâtiment fut ensuite racheté par Tom Breneman, une immense star de la radio, dont le show radiodiffusé Breakfast in Hollywood était écouté par plus de 10 millions d’américains dans les années 40. Breneman transforma le Bowling en un immense restaurant, et planta son studio d’enregistrement au beau milieu du restaurant d’où il retransmettait son émission en direct tous les matins, en public. 

Le Tom Breneman’s Hollywood Restaurant dans les années 40

En 1948, Breneman décéda brutalement d’une crise cardiaque, quelques minutes avant de prendre l’antenne du Breakfast In Hollywood. Le bâtiment fut alors racheté par Sammy Davis Jr et loué à ABC pour en faire ses studios de Radio, à deux pas de ceux du concurrent NBC sur Sunset Boulevard. Frank Sinatra officia depuis ces studios à de nombreuses reprises. 

Les studios de radio ABC

Finalement ABC quitta les lieux qui devinrent un studio de post-production pour la télévision dans les années 70, avant d’être définitivement fermés et laissés à l’abandon. Squatté, il fut victime de plusieurs feux qui endommagèrent la structure. En 2004, un gros chantier de construction débuta sur l’ensemble du bloc pour construire le Sunset + Vine, un complexe moderne d’appartements et de commerces. La façade Streamline Moderne fut conservée et incorporée dans le complexe. Un restaurant Schwab ouvrit ses portes dans le rez de chaussé du bâtiment : il se voulait la continuation de la Schwab’s Pharmacy, un drugstore de Sunset Boulevard très populaire chez les acteurs et les professionnels du cinéma qui ferma ses portes au début des années 80. Mais le restaurant fut un échec et ferma rapidement. Il reste néanmoins l’enseigne néon au-dessus de la proue centrale de la façade, en lieu et place des enseignes du bowling, du Breneman’s Restaurant et du logo ABC.

Sur le trottoir d’en face, derrière le parking, vous pouvez voir s’élever les 22 étages du Sunset Media Center, une tour qui héberge de très nombreuses sociétés en rapport avec le cinéma et la télévision, ainsi que les bureaux de Film LA, le comité qui délivre les autorisations de tournage pour toute la région de Los Angeles. Avec plus de 600 films tournés chaque année dans les rues de Los Angeles, il n’est vraiment pas rare de croiser des équipes de tournage au grès de vos pérégrinations dans la ville.

Continuez jusqu’à Sunset Boulevard. Sur votre gauche, dans l’angle nord-est de l’intersection, le bâtiment blanc d’une agence de la Chase Bank (Home Savings and Loan à sa construction en 1968) rend hommage au cinéma en arborant une immense mosaïque représentant les plus grandes stars d’Hollywood dans leurs plus grands rôles. A l’arrière du bâtiment, des vitraux également sur le thème du cinéma surplombent et encadrent la porte donnant sur le parking. On reconnaît des scènes de Moby Dick, Harold Lloyd suspendu aux aiguilles de l’horloge, ou encore la Sierra No. 3, la locomotive star d’Hollywood qui est apparue aussi bien dans le Train Sifflera Trois Fois que dans le troisième opus de Retour vers le Futur. La banque est construite sur l’emplacement des anciens studios de radio de la NBC.

On peut voir sur la photo ci-dessous, prise depuis Sunset Boulevard, en regardant vers Vine St vers le nord, sur la droite, les Studio NBC à l’emplacement de l’actuelle Chase Bank. Sur le trottoir opposé, le magasin de disque Wallichs Music City, ouvert en 1940 par Glenn E. Wallichs qui allait également fondé deux ans plus tard le label Capitol Record dont nous avons vu la tour iconique plus haut sur Vine St. Wallichs Music City était le plus grand magasin de disques au monde, et le premier à disposer de kiosques pour écouter les disques avant de les acheter. On trouve aujourd’hui à l’emplacement du magasin le gros complexe résidentiel Sunset + Vine avec un Walgreen au rez-de-chaussée. Sur la photo, on devine les studios ABC dans le bâtiment Streamline Moderne devant lequel vous êtes passé, et encore plus loin, les enseignes du Hollywood Plaza et du Broadway Hollywood Building à l’intersection de Hollywood Boulevard.

Intersection Sunset Boulevard – Vine St dans les années 50

De l’autre côté de Sunset Boulevard, dans l’angle sud-est de l’intersection, une tour de verre de 90 mètres pour 20 étages inaugurée en 2007 propose des lofts de 100 m2 avec vue sur Hollywood ou Los Angeles pour 4 ou 5000$ par mois. Mais plus que la tour, c’est l’emplacement qui nous intéresse : c’est en effet ici qu’ouvrit au tout début des années 30 le Carpenter’s Sandwiches Drive-in, un des tout premiers Drive-In Restaurant de Los Angeles. Le kiosque octogonal surmonté d’une enseigne néon bien visible la nuit servait des hamburgers à 15 cents, mais aussi des sandwichs d’huîtres frites, et des hot fudge sundaes, que les clients dégustaient directement dans leur voiture, sur le parking tout autour du kiosque.   

Le Carpenter’s Sandwiches Drive-in en 1932

En se garant devant le kiosque, les clients appelaient le serveur, ou carhop, d’un coup de klaxon. Une fois la commande prise, le carhop rapportait la nourriture directement aux voitures, en accrochant un plateau à la portière.

Prenez vers l’ouest sur Sunset Boulevard et avancez d’un bloc jusqu’au dôme du Pacific’s Cinerama Theatre. Le Cinerama Dome fut construit en 1963, en 16 semaines seulement. Premier dôme géodésique jamais construit, il devait être le premier d’une nouvelle lignée de cinémas en forme de dôme (la Pacific avait prévu d’en déployer 600), dont l’architecture novatrice promettait un coût et un temps de construction réduit, et la forme arrondie était adaptée au format de projection Cinerama. Cette nouvelle méthode de projection sur écran super large et incurvé déployée au tout début des années 60, fonctionnait avec 3 projecteurs différents synchronisés : le film était donc scindé en 3, sur 3 bobines séparées et l’image était reconstituée à la projection. Le procédé était complexe et avait de nombreux inconvénients, dont une certaine déformation de l’image en fonction de la place du spectateur dans la salle, et des contraintes fortes sur la manière de filmer. Il ne résista pas à l’arrivée du film 70 mm, un format large mais sur une seule pellicule près de 3 fois et demi plus grande qu’une pellicule standard de 35 mm. D’ailleurs le Cinerama Dome ne fut finalement jamais équipé en projecteur Cinerama et fit sa première avec un film tourné en 70 mm. Alors que la plupart des cinémas dômes furent rasés pour laisser la place à des multiplexes, le Pacific’s Cinerama Theatre a résisté jusqu’à nos jours. Fermé pour rénovation en 2000 pendant deux ans, il rouvrit ses portes en 2002, complété par le Pacific Theatres’ ArcLight Hollywood, un multiplexe de 15 salles situé juste derrière le dôme. C’est aujourd’hui l’un des rares cinémas historiques d’Hollywood à être toujours en activité. Il est également connu pour être régulièrement “habillé” ou “customisé” pour accueillir la sortie d’un gros blockbuster : 

Shrek Spiderman Godzilla

Un peu plus loin, à l’angle de Sunset Boulevard et Ivar Avenue, allez jeter un oeil au magasin Amoeba Music. Originaire de Berkeley et San Francisco, Amoeba Music a ouvert ce magasin en 2001, et a su résister à l’effondrement des ventes de CDs en se recentrant sur le revival du disque vinyl, les objets de collection, mais également en faisant de ses magasins des lieux de vie et d’échange. Ainsi le magasin accueille de nombreux artistes pour des mini concerts live sur la scène au fond du magasin. N’hésitez pas à vérifier leur programmation avant votre passage. Le bâtiment occupé par le magasin était un ancien Bowling. Il est prévu qu’il soit démoli pour céder la place à une tour résidentielle de 28 étages, mais les propriétaire d’Amoeba Music assurent que le magasin ne fermera pas et sera relocalisé à proximité.

Si vous faites votre visite le samedi, vous pouvez faire un crochet un bloc plus au sud, en tournant à gauche sur Cahuenga Boulevard pour rejoindre Longpre Avenue : vous y trouverez la Old Fire Station 27, une caserne de pompiers ouverte en 1930, entièrement restaurée, et qui héberge un très sympathique musée des pompiers de Los Angeles. Cette caserne était la plus grande à l’ouest du Mississippi à sa création, et était la principale caserne d’Hollywood, opérant notamment sur les studios et les tournages (le Fire Departement de Los Angeles est le seul à avoir un département dédié à la protection contre les incendies sur les plateaux de cinéma). Le musée n’est pas très grand mais riche en anciens véhicules et autres équipements. Mais il n’est ouvert qu’une fois par semaine, le Samedi de 10h à 16h. Si vous faites le circuit un autre jour de la semaine, continuez directement sur Sunset Boulevard vers l’ouest.

La tour sombre juste après Amoeba Music sur Sunset Boulevard accueille les bureaux de CNN sur la côte Ouest (le CNN Center étant basé à Atlanta). Plus loin, sur votre droite, à l’angle de Schrader Boulevard, le Hollywood Athletic Club fut inauguré en 1924. A cette époque, sa tour était le plus haut bâtiment d’Hollywood. Ce club de sport accueillit pendant des années toute l’élite d’Hollywood : Charlie Chaplin, Errol Flynn, John Wayne, Walt Disney, John Ford, Douglas Fairbanks Sr., Mary Pickford, Cecil B. deMille, Humphrey Bogart, Clark Gable furent membres du club. Johnny Weissmuller, quintuple médaillé d’or aux jeux olympique en natation, et converti acteur, s’entraina dans la piscine du club avant de reprendre le rôle de Tarzan dans une série de 12 films (dont certains sont devenus des classiques, et d’autres ont bien fait de se faire oublier, comme Tarzan à New York ou Tarzan et les Sirènes).  Aujourd’hui le bâtiment est principalement utilisé pour des tournages ou loué pour des événements.

Juste en face, au 6520 Sunset Blvd, vous pouvez admirer la magnifique façade de ce qui était à sa création en 1928, la Hollywood Chamber of Commerce. Aujourd’hui le bâtiment est celui des Larson Studios, un des plus éminents studios de post-production (mixage audio) sur Hollywood. Ils travaillent notamment pour la télévision, et ont assuré par exemple le mixage audio de NCIS: Los Angeles, Orange is the New Black, The X Files, ou encore des shows de téléréalité comme l’Ile de la Tentation ou Survivor (Koh Lanta).

Continuez sur Sunset Boulevard. Un peu plus loin sur votre gauche, la Citizens Commission on Human Rights et son musée Psychiatry: An Industry of Death Museum sur les abus de la psychiatrie. Il faut cependant savoir que cette commission citoyenne et ce musée sont financés et ont été fondés par l’Eglise de Scientologie, dont la pratique sous-jacente, la Dianétique, se veut une alternative à la psychiatrie pour soigner les désordres mentaux et affectifs. Un peu plus loin sur le trottoir opposé, l’Église du Saint Sacrement est la principale église catholique d’Hollywood, et à ce titre, fut fréquentée par de nombreuses stars depuis son érection en 1928. John Wayne y maria deux de ses filles avant de se convertir au catholicisme à la fin de sa vie.

Encore un peu plus loin sur Sunset Boulevard, le Crossroads of the World, inauguré en 1936, est considéré comme le premier outdoor shopping mall (centre commercial en extérieur) des Etats-Unis, une formule qui fera boule de neige. Il est construit autour d’un bâtiment central de style Streamline Moderne (le fameux style Paquebot), qui ressemble à la proue d’un bateau, surmonté d’une flèche au sommet de laquelle un globe terrestre tourne. Tout autour, 57 magasins étaient installés dans plusieurs bâtiments aux styles variés censés représenter la variété des architectures du monde. A l’étage, des bureaux étaient loués, principalement à professionnels de l’industrie du cinéma (Alfred Hitchcock y eut ses bureaux), puis du disque (plusieurs studios d’enregistrement renommés se succédèrent au Crossroads of the World, et une école d’ingénieur du son se trouve un demi-bloc plus loin sur Sunset). Aujourd’hui la plupart des commerces ont disparu, mais les bureaux restent principalement loués à l’industrie musicale ou du cinéma. 

Continuez sur Sunset et traversez Las Palmas Avenue. Au milieu du bloc suivant, sur votre gauche, l’enseigne décrépie et le portail du Hollywood Center Motel semblent tout droit sortis d’une autre époque. Le bâtiment principal qu’on aperçoit de l’autre côté de la grille est une maison victorienne qui date de 1901, et qui devait être l’habitation principale d’un ranch. A la fin des année 20, avec l’extension de la ville sur Hollywood, la propriété fut convertie en Motel : plusieurs unités furent construites sur la gauche pour accueillir les chambres, et l’édifice principal fit office de lobby et de bureau. A la fin des années 60 et au début des années 70, l’établissement déjà plus que vieillissant était beaucoup utilisé par de nombreux groupes de rocks qui y logeaient lors de leur passage à L.A, et répétaient dans un bâtiment à l’arrière de la propriété. Le motel continua de sombrer lentement : drogue, prostitution et même meurtre sordide dans les années 80. Il ne fonctionne désormais plus en tant que motel mais semble encore habité. A noter que le Hollywood Center Motel est utilisé comme décor dans le film L.A. Confidential (l’action se situe dans les années 40).

Poursuivez jusqu’à Highland Avenue. Sur votre droite, la EI School of Professional Makeup est une école de maquillage qui, Hollywood oblige, est spécialisée dans le maquillage de cinéma, de scène, et les effets spéciaux visuels. Tournez à gauche sur Highland Avenue. Sur votre gauche, un fast food Chick-fil-A si vous avez une petite faim (mais il y aura d’autres options plus originales un peu plus loin) :

Chick-fil-A
Avec 2300 restaurants, Chick-fil-A est la troisième plus grosse chaîne de fast food aux Etats-Unis. Elle est spécialisée dans les sandwichs de poulet frit. Fondée dans l’après-guerre dans le sud des Etats-Unis par un protestant très croyant, la chaîne et fermée tous les dimanches, ainsi que le jour de Thanksgiving et de Noël. On y sert principalement des chicken sandwichs, en version standard, deluxe (avec fromage, salade et tomate), ou spicy, accompagnés de waffle fries (gaufrettes de pomme de terre). Les prix sont plutôt raisonnables : compter 4-5$ pour un sandwich, et entre 7.50$ et 8.50$ en menu avec boisson et frites. La qualité est comme les prix : raisonnable. Mais loin du chick’n shack du Shake Shake par exemple.

Site : https://www.chick-fil-a.com

adresse : 6750 Sunset Blvd, Los Angeles, CA 90028

Ouvert tous les jours de 6h à 23h45, sauf le dimanche

Puis continuez sur Highland Avenue vers le sud jusqu’à l’intersection de Fountain Avenue. Sur votre gauche, dans la petite zone commerciale, vous trouverez l’échoppe du Fat Sal’s Deli, qui propose des sandwichs pour le moins étonnants, avec cette capacité qu’ont les Américains à faire des mélanges d’ingrédients plus qu’improbables, mais pourtant savoureux. 

Fat Sal’s Deli
Echoppe de sandwichs frais, préparés à la commande. Goûtez un Fat Sandwich (12.99$, mais on peut sans problème partager à deux vu la taille). Nous vous conseillons notamment le sandwich signature, le Fat Sal qui mélange dans un pain baguette beurre aillé, roast beef, sticks de mozzarella frits, onion rings,  mayonnaise et une sauce gravy. Etrangement, ça fonctionne, et s’en est presque addictif. En tout cas nous, on adore 😉 A noter qu’ils font aussi des milk shakes tout aussi extravagants, et qu’ils proposent deux food challenges : le Big Fat Fatty est un sandwich géant de 70 cm de long mêlant cheesesteak, cheeseburger, pastrami, chicken fingers, bacon, sticks de mozzarella frits, frites et onion rings. Finissez-le en moins de 40 minutes, seul évidemment, et le sandwich est gratuit (sinon c’est 49.99$ …). Le défi existe aussi en version sucrée : il vous faudra achever en moins de 30 minutes un milk shake géant à base de 25 boules de glaces vanille et chocolat, saupoudré de gâteaux, de bonbons, de pretzels et de crème chantilly. Même prix, même punition 😉

Site : http://fatsalsdeli.com/

adresse : 1300 N Highland Ave, Los Angeles, CA 90028

Ouvert tous les jours de 11h à 3h du matin

Puis prenez à droite sur Fountain Avenue, pour revenir vers l’Ouest. Poursuivez pendant 5 blocs (500m) sans interruption : vous traversez alors un quartier résidentiel sans grand intérêt, mais il nous faut bien revenir jusqu’à notre point de départ. Arrivé à l’angle de La Brea Avenue, en face de vous sur la gauche se trouve le salon de tatouage High Voltage Tattoo, rendu célèbre par le docu-réalité L.A. Ink, qui faisait la chronique de la tatoueuse Kat Von D, propriétaire du salon et tatoueuse renommée. N’hésitez pas à jeter un oeil à travers la devanture : la déco du salon est à l’image de sa propriétaire, très rock’n roll. A l’arrière du salon, le mur d’angle donnant sur le parking est recouvert d’une fresque murale de l’artiste espagnol Miguel Ángel Belinchón dit Belin, représentant tous les tatoueurs du salon. A noter que le salon accepte les tatouages sans rendez-vous, mais n’escomptez pas que Kate Von D vous laisse un souvenir d’Hollywood sur la peau : elle ne prend plus aucun rendez-vous, car sa liste d’attente est pleine pour plusieurs années.

Continuez deux blocs de plus sur Fountain Avenue, puis prenez à droite sur Formosa Avenue. C’est dans cette rue (mais plus au sud) que Samuel Goldwyn avait les bureaux de sa société de production. Remontez Formosa vers le nord jusqu’au numéro 1330, sur votre droite. Quatre petits cottages comme tout droit sortis du dessin animé Blanche Neige de Walt Disney dénotent avec les maisons et immeubles alentours.  Il s’agit des Charlie Chaplin Cottages, que Chaplin fit construire en 1923 à proximité de ses studios de cinéma pour y loger les artistes travaillant sur ses films ou ceux de son studio. Des stars comme Judy Garland, Douglas Fairbanks, Rudolph Valentino, ou Charlie Chaplin lui-même y auraient loger pendant l’âge d’or du cinéma hollywoodien. L’actrice Drew Barrymore (la petite fille dans E.T.), dont les parents étaient acteurs, y serait même née. L’architecture inspirée des contes de fée était assez répandue à Hollywood, et on trouve plus d’un exemple de telles constructions à travers la ville.  

Continuez jusqu’à De Longpre Avenue et prenez à droite, puis à gauche sur La Brea. Au croisement de La Brea sur votre droite en face, vous apercevez les bâtiments de l’American Academy of Dramatic Arts, la plus ancienne école d’art dramatique américaine, fondée en 1884 sur la côte Est par un professeur d’élocution de Harvard.  Parmi ses anciens élèves, on trouve aussi Cecil B. DeMille, Lauren Bacall, Kirk Douglas que Grace Kelly ou Danny DeVito.

Remontez La Brea Avenue vers le nord, en restant sur le trottoir de droite. Sur votre droite, l’architecture des bâtiments n’est pas sans rappeler les petits cottages que vous venez de voir sur Formosa Avenue. Au-dessus du portail principal, Kermit la grenouille vous salue, car vous êtes devant les studios Jim Henson, le plus célèbre marionnettiste du cinéma, à qui on doit les Muppets, la rue Sésame, le long métrage Dark Crystal, mais aussi l’animation des marionnettes de Yoda dans les films Star Wars (avant la conversion à l’image de synthèse). Mais le studio actuellement occupé la Jim Henson Company sont beaucoup plus vieux que la société de marionnettes : on devine aisément le premier occupant et créateur des lieux, car il pointe son nez à travers la porte sur la droite du portail. Vous êtes en effet devant les Studios de Charlie Chaplin. Inaugurés en 1919, ils ont été construits sur un terrain racheté à une ferme de citronniers et d’orangers. Ils permirent à Chaplin d’être pleinement indépendant dans la production de ses plus grands succès. Des chefs d’oeuvres comme  Le Kid (1921), La ruée vers l’or (1925), Les lumières de la ville(1931), Les temps modernes (1936), ou encore Le Dictateur (1940) furent tournés en grande partie derrière ces murs. Puis, quand Chaplin quitta finalement les Etats-Unis au début des années 50, victime du McCarthisme, les studios furent vendus et servirent à tourner plusieurs séries télévisées, notamment Les Aventures de Superman au milieu des années 50, et Perry Mason au début des années 60.

Puis continuez vers le nord sur La Brea. Traversez Sunset Boulevard. Sur votre gauche à un demi bloc, un fast food Wendy’s, et à un bloc sur votre droite, un In-N-Out.

In-N-Out Burger
In-N-Out est une chaîne historique de burger du sud californien (elle date de 1946), mais qui a connu un vrai boom avec le retour au source du burger prôné depuis quelques années. Le menu est super basique, les burgers sont bons, et les prix sont vraiment très concurrentiels. On goûtera aussi leurs milk shakes, également très peu chers et très corrects.

Et si vous voulez passer vraiment pour un local, commandez quelque chose qui n’est pas au menu. En effet, le In-n-out est l’une de ces chaînes de restaurant qui cultive le sentiment d’appartenir à une communauté en ayant un “secret menu”. Ainsi vous pouvez commander votre burger “animal style” (= avec des oignons grillés, des pickles et du fromage, et une viande cuite avec la moutarde), ou encore “protein style” (sans pain, le burger est emballé dans des feuilles de laitue), ou encore demander un 3×3 (3 patties de viande et 2 tranches de fromage), un 4×4 (on vous laisse deviner), ou un Flying Dutchman (deux tranches de viandes et le fromage entre les deux). Essayez, vous verrez, l’employé du fast food qui prendra votre commande le fera sans sourciller.

Adresse : 7009 Sunset Blvd, Hollywood, CA 90028

Horaires : tous les jours de 10h30 à 1h du matin (1h30 les vendredi et samedi)

 

Wendy’s
Probablement le meilleur rapport qualité prix des fast foods de burgers. On trouve cette enseigne un peu partout aux Etats-Unis. Positionné sur le même créneau que les McDonald’s et autres Burger King, le Wendy’s est sans aucune mesure en terme de qualité de produits et de goûts. La carte est très large, les prix plutôt serrés, et les produits de qualité pour du Fast Food (viande fraîche non congelée par exemple, et toujours préparée à la demande). Leur Double Cheese Burger est probablement l’un des meilleurs de l’offre de fast food aux Etats-Unis. Les burgers y sont toujours confectionnés à la demande, et jamais à l’avance. A noter aussi un Chili Con Carne très honnête, des pommes de terre au four (baked potatoes) super bonnes et qui changent des frites, des salades très copieuses, des wraps au poulet (version poulet pané ou poulet grillé. La version panée est particulièrement réussie) aussi bons que peu onéreux, et une carte “Value Menu” avec une sélection de produits à moins de 1$ ou 2$ parfaits pour les petites faims ou pour compléter un menu. Assurément l’une de nos valeurs sûres et de nos chaînes préférées.

adresse : 7135 Sunset Blvd, Los Angeles, CA 90046

horaires : Tous les jours de 10h à 2h30 du matin (4h du matin les jeudi, vendredi et samedi)

 Pour bien sentir l’évolution depuis quelques décennies, voici le type d’établissement que vous pouviez trouver dans les années 60-70, dans l’angle nord-ouest de l’intersection La Brea – Sunset : 

Tiny Naylors était une chaîne florissante de drive-in restaurants, ouverts 24h/24. Les serveuses s’affairaient de voiture en voiture en roller-skates, et plus qu’un endroit pour se restaurer, ces drive-in étaient des lieux de socialisation importants pour les jeunes. Après leur fermeture au début des années 80, ce drive-in fut malheureusement rasé en 1984. Quand on voit par quoi il a finalement été remplacé, on a du mal à comprendre pourquoi …

Un demi-bloc plus au nord en remontant La Brea, vous trouverez sur votre gauche dans une petite zone commerciale, la boutique de Mashti Malone’s Ice Cream. Ce glacier iranien installé à Hollywood dans les années 80 propose des parfums exotiques comme l’eau de rose, la lavande, la fleur d’oranger, le concombre ou encore le safran. A tester uniquement si vous êtes fans des saveurs atypiques.

Mashti Malone’s Ice Cream
Glacier persan proposant des parfums exotiques comme l’eau de rose, la lavande, la fleur d’oranger, le concombre ou encore le safran. Pas donné mais original. A tester uniquement si vous êtes fans des saveurs atypiques.

Adresse : 1525 N La Brea Ave, Los Angeles, CA 90028

Horaires : tous les jours de 11h à 23h30 du matin (minuit les vendredi et samedi)

Continuez vers le nord sur La Brea jusqu’à Hollywood Boulevard. Traversez pour rejoindre le petit îlot triangulaire avec une sculpture (intitulée Hollywood and La Brea Gateway) représentant un petit kiosque, porté par 4 statues d’actrices hollywoodiennes de la première moitié de XXème siècle en acier inoxydable, choisies pour leur représentation de la diversité à Hollywood : Mae West, la blonde sulfureuse, Dorothy Dandridge, la première actrice afro-américaine a avoir été nominée aux Oscars pour un premier rôle, Dolores del Río, actrice mexicaine ayant remporté un énorme succès dans les années 20 et 30, et Anna May Wong, première star sino-américaine. Le kiosque qui les surplombe est prolongé par une enseigne Hollywood, au-dessus de laquelle on peut apercevoir une petite statue de Marilyn Monroe dans la scène célébrissime du film Sept ans de réflexion où sa jupe est soufflée par une bouche d’aération du métro. 

Ce point est également le début et la fin officielle du Hollywood Walk of Fame. Initié par la Chambre de Commerce d’Hollywood, le Walk of Fame initial a été installé au tout début des années 60, et rendait hommage à environ 1500 personnalités marquantes de l’histoire d’Hollywood. Aujourd’hui, il y a plus de 2600 étoiles sur 15 blocs d’Hollywood Boulevard entre La Brea Avenue et Gower St, ainsi que sur 3 blocs de Vine St, entre Yucca St et Sunset Boulevard. Les étoiles sont classées en 5 catégories : le cinéma représenté par une caméra, la télévision représentée par un poste de télévision, la musique représentée par un phonographe, la radio représentée par un micro, et enfin le théâtre et les spectacles de scène représentés par un masque. Cette dernière catégorie a été rajoutée plus récemment en 1984. A noter que les étoiles n’honorent pas que des individus : certaines honorent des personnages fictifs comme Kermit la grenouille, R2D2 ou Darth Vader, et d’autres honorent des institutions. Certaines stars d’hollywood ont droit à plusieurs étoiles, ayant eu une carrière dans plusieures activités artistiques, et Gene Autry, immense star du Western musical est le seul a avoir 5 étoiles, une dans chaque catégorie. Quelques-uns peuvent avoir deux étoiles dans la même catégorie, comme Michael Jackson, récompensé à la fois en tant qu’artiste solo et comme membre des Jackson Five. Deux noms apparaissent deux fois sur le Walk of Fame du fait d’une homonymie entre deux stars : Michael Jackson que nous avons déjà vu, et Harrison Ford (le premier Ford étant un acteur du cinéma muet). On trouve aussi quelques inventeurs ayant contribué à développer l’industrie du cinéma : les frères Auguste et Louis Lumière, pionniers français du cinéma, Thomas Edison, qui leur dispute le titre d’inventeur du cinéma, mais aussi George Eastman, inventeur de la pellicule ou Ray Dolby, pionnier de la caméra vidéo et inventeur du système de réduction de souffle qui porte son nom. Deux présidents des Etats-Unis ont leur étoile au Walk of Fame : Ronald Reagan qui fut acteur avant de devenir gouverneur de Californie puis président des Etats-Unis, et Donald Trump pour son rôle d’animation dans l’émission de télé-réalité The Apprentice. Un autre gouverneur de Californie a également son étoile : Arnold Schwarzenegger. Enfin, avoir une étoile sur le Walk of Fame est peut-être un honneur, mais qui se paye plutôt cher : 40 000 $. Ce coût est généralement supporté par le studio qui propose la star à la nomination, dans un but évidemment promotionnel.

Au pied de la sculpture vous trouverez 4 étoiles notables : l’étoile des étoiles tout d’abord, qui honore le Walk of Fame lui-même et contient les 5 symboles des catégories honorées / L’étoile honorant le LAPD, le département de police de Los Angeles, avec les noms de tous les officiers du commissariat d’Hollywood tombés dans l’exercice de leurs fonctions / L’étoile des Beatles et celle du King, Elvis Presley. 

A noter également dans l’angle nord-ouest de l’intersection, un bâtiment blanc qu’on pourrait confondre avec une salle de concert : c’est en fait une église, Mosaic, fondée par un pasteur iconoclaste et pour tout dire assez rock’n roll. Tournez à droite sur Hollywood Boulevard. 

Avancez d’un bloc. A l’angle de Sycamore Avenue et Hollywood Boulevard, l’immeuble sur votre gauche est une ancienne banque hébergeant désormais Author Services Inc, une filiale de l’Eglise de Scientologie gérant le patrimoine littéraire de son fondateur désormais décédé L. Ron Hubbard, qui fut un écrivain prolifique de science fiction mais pas uniquement, avant de créer la scientologie mais aussi après. Avec 19 best sellers et des traductions en 72 langues, c’est une source de revenue importante pour la Scientologie. Le bâtiment abrite également le L. Ron Hubbard Theatre, qui propose des représentations de Radio Theatre, des pièces écrites au début du XXème siècle spécialement pour être radio diffusées. Les pièces présentées sont adaptées des romans courts de pulp fiction qu’écrivait L. Ron Hubbard avant guerre. La Pulp Fiction était un genre littéraire très populaire dans la première moitié du XXème siècle. Ces nouvelles et autres romans courts ou à épisodes étaient publiés par des revues spécialisées, imprimées sur du papier de mauvaise qualité et peu onéreux, à base de pulpe de bois (d’où leur nom de Pulp Magazines). 

Dans le coin sud-est de la même intersection, le très joli Hollywood Professional Building fut construit en 1925 et hébergeait notamment les bureaux de l’Academy of Motion Pictures Arts and Sciences, qui délivre chaque année les Oscars. Plus tard, elle fut également le quartier général de la Screen Actor’s Guild, le puissant syndicat des acteurs dont Ronald Reagan assura la présidence pendant de longues années, ce qui l’amena à la politique. Le bâtiment a depuis été transformé en lofts résidentiels.

Sur le trottoir d’en face, à la place du centre commercial qui lui a succédé, se trouvaient les luxueux Garden Court Apartments. Inauguré en 1919, cet établissement de standing proposait notamment des suites très prisées par les stars d’Hollywood comme Stan Laurel de Laurel & Hardy qui y vécut un temps. Chacune des 72 suites spacieuses et luxueuses était équipée d’un piano à queue, et l’établissement avait deux salles de bal pour les réceptions.

Le Garden Court Apartments dans les années 20

Dans les années 60-70, l’établissement vieillissant commence sa lente descente aux enfers, au fur et à mesure que le quartier est déserté par les stars et les commerces. Il finit par fermer, puis sera squatté par des sans abris et des junkies, jusqu’à sa démolition en 1984. Le choc de la démolition d’un immeuble aussi iconique de l’âge d’or d’Hollywood contribua à l’élan de préservation qui s’en suivit, et au classement de nombreux bâtiments sur Hollywood Boulevard.

Continuez sur Hollywood Boulevard. Sur votre gauche juste après le centre commercial qui a remplacé le Garden Court Apartments, vous trouverez un large bâtiment avec des devantures en forme d’arcade, le Petersen Building, qui se prolonge loin vers le nord. Ce bâtiment de style néo-renaissance, ouvrit ses porte en 1930, en tant que showroom pour la Hillcrest Motor Company. Le rez-de-chaussée était utilisé pour mettre en valeur les voitures du concessionnaire Don Lee Cadillac La Salle, et l’étage supérieur, accessible par une rampe à l’arrière du bâtiment était un atelier de révision / réparation. Les baies vitrées sur toute la façade permettait à la lumière naturelle de mettre en valeur les voitures exposées.

Le Peterson Building en 1930

Très vite, les arcades de l’angle droit du bâtiment furent louées à d’autres commerce, dont le C.C. Brown’s Ice Cream. Après avoir ouvert son premier magasin de glace à Downtown Los Angeles en 1906, ce glacier avait migré à Hollywood au début des années 20 où il y resta jusqu’à sa fermeture définitive en 1996. C.C. Brown’s est crédité pour être l’inventeur du Hot Fudge Sundae, un sundae traditionnel sur lequel est versé un coulis de chocolat chaud au lieu d’un sirop de chocolat froid. Le principe du Sundae remonte lui à la fin du XIXème siècle. A cette époque, les glaciers étaient généralement des Soda Shops. La glace n’était pas servie en coupe ou en cornet, mais entrait dans l’élaboration d’un Soda Float : une boule de glace était ajoutée dans un verre d’eau gazeuse agrémentée d’un sirop aromatisé (chocolat, fraise etc…). A cette même époque, un regain de puritanisme conduisit certains États à faire voter des Blue Laws, des lois interdisant le dimanche, toute sorte d’activité jugée contraire à l’esprit du sabbat dominical chrétien. Parmi ces lois, il s’en trouva une interdisant la vente de Soda Float le dimanche. Privé d’une source de revenus non négligeable, certains propriétaire de Soda Shops proposaient un Soda Float sans soda : une coupe de glace arrosée de sirop aromatisé, bientôt complétée de crème chantilly. Le Soda Float du dimanche. Le Sunday Float. Ou simplement Sundae. 

Après la fermeture de la concession automobile, différents commerces se succédèrent dans le bâtiment, puis en 1975, il fut loué par Robert Peterson, un self made man multi-millionnaire, qui avait fait fortune en publiant des magazines automobiles. Il utilisa le bâtiment pour exposer son impressionnante collection de voitures, et notamment de voitures utilisées par Hollywood dans ses films. Le Motorama Museum exposait ainsi la batmobile ou la Ford 1934 de Bonnie & Clyde. Peterson déménagea son musée dans un immeuble beaucoup plus grand en face du LACMA (le musée d’art moderne de Los Angeles) sur Wilshire Boulevard, qui devint le Peterson Automotive Museum. C’est d’ailleurs un très beau musée qui mérite amplement le détour, si vous aimez les voitures ou le cinéma. Aujourd’hui, l’essentiel de l’ancien bâtiment est utilisé par un magasin de vêtements dégriffés Marshalls. N’hésitez pas à y faire un tour, outre le fait qu’il a bien conservé son look industriel d’atelier mécanique, vous pourrez peut être y dénicher de bonnes affaires.

Quand au glacier C.C. Browns, après sa fermeture en 1996, il fut remplacé par un magasin de souvenirs géant, aujourd’hui sous l’enseigne La La Land. Ce nom ne fait pas référence au film comédie musicale de 2016. La La Land est en fait simplement l’un des surnoms de Los Angeles : c’est à la fois un jeu de mots sur les initiales de Los Angeles (LA), et sur le côté léger, superficiel de Los Angeles (“La La La” comme un air fredonné). La ville où l’industrie du divertissement est roi et où on ne se prend pas au sérieux. A noter devant le magasin La La Land, l’étoile de Roger Moore sur le Walk of Fame. Elle n’a pas été placée là par hasard : vous êtes en effet devant le 7007 Hollywood Boulevard. La référence au personnage de James Bond incarné un temps par l’acteur est évidente :-).

Enfin, sur le trottoir opposé, vous trouverez le The Hollywood Roosevelt Hotel. Construit en 1926, il est nommé en hommage à Théodore Roosevelt, le 26ème président des Etats-Unis, l’un des quatre à être représenté sur le Mount Rushmore. Parmi les investisseurs qui le financèrent, on trouve Douglas Fairbank et Sid Grauman (qui avait fait construire le Chinese Theatre en face). Avec sa décoration et son architecture de style Spanish Colonial Revival, ses 12 étages abritent 300 chambres d’hôtel. La plus belle chambre est la suite Gable-Lombard, un duplex de 300m2 avec terrasse donnant sur le Hollywood Sign. Elle est nommée en hommage à Clark Gable et son amante de l’époque Carole Lombard, qui finira par devenir sa femme. La suite Marilyn Monroe nous rappelle aussi que l’actrice séjourna deux ans dans cet hôtel au début de sa carrière. La première cérémonie des Oscars eut lieu dans cet hôtel en 1929, dans la salle de bal. 

Continuez encore un bloc sur Hollywood Boulevard : nous voici de nouveau devant le Hollywood & Highland Center, point de départ de notre visite.

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