Périple estival annuel 2019 : l’Ouest américain, 10 Etats en 59 jours

En ces temps compliqués, nous vous proposons d’ouvrir votre fenêtre sur notre voyage d’exploration de l’Ouest Américain de l’été 2019. Si nous voyageons depuis maintenant plus de 20 ans aux Etats-Unis chaque année, le périple de l’été 2019 fut particulièrement notable et remarquable pour de multiples raisons : un périple de plus de deux mois sur les routes américaines, avec nos 4 enfants, en parcourant pas moins de 10 Etats, de Los Angeles et San Francisco à l’Ouest, à Yellowstone au Nord , Tucson dans l’Arizona au Sud, et enfin les Badlands du South Dakota à l’Est, avec de nombreuses étapes partagées avec de la famille ou des amis.

Ce périple est vraiment représentatif des voyages que nous effectuons ou que nous créons pour nos clients, à savoir : une grande place est réservée à la découverte de la culture américaine à travers sa gastronomie, des événements sportifs ou culturels, son histoire, ses grandes agglomérations mais aussi sa faune et bien évidemment ses paysages.

Nous vous proposons donc de vous partager notre périple jour après jour au rythme de notre aventure, soit 59 jours. Attendez-vous à beaucoup de miles, de marches, de tests culinaires, d’eau (et oui, nous essayons toujours de mettre un maximum d’activités aquatiques dans nos périples américains), des journées bien chargées et des rebondissements au cours de ce long périple de deux mois !

 

J1 : ATTERRISSAGE A LOS ANGELES

Départ de Paris à 13h25 et arrivée à 16h10 à Los Angeles pour 5 d’entre nous et à 17h52 pour notre fils aîné par une autre ligne. On se retrouve tous à l’agence de location de voiture pour récupérer notre monospace. Puis direction notre hôtel non loin de l’aéroport avec une soirée au bord de la piscine

Mais la journée ne se terminera pas avant d’aller chercher notre repas du soir au Wendy’s non loin de l’hôtel (enfin en voiture, n’oublions pas que nous sommes désormais aux States !). Et oui, nous conseillons toujours de ne pas s’endormir le ventre vide le premier soir de votre arrivée afin de ne pas se réveiller tiraillé par la faim vers les 3 ou 4 heures du matin !

 

J2 : VISITE DU PETERSON AUTOMOBILE MUSEUM ET DE BEVERLY HILLS

Levés à 6h (ce qui est plutôt bien pour une première nuit après un voyage avec 9h de décalage horaire), et petit-déjeuner à l’hôtel. Puis direction le quartier des Musées pour la visite de l’étonnant Peterson Automobile Museum. Nous avons fait la visite complète du Musée mais vous pouvez juste y passer pour voir (gratuitement) les voitures exposées dans le parking et le hall du musée. Une partie du musée est dédiée aux voitures iconiques du cinéma, avec les véhicules du dernier Mad Max, les toutes premières Batmobiles, ou encore la véritable DeLorean de Retour vers le Futur. Nous avons poursuivi par une petite balade à pieds dans ce quartier des Musées et avons terminé notre matinée par un bon Shack Burger et Shroom Burger au Shake Shack du Westfield Center, un centre commercial super moderne.

Bien rassasiés, nous avons pris la direction de Berverly Hills pour affiner notre nouveau circuit de découverte du quartier. Ambiance chic et boutiques de luxe sur Rodeo Drive, puis balade jusqu’au Beverly City Hall et son architecture art déco. Nous avons même eu la chance de pouvoir également participer à un atelier maroquinerie haute couture chez Louis Vuitton ! 

Nous avons ensuite rejoint un hôtel plus central, dans le quartier d’Hollywood Boulevard. Pour le dernier repas de cette journée, burgers du In-N-Out et glaces iraniennes. partagés au bord de la piscine de l’hôtel avec notre ami américain Roy qui nous avait rejoint. Que demander de plus pour terminer cette première journée ? 

 

J3 : VISITE DE HOLLYWOODLAND & DOWNTOWN LA ET UNIVERSAL STUDIOS

Lever toujours aussi matinal à 6h30. Comme nous vous l’avons promis hier, cette journée est une journée 2 en 1 ! Nous nous scindons en deux groupes : les enfants passeront la journée à Universal Studios et les parents continueront l’exploration pédestre de LA, et en profiteront pour finaliser notre circuit de découverte des collines d’Hollywoodland.

Donc après avoir déposé les jeunes au parking d’Universal Studios Hollywood, direction les Two Stone Gates, les portes d’Hollywoodland. Nous explorons ces collines verdoyantes et empruntons les nombreux escaliers particulièrement abrupts à travers le quartier responsable du Hollywood Sign (qui était originellement un panneau publicitaire Hollywoodland avant que les 4 dernières lettres ne s’écroulent). Nous ne croisons aucun touriste malgré la période estivale. Les maisons sont des plus extravagantes, que ce soient des villas modernes accrochées à flanc de colline, ou des châteaux ou chaumières tout droit sorties de Blanche Neige, derniers témoins des premières maisons du quartier d’origine. Deux heures de pur bonheur dans une ambiance bucolique mais aussi très hollywoodienne.

Puis nous reprenons la voiture pour partir à la découverte de Silver lake, Echo Park et ses maisons victoriennes (dont celle du vidéo clip de Thriller), puis direction Downtown, notre quartier préféré, pour tester de nouvelles adresses à ajouter à notre circuit pédestre Downtown LA.

Retour ensuite à notre hôtel, avant d’aller chercher les enfants à Universal Studios, non sans un dernier arrêt gastronomique chez Fat Sal’s pour goûter un de leurs Signature Sandwichs : rôti de boeuf finement tranché, bâtonnets de mozzarella panés et frits, oignons frits, frites, jus de viande et mayonnaise, le tout bien tassé dans un pain chaud, beurré et aillé. Une vraie tuerie. Nous récupérons finalement les enfants à la fermeture du parc à 21h30. Même s’ils étaient déjà allés aux Studios deux ans auparavant, on ne peut plus les arrêter, tant ils sont excités par leur journée. Ils ont profité à fond du parc en utilisant au maximum les files “single rider” qui permettent de passer plus vite si l’on accepte de ne pas être assis avec ceux de son groupe.

Evidemment, cette journée ne pourrait se conclure sans un rapide passage par le In-N-Out pour quelques burger avant de se mettre au lit.

 

J4 : ETOILES D’HOLLYWOOD BOULEVARD, FORT TEJON & CAMPING

Avant de nous lancer dans notre périple itinérant, nous profitons de la localisation de notre hôtel non loin d’Hollywood Boulevard et des premières heures matinales sans touriste pour aller déambuler sur le Walk of Fame. Puis, nous prenons la direction du nord, pour rejoindre le Pinnacles National Park à 2h de route au sud de San Francisco. Comme toutes nos expéditions, nous commençons inévitablement par un arrêt au supermarché Walmart pour faire le ravitaillement des prochains jours de camping, remplir notre glacière et nos boîtes de stockage. En effet, nous camperons souvent en Bear Country, dans le territoire des ours et devrons alors placer dans des bear boxes (des boîtes en métal à l’épreuve des ours) toute notre nourriture ou autres produits odorants. Sur la liste, aliments pour les pique-nique et les repas au camping, et bien sûr des buns pour burger et hot dog, des cookies, et enfin des glaçons (que l’on peut acheter dans les supermarchés mais aussi dans les stations services) pour maintenir au frais la glacière …. Nous complétons par un grand sur-matelas en mousse de 10 cm d’épaisseur que nous découperons au couteau en 6 pour améliorer le confort sous la tente. Nous coupons notre trajet par un arrêt au Fort Tejon, situé non loin de l’Interstate 5. Ce petit arrêt nous permet de profiter pleinement des collines californiennes et de faire une petite visite historique et une pause pique-nique. Mais cette journée est avant tout une journée de transition pour nous rapprocher de San Francisco (nous avons déjà fait plusieurs fois la côte californienne). Donc nous reprenons vite la route, direction Pinnacles National Park. La dernière partie sur les routes 198 et 25 dans les collines dorées par le soleil couchant est vraiment splendide. Malheureusement aucune photo n’a été prise mais nous en gardons toujours un grand souvenir et vous invitons à emprunter cette route pour en faire l’expérience.

Nous avions prévu une “petite” balade en fin de journée dans ce National Park mais vu notre arrivée tardive, nous décidons de reporter la marche au lendemain matin : nous nous lèverons juste un peu plus tôt, à 6h, pour pouvoir respecter le programme de la journée sur San Francisco. Nous installons donc notre tente et préparons un bon premier repas de camping … Ce soir c’est Mac & Cheese pour les filles !

Une dernière partie de Uno sous la tente avant de nous coucher : la journée du lendemain s’annonce bien remplie.

 

J5 : PINNACLES NATIONAL PARK & QUARTIERS DE SAN FRANCISCO

La journée qui nous attend est particulièrement dense. Par conséquent le lever reste très matinal pour pouvoir plier la tente, prendre un rapide petit-déjeuner et commencer la balade à travers Pinnacles National Park dès 7h30. Nous empruntons Bear Gulch Trail pour rejoindre un petit lac artificiel en traversant un canyon et des grottes. Nous faisons le retour par le Rim Trail en surplomb du canyon que nous avons traversé à l’aller.

Puis nous reprenons la voiture pour 2 heures de route jusqu’à San Francisco, et nous déposons nos bagages à notre hôtel. Nous avons prévu d’explorer plusieurs nouveaux circuits dans cette ville que nous connaissons déjà bien : le quartier de Castro, le quartier hispanique de Mission District et le nouveau quartier des affaires de South of Market. Bien évidemment, qui dit exploration urbaine dit nombreux arrêts culinaires : burgers au Super Duper Burgers, glaces artisanales, donuts (dans une petite boutique locale qui ne paye pas de mine mais qui propose des donuts classiques à tomber par terre pour une bouchée de pain), french dip sandwich (comprenez un sandwich avec des fines tranches de rôti de boeuf que l’on trempe dans un jus de viande) ! Cette exploration est également sous le signe de la couleur : Castro avec ses maisons victoriennes colorées mais aussi toutes ses enseignes et drapeaux LGBT, Mission district et ses nombreuses fresques murales multicolores. South of Market, moins coloré, est un ancien quartier d’entrepôts en pleine renaissance depuis qu’il a été pris d’assaut par les startups de la Silicon Valley : de nouveaux immeubles ultra modernes jouxtent d’anciens bâtiments superbement rénovés. En 10 ans à peine, le quartier a été entièrement transformé.

Après avoir bien marché des heures à travers ces 3 quartiers, nous rejoignons Chinatown pour acheter quelques dim sums, et des fortunes cookies, puis nous attrapons deux pizzas au 7-Eleven avant de rejoindre la chambre de notre hôtel où nous suivons en direct les dernières minutes du célèbre concours de hot dogs de Nathan’s Famous à Coney Island. Puis à travers la baie vitrée de notre chambre, nous assistons aux nombreux feux d’artifices tirés en ce 4 juillet dans toute la ville, pendant près d’une heure et demi sans interruption !

Quelle journée ! Nous finissons par nous coucher les yeux encore pleins des lumières de la ville. 

 

J6 : VISITE D’ALCATRAZ ET ROUTE POUR YOSEMITE

En attendant l’embarquement à 8h15 du Ferry pour Alcatraz, nous prenons un petit-déjeuner pique-nique dans le parking, à bord de notre minivan . La traversée s’effectue ensuite … dans le brouillard, histoire de nous rappeler que nous sommes bien à San Francisco. Malgré nos multiples visites antérieures dans cette ville, nous n’avions toujours pas fait la visite de la prison d’Alcatraz. Non pas qu’elle ne nous paraissait pas intéressante, au contraire, mais dans le cadre de nos séjours itinérants nous privilégions généralement les explorations à pieds des différents quartiers de la ville à la visite des musées et monuments, très consommateurs de temps. Nous n’avions eu jusqu’à présent que d’excellents retours de nos clients sur cette visite et n’avons pas été déçus. L’audio guide (en français ou en anglais) qui accompagne la visite est particulièrement bien fait et adapté aux adultes et aux adolescents. Nous vous conseillons néanmoins le visionnage au préalable du film Les évadés d’Alcatraz avec Clint Eastwood afin d’ajouter une dimension supplémentaire à votre visite, puisque le film, tourné sur place, retrace fidèlement l’histoire vraie de la seule tentative d’évasion “réussie”. En outre, privilégiez la première visite (ou la dernière) de la journée afin de libérer un maximum de temps pour les autres activités de votre journée et avoir moins de monde sur l’île.

De retour sur San Francisco à 11h, une longue route pour Yosemite nous attend. Sachant que plusieurs nuits de camping se profilent, nous effectuons un arrêt au supermarché et notre déjeuner est pris sur le pousse au Chick-Fil-A, à la demande par notre fille aînée Kary, devenue fan de l’enseigne et de ses Chicken Sandwichs après son année passée au Texas.

Notre impatience à planter notre tente dans la vallée de Yosemite est finalement mise à rude épreuve avec l’énorme embouteillage d’1h30 à l’entrée de la Yosemite Valley. En effet, Yosemite connaît depuis plusieurs années déjà d’immenses problèmes de congestion en été et arriver le week end du 4 juillet n’arrange pas les choses. Mais nous avons prévu la parade avec un choix de randonnée qui devrait nous éviter la foule. Mais n’en disons pas plus pour ne pas dévoiler le programme de demain

Nous finissons donc la journée à la tombée de la nuit, avec montage de la tente dans la pénombre !

 

J7 : IMPRESSIONNANTE RANDONNÉE À YOSEMITE SUR LE PANORAMA TRAIL

Réveil à 6h et soupe royco pour le petit-déjeuner . Notre navette pour monter au point de départ de notre randonnée ne partant qu’en début d’après-midi, nous démarrons la journée par une première petite balade non loin du camping, jusqu’au Mirror Lake, au pied du Half Dome, et pour les filles, par la confection de kerns (des piles de cailloux). De retour à notre campement, nous déjeunons rapidement, avant de faire un passage éclair à la Yosemite Fall : si la chute d’eau est impressionnante, la foule présente l’est tout autant. Mais ce n’est un secret pour personne que les balades les plus courtes et les plus accessibles sont toujours les plus encombrées. C’est justement pour cette raison que nous rejoignons le Yosemite Lodge en ce début d’après-midi, pour y prendre la Shuttle (que nous avions réservée avant notre départ) qui nous mène au Glacier Point. Après une bonne heure de car, nous arrivons enfin au point de départ de notre randonnée, surplombant la Yosemite Valley. 4 à 5 bonnes heures de marche nous attendent pour retourner à pieds à notre camping au fond de la vallée que nous comptons rejoindre vers 20h, un peu avant la tombée de la nuit. Après avoir profité de la magnifique vue depuis le Glacier Point, nous partons d’un bon pas. Silvère et les filles sont en éclaireurs et Keyvan et moi sommes ralentis par nos prises de photos et de vidéos. Le ciel est bleu, les conditions climatiques sont parfaites. Notre rythme plutôt soutenu nous fait dépasser de nombreux autres randonneurs. Rien ne permet d’imaginer qu’après une bonne vingtaine de minutes sur le sentier, nous devons brutalement nous arrêter…. Keyvan qui court avec la caméra vient de chuter lourdement et de se fouler de la cheville ! Oups ! Deux options s’offrent à nous : rebrousser tous chemin, ou abandonner le “maillon faible” pour poursuivre cette magnifique balade très prometteuse. Nous choisissons l’option 2 : nos deux aînés rebroussent chemin pour essayer de reprendre la navette pour rentrer au camping. Keyvan est donc accompagné de sa sœur qui vient de passer un an au Texas. C’est donc confiants que nous les laissons repartir en boitant vers le sommet alors que nous continuons sur le Panorama Trail avec nos deux plus jeunes filles. Notre randonnée se poursuit donc le long de la rive de la vallée. Les paysages sont absolument splendides. A mi parcours, un bref passage ascendant nous rappelle que nous sommes à haute altitude, mais ce sera finalement le dernier quart de la randonnée, avec une descente vertigineuse à flanc de falaise et pour partie sous la brume des cascades qui se révèle le plus éprouvant pour moi qui suis sujette au vertige. Nous terminons finalement la balade en un peu plus de 4h, plus une bonne demi-heure au fond de la vallée pour rejoindre notre tente. Mais là surprise : à notre arrivée, pas de Keyvan et ni de Kary en vue. Nos voisins de camping étant également absents, nous émettons l’idée que ces derniers aient pu les emmener à l’infirmerie du parc, sans grande conviction. Notre stress prendra fin après 15 interminables minutes quand nous verrons une voiture s’arrêter devant notre emplacement. En descendent Keyvan, incapable de faire un pas de plus, et Kary ! Nous sommes soulagés : ils n’ont finalement pas réussi à prendre la navette pour leur retour, et après une demande d’aide infructueuse auprès de 2 rangers du parc, ils ont dû se résoudre à faire de l’autostop pour rentrer. Il leur faudra près de 4h de stop dans les embouteillages, deux voitures et maintes aventures pour finalement rallier le camping. Cette journée aura vraiment été riche en émotions pour tous et nous apprécions de pouvoir tous nous coucher réunis.

L’entorse de Keyvan est assez sérieuse, mais ce n’est pas la première fois. D’ici quelques jours, il devrait être remis sur pieds. D’ici-là, nous devrons adapter quelque peu notre périple.

 

J8 : DERNIERES BALADES A YOSEMITE

Nous entamons notre seconde semaine de périple. Aujourd’hui “grasse mat” avec un réveil à 7h45 ! La cheville de Keyvan a un peu désenflé, cependant il ne peut toujours pas marcher plus de quelques mètres. Qu’à cela ne tienne, nous adapterons le programme de la journée : Keyvan nous attendra dans la voiture lors des balades .Après un bon petit-déjeuner, nous levons le camp et partons finalement à 10h, en direction des Tuolumne Meadows, et la sortie Est de Yosemite. Les paysages que nous traversons et notamment les roches granitiques sont splendides. Nous faisons un arrêt à proximité du Tenaya Lake pour faire une balade en dehors des sentiers battus pour rejoindre une portion de la Tenaya Creek, une petite rivière, qui se transforme quand les conditions sont réunies en un toboggan naturel géant. Cependant, l’eau glaciale que nous devons traverser à pieds dès le début de la randonnée, ainsi que les émotions de la veille mettent à mal la volonté d’une partie des randonneurs qui vont rebrousser chemin : finalement, seuls Silvère et Keena iront jusqu’au bout. Cet abandon sera regretté par la suite, quand après 59 jours de périple, les deux membres courageux choisiront cette balade dans leur top 3 de leurs meilleurs souvenirs du séjour.

A leur retour, en franchissant les cols de haute altitude, nous profitons même des dernières neiges encore présentes dans le paysage. Cette année, le printemps s’est largement invité dans l’été et les paysages que nous avons traversés lors de nos balades étaient vraiment surprenant tant les fleurs étaient présentes. En 20 ans de périples sur le continent américain, c’est la première fois que nous avons fait cette expérience de la présence de fleurs printanières à travers l’ensemble des territoires de l’ouest que nous avons parcourus. Nous nous arrêtons un peu plus loin pour faire l’ascension d’un dôme de granite et admirer le paysage des Tuolumne Meadows, des prairies marécageuses cerclées de parois granitiques, derniers vestiges d’une vallée glaciaire.

Une fois le col du Tioga (Tioga Pass) franchi, nous sortons du Yosemite National Park. Nous choisissons de nous arrêter dans une station service pour une pause pizza bien méritée. L’endroit est assez touristique mais reste néanmoins agréable, et un groupe de musique country joue même sur la terrasse. Repus, nous rejoignons notre camping du Convict Lake où nous plantons la tente. L’endroit est magique, à deux pas d’un lac surplombé d’un petit glacier. Cela sera confirmé le lendemain matin par une expérience très surprenante et agréable. 

 

J9 : DESCENTE DE LA SIERRA NEVADA : SOURCE CHAUDE, CAMP D’INTERNEMENT JAPONAIS & BALADE DANS LES ALABAMA HILLS !

Réveil matinal vers les 6h pour une journée qui s’annonce très dense. L’émerveillement de la veille joue les prolongations lorsque des biches et un cerf s’invitent à notre emplacement de camping. Nous abandonnons le démontage de notre tente pour profiter pleinement de cette rencontre magique. Quel merveilleux moment que seule une expérience en camping nous permet de profiter.

Par contre, Silvère doit lutter pour que l’on accepte de mettre notre maillot de bain sous nos vêtements avant de partir sur la route. Comment peut on imaginer que ce soit une bonne idée à 7h du matin, emmitouflés dans nos vestes, à 2400 mètres d’altitude dans le coeur de la Sierra Nevada, surplombés par les pics encore enneigés …

Nous sommes toujours aussi sceptiques lorsque qu’il me dit de me garer au bout d’une route de terre, perdue au milieu des montagnes et qu’une source d’eau chaude naturelle nous attend non loin… en tout cas d’après le point GPS qu’il a repéré…. C’est donc seul qu’il partira vérifier son point GPS et qu’il reviendra grand sourire aux lèvres nous chercher.

Effectivement cachée derrière un amas de rochers se trouve un petit bassin d’eau de source chaude, aménagé par les locaux en plein milieu de la nature. Le bassin est petit mais suffisant pour nous 6. Nous sommes seuls au monde, dans une eau délicieusement chaude, baignant dans un magnifique paysage. Nous ne regrettons finalement pas d’avoir pris nos maillots et de l’entêtement de Silvère à vouloir tester ce lieu perdu.

Après ce moment de zenitude absolu, nous reprenons la route en direction des Alabama Hills plus au sud. En chemin nous faisons une petite pause petit-déjeuner (pain frais, cookies et donuts) à la Erick Schat’s Bakery de Bishop, une boulangerie artisanale tenue par des descendants des bergers basques qui peuplaient la vallée au début du XXème siècle.

Le ventre plein, nous continuons la route et nous arrêtons au Manzanar Historic Site pour visiter le site d’un camp d’internement des japonais pendant la seconde guerre mondiale. Nous avions déjà entendu parlé de ces camps mais c’est la première fois que nous avions l’occasion d’en visiter un, visite particulièrement instructive sur cet aspect méconnu de l’histoire américaine.

Nous poursuivons ensuite la route jusqu’à Lone Pine avec un premier arrêt au Lone Pine Western Movie Museum. Le musée couvre principalement les films tournés dans la région voisine des Alabama Hills. C’est donc un musée intéressant mais surtout pour les cinéphiles avertis. Nous lui préférons la balade au milieu des boulders de granites dans les Alabama Hills, à la recherche des lieux de tournage de ces films. C’est ainsi une véritable chasse aux trésors à laquelle nous nous livrons, essayant de retrouver les emplacements exacts et les paysages des photos tirées des films que nous avions sélectionnés.

La journée aurait dû se terminer là, dans le camping au pied du Mount Whitney, mais une envie soudaine de Silvère d’assister à une compétition de basket à Las Vegas (la NBA Summer League) change nos projets. Nous décidons donc de poursuivre notre route jusqu’à Las Vegas. Pour cela nous devrons traverser la Death Valley, surveiller la température du moteur qui grimpe en flèche dans les côtes, rétrograder pour faire jouer le frein moteur et éviter l’échauffement des freins dans les descentes, … Nous arrivons finalement en fin d’après-midi à Las Vegas, déchargeons rapidement tous nos bagages dans notre chambre d’hôtel (réservée sur la route via nos téléphones) pour enfin profiter de la piscine de l’hôtel ! La journée fut vraiment riche. Mais nous sommes tout excités de la journée qui nous attend demain….

 

J10 : JOURNÉE NBA SUMMER LEAGUE A LAS VEGAS

Cette journée sera plus tranquille avec un réveil plus tardif à 8h ! Matinée de repos à la piscine de l’hôtel. Puis direction une chaîne de chicken fingers que l’on adore Raising Cane’s. Nous prenons l’option familiale avec une barquette de 50 aiguillettes de poulets frits, que nous pourrons tremper dans leur fameuse sauce, accompagnés de Texas Toast (du pain brioché toasté). Yummy !

Puis direction le Thomas & Mack Center, le complexe sportif de l’université du Nevada à Las Vegas pour aller chercher nos pass pour une journée de Basket NBA. Nous avons déjà assisté à des matchs de Baskets NBA ou WNBA (basket féminin) à New York, Dallas, Orlando ou Los Angeles. L’ambiance est toujours excellente et le spectacle au rendez-vous.

Les américains sont vraiment des pro du sport spectacle, et savent ponctuer les rencontres sportives d’instants festifs et d’animations, depuis l’hymne national en début de rencontre aux mini shows des équipes de pom pom girls des collèges ou lycées des environs. Et si vous avez la chance d’assister à un match serré, la fin de partie est carrément électrique, jusqu’au coup de buzzer final ! Les stades sont monumentaux et ultra modernes. La saison régulière de NBA court de mi-octobre à mi-avril. Elle est suivie par un mois environ de phases finales pour les équipes qualifiées pour les Play-offs et s’achèvent mi-mai. Pas de match en été donc, mais deux alternatives néanmoins : le championnat de basket pro féminin, la WNBA qui n’a pas grand chose à envier au championnat masculin, les grandes stars en moins. Les matchs sont tout autant disputés, dans les mêmes stades (un peu moins remplis certes, mais aussi avec des places beaucoup moins chères), et le niveau est très élevé. Le championnat WNBA est plus petit, avec seulement 12 équipes (dont New York, Los Angeles et Las Vegas), et court de Mai à Septembre, donc parfaitement en phase avec les séjours en été. Nous le recommandons vivement. L’autre alternative, pour ceux qui passent par Las Vegas autour de la mi juillet, est la NBA Summer League, un mini championnat où s’affrontent une trentaines d’équipes sur une petite semaine. Les matchs sont un peu plus courts, et sont joués toute la journée sur deux terrains du Thomas & Mack Center de Las Vegas (la salle principale et une plus petite). Attention cependant, les grandes stars ne sont pas là : seuls jouent les membres “secondaires” de chaque équipe (les stars qui jouent toute l’année sont au repos), mais surtout les Rookies, les petits nouveaux qui viennent juste d’être draftés (embauchés) à la sortie du championnat universitaire. En revanche, vous ne prenez pas vos billets (une quarantaine de $ la place) pour un match, mais pour toute une journée : vous pourrez voir autant de matchs que vous souhaitez en fonction de l’affiche de la journée, tout l’après-midi et toute la soirée.

Notre après-midi sera donc rythmée par deux matchs, celui des Oklahoma City Thunder contre l’équipe nationale de Croatie, invitée spéciale du championnat cette année puis celui des Miami Heats contre les Orlando Magics, les deux équipes rivales de Floride, dont les rencontres sont toujours très disputées.

Nous quittons le complex à 18h car deux heures de route nous attendent pour rejoindre notre prochain hôtel à Saint George (Utah). Nous y retrouvons une piscine ultra chaude (il fait plus de 40 degrés l’après-midi à Saint George en été) qui nous rappelle les piscines de Floride et dont nous profitons avant d’aller nous coucher.

Nous resterons plusieurs jours dans la région de Saint George pour découvrir de nouvelles excursions hors des sentiers battus, sans l’ombre d’un touriste. Par contre, la région est réputée pour ses fortes chaleurs estivales. Nous devrons donc nous réveiller tôt (pour changer) afin de faire ces balades au “frais” ou du moins avant la chaleur assommante du milieu de journée. C’est donc l’heure d’aller se coucher.

 

J11 : JOURNÉE DE BALADE EN TERRE ROUGE

Comme nous l’avions prévu, réveil très matinal à 6h pour devancer les fortes chaleurs de la mi journée. Après un bon petit-déjeuner à l’hôtel, nous prenons la direction du Snow Canyon State Park à moins de 15mn de notre hôtel. Au programme, une superbe randonnée à travers ce parc méconnu et magnifique, dont on dit parfois que la seule raison pour qu’il n’ait pas été classé National Park est la proximité de Zion. Nous démarrons par le Red Sands Trail, qui nous conduit au fond d’un canyon rouge et sablonneux. Puis nous empruntons la West Canyon Road pour rejoindre le Lava Flow Trail jusqu’à d’anciennes coulées de lave noire qui recèlent quelques Lava Tubes, des souterrains par lesquels passaient autrefois les écoulements de lave du volcan qui a modifié la physionomie du parc il y a quelques milliers d’années. Enfin, nous traversons les dunes de sables pétrifiées, beaucoup plus anciennes, pour rejoindre notre véhicule sous une chaleur devenue accablante. Heureusement, nous avions prévu beaucoup d’eau, et les serviettes rafraîchissantes améliorent fortement le confort de la balade pour ceux qui craignent particulièrement la chaleur, Keena en tête. Ces serviettes que nous imbibons d’eau avant de partir refroidissent la nuque quand l’eau s’évapore progressivement. Puis nous passerons les heures chaudes de la journée à faire du shopping (Target, Ross Dress For Less, Gamestop, Walmart, …) avant de rejoindre la piscine de l’hôtel.

Une belle journée de randonnée comme nous les aimons tant, et très peu de monde sur les sentiers, ce qui est tout aussi appréciable.

 

J12 : SUPERBE BALADE DANS UN CANYON ROUGE ET APRES-MIDI JET SKI SUR LE LAC ARTIFICIEL DU SAND HOLLOW STATE PARK

Nous débutons cette journée dans la région des Red Cliffs, pour une nouvelle balade dans les méandres d’un canyon rouge, en suivant le Red Reef Trail. Les filles se régalent en escaladant les parois. Elles s’enfoncent avec Silvère dans le canyon en franchissant une retenue d’eau par une échelle creusée à même la roche, me laissant avec Keyvan à l’ombre d’une paroi rocheuse. Alors que nous ne sommes qu’à une heure de route du Zion National Park, un des parcs les plus fréquentés de l’ouest américain en été, où les queues pour prendre la navette peuvent dépasser l’heure d’attente, ici les sentiers sont déserts et les paysages tout aussi impressionnants. Mais il est vrai que les températures sont un cran au-dessus également. Nous terminons cette balade par un petit détour sur un site où l’on peut observer de véritables empreintes de dinosaures fossilisées dans la roche. Notre astuce : versez un peu d’eau dans le creux des empreintes afin de mieux les faire apparaître. Trouver ce type d’empreintes n’est pas si rare dans l’Utah si l’on sait où chercher, mais cela reste toujours un moment magique.

Après cette superbe balade dans les canyons rouges, nous rejoignons le “reservoir” retenue, lac artificiel) du Sand Hollow State Park où nous louons deux puissants jet skis. C’est une première pour nous, et nous sommes tous très excités. Nous formons deux équipes. Le lac est vraiment superbe et le contraste de l’eau avec le sable rouge est juste irréel. Silvère et les enfants s’en donnent à coeur joie. C’est vraiment une excellente option pour une activité rafraîchissante et profiter pleinement des lieux.

Avant de retourner à l’hôtel nous allons prendre notre dîner au Freddy’s, une de nos chaînes de fast food préférées : de délicieux burgers accompagnés de frozen custard, une crème glacée très dense et riche en crème, agrémentée de multiples “toppings” (glace vanille avec morceaux de cheese cake et coulis de caramel pour Sandrine, glace chocolat avec brownie, sirop de menthe et coulis de chocolat chaud pour Silvère, et enfin glace vanille, brownie, pépites de chocolat et coulis de chocolat chaud pour les enfants). Nous finirons la digestion dans la piscine chaude de l’hôtel Décidément, Saint George est vraiment une étape que l’on apprécie particulièrement : c’est un des rares endroits qui arrive à nous arrêter quelques jours d’affilée, un véritable exploit pour nous qui aimons tellement bouger.

 

J13 : JOURNEE REPOS, COURSES & PISCINE

Réveil tardif pour profiter d’une journée de farniente ! Notez-la bien car c’est une chose extrêmement rare dans nos périples. Mais sur un séjour de 59 jours, nous devons nous ménager un peu et faire attention à la cheville de Keyvan qui n’a toujours pas récupéré à 100%. Nous profitons pleinement de la piscine de l’hôtel car les prochains jours seront en camping. Mais n’oublions pas également que nous devons impérativement faire des courses en prévision de ces prochains jours de camping (toppings pour agrémenter nos salades : tortilla strips, fried onion, bacon bites…). C’est également l’occasion d’explorer le supermarché à la recherche des nouveautés. Enfin, comment mieux terminer cette journée farniente que par un dîner au …. Cracker Barrel ! Cette enseigne n’est pas très présente dans l’Ouest Américain, or c’est vraiment une chaîne de restauration qui représente pour nous ce que les américains appellent la “comfort food”, la nourriture qui réveille en chacun des souvenirs agréables. Pour les filles, c’est le Mac&Cheese du Cracker Barrel qui est leur préféré. Pour Silvère et Keyvan, c’est le gargantuesque Homestyle Chicken, d’énormes filets de poulet frit d’un croustillant inégalé, servi uniquement le dimanche, avec un Blondie Brownie en dessert. Et pour moi, c’est le Country Boy Breakfast : 3 oeufs sur le plat, un steak bien saignant, des hashbrown potatoes (un croustillant de pomme de terre râpée), et des Biscuits (petits pains blancs sortis fumant du four) avec de l’Apple Sauce (une compotée de pomme ultra concentrée jusqu’au point de caraméliser, à la cannelle ).

 

J14 : EXPLORATIONS HORS DES SENTIERS BATTUS A ZION, FIN DE JOURNEE AU WHITE HOUSE CAMPGROUND

Après trois jours statiques sur St George, nous reprenons enfin la route. Et pour commencer cette journée itinérante, rien de mieux qu’un bon petit-déjeuner : pour Silvère et moi ce sera celui de l’hôtel et pour les enfants… des grilled cheese sandwichs et des frites ramenés du Denny’s jouxtant notre hôtel. Et ces grilled cheese sandwichs sont un peu particuliers : ils sont fourrés avec des bâtonnets de mozzarella panés et frits ! Je vous assure que c’est réellement un petit-déjeuner de rêve pour nos enfants . Puis nous prenons la route du Zion National Park pour une journée exploratoire : nous voulons tester des options en dehors des sentiers battus sur cette zone que nous connaissons déjà bien, mais dont les randonnées les plus connues sont vraiment très fréquentées en été. Nous faisons tout d’abord un petit détour avant l’arrivée au parc pour vérifier une portion de la Virgin River que l’on peut en fonction du niveau de l’eau descendre en kayak au printemps ou en tubing (sur des bouées) en été. Nous nous arrêtons également quelques minutes au Fort Zion, une roadside attraction touristique amusante comme on en trouve souvent aux Etats-Unis, plus photogénique que foncièrement intéressante. Puis nous traversons le parc national d’Ouest en Est pour rejoindre la Zion-Mount Carmel Highway, une route magnifique au bord de laquelle nous nous arrêtons pour explorer les canyons de la Pine Creek qui longe la route en contrebas. Après une première tentative infructueuse où nous sommes bloqués par des sables mouvants difficilement franchissables, nous trouvons un peu plus loin une portion de canyon très joli et facilement explorable. Elle nous conduit à un canyon secondaire, le Hanging Gardens Slot Canyon, une gorge étroite dont on peut facilement rater l’entrée, et, chose assez rare pour un slot canyon, entravée par une végétation luxuriante. On se croirait dans un film d’Indiana Jones alors que nous progressons avec difficulté en escaladant les troncs, à travers les fougères. Puis nous retournons à notre véhicule et sortons du parc national par l’Est et rejoignons la petite bourgade d’Orderville où nous pique niquons dans le parc de l’église locale. Nous nous rendons ensuite au bout d’une route de terre qui conduit au départ du sentier du Red Hollow Canyon, un slot canyon dans les roches rouges méconnu mais très joli. Notre exploration sera néanmoins interrompue avant que l’on ait pu atteindre le fond du canyon : les grondements distants d’un orage nous font faire demi tour. Nous adorons les slot canyons, mais ce sont des endroits très dangereux en cas d’orage, à cause des risques d’une Flash Flood (crue éclair). En tout cas, alors que les parkings de Zion sont saturés, nous ne croisons absolument personne sur les sentiers que nous empruntons. Quel plaisir ! Nous avons donc de nouvelles options de balades hors des sentiers battus que nous pouvons proposer autour du parc national de Zion, pour ceux que la foule rebutte.

Enfin, nous poursuivons notre route jusqu’à Kanab, où nous faisons une petite pause au Wendy’s pour une glace, avant de rejoindre notre camping, perdu au milieu du désert, accessible par une route de terre isolée. La réservation n’était pas possible au White House Campground, mais en ces temps de fortes chaleurs, les places dans ces campings isolés en pleine nature et sans source d’eau ne sont pas difficiles à trouver : le camping est désert à notre arrivée. Nous ne serons finalement rejoint que par deux camping cars dans la soirée et aurons le camping quasiment entièrement pour nous. Arrivés assez tôt pour monter la tente avant le splendide coucher du soleil, nous  profitons de la fin d’après-midi pour faire quelques jeux de société tous ensemble et Keena en profite pour lire dans une cavité des rochers qui surplombent notre emplacement.

Cette nouvelle journée exploratoire ne nous a vraiment pas déçus.

 

J15 : EXPLORATION TRÈS AVENTUREUSE D’UN SLOT CANYON BLANC & BAIGNADE DANS LE LAC POWELL

Réveil matinal afin d’éviter autant que possible les fortes chaleurs pour les balades que nous avons prévues. Après un rapide petit-déjeuner à notre emplacement et avoir plié notre tente, nous nous dirigeons vers un sentier non loin du camping : le Nautilus Trail. Quel nom mystérieux ! La balade est plutôt courte mais le paysage de roches plissées est vraiment somptueux. Nous marchons donc sur la pente de ces rochers jusqu’à l’arrivée au fameux … Nautilus ! Nous comprenons désormais mieux son nom : c’est une mini gorge arrondie, comme une coquille d’escargot, un escalier en colimaçon, ou la coquille d’un nautile, ce mollusque marin qui a donné son nom au sous marin du capitaine Némo.

Puis nous prenons la direction de Page, notre prochaine étape de camping à proximité du Lake Powell. En chemin, nous faisons un nouvel arrêt pour tester un spot de slot canyon potentiel que nous avions identifié sur Internet. L’entrée du canyon est facilement accessible, non loin de la route, près d’un pont. Par contre, la progression est très vite beaucoup plus aventureuse. Keyvan nous abandonne, ne préférant pas jouer avec le feu avec sa cheville. Silvère motive le reste de la troupe. Il est excité à l’idée de tester l’échelle de sangle qu’il s’est achetée avant de partir et qui devrait nous aider à franchir certains passages délicats du slot canyon … Et cela fonctionne : nous nous enfonçons un peu plus dans le canyon en franchissant des petits murs sans trop d’encombre, non sans nous demander si le retour sera aussi facile que l’aller : il faudra bien faire passer l’un d’entre nous en premier sans s’aider de l’échelle de sangle ! Malheureusement, un peu plus bas dans le canyon, notre progression s’arrête nette. Nous sommes confrontés à un nouveau franchissement technique. Malheureusement cette fois-ci l’échelle est bien trop courte pour nous mener jusqu’en bas. Impossible de passer sans corde et baudrier de rappel. Nous décidons donc de rebrousser chemin et nous nous lançons dans le franchissement ascendant des murs. Silvère réussit à franchir non sans mal le premier mur. D’en haut, il trouve la bonne position pour tenir “l’échelle”. Puis les uns après les autres nous gravissons le mur. L’échelle de corde est une aide appréciable mais cela n’en reste pas moins difficile, car une fois la corde bien tendue sous notre poids, il est assez difficile d’utiliser les “marches” de l’échelle, pour se hisser. Cette remontée est vraiment … comment dire…. visuellement grotesque . Nous nous hissons comme nous le pouvons. Heureusement qu’aucune photo souvenir n’a immortalisé ce retour rocambolesque. De retour à la voiture, nous racontons nos péripéties à Keyvan qui ne regrette rien. Ce nouveau spot ne fera donc pas partie de nos prochaines recommandations pour nos clients !

Avant de rejoindre notre camping à Page, nous faisons une petite escale sur le Lac Powell pour une baignade bien méritée et surtout très agréable. Le passage par Page est toujours synonyme d’activités aquatiques (kayak, baignade ou bateau). Nous testons un nouveau spot pour nous baigner : l’eau couleur bleu/vert est idéale, ni trop chaude ni trop froide et les roches rouges environnantes sont absolument splendides, formant par endroit des vagues minérales incroyables. Il fait maintenant plus de 40 degrés à l’ombre et cette pause rafraîchissante est vraiment la bienvenue.

Puis, nous rejoignons notre camping de Page. Habituellement, nous avons nos habitudes dans un camping en bordure du Lac Powell, mais cette année nous avions choisi de tester un camping privé qui avait le mérite de disposer d’une petite piscine couverte. Les emplacements sont clairement moins “nature” et nettement plus petits que notre Wahweap Campground que nous connaissons déjà bien. Mais qu’importe, nous l’avions choisi pour sa piscine que nous allons tester sans attendre. Nous apprécions ce nouveau moment de détente au frais malgré l’agitation causée par une famille américaine vraiment très chahuteuse pour ne pas dire plus. Nous n’arrivons pas à sortir de l’eau tellement la température extérieure est insupportable. Nous attendrons la tombée de la nuit et la baisse de la température pour finalement monter notre tente.

Le repas du soir sera un bon BBQ américain : nous nous rendons au Big John’s Texas BBQ acheter des ribs, du pulled pork et du beef brisket que nous dévorons au camping. Mais la journée ne pouvait pas se terminer sans une petite séance de coaching improvisée ! En effet, à quelques emplacements du nôtre, se trouve un jeune et sympathique couple de français avec leur enfant de 3 ans. Ils sont également en périple itinérant semi improvisé, et souffrent comme nous des fortes chaleurs qui se sont abattues sur le plateau du Colorado depuis quelques jours (entre 40 et 45 degrés selon les jours et les étapes). Nous nous mettons donc autour de leur table et passons la soirée à les conseiller sur la suite de leur périple. En outre, de notre côté, nous décidons d’écourter notre séjour à Page du fait de la chaleur accablante et handicapante. Nous partirons donc dès le lendemain matin vers Flagstaff et Sedona, espérant trouver avec l’altitude, un peu de fraîcheur. Nous cédons donc notre emplacement déjà prépayé pour deux nuits au jeune couple, qui voyage avec un budget ultra serré (ce qui nous rappelle nos premiers périples américains) : ils pourront rester une nuit de plus sans débourser un sou . Il est désormais plus de 23h, la chaleur est un peu retombée. Nous pouvons essayer de nous endormir, avec l’aide de notre climatisation de camping portative : en fait Silvère utilise un spray rempli d’eau pour pulvériser régulièrement dans la tente une petite brume qui nous rafraîchit et nous aide à nous endormir …

 

J16 : ROUTE VERS LE SUD/FLAGSTAFF, BALADE SUR LE RED MOUNTAINS TRAIL & BBQ

La nuit fut assez chaude malgré une petite pluie qui a obligé Silvère et Keyvan à se relever pour installer le double toit. Au réveil, la température est déjà élevée. Nous ne regrettons pas notre décision de la veille au soir de quitter Page pour nous diriger vers les hauteurs de Flagstaff où les températures devraient être plus clémentes et nous protéger de cette vague de chaleur exceptionnelle.

Nous prenons donc la route 89 vers le sud. Nous scindons le trajet en faisant un détour par le Red Mountains Trail. La balade est assez jolie : nous traversons une zone de collines boisées puis une petite vallée parsemée d’anciennes coulées de lave noire, avant d’atteindre une sorte de petit amphithéâtre ressemblant un peu à Bryce Canyon. Les paysages sont sympas mais pas forcément supérieurs à ceux d’autres sites de la région plus accessibles comme le Sunset Crater Volcano National Monument. Nous ne garderons donc pas cette balade trop excentrée pour nos clients.

Enfin nous arrivons à notre hôtel de Flagstaff, réservé à la dernière minute la veille au soir depuis Page. Les fortes chaleurs de Page et la dernière nuit sous la tente ont eu raison de notre amour du camping, et une bonne nuit d’hôtel nous permettra de recharger les batteries avant Sedona où nous camperons de nouveau. Nous profitons de cet arrêt à Flagstaff pour tester un nouveau restaurant : le SATCHMO’S Cajun & BBQ. Ce restaurant qui semblait très prometteur alliant deux cuisines américaines que nous adorons, à savoir la cuisine Cajun (la meilleure cuisine américaine à notre avis) et le BBQ, est plutôt correct mais pas non plus incontournable.

Nous nous couchons au frais en espérant que les températures à Sedona, forcément plus élevées qu’à Flagstaff, resteront en deça des chaleurs extrêmes des jours précédents.

 

J17 :  JOURNÉE BALADE LES PIEDS DANS L’EAU DANS LA WEST FORK OF THE OAK CREEK 

Le matin, après un rapide petit-déjeuner à l’hôtel (deux tranches de pain de mie et un café ), nous prenons la route de Sedona. Nous arrivons à 9h au départ du West Fork of the Oak Creek trail. C’est une randonnée que nous avons déjà faite, mais nous soupçonnons que la fois précédente, nous nous sommes arrêtés trop tôt, en faisant demi tour à la fin officielle du trail. Nous pensons qu’en continuant au delà, nous pourrions découvrir des zones intéressantes. Alors en avant pour 6h de marche … les pieds dans l’eau ! En effet, le principe de cette balade est de suivre le lit de l’un des embranchements de la Oak Creek à travers un très joli canyon. Tout au long de la première partie de la balade, nous avons la possibilité soit de longer le lit de la rivière par un sentier parallèle, soit de remonter directement le cours d’eau en marchant dans la rivière. Évidemment, nous préférons le plus souvent explorer la rivière directement les pieds dans l’eau, c’est plus fun, et plus frais.. En effet, en cette période estivale de très forte chaleur, progresser les pieds au frais est véritablement un pur bonheur. Les filles finissent même la balade en maillot de bain. Cette balade est vraiment magnifique et parfaite en été. Arrivés à la fin du sentier, nous entrons dans la zone dite des Subways, où la rivière emprunte une portion de canyon qui ressemble un peu au tunnel du métro. Mais à la différence de la fois précédente, nous poursuivons notre exploration au delà. Ici, plus de sentier, une seule option, progresser directement dans la rivière. Et notre intuition s’est révélée bonne : plus on dépasse la fin du sentier, plus on progresse dans le canyon et plus les paysages sont exceptionnels. Et si l’on croise un peu de monde sur la toute première portion de la balade, et très peu sur la fin officielle, au delà des Subways, le canyon est pour nous tout seuls. Nous resterons environ 6 heures à explorer la West Fork of The Oak Creek, et profiter de la fraîcheur du canyon, à l’ombre de ses parois monumentales et les pieds dans l’eau fraîche.

De retour à la voiture, nous faisons un petit détour par un supermarché Safeway à Sedona pour un ravitaillement avant de rejoindre le très sympathique Manzanita campground, notre camping de prédilection quand nous passons par Sedona. Le camping est loin d’être complet. Nous nous installons puis prenons nos matelas gonflables pour une petite sieste sur les rives de la Oak Creek, qui passe à quelques dizaines de mètres seulement à l’arrière de notre emplacement. Nous apprécions beaucoup la fraîcheur apportée par la rivière. Mais encore une fois les températures très élevées nous poussent à modifier notre planning. Certes, nous avons planifié notre périple de 59 jours avec un programme détaillé jour par jour, mais comme vous pouvez le constater, notre priorité est de pouvoir profiter pleinement de chaque journée. Par conséquent nous n’avons pas peur de modifier nos plans à la dernière minute quand c’est nécessaire. Nous ne passerons donc qu’une seule nuit au camping de Sedona. Nous ferons une nouvelle randonnée exploratoire le lendemain matin, puis descendrons plus au sud sur Phoenix, où il fera certes plus chaud, mais où nous pourrons au moins dormir au frais dans un hôtel avec piscine.

 

J18 : ESCALADE AU MILIEU DES ROCHERS AU FOND D’UN CANYON ET ROUTE VERS PHOENIX

Réveil et petit-déjeuner au camping. La chaleur est toujours présente mais moins marquée que les jours précédents. Nous plions la tente et nous nous rendons au Pump House Wash non loin de la balade de la veille. Par contre, il n’existe pas réellement de parking ni de sentier. Nous cherchons un moment un endroit pas trop exposé pour garer la voiture en bordure de route, et trouvons un accès pour descendre dans le canyon du Pump House Wash. Ce cours d’eau saisonnier est asséché en été et révèle des milliers de rochers au milieu desquels il faut se frayer un chemin. La progression est amusante, de rocher en rocher, avec quelques obstacles à franchir et les paysages sont assez majestueux, dans une gorge minérale impressionnante. On a du mal à imaginer la puissance du cours d’eau au printemps à la fonte des neiges pour avoir pu charrier des rochers aussi gros et aussi nombreux.

Puis, nous prenons la route du sud, en direction de Phoenix non sans effectuer une pause déjeuner au Wendy’s, notre chaîne de fast food préférée : un excellent rapport qualité/prix, de bons burgers préparés à la demande avec de la viande fraîchement hachée et jamais surgelée (rien à voir avec le McDo ou Burger King, des enseignes à éviter aux Etats-Unis tant les alternatives supérieures sont nombreuses), de bons wraps de poulets frits et surtout la possibilité de prendre un excellent chili avec une Baked Potato (pomme de terre au four). Puis nous nous dirigeons vers notre hôtel, réservé sur notre téléphone lors de notre arrêt déjeuner. A 47€ la nuit, avec la climatisation et une piscine, cela fera notre bonheur après les nuits de camping caniculaires. Nous serons néanmoins obligés de ressortir au Walmart avec Silvère le soir afin de trouver en urgence une alimentation pour notre ordinateur portable, vraisemblablement oubliée dans un précédent hôtel. C’est le lot de tous les voyages itinérants : difficile de faire un séjour entier sans oublier quelque chose sur la route, même si l’on est super attentif. Nous profitons cependant d’un magnifique coucher de soleil sur le parking du supermarché … on se croirait presque en Floride ! Cette escapade nous a cependant permis de découvrir une zone commerciale très sympathique avec une belle surprise en perspective pour les enfants que nous leur réservons pour le lendemain soir…

 

J19 : TUBING SUR LA SALT RIVER ET SOIRÉE AU DAVE & BUSTER !

Ce matin, après un réveil au frais à l’hôtel, nous préparons nos affaires pour aller faire du tubing sur la Salt River ! Nous sommes tout excités. Nous adorons faire du tubing, à savoir descendre une rivière sur une bouée, une activité que nous pratiquons souvent en Floride, dans le sud des Etats-Unis en général (Texas, Georgie…) et plus ponctuellement dans l’Ouest américain. Mais dès qu’une occasion de faire du tubing sur présente, nous sautons dessus, surtout en période de forte chaleur comme c’est le cas actuellement. Selon le débit de la rivière, le tubing peut être une activité super relaxante, où on se laisse dériver sur sa bouée, porté par le courant, ou bien au contraire une activité plus sportive et riche en émotions quand on doit franchir des petits rapides. Nous nous rendons donc chez le prestataire Salt River Tubing pour récupérer le matériel, à savoir une bouée par personne (des bouées doubles sont également disponibles), et des gilets de sauvetage pour les filles sur le conseil de l’employé qui nous accueille et qui nous promet des rapides puissants et limites dangereux sur une portion du parcours. Nous avons déjà avec nous un sac étanche dans lequel nous plaçons de la crème solaire, de l’eau dans des gourdes en plastique réutilisables (les bouteilles en plastique jetables sont le plus souvent interdites sur les rivières) et une petite serviette. Nous optons pour une descente de 2 heures, qui passe par la section “agitée” de la rivière. Une fois équipés, en maillot de bain, short, chaussures pouvant aller dans l’eau (dans notre cas, les baskets que nous utilisons pour les balades les pieds dans l’eau), enduits de crème solaire, nous prenons la navette du prestataire qui nous conduit au point de départ de la descente, pour certains un peu inquiets par la description des rapides faite par l’employé qui nous a reçus, pour les autres au contraire excités à cette perspective ! Puis nous nous mettons enfin à l’eau. La rivière est assez fraîche, ce qui est plutôt agréable avec une température extérieure qui dépasse déjà les 40 degrés. La descente commence très calmement, dans un paysage de cactus, tout droit sorti d’un album de Lucky Luke. On croise même des chevaux sauvages qui sont nombreux dans la région ! En revanche, la section de rapides qu’on nous a promise et pour laquelle on nous a fait acheter des gilets aux filles se révèle finalement n’être que quelques remous bien peu terrifiants ! On a vu d’autres, et on en verra de bien plus impressionnants sur d’autres rivières cette année. Nous validons donc cette descente de tubing pour toute la famille sans hésiter. Puis arrivés au pont marquant la fin de la descente, nous sortons de la rivière et sommes récupérés par la navette qui nous remonte jusqu’à notre voiture.

Après cette magnifique et fraîche activité, nous allons nous restaurer au Freddy’s ! Nous n’oublions pas de compléter nos burgers par leurs délicieux sundays. Yummy ! Puis nous rejoignons notre nouvel hôtel sur Phoenix, le Magnuson Papago que l’on a également réservé pour une bouchée de pain : 48€. La façade extérieure de l’hôtel n’a rien de bien glamour, mais elle cache en réalité un petit motel rétro tout droit sorti des années 50’s. La piscine au centre du motel est super agréable et la volière de perruches et perroquets multicolores dans le jardin qui jouxte la piscine apporte une touche encore plus étonnante à ce cadre idyllique. Même la salle du petit-déjeuner n’échappe pas au look rétro 50’s. Une vraie réussite. Nous passons donc l’après-midi à profiter pleinement de notre hôtel et de sa piscine.

En fin de journée, nous conduisons les enfants vers notre surprise : une soirée au Dave & Buster’s, une chaîne de salles d’arcade, où l’on trouve toutes les dernières bornes de jeux vidéos, et où l’on peut acheter des cartes de jeu illimitées, pour une heure ou pour la soirée (selon les jours). Nous y laissons les enfants faire le plein de pixels et d’émotions fortes pendant que nous allons explorer la librairie Barnes & Nobles à deux pas.

Malgré un passage rapide, nous aurons bien profité de Phoenix, une ville que nous connaissons déjà bien et que nous apprécions particulièrement. Mais après cette petite pause, nous allons reprendre notre périple itinérant, en poussant un peu plus loin dans le désert, jusqu’à Tucson.

 

J20 : VISITE DE L’ARIZONA DESERT MUSEUM DE TUCSON DANS LES CHALEURS EXTRÊMES DU DÉSERT

La journée qui nous attend est plutôt calme. Le matin, nous laissons les enfants dormir un peu pendant que Silvère en profite pour rédiger le carnet de route d’un ami qui vient de nous contacter et nous informer qu’il avait pris ses billets en dernière minute pour 10 jours en Californie ! Nous étions alors sur la route entre Sedona et Phoenix et la connexion était vraiment très limitée. Nous lui avons en deux coups de cuillère à pot proposé un itinéraire et recherché des hôtels à chaque étape. Nous lui compilons rapidement un carnet de route tant que nous disposons d’une connexion wifi correcte, car après Tucson, nous reprendrons l’itinérance et le camping, et risquons d’avoir une connexion un peu trop hasardeuse pour une telle tâche.

Puis nous prenons la direction de Tucson et arrivons après 2 heures de route au Arizona Desert Museum. Il fait vraiment très très chaud, aussi nous avons préféré visiter un musée assez largement climatisé aujourd’hui et garder la balade plus nature pour le lendemain en tout début de journée. Le musée du désert est plutôt sympa, et des interactions avec la faune du désert sont proposées, ce qui réjouit tout particulièrement les filles qui en profitent pour toucher un serpent. Nous déambulons malgré la chaleur à travers la partie extérieure du musée qui met en scène les différentes espèces de cactus présents dans le désert d’Arizona. Ils sont vraiment de toutes formes. Puis nous terminons la visite par l’aire de jeux couverte et climatisée du musée. Au final le musée est plutôt sympa mais surtout adapté à un public jeune, et comme il n’est pas pas donné (nous en avons eu pour 105$ à 6), nous ne le conseillerions qu’aux familles avec de jeunes enfants.

Le reste de la journée sera consacrée à un peu de shopping (Walmart, …), un repas au In-N-Out, la chaîne de burger californienne. Regardez bien le couple derrière kessie et keena… oui, oui c’est bien un couple de personnes âgées. Même après plus de 20 ans passés à explorer les Etats-Unis, notre esprit de français a toujours du mal à se faire à l’idée que les fast foods font pleinement partie de l’enfance des américains quel que soit leur âge.

 

J21 : BALADE AU MILIEU DES CACTUS AU SAGUARO NATIONAL PARK

Aujourd’hui, nous terminons nos trois premières semaines de roadtrip dans l’Ouest Américain par une journée dans le désert, complété par quelques découvertes culinaires bien américaines.

Nous nous levons tôt afin d’éviter la chaleur accablante du milieu de journée. Direction le Saguaro National Park. Ce parc national désertique abrite comme son nom l’indique une forte concentration de cactus Saguaro, les fameux cactus qui symbolisent le sud-ouest des Etats-Unis dans les Westerns. Nous commençons notre visite par le Visitor Center où nous regardons un petit film d’introduction sur la géologie, la faune et la flore du parc. Puis nous avons la chance de pouvoir assister à une petite présentation passionnante d’un Parc Ranger sur les Saguaro Cactus au milieu desquels nous allons randonner. Nous apprenons que ces immenses cactus mettent 5 à 10 ans à dépasser les 30 centimètres, qu’il leur faut attendre 70 à 100 ans pour atteindre les 2 mètres de hauteur et commencer à développer des branches qui leur donnent cette allure si caractéristiques. Les plus vieux dépassent les 200 ans, les 12 mètres de haut et pèsent jusqu’à 3 tonnes. Puis nous ressortons pour parcourir ces incroyables champs de cactus, d’abord en voiture à travers la Loop Drive. Nous nous arrêtons pour affronter la chaleur et faire une petite balade qui nous mène à de très jolis pétroglyphes indiens, attestant d’un présence humaine très ancienne dans ces régions pourtant si inhospitalières. Une pancarte nous rappelle également que nous sommes sur les terres des rattlesnakes, les serpents à sonnette que nous connaissons bien mais dont il faut toujours se méfier, car ils sont potentiellement mortels. Il est donc important de rester sur le sentier et de ne surtout pas déplacer des pierres, sous lesquels ils peuvent chercher un peu de fraîcheur. Sur le retour nous marquons l’arrêt Gem Store, une petite boutique de géologie vendant des pierres et autres roches fossilisées. Ces échoppes sont assez courantes et certaines d’entre elles sont de véritables musées tant le choix et le caractère extraordinaire des pierres exposées peut surprendre.

Nous continuons ensuite notre journée par une activité que nous apprécions tout particulièrement : le marathon culinaire ! Nous essayons ainsi en passant dans les grandes villes, de tester le maximum d’enseignes de restauration pour découvrir de nouvelles adresses à conseiller. Nous choisissons pour commencer un petit vendeur de tacos dégoté sur Internet. Ne connaissant pas ce restaurant, nous décidons de prendre à emporter et ramenons les différents tacos dans la voiture. Silvère finalise les tacos (tacos avec des filets de poissons frits, tacos à la crevette) avec les différents ingrédients laissés en libre service pour personnaliser son tacos (dés de tomate, différentes sauces, oignons, citron vert, …). Nous sommes tous conquis et retournons passer une seconde commande de tacos ! Puis nous nous dirigeons vers Eegee, une petite chaîne de fast food née dans les années 70 et implantée uniquement dans la région de Tucson. C’est un fast food de subs, ces longs sandwichs, préparés à la commande avec de nombreux ingrédients dans des pains fraîchement cuits sur place. Mais ils sont surtout connus pour leurs “eegee’s drinks”, des boissons granitées aux fruits. Les parfums proposés sont variés, les prix sont très contenus, surtout au regard des quantités. Les locaux peuvent même commander des seaux de 10 ou 20 litres pour agrémenter leurs pool parties, avec d’immenses sandwichs à partager de plus d’un mètre long. Nous testons plusieurs goûts et plusieurs tailles d’eegee’s drinks et c’est une véritable réussite. Ces boissons granitées sont vraiment délicieuses, ultra rafraîchissantes, fortes en saveur. Nous faisons un petit concours de brain freeze (quand vous absorbez trop vite une quantité importante de la boisson glacée, un genre de migraine instantanée vous gèle le cerveau) ! Nous étions venus pour tester les eegee’s drinks, mais la pretzel pizza au menu a également attisé notre curiosité culinaire. Nous en avons commandée une avec nos boissons. C’est un pretzel encore chaud recouvert de sauce tomate et de fromage fondu. Simple, terriblement efficace, et grand succès auprès des enfants qui en recommandent quelques unes à se partager.

Repus et surtout bien rafraîchis, nous reprenons la route de notre hôtel et finissons la journée à la piscine. Silvère profite de la guest laundry pour faire nos lessives pendant que Sandrine se lance dans les comptes : on a un budget à tenir, il faut savoir où on en est pour ajuster les dépenses sur la suite du séjour.

 

J22 : RÈGLEMENT DE COMPTES À OK CORRAL & BALADE SUR LE CATWALK TRAIL DE LA GILA NATIONAL FOREST, AU NOUVEAU MEXIQUE

Après un petit-déjeuner de gaufres à l’hôtel, nous prenons la direction de Tombstone, la petite ville restée célèbre pour le duel au revolver le plus iconique de l’histoire de l’Ouest Américain, le règlement de compte à OK Corral. Les fortes chaleurs annoncées nous avantagent pour une fois : les rues de la ville sont pratiquement vides à notre arrivée. Cette bourgade a su conserver son ambiance d’il y a un siècle et demi : la rue principale est toujours en terre, bordée de trottoirs en bois. On y trouve d’authentiques saloons, et des cowboys à cheval déambulent dans ce décor western. Avant d’aller assister au show de reconstitution du mythique affrontement entre les frères Wyatt aidés du fameux Doc Holliday contre les membres du gang des Cow Boys, nous allons visiter l’ancienne imprimerie du journal local où l’on peut voir les vieilles presses et découvrir les unes des journaux relatant à l’époque le duel. Puis, nous testons nos talents au tir dans une petite échoppe où l’on peut tirer pour quelques dollars avec un vrai colt six coups, avec des cartouches à balles de cires contre une cible métallique. Puis nous essayons quelques chapeaux de cowboys, avant d’assister à un diorama relatant l’histoire de la ville et les prémisses du fameux duel.

Nous terminons notre visite de Tombstone par un show reconstituant sur les lieux-mêmes du drame le fameux échange de coup de feu qu’Hollywood mettra en scène dans plusieurs films dont Règlements de comptes à OK Corral, Tombstone ou Wyatt Earp. L’ambiance est très familiale et les enfants apprécient vraiment (un peu moins pour ma part car la mise en scène avec une touche d’humour manque un peu d’authenticité). Kary se révèle même une excellente Cowgirl maniant avec dextérité le lasso.

Puis nous prenons la route vers le nord et la Gila National Forest où nous avions tenter de réserver un motel pour la nuit, mais qui ne nous avait jamais répondu. Arrivés au motel, nous découvrons qu’il est mystérieusement fermé et devons nous rabattre sur la recherche d’un camping. Comme il n’est pas encore trop tard, nous décidons de faire la randonnée du Catwalk Trail que nous destinions initialement au lendemain matin, avant d’avancer encore un peu plus loin sur la route où nous identifions des campings potentiels. Nous nous lançons donc sur le Catwalk Trail, un sentier au fond d’une étonnante gorge où une conduite d’eau avait été aménagée pour alimenter une mine voisine. Nous empruntons un boardwalk partiellement suspendu à mi-hauteur pour traverser ces gorges de roches blanches dans un environnement également verdoyant. La balade est assez courte mais sympathique et surtout loin des touristes dans cette région super reculée du Nouveau Mexique.

Puis nous repartons en quête d’un camping pour la nuit. Le premier camping que nous avions identifié nous paraît peu avenant et trop proche de la route. Nous décidons de poursuivre notre chemin sur la route du lendemain, vers le nord, en quête d’un camping plus nature et un peu plus en altitude pour une nuit au frais. Nous arrivons à un nouveau camping au coucher du soleil. C’est un camping très simple comme on en trouve souvent dans les National Forests : des toilettes sèches, pas d’eau, des emplacements immenses à l’ombre des arbres, et un prix très concurrentiel : gratuit! Le camping est entièrement vide. Pas une âme. Enfin, pas tout à fait, car un panneau nous indique que nous sommes sur le territoire des ours, et que les précautions d’usage sont donc de rigueur : le fait que nous soyons vraiment seuls dans un lieu connu pour être fréquenté par des ours ne me rassure pas. Le lieu est pourtant très beau et agréable. Nous montons donc la tente dans la pénombre, et j’arrive à convaincre Silvère de ne faire qu’un dîner très sommaire afin de ne pas traîner une fois la nuit tombée, au risque de nous faire surprendre de nuit par la faune locale. Et oui, je dois sans cesse gérer mon attrait pour la nature sauvage et ma peur des animaux qui la peuplent. Si les serpents à sonnette ou les tarentules qu’on rencontre souvent dans les déserts de l’Ouest Américain ne me font pas particulièrement peur, les ours des régions d’altitude de l’Ouest et les alligators de Louisiane et de Floride m’effraient nettement plus. J’accélère donc ce dîner que nous terminons dans la nuit noire, à la lueur de nos lampes torches, et allons nous coucher. 

 

J23 : ROUTE POUR MESA VERDE, COLORADO

Nous nous réveillons bien vivants : aucun ours n’est venu perturber notre nuit

Lors de la planification de notre périple, nous avions bien identifié cette partie de 2-3 jours où nous devions rejoindre Denver, Colorado à partir de Tucson, Arizona. Initialement, nous pensions passer des nuits au Nouveau Mexique et dans le Colorado. Mais nous décidons finalement de changer de fusil d’épaule et de passer par Mesa Verde, de pousser ensuite jusqu’à Moab où nous pourrons normalement croiser des cousins, eux aussi en plein périple (nous connaissons bien leur itinéraire et leur planning, puisque nous le leur avons concocté ), puis enfin traverser les Rocky Mountains pour rejoindre Denver. A la différence des séjours que que nous planifions pour nos clients, qui sont toujours ciselés avec précision (nous connaissons parfaitement chaque étape, les distances et le temps nécessaire à chaque activité), pour nos voyages exploratoires, nous n’hésitons pas à changer nos plans pour les adapter à une réalité de terrain un peu différente de celle imaginée lors de la planification.

Aussi, nous démontons notre tente et prenons la route de Gallup où nous nous arrêtons au Denny’s, une enseigne de diners très correcte, ouverte 24h/24 et que l’on trouve un peu partout aux Etats-Unis. Si certains prennent des burgers, je préfère pour ma part prendre un petit-déjeuner américain avec des oeufs et des hash brown potatoes. La qualité est vraiment correcte et le rapport qualité/prix imbattable.

Puis nous continuons en direction du Parc National de Mesa Verde, non loin du lieu dit de 4 corners, au croisement de 4 États américains : l’Arizona, l’Utah, le Colorado et le Nouveau Mexique. Il est important que nous arrivions avant la fermeture du Visitor Center afin de réserver notre visite guidée du lendemain dans les ruines indiennes troglodytes qui ont rendu Mesa Verde célèbre. Nous optons pour la visite de la Balcony House, un ensemble d’habitations accrochées dans les falaises, qui nécessitent de franchir des échelles en bois au au bord d’un précipice et de ramper dans un tunnel. Ces visites se font uniquement accompagnées d’un Park Ranger. Avant de valider l’achat des billets, nous devons même passer ou plus exactement serpenter à travers la réplique du tunnel que nous devrons fraîchir le lendemain ! Ce test nous permet de confirmer que nos mensurations ne nous bloqueront pas lors du passage , et d’évaluer notre claustrophobie potentielle. Nous réussissons avec brio ce test et confiants, nous achetons donc nos billets.

Nous profitons un peu du Visitor Center pour regarder les expositions et le film d’introduction sur le parc, mais surtout pour éviter la pluie torrentielle sous laquelle nous étions arrivés. Puis nous rejoignons notre camping un peu plus loin dans le parc. Les emplacements sont vraiment agréables et très nature.

Nous n’avons pas pris de photos de cette journée de route. Voici donc quelques photos prises deux ans auparavant dans un Denny’s de Los Angeles…. Les enfants ont bien grandi

 

J24 : VISITE D’UNE HABITATION INDIENNE TROGLODYTE À MESA VERDE ET ROUTE POUR MOAB

Après un nouveau réveil matinal pour être à l’heure au rendez-vous de notre visite, nous démontons notre tente, et effectuons l’heure de route pour rejoindre le point de rendez-vous au coeur du parc national de Mesa Verde, fixé à 9h. Arrivés avec un peu d’avance, nous nous arrêtons dans le Visitor Center non loin du lieu de rendez vous, qui dispose d’un petit musée sur les civilisations indiennes ayant peuplé la région avant de disparaître subitement pour des raisons encore aujourd’hui inexpliquées. Puis nous rejoignons le point de départ de la visite guidée : nous ne sommes malheureusement pas les seuls (d’où la réservation obligatoire de la veille). Ce n’est vraiment pas dans nos habitudes de prendre des visites guidées, et encore moins avec autant de participants (environ une cinquantaine de personnes …) mais c’était la condition sine qua non pour visiter une habitation indienne troglodyte et les participants sont pour l’essentiel des touristes américains. En effet ce parc est plutôt excentré des circuits proposés dans l’Ouest Américain et moins fréquenté que les parcs de l’Utah par les touristes étrangers. Nous suivons le guide et ses explications, et débutons en empruntant le chemin d’accès à l’habitation construite dans les aspérités de la paroi de la falaise. Le chemin d’accès à l’aller est facile et confortable. Nous accédons donc à un ensemble de pièces construites dans un repli de la falaise, au bord du précipices à une quinzaine de mètres en dessous du haut de la falaise, au bord du vide. Le guide est particulièrement intéressant et nous apprend beaucoup sur les indiens Anasazis qui ont peuplé cette région jusqu’au XIIIème siècle, quand ils ont brusquement migré en masse vers le sud pour s’éparpiller et donner naissances aux indiens Pueblos comme les Hopis. Comme annoncé, nous avons dû franchir à quatre pattes de petits tunnels entre deux “chambres”, probablement conçus comme un système de défense rendant compliqué l’invasion de ces habitations cachées, fortifiées et difficiles d’accès. D’ailleurs, le chemin d’accès que nous avons pris à l’aller, relativement simple, a été créé par le parc national et n’existait pas à l’époque des Anasazis : le seul accès à ces demeures était par des échelles géantes qu’il était facile de retirer pour s’isoler efficacement. Et c’est justement par deux de ces échelles que nous sommes invités à ressortir pour terminer la visite. Elles font une dizaine de mètres chacune, très raides, et donnent surtout l’impression d’être au-dessus d’un vide vertigineux. Je dois avouer que ces franchissements sont particulièrement délicats pour Keyvan et moi-même qui sommes très sujets au vertige…. Mais nous prenons notre temps malgré l’attente  des autres participants très patients. Finalement, les alertes de la veille sur les difficultés de cette visite n’étaient pas adaptées à nos peurs : c’est le vertige et non la claustrophobie ou l’étroitesse des lieux qui nous aura posé le plus de problème.

Puis nous prenons la route de Moab et effectuons un arrêt essence et supermarché à Cortez.

Nous arrivons dans l’après-midi à Moab et nous installons à l’hôtel que nous avions réussi à réserver le soir précédent depuis le parking de la boutique du Visitor Center de Mesa Verde. Nous profitons de sa grande piscine, avant d’aller rejoindre nos cousins Thomas, Elena et Michel, que nous n’étions initialement pas censés croiser, mais que notre altération d’itinéraire a remis sur notre route. Nous passons un très agréable moment autour d’une bonne glace à discuter du déroulement de leur périple. Nous apprécions toujours ces rencontres prévues ou improvisées, souvent avec des clients, plus rarement avec de la famille, au fin fond des Etats-Unis. Puis nous retournons à notre hôtel profiter d’une bonne nuit de sommeil. Nous aurons 3 nuits d’hôtel d’affilé, avant une grosse quinzaine de jours de camping : il faut en profiter, surtout qu’il nous faudra nous lever tôt demain pour arriver à temps sur Glenwood Springs pour la première de nos deux sorties en rafting prévues demain !

 

J25 : BALADE SUR LE GRANDSTAFF TRAIL DANS LE NEGROBILL CANYON ET ROUTE POUR GLENWOOD SPRINGS COLORADO

Avec Silvère, nous nous réveillons un peu plus tôt pour aller prendre un petit-déjeuner en tête à tête dans un petit restaurant à Moab où nous avons nos habitudes. Nous apprécions tout particulièrement leurs oeufs au plat et la poêlée de pomme de terre au paprika. Les enfants en profitent pour prolonger leur nuit .

Puis nous prenons la direction de la très scénique route 128 qui serpente le long du Colorado au Nord-Est de Moab, pour rejoindre le point de départ du Grandstaff Trail. Nous voulons tester cette randonnée le long d’un petit cours d’eau qui rejoint une arche monumentale, souvent descendue en rappel par les adeptes du canyoning, et qui pourrait s’avérer une option intéressante en cas de forte chaleur dans la région. Les paysages sont vraiment magnifiques. L’alliance des pierres rouges du canyon et la verdoyance de la flore du canyon participe à la majesté des lieux. Nous ne rencontrons que très peu de randonneurs sur le chemin et la proximité du cours d’eau permet au besoin de se rafraîchir. Nous finissons par rejoindre la Morning Glory Arch, qui est en réalité un natural bridge et non une natural arch (les bridges sont creusés par un cours d’eau à la différence des arches). Nous avons même la chance d’observer un guide accompagnant un petit groupe en rappel depuis le haut de l’arche.

Nous en profitons pour effectuer une petite pause, nous restaurer un peu puis nous prenons le chemin du retour. Nous reprenons ensuite la route le long de la 128, après avoir changé d’équipe de chauffeurs : Silvère est au volant, et Keyvan son co-pilote. En chemin, nous faisons une pause déjeuner au Arby’s de Grand Junction pour le plus grand plaisir de tous. Au menu, french dip sandwich (un sandwich au rosbif finement coupé, à tremper dans un bol de jus de viande), mais aussi des sliders (mini-sandwichs) au poulet frit ou encore à la “pizza” (tomate et pepperoni. Repus et satisfaits, nous reprenons la route direction notre hôtel de Parachute, un peu avant Glenwood Springs. Arrivés à l’hôtel nous profitons de sa piscine, dînons dans notre chambre et nous couchons tôt car le réveil sera très matinal demain matin…. La journée qui nous attend sera assez sportive…!

 

J26 : RAFTING EN AUTONOMIE SUR LA COLORADO RIVER PUIS RAFTING AVEC UN GUIDE DANS LES RAPIDES DE SHOSHONE

Nous prenons le départ à 8h de l’hôtel pour être à l’heure à notre rendez-vous rafting à Glenwood Springs. Nous croisons les doigts pour que la météo actuellement très pluvieuse nous permette bien de nous lancer dans les deux descentes de rafting sur la rivière Colorado que nous avons réservées. Nous avons déjà fait plusieurs fois du rafting aux Etats-Unis mais nous n’avions jamais testé cette localisation très pratique sur la route entre Denver et Moab. Afin d’avoir le meilleur aperçu des possibilités sur cette portion du Colorado à travers le Glenwood Canyon, nous choisissons deux options complémentaires : nous louons un raft le matin pour descendre en autonomie une portion du Glenwood Canyon accessible aux amateurs que nous sommes, et irons l’après-midi affronter les rapides plus violents en amont du canyon, cette fois accompagnés d’un guide professionnel. Nous rejoignons donc le centre du prestataire Whitewater Rafting, et nous assistons au briefing de sécurité où nous sont prodigués les conseils de base pour cette descente. Ayant déjà louer des rafts, nous sommes déjà familiarisés avec les règles de base. Puis, nous montons à bord d’un bus qui nous conduit au point de départ de cette aventure. Après avoir aidé à décharger le raft, nous nous lançons sur la rivière Colorado dans le décor somptueux des gorges de Glenwood. Et c’est parti pour 2 heures de rafting intense, mélange d’excitation et de stress. Nous avons déjà expérimenté plusieurs fois le rafting sans guide et comme à chaque fois, nous ne sommes pas déçus. Beaucoup d’émotions lors des passages des rapides, et aussi pas mal de cris : “pagaie plus vite”, “plus fort!”, “Non à gauche !”, “L’autre gauche !”, “on va droit sur le rocher !”, “mais non ça passe !” … Bien évidemment les enfants et Silvère adorent. L’adrénaline est à son comble pour moi. Ce type d’excursion est vraiment un test de cohésion car face au danger le ton monte très vite !!

Comme à chaque fois, nous mettons moins de temps que prévu. Au lieu de profiter des moments plus calmes, pris dans l’excitation de la descente, nous sommes toujours à fond. Nous faisons bien attention de ne pas rater le lieu de débarquement que le prestataire nous a indiqué : comme lors des descentes de tubing en Floride, il y a toujours un petit aléas sur le fait que l’on va réussir ou non à sortir au bon endroit. Puis nous rejoignons notre voiture et nos vêtements de rechange… et oui, nous sommes complètement mouillés.

Puis nous reprenons la voiture, direction le Wendy’s pour un bon burger accompagné d’une baked potato ! Nous attendons ensuite 1h30 au parc public à côté de notre motel avant de pouvoir prendre notre chambre. Puis, à 15h15, Silvère, Keyvan, Kary, Kessie et Keena reprennent la route  pour une nouvelle aventure rafting. Non, ce n’est pas un oubli de ma part : je ne figure pas parmi les participants de cette nouvelle descente. Les émotions de la matinée m’ont largement suffi. Je les laisse donc partir seuls affronter les rapides de Shoshone, le ventre un peu noué … Je suis sans doute aussi stressée pour eux qu’ils sont excités !

Ils ont choisi de faire un Double Shoshone : une double descente de la section la plus mouvementée de la rivière. Leur guide est une raft woman chevronnée, qui vit dans un van pendant la saison d’été. En hiver, elle est guide de ski / montage dans les hauteurs du Colorado, et aux mi-saisons, elle est guide de chasse dans la région. Sa spécialité, la chasse à l’arc. Son gibier de prédilection : les ours … Tout le monde rentre finalement sain et sauf mais exténué de cette expédition à haute teneur en adrénaline. Il semblerait que j’ai pris la bonne décision en restant à l’hôtel : la descente du Double Shoshone était vraiment plus hard que celle de ce matin. Ils sont également contents que je n’ai pas été présente dans le raft car les filles n’auraient très certainement pas pu faire autant de choses : la guide a proposé sur la deuxième descente à Kessie de se mettre debout à l’avant du raft en tenant une corde accrochée à la proue, puis à Keena de carrément s’asseoir à cheval sur la proue du raft !

Nous nous couchons le coeur encore palpitant. Mais demain nous devons prendre la route assez tôt car nous avons 3h de route pour joindre Boulder au Nord Ouest de Denver pour y retrouver la famille d’accueil américaine de notre fille Kary qui vient de passer un an au Texas, et partager ensemble une nouvelle aventure sportive qui se révélera également haute en émotion ….

 

J27 : TUBING EXTRÊME À BOULDER ET RETROUVAILLES AVEC LA FAMILLE D’ACCUEIL DE KARY

Nous partons tôt de Glenwood Springs pour rejoindre la famille d’accueil de notre fille Kary à qui nous avons donné rendez-vous à 10h15 à Boulder, au nord de Denver. L’excitation monte dans la voiture pendant les 3h qui nous séparent de notre rendez-vous : Craig Speece et Carolynn Speece qui ont accueilli et soutenu Kary d’août 2018 à juin 2019 au sein de leur famille à Austin, ont pris l’avion pour Denver pour venir passer 24h avec nous ! Nous avions eu la chance de les rencontrer un an auparavant quelques semaines avant le départ de notre fille pour son année d’études au Texas, lors de notre passage à Austin. Désormais, nous les retrouvons après cette année où ils ont pris soin de notre fille. Au volant de notre minivan, tout en étant concentrée sur ma conduite, un tourbillon de pensées envahit mon esprit. J’essaye de formuler dans ma tête quelques phrases pour leur exprimer ma gratitude pour cette expérience. L’émotion est forte à mesure que nous nous rapprochons de notre point de rendez-vous, et mon rythme cardiaque augmente fortement.

Nous arrivons à l’heure et nous retrouvons sur la pelouse du petit parc qui borde la rivière où nous avons choisi de les initier à une de nos activités préférées aux Etats-Unis. Craig, Carolynn, Max, Mia et Michael ont joué le jeu et sont parfaitement équipés pour l’expérience que nous allons partager ensemble : nous allons faire du tubing dans les rapides de la Boulder Creek ! Comme vous avez pu le constater dans les précédents posts, nous adorons les activités aquatiques et cherchons toujours à en faire un maximum lorsque nous planifions notre périple. Cette année, nous avions identifié ce spot de tubing non loin de Denver et souhaitions le tester pour nos clients du coaching. Nous avions bien noté qu’il s’agissait de tubing en eaux vives, mais c’était justement ce qui nous avait attiré. Et côté émotion forte, nous n’allions pas être déçus …

Nous nous retrouvons donc tous chaleureusement sur la pelouse, Kary retrouvant la famille qu’elle avait quitté il y a à peine un mois. Une fois toutes les bouées gonflées, nous nous dirigeons vers la Boulder Creek, et choisissons d’entrer en amont d’une première petite cascade, histoire d’entrer directement dans le vif du sujet. Bizarrement, nous croisons en chemin d’autres aficionados du tubing, mais contrairement à nous, ils sont équipés de casques… Un petit détail qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Kessie est la première à se jeter à l’eau et à se lancer du haut de la première cascade : elle se retourne directement et finit dans l’eau glacée du torrent. Keyvan lui emboîte le pas, se retourne également, se bloque le pieds sous un rocher, et peine à se dégager. Il s’arrêtera là, le genou et le tibia en sang, il décide d’attendre notre retour. Devant ce double échec, le reste de la troupe décide sagement de partir après la cascade. Nous nous lançons sans trop d’encombre cette fois, mais il ne faudra pas attendre trop longtemps pour que les blessés sur succèdent : Max, le fils aîné des Speece se brise un ongle des pieds dans un rapide. Puis c’est au tour de Kessie de se tordre la cheville en essayant de se redresser après une énième chute. Silvère est obligé de la prendre sur son dos pour la ramener à pieds jusqu’à Keyvan, avant de revenir nous rejoindre pour continuer la descente. La suite de la rivière est un peu moins mouvementée, mais reste riche en émotions. Malgré la chaleur, l’eau est pour le moins rafraîchissante … les chutes sont nombreuses et le courant est très fort. Nous finissons par atteindre un petit barrage où nous arrivons à nous regrouper, et décidons d’arrêter là l’expérience et de rentrer à pieds le long de la Creek avec nos bouées. Nous rejoignons les blessés et croisons les doigts pour que cette activité pour le moins mouvementée n’est pas heurtée les Speece. Bien au contraire, ils semblent avoir globalement bien apprécié cette initiation un peu extrême aux joies du tubing !

Remis tous de nos émotions, nous allons déjeuner au Freddy’s, puis nous rejoignons tous l’hôtel que nous avions réservé ensemble et passons l’après-midi à la piscine. Ce moment est particulièrement propice aux échanges et j’apprécie particulièrement le temps partagé avec Carolynn, qui a été une véritable mère de substitution pour Kary pendant cette année. Merci encore Craig et Carolynn pour avoir permis à Kary de vivre pleinement son rêve et d’avoir si bien pris soin d’elle !

Cette excellente journée riche en émotions en tout genre, n’aurait pas mieux pu se terminer qu’avec un BBQ . Craig et Silvère partent donc chercher les victuailles dans un restaurant des environs, et dressent un véritable buffet de BBQ dans la salle du petit-déjeuner de l’hôtel. Au menu : travers de porc et de boeuf, beef brisket (poitrine de boeuf fumée), et pulled pork (effiloché d’épaule de porc) ! Yummy ! Enfin nous terminons le repas par de la Blue Bell Ice Cream, la crème glacée numéro 1 au Texas, pour le plus grand plaisir de Kary. La journée ne saurait se terminer sans partie de jeux de société car c’est également une chose que nous partageons avec les Speece. Enfin, nous devons nous dire au revoir et partir nous coucher car le lendemain, nous devons partir très très tôt pour rejoindre des amis afin de commencer un nouveau périple itinérant à 16 personnes… et en camping !

 

J28 : ROUTE POUR CUSTER STATE PARK, LE SOUTH DAKOTA ET DEBUT DE NOTRE PERIPLE A 16 !

La dernière journée de la 4ème semaine de notre périple, qui débute tôt ce matin, s’annonce longue. En guise de petit-déjeuner, dégustation des restes de glaces Blue Bell de la veille sur le parking de l’hôtel. Puis, un premier trajet de 3h30 nous conduit jusqu’au parking du Walmart de Scottsbluff dans le Nebraska, où nous attendent nos amis. Une partie du groupe qui a déjà passé la nuit sur Scottsbluff est déjà présente quand nous arrivons, l’autre famille arrivant de Denver où ils ont atterri la veille au soir nous rejoint quelques minutes plus tard. Quel timing ! Sur le papier c’était facile, mais en pratique moins évident. Après l’effusion des retrouvailles des petits et des grands, nous partons pour faire nos premières grosses courses pour les dix jours de roadtrip en camping à 16 qui nous attend. Les caddies se multipliant et se remplissant (16 bouches à nourrir, ça n’est pas rien), nous devons revoir l’organisation intérieure des voitures pour pouvoir absorber toutes ces provisions, et les surmatelas en mousse pour améliorer le confort de couchage de chacun sous la tente.

Les courses terminées, nous faisons la pause du déjeuner au Arby’s et faisons découvrir à nos amis leur premier French Dip Sandwich et autres pizza sliders. Puis nous prenons tous la direction du Dakota du Sud et du Custer State Park où nous camperons pendant deux nuits. La route est plutôt belle. Malheureusement à mi-parcours, une des 3 voitures de notre convoi crève un pneu. Certes, nos amis disposaient de la Roadside Assistance proposée par Avis, mais aucun garage à des kilomètres à la ronde, et rapidement nous ne captons même plus sur nos portables. Nous décidons donc de changer la roue, le véhicule disposant d’une petite roue de secours, mais la tâche n’est pas facilitée par le fait qu’aucun manuel du véhicule n’est présent dans la boite à gant. Par chance, nous avons loué le même minivan, et nous disposons pour notre part d’un manuel : fort heureusement car la manipulation pour récupérer la roue de secours est totalement improbable et impossible à deviner en l’absence d’indication. L’affaire est réglée en 30 mn, sous la menace d’un orage approchant et dans une nuée de moustiques particulièrement agressifs qui se dissipe heureusement après quelques minutes. Les apprentis mécanos s’en sortent couverts de piqûres. Mais nous pouvons reprendre la route, à allure plus modérée à cause de la roue de secours, et décidons de faire une petite pause détente à l’Evans Plunge, une piscine historique de source chaude (ou plutôt tiède) ce qui ravit les jeunes et moins jeunes. Enfin, nous terminons sous une pluie naissante la route qui nous sépare encore de notre camping au coeur du Custer State Park, et avons même la chance de croiser un immense troupeau de bisons en traversant le Wind Cave National Monument. Notre camping est situé non loin du magnifique Sylvan Lake, dans les hauteurs du Custer State Park, dans la chaîne dite des Needles. Nos emplacements sont en pleine nature : nous devons garer nos voitures à une cinquantaine de mètres de nos emplacements, et porter notre matériel jusqu’à ces derniers. L’environnement est vraiment sympa et nous sommes loin des autres campeurs. Les enfants partent explorer les rochers qui surplombent nos emplacements, activité qu’ils aiment tout particulièrement en camping. Pendant ce temps nous montons nos tentes respectives : une formalité pour nous, mais dur rappel à réalité du camping itinérant pour nos amis qui nous avaient déjà suivis il y a quelques années dans nos pérégrinations sur le plateau du Colorado, et qui avaient à l’époque juré que l’on ne les y reprendrait plus ! Nous prenons finalement notre premier repas tous ensemble, à la tombée de la nuit : 7 adultes, 2 grands ados, 7 enfants ! Puis nous allons tous nous coucher car la journée qui nous attend demain est plutôt dense.

 

J29 : JOURNEE BALADES AU CUSTER STATE PARK

Après un premier réveil matinal à 16, nous débutons la journée autour d’un bon petit-déjeuner sur notre emplacement de camping. Par chance, la journée s’annonce ensoleillée et nous devrions éviter les orages de la veille. Nous partons en voiture sur la Needles Highway, une route splendide qui serpente dans les hauteurs du Custer State Park, au milieu des pics granitiques, et emprunte des tunnels très étroits creusés dans la roche. Puis nous rejoignons la Wildlife Loop, une route à travers les zones du parc qui concentrent la vie sauvage du parc. Nous rencontrons à nouveau des troupeaux de bisons sauvages très impressionnants, ainsi que quelques ânes sauvages, mais malheureusement habitués à être nourris par les touristes . Malgré les nombreuses mises en garde sur la dangerosité des bisons, il n’est pas rare de voir des touristes sortir de leur voiture pour s’approcher de ces animaux massifs en quête d’une photo plus spectaculaire ! Bien évidemment nous restons dans nos voitures et respectons les consignes de sécurité. Nous sommes sur leur territoire et ce sont des animaux sauvages, et qui doivent le rester. La semaine précédente à Yellowstone, une petite fille s’est fait propulser à plusieurs mètres dans les airs par une charge de bison. Ces accidents sont d’autant plus fréquents que les touristes ne mesurent pas le danger, surtout quand ils sont en groupe important.

Ce n’est pas la première fois que nous explorons cette partie du Dakota du Sud mais c’est à chaque fois un réel plaisir. Nous apprécions tout particulièrement ses paysages spectaculaires, sa faune sauvage et surtout le nombre restreint des touristes en comparaison des autres sites touristiques américains du plateau du colorado ou même de Yellowstone que nous visiterons dans quelques jours. En outre, trouver des hôtels ou campings pas trop chers est nettement plus aisé. Nous conseillons donc souvent à nos clients ayant déjà visité les parcs de l’Utah et de l’Arizona, d’effectuer en complément une boucle incluant le Dakota du Sud, le Wyoming et Yellowstone, et l’extrémité Est de l’Idaho. 

Puis nous rejoignons la petite ville western de Custer, en bordure du State Park, pour une petite dégustation de cookies, avant de rejoindre notre camping pour déjeuner. Enfin, nous allons nous garer non loin de là aux abords du Silver Lake, un magnifique lac d’altitude bordé de boulders de granite, avant de nous lancer sur le Sunday Gulch Trail. Cette randonnée explore des paysages très variés : on longe d’abord le Silver Lake, puis on explore une zone de rochers splendides avec des escaliers creusés à même la roche et des petits cours d’eau qui débordent sur le sentier. Puis nous explorons une zone forestière très agréable avant de rejoindre un sublime panorama sur le parc et les Needles. Le sentier est agréable et pas très difficile, et nous ne croisons quasiment personne au cours des deux-trois heures d’exploration. Nous terminons par un goûter au bord du lac, où les plus téméraires du groupe iront tester la température très fraîche de l’eau.

Il nous faut également nous préoccuper de la roue de secours qui équipe encore le véhicule de notre ami Fred qui avait crevé la veille. Après maintes essais, il finit par joindre le service de Roadside Assistance d’Avis … qui lui explique qu’ils n’interviendront pas vu qu’il a déjà changé lui-même sa roue ! Il lui faudra finalement se rendre à l’agence Avis de l’aéroport de Rapid City (heureusement sur notre route du lendemain) pour changer de véhicule. Par conséquent, faute d’avoir pu les contacter quand il en avait besoin, sa Roadside Assistance ne lui aura été d’aucune utilité. C’est malheureusement ce à quoi nous nous attendions pour notre part. Ces assurances optionnelles coûteuses fonctionnent très bien en plein coeur de Los Angeles, où vous trouvez un garage tous les 500 mètres, mais se révèlent bien souvent inutiles dans les endroits où vous en auriez vraiment besoin. Ainsi, si nous conseillons à nos clients de s’assurer de bien prendre les assurances LDW/CDW et ALI (rachat intégral de franchise et responsabilité civile renforcée, options incluses d’office sur les sites européens des loueurs tels qu’Avis et Hertz), la Roadside Assistance nous paraît superflue.

De retour au camping, les enfants profitent encore de la soirée pour explorer les alentours. Après un dernier repas au camping, nous allons nous coucher après cette journée bien remplie. Demain, nous avons rendez-vous avec 4 présidents américains …

 

J30 : MOUNT RUSHMORE ET BADLANDS

Après un rapide petit-déjeuner au camping, nous démontons les tentes sous la menace d’une averse et prenons la route des Badlands. En chemin et entre deux orages, nous nous arrêtons au Mount Rushmore, un mémorial insolite et iconique où les têtes de 4 présidents américains ont été gravées dans une falaise. C’est une image d’Epinal mondialement connue des Etats-Unis, mais moins visitée car isolée dans la région des Black Hills du Dakota du Sud. Seul le parking est payant, l’accès au National Monument est pour sa part gratuit. Les lieux et notamment le sentier principal proposant une boucle jusqu’à la base de la falaise sculptée sont en travaux. Nous ne pouvons emprunter qu’une partie du sentier qui nous permet cependant de nous rapprocher suffisamment des 4 présidents. C’est la seconde fois que nous nous y rendons et ce lieux reste magique pour une raison que je ne peux m’expliquer. En effet, le Mount Rushmore est un lieu éminemment touristique, forcément très cliché, mais il se passe quelque chose quand on fait face à ces sculptures monumentales. Nous ne quittons pas les lieux sans compléter le petit-déjeuner déjà pris au camping par un café et quelques cookies au café du Visitor Center .

Puis nous reprenons la route en direction de Rapid City et son aéroport, où nous n’effectuerons par un mais bien deux échanges de voiture chez Avis. En effet, le voyant rouge indiquant la nécessité de faire la vidange de notre véhicule nous contraint à aller la changer également. Ce petit arrêt nous prendra finalement deux bonnes heures. Nous profitons de notre passage par Rapid City pour aller déjeuner au Ruby’s Tuesday, une chaîne de casual dining que nous apprécions particulièrement. Leurs Triple Prime Burgers sont vraiment excellents, et leur salad bar à volonté est de première qualité. Si l’on choisit bien ses plats en fonction des promotions du moment, on s’en tire vraiment pour un montant super raisonnable. Puis, en quittant Rapid City pour les Badlands, nous faisons un dernier arrêt au South Dakota Air & Space Museum, un musée entièrement gratuit adjacent à une base militaire, où de nombreux avions de l’histoire militaire américaine sont exposés. Les enfants sont fascinés. Pour un musée gratuit, les collections sont impressionnantes. Mais nous ne traînons pas trop car nous avons encore de la route avant de rejoindre les Badlands et notre camping, et nous voulons éviter de monter le camp à la lueur de nos lampes torches.

Juste à l’entrée du parc national des Badlands, au niveau du Cedar Pass qui offre des panoramas somptueux sur les paysages de ce parc national atypique, nous faisons un premier arrêt pour une balade sur le Door Trail. Cet sentier relativement court démarre sur un boardwalk (pour éviter les zones herbeuses où les serpents à sonnette pullulent), puis se continue à travers les paysages de désolation des Badlands, où nous progressons sur un sentier balisé par des barres métalliques plantées tous les 100 mètres. Ce petit jeu de piste fait le bonheur des enfants. Les Badlands sont particulièrement verdoyants et fleuris pour cette période de l’année, comme si le printemps se prolongeait dans l’été : généralement les Badlands sont jaunes avec une végétation rare et brûlée par le soleil. Avec cette touche de couleurs printanières, les paysages n’en sont que plus magnifiques.

Mais l’heure tourne, et nous nous dirigeons vers notre camping en lisière de la petite bourgade d’Interior, localisé juste au sud du parc. Nous n’avons pas choisi cette fois-ci le camping du parc national qui est pourtant très sympa car planté au milieu des paysages de désolation du parc : nous avons privilégié un petit camping privé qui fait aussi motel, et qui dispose surtout d’une petit piscine pour le plus grand bonheur des enfants. Le Cedar Pass Campground du Parc National est pour sa part situé sur la plaine au pieds des formations rocheuses des Badlands. Chaque emplacement est pourvu d’une table de pique-nique avec banc comme dans la majorité des campings américains, mais également d’un abris qui recouvre cette table. Ce type de protection est généralement proposé sur les emplacements sans ombre naturelle (sans arbre en particulier), mais ici ils servent également de protection contre les vents. Effectivement ces plaines peuvent être balayées par des forts vents diurnes ou nocturnes. Nous en avions fait l’amère expérience il y a quelques années, lorsque que vers les 2h du matin la toile de notre tente se trouva plaquée au sol, recouvrant presque les corps des enfants qui eux ne s’étaient pas réveillés. Silvère avait dû ressortir en pleine nuit dans la tempête pour réajuster les cordes d’amarrage de notre tente que nous avions a priori mal fixées, puis nous nous étions positionnés Silvère et moi dans les angles de la tente soumis à la pression du vent pour tenter de maintenir la tente le plus droit possible et éviter qu’elle ne cède. Nous avions ainsi passé avec Silvère plusieurs heures à nous demander si la tente allait résister, alors que nos 4 enfants poursuivaient leur nuit sans se douter une seule minute de la tempête qui faisait rage !

Donc, cette année, nous avons décidé de tester un nouveau camping quelques minutes plus au Sud. A notre arrivée, les enfants se dirigent immédiatement vers la piscine. Les adultes se lancent dans le montage des tentes, et nous prêtons une attention toute particulière à bien les fixer. Pendant que nous préparons le repas, les enfants organisent un match de foot auquel s’invitent d’autres enfants du camping. A la fin du repas, nous assistons à un superbe coucher de soleil et nous terminons la vaisselle à la lueur d’une lanterne.

 

J31 : DES BADLANDS A LA DEVIL’S TOWER EN PASSANT PAR LA VILLE WESTERN DE DEADWOOD 

Pas de vent violent cette nuit : Nous petit-déjeunons et plions les tentes avant de retourner au Badlands National Park pour une belle randonnée. Nous avons choisi l’aventureux Window Trail qui nécessite d’emprunter une échelle de corde et de rondins pour accéder à la partie supérieure de la balade qui suit la crête des formations rocheuses des Badlands. Si ce n’est pas dangereux pour qui a un peu d’équilibre, cela n’en reste pas moins impressionnant pour ceux qui sont sujets au vertige comme moi . La balade n’est pas très longue mais les paysages sont vraiment magnifiques et la vue à la fin du sentier à travers la Window est sublime: le contraste des fleurs printanières jaunes et l’herbe verdoyante avec les formations rocheuses blanches est juste hypnotique. Nous complétons cette balade par une petit boucle au pieds de la falaise en haut de la laquelle nous avons terminé le Window Trail, puis nous quittons le Badlands National Park pour rejoindre la ville western de Deadwood, célèbre pour avoir vu passer un grand nombre de figures célèbres de l’Ouest Américain, de Calamity Jane à Wyatt Earp, en passant par Wild Bill Hickock qui y trouva la mort en pleine partie de poker. A notre arrivée sur Deadwood, nous choisissons de pique-niquer dans un petit parc municipal avant de partir à pieds à la découverte du centre ville western historique. Main Street a su garder ses façades Western et son ambiance. Nous rencontrons pas mal de bikers car Deadwood n’est pas loin de Sturgis où aura lieu dans quelques jours le Sturgis Motorcycle Rally, un rassemblement géant annuel qui fait converger près d’un demi million de fans d’Harley-Davidson de tous les Etats-Unis. Après une petite glace bien méritée en cette journée particulièrement chaude, nous prenons place sur les trottoirs de Main Street devant un hôtel historique, afin d’assister à la reconstitution d’un duel au revolver. Ces reconstitutions ont lieu tous les jours pendant la saison d’été dans les rues de la ville, et relatent toutes un fait divers réel. Les enfants apprécient même si pour ma part, je suis moins convaincue par le show au milieu d’une foule de touristes. Nous décidons donc de retourner à une activité plus nature, et hors des sentiers touristiques. Nous rejoignons donc le parking du Devil’s Bathtub Trail, mettons nos chaussures pour marcher dans l’eau, et remontons le courant d’une petite rivière dans un très beau canyon verdoyant. Nous finissons par arriver à une succession de petits toboggans naturels. Les enfants ne se font pas prier pour les tester, rejoints par quelques courageux adultes, malgré une eau très froide. Ce petit intermède nous aura bien rafraîchi et aura gratifié notre ami Steph de quelques trous dans son maillot de bain . Puis nous repartons tous pour rejoindre le Belle Fourche Campground au pieds de la Devil’s Tower, une étonnante et magnifique formation rocheuse constituée de colonnes de basalt, bien connue des cinéphiles comme étant le lieu d’arrivée des extraterrestres dans Rencontre du Troisième Type. Nous connaissons bien ce lieu et son approche reste toujours aussi magique. Étant un camping non réservable, nous avions quelques craintes de ne plus avoir de place en arrivant aussi tardivement, mais nous trouvons un bel emplacement de groupe où nous pouvons planter toutes nos tentes Nous ne perdons pas de temps à dresser le camp car des orages se profilent à l’horizon. Nous irons découvrir la Devil’s Tower demain matin. Pour l’heure, après un bon repas au camping, direction nos surmatelas ! Nous avions prévenu nos amis que dans cette région, les orages de nuit pouvaient être particulièrement violents. Nous parlions d’expérience. Et ils n’allaient pas oublier cette nuit de si tôt …

 

J32 : ORAGE DANTESQUE, BALADE AU PIEDS DE LA DEVILS TOWER, VISITE D’UN PETIT MUSÉE LOCAL A GILETTE, ET ROUTE POUR CODY, ENTRÉE EST DE YELLOWSTONE

Nous avions prévenu nos amis en début de voyage que le passage par le Sud Dakota et le Wyoming serait une expérience de camping potentiellement différente de celles que nous avions partagées quelques années auparavant sur le plateau du Colorado. Nous avions eu une ou deux fois des grosses averses de nuit, et nous avions expliqué à l’époque que ça n’était pas de vrais orages et que s’ils campaient un jour dans le Sud Dakota, ils découvriraient peut être ce qu’est un VRAI orage. Et bien cette nuit à la Devils Tower, ils ont compris ce qu’on voulait dire ! L’orage que nous avons vécu cette nuit là est sans nul doute dans le top 3 des orages les plus violentS que nous avons eus en campant aux Etats-Unis. Ces orages cumulent 3 manifestations potentiellement dangereuses : tout d’abord des vents très violents, qui vous font vraiment vous interroger sur la solidité de votre tente, littéralement affaissée sous la pression. Si les sardines ou les cordes lâchent, ou si un arceau en fibre de verre cède, vous vous demandez ce qui va bien pouvoir vous arriver. Ensuite, une pluie diluvienne qui s’abat sur votre tente et vous fait craindre des inondations, la crue soudaine de la rivière voisine, ou la création de torrents d’évacuation de ces m3 d’eau qui se déversent pendant des heures. Enfin, les éclairs. Oui, on a tous déjà vu et entendu des éclairs. Mais là on parle des centaines, de milliers d’éclairs, qui s’abattent quasiment en continue, pendant plusieurs dizaines de minute voire plus, à une fréquence telle que le bruit du tonnerre est quasi continu, et que les flashs des éclairs sont tellement rapprochés que l’on peut voir dehors comme en plein jour.

Nous sommes donc réveillés vers 1h de matin, par le fracas du tonnerre, accompagné par le bourdonnement de la pluie lourde et diluvienne sur la toile de notre tente. Notre toile traitée et normalement imperméable lutte difficilement contre cette attaque intense du flot incessant de la pluie. L’entrée de notre tente qui n’est pas entièrement fermée commence à être inondée et nous nous réveillons juste à temps avant que le niveau d’eau dans l’entrée ne soit suffisamment haut pour se déverser dans la chambre où nous dormons. Contrairement à toutes les autres nuits d’orages violents passées sous la tente aux Etats-Unis, cette fois-ci nos quatre enfants se sont également réveillés. La force de la pluie, la fréquence des éclairs illuminant notre tente, et le bruit assourdissant du tonnerre impressionnent les jumelles. J’essaie tant bien que mal de garder mon calme mais j’avoue que nous nous sentons bien petits et impuissants face à la violence des éléments. Je tente de calmer les deux filles en me blottissant contre elles et en fredonnant alors la seule chanson qui me vient à l’esprit…. “Il était un petit navire, il était un petit navire….”, que je chantonne en boucle d’une voix aussi calme que possible. Silvère s’attelle quant à lui à vider l’entrée de la tente, avec une écope de fortune, pour faire redescendre le niveau de l’eau et éviter l’inondation. Il vérifie que toutes les cordes tiennent bon et cale Keyvan dans un coin de la tente soumis à la plus forte pression des rafales de vent pour faire contrepoids. Mais nous pensons aussi à nos amis dans les tentes voisines,  et nous demandons dans quelle disposition nous allons les retrouver le lendemain, si tant est qu’ils soient encore là ! Silvère ouvre brièvement les différentes fenêtres de la tente pour vérifier les tentes de nos amis : elles sont toujours là, et semblent bien tenir le coup. Ce n’est qu’après plus d’une heure de tempête que Silvère qui vérifie l’heure sur son portable s’aperçoit que nos amis sont en discussion de tente à tente via notre groupe Whatsapp depuis le début. Nous captons rarement le réseau dans ces campings reculés des parcs nationaux américains, aussi nous n’avons pas pensé une seconde essayer de communiquer avec eux de cette façon. C’est avec soulagement que nous lisons leurs messages : leurs enfants dorment toujours, et faisant contre mauvaise fortune bon coeur, le ton des échanges reste léger . Seul Fab qui est seul dans une petite tente a été partiellement inondé : il profite d’une accalmie en fin d’orage pour faire le tour des tentes et confirme que notre emplacement de groupe s’est transformé en une véritable pataugeoire. Le groupe voisin un peu plus loin, qui avait choisi de ne pas monter les doubles toits de leurs tentes, a même décampé en voiture au tout début de l’orage en abandonnant tout derrière eux. Après près de 2 heures d’orage, nous nous endormons finalement à nouveau. Nous nous réveillons à 7h du matin, la mine déconfite, scrutant les visages de chacun. Le camping au petit matin est étonnamment calme.  Seules quelques flaques et nos mines témoignent de la violence de la nuit.

Le petit-déjeuner est l’occasion de partager nos impressions de la nuit passée. Nos amis ont désormais bien saisi la différence entre “orage” et Orage, mais sont prêts à continuer .

Nous laissons nos tentes sécher au soleil du matin, et nous partons pour effectuer une balade autour de la Devils Tower. Cette petite randonnée d’environ une heure nous offre de multiples vues sur cet étonnant monolithe basalt qui est sans doute un reste de lave refroidie dans une cheminée de volcan. Nous pouvons apercevoir quelques alpinistes experts partis à l’assaut de ses parois.

Puis nous démontons notre campement et reprenons la route, en faisant un petit arrêt à la Prairie Dog Town qui jouxte notre camping, comprenez un champ jonché de petits buttes creusées par des milliers de chiens de prairie. On en trouve un peu partout dans l’Ouest Américain, et c’est toujours avec plaisir que nous effectuons un petit arrêt pour les observer.

Puis nous prenons la direction de Cody, ville western située aux portes de l’entrée Est du parc national de Yellowstone, la prochaine destination de notre périple. En route, nous effectuons un arrêt à Gilette pour visiter leur petit musée local sur l’histoire de leur ville et de la région. Les filles profitent pleinement des costumes d’époque mis à leur disposition pour se glisser dans la peau des pionniers. Un petit film explique l’essor de l’industrie minière de la région. D’étonnantes collections de fusils western et de fils de fer barbelés complètent la visite. Enfin nous sommes transportés à l’époque de Laura Ingalls lorsque nous prenons place dans une ancienne école déplacée à côté du musée. Ce petit musée est vraiment typique des musées locaux américains : un condensé d’histoire et d’expériences ludiques et instructives pour tous.

Après un rapide déjeuner au Wendy’s, nous reprenons la longue route pour Cody et notre camping. Après 4 heures passés dans la voiture, les enfants apprécient tout particulièrement les infrastructures proposés par le Camping KOA (que nous testons pour la première fois et qui nous offre de belles surprises) que nous avons choisi pour cette nuit à Cody : piscine chauffée, jacuzzi et trampoline géant ! En outre, nous ne dormirons pas sous la tente cette nuit mais dans des cabines en bois, certes assez sommaires sauf pour nos amis Fred et Nadège qui avaient opté en réservant pour un chalet très spacieux et confortable. Qu’à cela ne tienne, nous profiterons du confort de leur chalet et surtout de leur espace BBQ pour prendre le diner du soir autour d’une énorme pièce de boeuf. La journée fut longue, c’est donc seulement à la tombée de la nuit que nous nous régalons de grillades préparées par nos chefs cuistots. Yummy !

 

J33 : TRAVERSEE DE YELLOWSTONE : MUD VOLCANO, LOWER YELLOWSTONE FALLS

Après une bonne nuit de sommeil dans notre cabine de rondins, nous profitons du sympathique petit-déjeuner de pancakes offert par le camping. Notre petite escale dans ce KOA aura été très agréable et nous gardons cette adresse pour nos clients. Puis, nous prenons la direction du parc national de Yellowstone, qui sera la dernière étape de ce périple à 16 pour certains de nos amis. Le choix du lieu d’hébergement est particulièrement compliqué à Yellowstone qui s’étend sur une surface très importante : nous devons trouver un bon compromis entre privilégier un seul camping pour ne pas avoir à démonter/remonter la tente chaque jour, et la gestion de l’éloignement des différentes sections du parc à visiter qui rajoute de la route. Pour ce périple en groupe, nous avons programmé 3 nuits au Madison Campground dans la partie Ouest du parc dont la localisation est assez centrale. Nous avons déjà visité par deux fois ce parc national. C’est un parc que nous aimons bien malgré quelques points négatifs. En premier lieu, Yellowstone est vraiment excentré des différents points d’entrée dans l’Ouest Américain et nécessite plusieurs jours de route pour y accéder (et pour en revenir). On arrive vite à un détour d’une bonne semaine pour visiter un seul parc : il faut donc vraiment bien penser son itinéraire pour rajouter une étape Yellowstone à son programme. On peut réduire un peu ce temps par une arrivée sur Salt Lake City, mais les vols transatlantiques pour Salt Lake City sont rarement concurrentiels. Second point, particulièrement important à nos yeux, la foule touristique est omniprésente car la saison de visite est très courte, et les boardwalks qui permettent d’accéder aux principaux points d’intérêts concentrent mécaniquement les visiteurs sur des itinéraires congestionnés. Certes, le parc propose également quelques longues balades, en dehors des sentiers battus touristiques, mais elles s’éloignent également de ce qui fait l’intérêt particulier du parc à savoir les phénomènes volcaniques uniques tels que les geysers, les source sulfurées et autres terrasses en travertin. Les routes qui relient les différentes parties du parc sont peu nombreuses, et il n’est pas pas rare de rencontrer des embouteillages, ou de se retrouver les voitures les unes derrière les autres pour observer un animal le long de la route. Enfin, dernier point, l’hébergement est compliqué et cher si pour vous le camping n’est pas une option : les options dans le parcs sont très limitées et/ou hors de prix, ce qui implique généralement de loger en dehors du parc, à West Yellowstone par exemple. Certes cette petite bourgade est située non loin de l’entrée Ouest du parc, mais comme nous vous l’avons précédemment indiqué, vous devrez faire au minimum 1 ou 2 heures de route aller pour rejoindre chaque jour la région d’intérêt de la journée. Et les prix restent très élevés : ne vous attendez pas à avoir un logement de luxe au regard du prix de votre chambre. Après ce petit aparté sur les conditions de visite du parc de Yellowstone, revenons à notre périple et à cette première journée d’exploration du parc.

Nous profitons d’une arrivée par l’entrée Est du Parc pour faire explorer quelques sites volcaniques sur la route. Nous marquons un premier arrêt au Mud Volcano. La visite s’effectue sur un boardwalk qui nous mène à travers différentes curiosités géothermiques comme un bassin de boue bouillonnante ou encore l’antre du dragon, une source qui crache de la fumée quasiment en continu. Des panneaux rythment la marche nous expliquant les différents phénomènes naturels que nous pouvons observer. Nous rencontrons également la faune locale plus ou moins cachée dans l’environnement (des animaux sauvages se cachent dans nos photos, n’hésitez pas vous aussi à partir à leur découverte). Comme à leur habitude, des bisons profitent de la chaleur des sources volcaniques pour se réchauffer et nous gardons bien notre distance avec eux par sécurité.

Après un petit pique nique, et avant l’arrivée d’un orage imminent, nous nous rendons aux chutes sur la Yellowstone River, dans le Grand Canyon of the Yellowstone. Nous empruntons le chemin serpentant le long de la rive pour rejoindre le haut des plus grandes chutes. J’ai un petit noeud au ventre quand nous arrivons près de la chute car je ne peux m’empêcher de penser à cette petite fille tombée accidentellement l’année dernière dans les chutes à ce même endroit. Je m’étais déjà fait la réflexion lors de notre précédente visite sur le peu de protections à ce niveau du chemin : je pensais alors que sans barrière, il était fortement possible de glisser sur le chemin et de finir dans la cascade. Mais nous sommes aux Etats-Unis, et si de nombreux chemins sont aménagés, ils privilégient la responsabilisation de chacun et la nature sauvage. C’est aussi ce que nous apprécions lors de notre balade. Les gorges jaunes de la Yellowstone River sont vraiment splendides. Puis avec l’arrivée de la pluie, nous abrégeons notre visite et nous reprenons la voiture en direction du Madison Campground. Nous investissons nos 3 emplacements et préparons le dîner

 

J34 : JOURNEE A YELLOWSTONE : MAMMOTH HOT SPRINGS, BOILING RIVER, LAMAR VALLEY

Nous nous réveillons en forme, et prêts à affronter une longue journée pleine d’expériences insolites en tout genre, même les moins prévisibles… Après un petit-déjeuner au camping, le convoi des trois voitures prend la direction des Mammoth Hots Springs, dans la partie Nord du parc. Nous partons tôt afin d’éviter la foule sur les boardwalks qui traversent les différentes terraces de traverin où s’écoulent des sources d’eau très riche en minéraux qui se cristallisent en fontaines de toutes les couleurs. Le paysage semble apocalyptique à certains endroits, stérile, froid et sans vie, alors que des terrasses d’un blanc éclatant sur lesquelles s’écoule l’eau des sources resplendissent quelques mètres plus loin. Nous restons bien sur le chemin car sortir des sentiers reviendrait à marcher sur ces sols fragiles, avec le risque de voir le sol s’ouvrir sous nos pieds, au-dessus d’une source d’acide concentré et à haute température. Chaque année, l’actualité du parc est ponctuée de tels accidents, parfois mortels. Après cette déambulation, nous rejoignons le Mammoth Visitor Center, pour découvrir les expositions mais aussi retrouver un peu de WIFI . Nous sommes accueillis sur le parking par de magnifiques élans. Nous profitons du passage aux toilettes du Visitor Center pour enfiler nos maillots de bain, car nous prenons ensuite la direction d’une source chaude étonnante, la Boiling River !

Nous faisons souvent des arrêts dans des sources chaudes aux Etats-Unis, mais l’expérience que nous allons vivre est assurément très différente de tout ce que nous avons pu vivre jusqu’à présent. En effet, la Boiling River est un petit court d’eau d’une centaine de mètres, alimenté par une source chaude à 55 degrés qui se déverse ensuite dans la Gardner River, une rivière glacée. Le jeu consiste donc à s’asseoir à l’endroit exacte où l’eau bouillante de la source rencontre l’eau glaciale de la rivière, pour bénéficier d’une eau tiède. La chose n’est pas si aisée quand vous devez également prendre comme paramètre le courant des deux rivières (et notamment celui assez fort de la Gardner River), la déviation du courant par le passage d’autres personnes dans la creek ou par le déplacement de pierres … Du coup, nos corps sont partagés entre ces deux extrêmes de température, et nous pouvons entendre : “oh, ah, c’est froid ! Ah non c’est brûlant ! “…. L’expérience se révèle plutôt mitigée pour la majorité du groupe à l’exception de Silvère, des jumelles et de moi-même qui avons adoré nous prélasser dans la rivière en cherchant la position et la localisation optimale de température .

Cette petite pause aquatique nous aura mis en appétit et nous faisons donc un arrêt pique-nique un peu plus loin. Nous sommes plutôt chanceux pendant ce périple et trouvons finalement assez facilement des tables de pique-nique assez grandes pour le groupe que nous sommes, malgré une présence touristique importante dans les parcs les plus courus.

Mais la journée ne fait que commencer ! Nous reprenons la voiture pour tester une nouvelle balade hors des sentiers battus et traversons la Lamar Valley réputée pour sa faune sauvage (de fait, nous croisons de magnifiques élans et avons même la chance depuis notre voiture d’apercevoir brièvement un ours). Cette balade devra nous mener à une ancienne forêt aujourd’hui pétrifiée : les troncs des arbres, enterrés par des intempéries il y a des millions d’années, se sont petit à petit fossilisés et minéralisés jusqu’à devenir du petrified wood, du bois pétrifié. Par contre, ce n’est qu’une fois bien engagé sur le sentier que Silvère nous avoue que nous devons traverser le territoire des ours pour rejoindre notre destination. Cette révélation, qui s’ajoute au très fort dénivelé de la randonnée, ainsi qu’à l’impossibilité de Silvère de nous indiquer de façon précise et fiable la durée exacte de la balade met à mal la volonté d’une partie du groupe qui décide de rebrousser chemin tant que la voiture est encore en vue en bas dans la vallée. Pour notre part, nous sommes toujours aussi motivés pour aller découvrir ces arbres pétrifiés, et nous poursuivons à l’assaut des collines abruptes. Les paysages que nous traversons sont vraiment magnifiques. Puis nous finissons après un effort certain, à rejoindre le point GPS que Silvère avait identifié. Et nous ne sommes pas déçus : c’est la première fois que nous voyons des troncs d’arbres pétrifiés non pas couchés sur le sol mais encore debout. Le tout devant un panorama à couper le souffle. Quelle belle récompense ! Cependant nous ne attardons pas trop car nous devons rejoindre l’autre partie du groupe qui doit nous attendre sur le parking. Nous essayons de ne pas traîner, mais de façon assez soudaine, Silvère est pris d’horribles crampes intestinales qui le paralysent à intervals réguliers. Et ce n’est pas la seule surprise de notre retour : avant d’atteindre le parking au fond de la vallée, nous devons traverser une petite plaine au pieds des collines, plaine désormais envahie par un immense troupeau de bisons ! Les mugissements et le souffle puissant, accompagnés du bruit sourd des sabots frappant le sol, de deux mâles gigantesques se défiant à une cinquantaine de mètres de nous, accélèrent nos pas et nos rythmes cardiaques . Quelle aventure ! Nous reprenons enfin la route pour le camping. Mais c’était sans compter sur les fortes douleurs abdominales de Silvère qui se manifestent sur la route du retour. Il s’isole finalement au calme sous la tente pendant le repas mais après une bonne heure, les douleurs ne partant pas mais au contraire s’intensifiant, nous nous décidons à chercher des secours. Les rangers du camping nous indiquent que toutes les infirmeries du parc sont fermées à cette heure. Nous devons donc nous diriger vers la ville la plus proche à savoir West Yellowstone où une clinique devrait pouvoir encore nous accueillir. Notre ami Fabien nous accompagne, les enfants restent au camp sous l’oeil de leurs grands frère et soeur et de nos amis. Arrivés à West Yellowstone, Silvère prostré sur le siège arrière vient de subir les assaut d’une nouvelle crise abdominale. Nous cherchons et trouvons difficilement la clinique indiquée par les rangers : elle est fermée ! Nous décidons de nous rendre à la réception d’un hôtel pour demander conseil. Ils nous indiquent que notre meilleure option est le centre médical de Big Sky, à une heure de route plus au nord. Il est 22h. Garé sur le parking de l’hôtel une discussion s’engage. Que fait-on ? Après 15 bonnes minutes de réflexion, Silvère fait remarquer que depuis notre arrivée sur West Yellowstone qui a marqué la fin de la dernière crise, il s’est presque passé une bonne heure, sans aucune nouvelle récidive. Il hésite à nous lancer dans 2 heures de route supplémentaires pour rejoindre Big Sky. Avec Fabien nous ne sommes pas vraiment convaincus et hésitons à rentrer pour devoir repartir en urgence au milieu de la nuit en cas de reprise des crises abdominales. Finalement, nous décidons d’attendre un peu et de voir venir. Nous cherchons un lieu encore ouvert pour prendre un café, et atterrissons finalement au McDonald de West Yellowstone, un des rares restaurants encore ouverts à cette heure. Nous prenons un café, et Silvère qui n’a rien mangé depuis ce midi et qui se sent chaque minute un peu mieux commande un coca et quelques cookies chauds. Finalement, même le McDo s’apprête à fermer ses portes : mais Silvère dit aller beaucoup mieux. Il n’a pas eu de crise depuis plus de deux heures. Nous décidons de rentrer nous coucher au camping. Ces impressionnantes crises abdominales auront finalement disparues aussi subitement qu’elles étaient apparues dans l’après-midi. Nous ne saurons jamais ce qui les a causées, même si nous suspectons un peu la répétition des changements de température pendant toute la journée, entre la fraîcheur liée à l’altitude du parc et la chaleur du soleil d’été, le tout amplifié en milieu de journée par une expérience chaud/froid inédite à la Boiling River !

 

J35 : DERNIERE JOURNEE A YELLOWSTONE : FUMEROLLES, GRAND PRISMATIC SPRING ET GEYSERS DU OLD FAITHFUL BASIN

A l’inverse de la soirée mouvementée, la nuit fut finalement calme. Nous décidons donc de suivre notre planning comme prévu pour cette dernière journée dans le parc de Yellowstone. Après un bon petit-déjeuner au camping, nous partons tôt en direction de la Grand Prismatic Spring, la plus grande source colorée du parc. En chemin, nous commençons à apercevoir les nombreuses fumerolles qui parsèment le bassin volcanique. Si le parking de la Grand Prismatic Spring commence déjà à se remplir, nous arrivons cependant à trouver 3 places. Nous empruntons le boardwalk aménagé, qui semble suspendu au-dessus de ces sols d’acides aux couleurs vives. Nous rejoignons la source principale, en passant devant une succession de petits bassins aux eaux arborant des couleurs incroyables. Ne vous laissez cependant pas tenter par un plongeon : l’eau est acide et à 70 degrés. Lors de notre première visite de Yellowstone, notre aîné Keyvan n’avait alors que 2 ans. 17 ans après, ces piscines multicolores sont tout aussi hypnotiques.

Nous complétons cette première balade, par un petit sentier surplombant le bassin et offrant une vue splendide sur la Grand Prismatic Spring. Le paysage est somptueux. Par contre, la foule touristique est de plus en plus présente .

Puis nous prenons la route pour rejoindre le Old Faithful Basin, qui réunit les plus grands et les plus beaux geysers de Yellowstone. Le parc national concentre d’ailleurs le plus grand nombre de geysers au monde. Nous nous garons sur l’un des immenses parkings : au vu de la capacité des parkings, nous ne serons assurément pas seuls à observer les geysers . Mais ce n’est pas étonnant car ce lieu est un condensé de phénomènes volcaniques étonnants, de surcroît très accessible.  Le geyser star est le Old Faithful, un des plus grands du parc, mais surtout un de ceux qui jaillissent de manière la plus fréquente et régulière (des horaires prévisionnels sont même indiqués à l’entrée du secteur). Toutes les conditions sont donc réunies pour expliquer l’attractivité de ce lieu. Nous nous asseyons donc pour attendre l’éruption du Old Faithfull, puis nous déambulons sur les boardwalks à la découverte des autres geysers, fumerolles, et sources chaudes des environs. Nous sommes plutôt chanceux car de nombreux sont en activité à notre passage, ce qui n’est pas forcément toujours le cas. Mais les enfants commencent à fatiguer. Nous rejoignons le grand hall du Old Faithful Lodge pour une petite pause cookies. Mais ce n’est qu’un avant goût du pique-nique que nous faisons non loin en bordure de la forêt. Les enfants en profitent pour construire une cabane en bois en forme de tipi.

Puis nous retournons au camping et terminons la journée en nous reposant à l’ombre de nos emplacement. Seuls Fred et Nadège décident d’aller explorer le Norris Basin en complément. Ils reviennent ravis de leur petite escape et avec de magnifiques photos. Puis en fin de journée, nous rejoignons la ville de West Yellowstone, située à 25 minutes de notre camping pour aller déguster un gargantuesque et sublime BBQ ! Quelle tablée ! C’est un véritable festin et régal. Nous garderons l’adresse pour nos clients. Bien que repus après tant de ribs, de beef brisket et de pulled pork, nous terminons néanmoins le repas par une crème glacée succulente que nous prenons chez un petit artisan local, non loin du restaurant de BBQ. C’est notre dernière soirée à 16. Demain le groupe se scindera : deux voitures prendront la direction de l’Idaho tandis que Fred, Nadège et leurs trois filles rejoindront Salt Lake City pour prendre un avion pour commencer un nouveau périple dans l’Ouest Canadien !

 

J36 : DÉPART POUR L’IDAHO : BALADES DANS D’ANCIENNES COULÉES DE LAVE, VISITE D’UNE ANCIENNE USINE NUCLÉAIRE, EXPLORATION DE LAVA TUBES ET CAMPING AU MILIEU D’UNE COULÉE DE LAVE

Après un réveil matinal et un dernier petit-déjeuner à 16 au camping, nous faisons nos adieux à Fred, Nadège et leurs 3 filles qui prennent le chemin de Salt Lake City, et partons de notre côté avec le reste de la troupe pour l’Idaho ! Nous avions déjà fait une rapide escale lors d’un précédent périple dans l’Idaho, mais notre expérience se résumait à la découverte du Craters of the Moon National Monument et à un festin des frites variées à Boise, capitale de l’Etat (n’oublions pas que la pomme de terre est l’emblème de l’Idaho). Pour ce nouveau périple, nous souhaitions certes faire découvrir à nos amis l’extraordinaire parc et camping du Craters of the Moon National Monument, mais aussi pousser plus avant l’exploration de cet état rarement visité. Aussi, après avoir refait le plein d’essence à West Yellowstone, nous ne perdons pas de temps pour avancer sur la route. Nous profitons du passage par la ville d’Idaho Falls pour faire découvrir à nos amis le Freddy’s (au menu burgers et superbes sundaes personnalisés) et faire le plein au Walmart pour les prochains jours de camping qui nous attendent.

Puis nous faisons un premier arrêt au Hell’s Half Acre pour tester une incroyable petite randonnée à travers les paysages de désolation d’une ancienne coulée de lave. Le paysage est désertique : pas un touriste à l’horizon et la seule végétation capable de pousser sur ce sol sont les cactus et les broussailles. La beauté de ces paysages volcaniques me touche particulièrement, alors que nous progressons entre des repères peints en rouge, plantés toutes les 3 ou 400 mètres dans un dédale de tunnels effondrés et de restes d’écoulements magmatiques. Après cette magnifique et atypique balade, nous nous arrêtons un peu plus loin au EBR-I : “the world’s first nuclear power plant”. Cette visite originale est particulièrement intéressante. Nous sommes au coeur de la toute première usine de production d’énergie nucléaire au monde, où furent expérimentées au début des années 50 les premières applications du nucléaire civil pour la production d’électricité. Nous traversons les chambres de calculs et de contrôle, et pouvons pénétrer au coeur du réacteur aujourd’hui désaffecté mais surtout décontaminé. Enfin, de nombreux matériels sont à disposition pour recréer et expérimenter les anciennes conditions de travail des employés (notamment des machines pour manipuler à distance la matière radioactive, ou des aquariums de manipulation des réactifs dangereux, …) : on se croirait dans un film hollywoodien mettant en scène le laboratoire secret d’un savant fou. Nous devons cependant accélérer le pas vers la fin de notre visite car le musée ferme ses portes. Nous terminons par l’exposition sur le parking de plusieurs prototypes de réacteurs nucléaires embarqués, conçus pour le transport ferroviaire ou aérien. On se croirait dans un film de science fiction des années 50.

Puis nous reprenons la route direction notre camping, ou du moins c’est que nous pensions. Car très rapidement sur cette route également désertique, nous sommes rattrapés par un véhicule de police, qui nous fait signe de nous arrêter immédiatement. La tension est à son comble dans la voiture, même si  nous n’avons aucune idée sur les motifs de cette arrestation.

C’est alors que nous comprenons que nous avons pris le mauvais embranchement à la sortie du musée et que nous avons pénétré dans une zone militarisée et interdite aux civils que nous sommes ! Après de plates excuses, nous rebroussons chemin pour retrouver la route adéquate. Remis de nos émotions, nous poursuivons la route jusqu’au Craters of the Moon National Monument. Nous allons vite réserver nos emplacements au camping, puis partons faire une première excursion avant la tombée de la nuit dans ce dédale de coulées de lave. Un sentier de bitume aide notre progression à travers un champs de lave et nous mène jusqu’à un immense Lava Tube, un tunnel géant par lequel les coulées de lave souterraines étaient acheminées à la surface avant de se répandre aux alentours. La grotte est immense et s’étend sur plusieurs centaines de mètres, mais la luminosité est bonne car le plafond du souterrain est effondré à interval régulier, permettant à la lumière du jour de passer. Puis nous décidons d’aller nous rafraîchir dans un second Lava Tube. Contrairement à la précédente, cette grotte aux couloirs plus étroits ne contient aucun puit de lumière. Très vite, nous devons progresser à la lueur de nos lampes torches avant d’atteindre une zone de noir absolu. Nous progressons en file indienne, en faisant attention à nos têtes qui pourraient heurter les rochers. S’il fait 35 degrés à la surface, il fait très froid sous la terre, et on trouve même ça et là des plaques d’eau gelée sur lesquelles nous devons faire attention de ne pas glisser. Nous pouvons également toucher des stalactites de glace. Après une bonne quinzaine de minutes de progression nous touchons le fond de la grotte et prenons une photo souvenir

Puis nous retournons au camping pour monter nos tentes au milieu de ce champ de lave. Le cadre est vraiment surréaliste. On se croirait en plein Mordor pour les fans du Seigneur des Anneaux. Nous recommandons à nos amis de bien amarrer les cordes de leur tente car des vents violents sont parfois présents dans cette région.

Après un bon petit repas au camping, nous nous couchons et avons hâte de nous réveiller pour une nouvelle journée de découverte de l’Idaho

 

J37 : JOURNÉE DÉCOUVERTE DANS L’IDAHO : ASCENSION D’UN CÔNE DE SCORIES ET DE DUNES DE SABLE, BAIGNADES DANS DES SOURCES CHAUDES

Après une réveil matinal, nous petit-déjeunons au milieu des roches volcaniques, avant de plier les tentes. Puis nous commençons la journée par une petite mise en jambe en faisant l’ascension d’un Cinder Cone, un cône volcanique constitué de scories et de cendres. Au sommet, nous profitons du panorama à 360 degrés sur le Craters of the Moon National Monument.  Puis nous reprenons la route, en direction de l’Ouest. Après 15mn de route, Silvère nous demande de nous arrêter sur le bas côté de la route. Son GPS lui indique que c’est à cet endroit qu’est située une petite source chaude, dans laquelle nous devrions pouvoir nous baigner. Nous nous exécutons, un peu dubitatif : de nos voitures aucune source n’est visible. On est juste au bord de la route. De plus il semble bien tôt pour se baigner. Comme dans la Sierra Nevada au début de notre périple, nous restons sagement dans les voitures et laissons Silvère partir en quête de cette source chaude. Après 5 minutes, il revient et nous invite à prendre nos serviettes (et oui, il nous avait convaincu au camping à 8h du matin d’enfiler un maillot de bain avant de partir) ! Cette fois encore, les informations recueillies dans nos recherches minutieuses avant de partir s’avèrent pertinentes. Nous partons donc à l’assaut d’un très court sentier, même si les visages expriment toujours le doute et manquent encore de conviction face à l’idée d’une baignade aussi matinale. Mais très vite, de grands sourires apparaissent à la vue d’un petit bassin naturel paradisiaque, à l’eau cristalline et effectivement chaude. Les lieux ne sont pas déserts : un homme d’une cinquantaine d’années vient de terminer sa baignade matinale et est tout aussi étonné que nous de notre présence. Nous apprenons que c’est un professeur de lycée de Californie, qui passe ses vacances dans la région, campant dans les montagnes voisines et qui a ses habitudes tous les matins dans cette source. Il est vraiment très étonné de nous trouver là, sachant que cette source bien cachée est principalement fréquentée par les locaux. Après ces échanges, il décide de nous laisser. Nous avons désormais la source pour nous tout seuls et nous nous immergeons avec plaisir dans une eau délicieusement chaude.

Après ce surprenant spa matinal, nous reprenons la route, direction le Bruneau Dunes State Park, où nous comptions initier nos amis à la descente des dunes de sable en luge ! Malheureusement, nous arrivons un peu tard et les rangers nous annoncent que la location est impossible passé midi, à cause des températures trop élevées du sable. Nous en sommes très surpris car notre dernière expérience en luge sur dune de sable date de notre dernier séjour au Texas, où il faisait 45 degrés à l’ombre et où aucune restriction n’était imposée par les park rangers. Malgré notre insistance, nous n’arrivons pas à négocier la location. Mais nous n’abandonnons pas pour autant l’ascension des dunes. Il faut dire que c’est une activité que nous apprécions tout particulièrement et que nous ne manquons pas quand l’occasion se présente (dans le Colorado aux Great Sand Dunes, en Californie aux Imperial Sand Dunes où fut tourné Le Retour du Jedi, ou encore dans l’Oregon sur les dunes géantes qui bordent l’océan pacifique et où nous avions pu nous initier au sandboard, le surf des sables).

Avant de nous lancer dans l’ascension des dunes du parc, nous pique-niquons sur une aire ombragée. Et effectivement il fait très très chaud. Puis direction les dunes de sable ! Nous avons un petit rituel dans la famille : monter aussi vite que possible la dune, puis la descendre également à toute vitesse. Je vous laisse voir le résultat sur nos photos

Nous repartons bien fatigués (gravir des dunes est vraiment épuisant) dans nos voitures heureusement climatisées. Nous faisons une petite halte dans un supermarché du coin et dévalisons leur stock de crèmes glacées que nous mangeons sur le banc devant le supermarché .  Nous arrivons finalement en milieu d’après midi à notre camping des Banbury Hot Springs. Le camping est situé au bord de la splendide Snake River. En guide de camping, nous disposons d’une immense pelouse où l’on peut planter sa tente à sa convenance. Mais avant de planter nos tentes, nous partons découvrir les sources chaudes. La source alimente en fait l’immense bassin d’une piscine extérieure. Evidemment le cadre à toute de suite moins de charme que la source sauvage du matin, mais l’aménagement du bassin est vraiment très bien pensé. Le bassin est très vaste avec en son centre un rondin de bois arrimé par des chaînes au fond de la piscine et capable de tourner sur son axe : le jeu est de monter seul ou à plusieurs sur le tronc d’arbre et tenter de rester debout le plus longtemps possible, comme les bûcherons canadiens. Dans la partie moins profonde de la piscine, un panneau de basket est installé pour jouer dans l’eau, et dans la partie plus profonde (3 mètres de profondeur au moins) un plongeoir est également disponible. La source très chaude alimente le bassin en permanence, et selon votre proximité avec le tuyau d’alimentation, la température varie de tiède à très chaud. Nous passons plusieurs heures à profiter des lieux, et passons également tous à la douche (chaude et alimentée par la même source) après 4 nuits de camping sans douche entre Yellowstone et Craters of the Moon . Vraiment cette piscine est super agréable. Les enfants (mais aussi les grands) s’amusent beaucoup. Après en avoir bien profité, nous allons monter les tentes, puis nous restaurer sur notre emplacement, mais gardons tout de même nos maillots. Et oui, une seconde source chaude (ou plutôt une troisième pour la journée) nous attend à proximité après le repas. En effet, nos tickets d’entrée aux sources de Banbury nous donnent également accès aux sources de Miracle Hot Springs à quelques minutes en voiture de notre camping. Comme ces sources ferment à 22h en soirée, nous partons donc à la tombée de la nuit découvrir ces autres springs. Les Miracle Hot Springs sont assez différentes des Banbury Hot Springs. En lieu et place d’un bassin unique, ces sources sont scindées en plusieurs petits bassins aux températures différentes. Le cadre se rapproche plus de celui d’un spa que d’une piscine. Il y a même des cabines privées avec des petits bassins privés de source chaude accessibles pour un supplément (mais que nous ne testons pas). Le lieu est plutôt agréable mais nous préférons finalement de loin la précédente source de Banbury Hot Springs et son grand bassin plus ludique.

C’est donc après avoir bien profité de toutes les activités aquatiques de cette journée, parfaitement détendus que nous nous endormons sous nos tentes.

 

J38 : SECONDE JOURNÉE DÉCOUVERTE DANS L’IDAHO : CASCADE, PADDLE BOARD GÉANT, SUPERBE BALADE SUR LA SNAKE RIVER & DERNIERE HOT SPRING

La journée commence très sportivement par une toute nouvelle expérience : nous avons loué deux paddleboards géants pour partir explorer la Snake River qui court le long de notre camping. Nous prenons un paddleboard pour notre famille et nos amis prennent le second. Bien équipés et ultra-motivés, nous partons à contre-courant pour rejoindre une source d’eau cristalline qui borde la Snake River et que nous avions identifiée lors de nos recherches. Cependant cette fois-ci, nous n’avons pas de point GPS mais juste une vague idée de sa localisation sur les rives. Notre progression est difficile. Nous devons trouver la bonne position sur le paddleboard (c’est une première pour nous tous) pour avancer sans trop nous fatiguer : finalement, agenouillé comme les indiens dans leurs canoës semble la position la plus efficace, mais pas la plus confortable pour les genoux. Silvère, soucieux de trouver à tout prix cette source, nous encourage à ne rien lâcher si ce n’est nos amis qui ne comprennent pas pourquoi nous maintenons un rythme de pagaie aussi soutenu ! Finalement, après avoir semé le deuxième paddleboard, nous avons dépassé la source sans la voir, nous sommes engagés beaucoup trop loin sur la rivière, et avons usé toutes nos forces sans profiter suffisamment du paysage. Nous finirons quand même par trouver la source sur le chemin du retour, mais n’aurons pas le temps de nous y baigner ou de l’explorer plus avant. Les paysages étaient plutôt sympas mais de l’avis de la grande majorité du groupe (à l’exception de Silvère qui adore pagayer), trop d’effort pour pas assez de réconfort. Nous ne garderons donc probablement pas cette expérience pour nos clients. Il y a de meilleures façons d’explorer la Snake River.

Nous prenons finalement la route de Twin Falls où nous nous accordons une pause déjeuner dans un restaurant de BBQ très sympa. Comme en témoigne notre photo, ce fut un vrai festin. Mais nous garderons surtout en souvenir l’exploit de notre ami Steph qui a réussi à faire littéralement exploser une bouteille entière de sauce bbq sur son pantalon, la table et le sol à deux mètres alentours. Inoubliable !

Puis nous nous arrêtons au bord d’une route en lacet qui descend vers la Snake River, pour emprunter un court sentier qui nous conduit à une superbe et étonnante cascade. Le sentier passe littéralement derrière la cascade qui s’écoule depuis le haut de la falaise par dessus nous. Puis nous reprenons la voiture juste pour quelques minutes afin de rejoindre le Pillar Falls Trailhead. Un sentier très abrupte plonge depuis la rive supérieure du canyon pour rejoindre en contrebas les Pillars Falls sur la Snake River. La distance n’est pas très grande, mais le dénivelé est maximal. Une fois en bas, nous découvrons des chutes d’eaux affleurantes qui coupent la Snake River en deux. L’endroit est vraiment majestueux et sublime. L’eau est à notre plus grande surprise vraiment bonne et bien que nous n’ayons pas prévu de nous baigner et que nous n’avons donc pas pris de maillot, nous ne pouvons résister à plonger dans la rivière. Quel bonheur ! Après nous être prélassés au moins une demi heure dans l’eau, nous devons prendre le chemin du retour car il nous faut refaire l’ascension du sentier jusqu’en haut du canyon, puis nous avons encore de la route pour rejoindre notre prochain camping.

Nous reprenons donc la route en direction de la City of Rocks National Preserve où nous espérons encore arriver avant la nuit. Mais c’était sans compter sur notre amour immodéré pour les baignades dans les sources chaudes ! En effet, bien que l’heure tourne, que la nuit approche, en traversant la bourgade d’Almo à quelques kilomètres de notre camping, Silvère nous signale que nous avions identifié une dernière piscine de source chaude, la Durfee Hot Springs. Malgré l’heure, la tentation est bien trop forte pour que nous puissions y résister. La piscine de source chaude est quasiment déserte à notre arrivée. Nous profitons de son eau merveilleusement chaude, et du panier de basket. Nous discutons également avec une famille d’américains du coin qui ont amené leurs enfants se baigner. Ils gèrent un ranch à bétail des environs, et possédaient même un Steakhouse dans la bourgade que nous venons de traverser qu’ils ont dû récemment fermer. Ils sont très surpris de rencontrer ici des touristes, surtout des touristes étrangers. Il est vrai que ce que nous apprécions tout particulièrement dans l’Idaho, outre les nombreuses sources chaudes évidemment, c’est le très faible nombre de touristes en général, et l’absence totale de touristes étrangers. L’accueil, dans les restaurants par exemple, est particulièrement chaleureux.

Puis après, avoir bien profité de cet ultime moment de détente, nous devons absolument rejoindre notre camping de la City of Rocks National Preserve. Une route de terre désertique nous mène jusqu’à notre camping et à nos emplacements au milieu d’immenses boulders de granites dans un paysage somptueux, sauvage et reculé. Les tentes montées, nous prenons notre dernier repas de camping avec nos amis, puis nous nous couchons après cette journée décidément bien chargée.

 

J39 : DERNIERE JOURNEE ENTRE AMIS : TUBING AGITE SUR LAVA HOT SPRINGS

Dernier réveil matinal et petit-déjeuner entre amis au camping. Aujourd’hui nos routes se séparent à nouveau. Néanmoins, nous ne nous quitterons pas sans une dernière activité commune… et encore une fois aquatique . Nous montons donc en voiture direction Lava Hot Springs. Juste avant de démarrer, nous apercevons une souris monter sur le capot de la voiture et s’y engouffrer. Nous la cherchons partout pendant quelques minutes sans succès et devons nous résoudre à partir sans savoir si nous avons un passager clandestin dans le moteur ou si elle s’est déjà échappée sans qu’on l’aperçoive. En quittant notre camping via la route de terre, nous faisons un petit arrêt pour découvrir les autographes gravés dans un rocher par les pionniers sur l’ancienne route de l’Oregon. Ces “newspaper rocks” se retrouvent fréquemment dans l’Ouest Américain sur les axes les plus utilisés dans la conquête de l’ouest le long de la Frontière. En faisant route vers Lava Hot Springs puis Salt Lake City, nous nous apprêtons à quitter l’Idaho mais nous promettons de revenir rapidement dans cet état riche en possibilités d’exploration (et en sources chaudes), déserté par les touristes. Avant d’arriver à Lava Hot Springs, nous prenons notre déjeuner au Wendy’s, une de nos chaînes de fast food préférées aux Etats-Unis. Enfin, nous rejoignons Lava Hot Springs où une descente de tubing mouvementée nous attend. Mais juste avant, nous faisons un bref passage dans un restaurant du centre ville où des clients prennent leur déjeuner : et oui, il n’est pas rare que nous croisions des clients lors de nos différents périples. Connaissant les itinéraires de chacun, nous pouvons vérifier si notre périple croise ceux de nos clients. Il nous est même arrivé d’en croiser par hasard, de manière non planifiée. Nous entrons donc dans le restaurant et apercevons le groupe de deux familles attablées au fond de la salle. Ces rencontres sont toujours un réel plaisir. Nous pouvons prendre en direct les impressions de nos clients. Et de leur côté, ils sont toujours contents de nous croiser et de constater que nous sillonnons bien les routes que nous leur préconisons dans nos carnets de route . Nous croisons toujours les doigts avant ces rencontres en espérant que leur séjour se passe pour le mieux, car tout voyage, aussi bien préparé qu’il soit, reste une aventure avec ses aléas. Le petit groupe est en tout cas enthousiaste et a su ajuster son programme aux péripéties du voyage. Mais trêve de discussion, nous avons rendez-vous avec une rivière sauvage. Nous allons nous garer sur le parking d’un petit parc en bordure de la Portneuf River, et là, surprise, qui sort de mon capot ? La petite souris du camping ! Espérons qu’elle appréciera cette région à quelques centaines de kilomètres de chez elle…

Nous décidons de louer des bouées doubles et quad, et nous nous jetons à l’eau. La section de la rivière que nous descendons traverse le centre ville de Lava Hot Springs. La descente est assez courte : une quinzaine de minutes tout au plus. Mais elle est animée par plusieurs tronçons de “rapides” plutôt agités. C’est vraiment fun. Les bouées à 2 ou à 4 sont super stables et ne risquent pas de se retourner. Une fois arrivés au point d’extraction, nous portons nos bouées sur la route du retour à travers la ville. Nous effectuons cette descente plusieurs fois, avec toujours autant de plaisir et en variant les combinaisons des groupes. Enfin, nous allons nous remettre de nos émotions par une baignade dans une petite source chaude (et oui, encore ! ) située sur le bord de la rivière à deux pas du point de départ du Tubing. Nous profitons pleinement de cet ultime moment avec nos amis.

Puis c’est l’heure des adieux. Nos amis continuent vers l’Arizona puis la Californie alors que nous prenons la direction de notre hôtel à Parowan au sud de Salt Lake City. Nous retournons donc dans l’Utah pour quelques jours de camping avant de rejoindre Las Vegas.

 

J40 : RETOUR DANS L’UTAH : BALADE JUSQU’AUX UPPER CALF CREEK FALLS

Réveil matinal, désormais en comité restreint à 6. Après 10 jours de périple itinérant avec nos amis, nous poursuivons notre chemin seuls. Nous avions planifié initialement une semaine sur la plateau du Colorado avec 3 jours de randonnées/camping avec sac à dos pour traverser le Grand Canyon de la rive Nord à la rive Sud. Nous avions réservé deux nuits de camping dans le canyon pour scinder notre progression. Nous attendions cette exploration avec impatience. En effet, depuis une précédente exploration du Grand Canyon en février 2015 à deux où nous avions descendu la rive Sud par le South Kaibab Trail, dormi au fond du canyon sous tente situé au bord du Colorado sur la rive Nord, puis étions remontés le lendemain matin par le Bright Angel Trail pour retrouver notre voiture, nous avions à coeur de renouveler l’expérience en partant cette fois de la rive nord, et d’approfondir notre découverte des paysages du Grand Canyon. Cela faisait des mois que l’on s’y préparait, à choisir l’équipement nécessaire pour une telle expérience à 6 (type de tente, nourriture pour 3 jours en autonomie, …). Mais la vague de chaleur extrême qui touche cet été le plateau du Colorado et le risque d’une nouvelle foulure de la cheville de Keyvan, dans une situation où faire marche arrière ou être évacué n’est pas envisageable nous fait sérieusement douter depuis quelques semaines. Certes cette expédition dans le Grand Canyon nous tient vraiment à coeur mais nous trouvons que les conditions ne sont vraiment pas optimales. Ainsi, après avoir longuement pesé le pour et le contre, nous décidons de finalement annuler cette année cette excursion. C’est réellement un crève coeur pour Silvère et moi. Nous ferons cette traversée, c’est sûr, mais plus tard quand les conditions seront meilleures. Nous avons rendez-vous dans une semaine avec notre ami américain Greg, ainsi qu’avec mon frère Guillaume et sa famille à Las Vegas. Nous décidons donc de passer quelques jours dans la région d’Escalante/Kodachrome, puis St George (malgré notre précédent arrêt de 4 jours en début de périple, il nous reste encore de nouvelles balades à tester) avant de rejoindre Las Vegas. Nous avions prévu 4 nuits à Las Vegas, étape qui nous permettait de passer un peu de temps avec notre ami Greg, mais aussi de nous reposer avant un nouveau périple itinérant en camping avec mon frère pendant une semaine.

Ce matin, nous quittons donc Parowan, direction notre camping à Escalante. A Orem, situé à quelques kilomètres de Parowan nous prenons de l’essence pour cette longue traversée et remarquons un mini zoo adjacent à la station service. C’est vraiment typique des roadside attractions américaines . Après 4 heures de route, nous déjeunons au Arby’s puis nous rejoignons le départ du sentier de la Upper Calf Creek Falls. Nous avions déjà fait la randonnée jusqu’à la Lower Calf Creek Falls, plus connue mais c’est la première fois que nous rejoignons la Upper Falls. Nous déambulons à travers des collines de granite blanc, parfois plissées. Le paysage est somptueux et désertique. Aucune âme qui vive si ce n’est la rare faune sauvage : nous rencontrons un reptile et les traces d’un mammifère que nous n’arrivons pas à démasquer. Nous finissons de rejoindre le haut de la cascade. La vue est splendide et le chemin assez vertigineux .

Nous avons apprécié cette balade isolée, et avons pu bien nous dégourdir les jambes. Nous rejoignons finalement notre camping de l’Escalante Petrified Forest State Park.  C’est un camping que nous connaissons bien. Les emplacements sont à l’ombre au bord d’un petit lac artificiel et un petit sentier permet de partir à la découverte d’une ancienne forêt d’arbres aujourd’hui pétrifiés. En installant notre tente nous remarquons les traces d’importants orages les jours précédents. Nous croisons les doigts pour que les précipitations de ces derniers jours, probablement des orages de fin de journée dus à la mousson, n’aient pas rendu inaccessibles les canyons que nous envisageons d’explorer le lendemain et le surlendemain …

 

J41 : SUPERBE BALADE AQUATIQUE DANS UN SLOT CANYON INONDÉ 

Nous avons passé une excellente nuit au camping d’Escalante, et croisons maintenant les doigts pour que la météo nous permette d’aller explorer le Zebra slot canyon. En effet, la météo des précédents jours fut plutôt assez pluvieuse et nous devons aller vérifier auprès des rangers du Visitor Center d’Escalante d’une part les conditions d’accessibilité du slot canyon et d’autre part si un orage ne menace pas son exploration. Vérifier l’accessibilité est un point non négligeable car pour rejoindre ces canyons éloignés, il faut souvent emprunter des routes de terre, et certaines d’entre elles deviennent impraticables après de fortes pluies. Mais l’élément le plus important en terme de sécurité, c’est de bien peser le risque d’orage avant de pénétrer dans un canyon étroit. Les slots canyons, à savoir des canyons très étroits dans lesquels vous pouvez toucher les deux parois du canyon en étendant les bras, sont à nos yeux les joyaux de l’Ouest Américain. Les explorer est un moment privilégié. Le slot canyon le plus connu de l’Ouest Américain est sans conteste l’Antelope Canyon à Page, réputé pour les magnifiques clichés de faisceaux de lumière pénétrant entre ses parois ondulées. C’est un magnifique slot canyon, certes, mais il est rare que nous le conseillons à nos clients, car il y a vraiment beaucoup trop de monde dans ce canyon réputé et la découverte magique se transforme vite en queue d’attraction façon Disneyland. Nous préconisons plutôt d’aller explorer la partie basse du même canyon, accessible depuis le Lake Powell, via une excursion en kayak de 4h. Ce n’est qu’à cette condition qu’il est possible de profiter d’une magnifique section de l’Antelope Canyon sans la foule touristique. Mais c’est une visite qui se mérite ! . Heureusement, Antelope Canyon est loin d’être le seul slot canyon dans l’Ouest Américain. Nous en avons visités des dizaines, plus ou moins reculés. Ces slots canyons moins connus sont généralement accessibles à partir d’une marche d’environ 30mn à 1h en moyenne, le long du lit d’une rivière asséchée. Puis progressivement, vous rentrez dans le canyon dont les parois se resserrent au fur et à mesure de votre progression, jusqu’à devenir parfois infranchissables. Les paysages qui s’offrent à vous lors de ces balades sont littéralement magiques. Nous en connaissons un bon nombre sur le plateau du Colorado et les conseillons à nos clients en fonction de la difficulté d’accès ou de franchissement de ces derniers.

Aujourd’hui nous partons explorer un tout nouveau canyon pour nous, le Zebra Canyon, dont vous comprendrez mieux le nom après avoir visionné nos photos. Mais revenons sur la condition sine qua non avant de se lancer dans une telle exploration : s’assurer qu’aucun risque de flash flood (crue éclair) ne plane ce matin dans cette région. En effet, un orage en amont du canyon peut vite entraîner une montée subite du niveau de l’eau dans le canyon. Chaque année, des randonneurs sont surpris par de tels événements. Coincés dans le slot canyon, sans voie de sortie, il leur est alors extrêmement difficile d’échapper à la vague de boue qui surgit et qui les emporte hors du canyon. Il y a des morts tous les ans dans des flash floods sur le plateau du Colorado. Mais dans l’extrême majorité des cas, les personnes n’ont pas respecté les règles de sécurité élémentaire. Il est donc primordial avant toute balade dans un slot canyon de s’enquérir des conditions météorologiques. Il est nettement préférable de privilégier des explorations matinales car les orages arrivent souvent l’après midi. Et il ne faut en aucun cas pénétrer dans un tel canyon par temps orageux.

C’est donc dans cette optique que nous nous dirigeons vers le Visitor Center d’Escalante et nous enquérons des conditions pour le Zebra Canyon ce matin. Les rangers nous indiquent qu’il n’y a pas de risque de flash flood annoncé aujourd’hui et que la route d’accès est en bonne condition. Par contre, aux dernières nouvelles rapports des derniers visiteurs du canyon), le slot canyon est au moins partiellement inondé, et il faut s’attendre à de la boue voir plus. Qu’à cela ne tienne : nous sommes équipés pour affronter l’eau et les filles mettent même directement leurs maillots sous leurs shorts au cas où !

Nous prenons donc la direction du Zebra Canyon en nous enfonçant sur la Hole in the Rock Road, une route de terre de qualité très correcte. Après une bonne demi-heure de route tumultueuse, nous arrivons à un parking. Deux voitures sont déjà présentes. Le sentier commence de l’autre côté de la route. Silvère attrape notre sac à dos, rempli d’eau et de quelques provisions, et se lance sur le sentier d’un bon pas (comme à son habitude ). Si la chaleur se fait déjà sentir, elle reste néanmoins gérable pendant l’heure de marche nécessaire pour rejoindre l’entrée du slot canyon. Les paysages que nous traversons sont magnifiques. Nous marchons sur un sol de terre rouge et sommes également entourés de collines de dégradés de couleurs rougeâtres. En outre, ici aussi, le printemps s’invite : un tapis de fleurs printanières jaunes et blanches parsème le chemin. Après une bonne demi-heure heure de marche, nous arrivons à l’entrée d’une sorte de canyon assez large, dont une clôture ferme l’accès au bétail. La barrière franchie, nous nous rapprochons du Zebra Canyon comme nous l’indique notre GPS. Et en effet, nous entrevoyons désormais le début d’un slot canyon. Et comme nous l’avait mentionné le parc ranger, il y a bien une mare de boue à l’entrée du canyon. L’exploration s’effectuera donc en maillot pour les filles et en jupe/short mouillé pour Silvère et moi. Quant à Keyvan, il n’ira pas plus loin : la boue et l’eau glacée ne sont pas vraiment pas sa tasse de thé. Kessie s’élance la première dans la petite étendue d’eau boueuse qui barre l’entrée du canyon qu’elle traverse rapidement à la nage. L’eau boueuse est pour le moins rafraîchissante. Nous faisons également attention lors de notre progression de ne pas rencontrer de serpent. Après une dizaine de minutes, Kary préfère à son tour rebrousser chemin : nager dans une eau complètement obscurcie la stresse. Elle repart attendre avec son frère. Nous continuons donc à 4. Notre avancée est très aventureuse, nous nous aidons autant que possible avec les parois glissantes du canyon pour rester autant que possible hors de l’eau glacée. Nous croisons deux randonneurs qui sont sur le chemin du retour. Ils ont réussi à atteindre le fond du canyon mais non sans difficulté. Nous continuons notre progression. Malheureusement pour moi, nous arrivons à un passage très très étroit. J’essaye désespérément de me hisser le long des parois en travers mais ma constitution physique met un point final à ma progression . Je laisse donc les filles continuer avec Silvère et les attends en tentant de maintenir ma position plutôt périlleuse. J’entends encore pendant un moment Silvère et les filles peiner dans le canyon apparemment de plus en plus étroit. Après ce qui me semble 15 longues minutes, les filles reviennent ravies avec Silvère. A notre retour au camping, ils nous montreront les photos prises au fond du canyon. Nous rebroussons donc chemin tous les 4. A notre arrivée, nous apprenons que Kary a fait une crise d’angoisse lors de son retour : elle était épuisée, avait du mal à respirer et elle ne trouvait aucun endroit pour se poser contre les parois. En outre sa phobie des eaux obscures alimentait son stress et sa détresse respiratoire. Elle n’arrivait pas non plus à prévenir son frère Keyvan pourtant à quelques dizaines de mètres de là à l’entrée du canyon : aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche. Heureusement, elle a tout de même réussi à se sortir seule du canyon. Nous ne nous doutions pas qu’elle aurait pu rencontrer de telles difficultés vu que nous venions de franchir le même passage tous ensemble quelques minutes auparavant. Nous le saurons à l’avenir.

Puis nous retournons au parking et nous changeons nos habits boueux. Nous prenons la direction de notre nouveau camping au Kodachrome State Park, un parc splendide que nous connaissons également très bien. Nous arrivons assez tôt pour profiter de la laundry (laverie automatique) du camping qui est climatisée . Nous nous y installons pour passer la fin d’après midi au frais et nous ressourcer.

Puis après une bonne douche (le camping vient d’aménager de nouvelles douches splendides dignes d’un grand hôtel !), nous prenons un bon dîner et nous couchons.

Une journée pleine d’émotions en tout genre comme on les aime tant !

 

J42 : KANE COUNTY FAIR ET TRAVERSEE DE ZION

Aujourd’hui, nous avions prévu d’explorer un nouveau canyon, celui de la Willis Creek non loin de notre camping du Kodachrome State Park, avant de prendre la route de St George en traversant Zion. Après un bon petit-déjeuner au camping, nous plions notre tente et prenons la direction de la Willis Creek. Nous empruntons la route de terre qui mène à l’entrée du Canyon. Malheureusement très vite nous nous rendons compte que la route est impraticable sans 4 roues motrices . Les orages des derniers jours ont mis à mal la route, couverte de trous. Nous sommes contraints de rebrousser chemin. L’exploration de la Willis Creek ne sera pas pour cette année. Nous prenons donc la route de St George, avec l’espoir de nous arrêter sur d’autres points d’intérêts potentiels que Silvère avait identifiés. Arrivés à Orderville, à quelques kilomètres de l’entrée Est de Zion, nous cherchons l’entrée d’un sentier censé mener à un autre Slot Canyon. Mais nous avons beau chercher, nous ne trouvons aucun départ de trail au point GPS indiqué. Cette journée semble vraiment être placée sous le signe de malchance. Nous reprenons la route dépités, mais en traversant la bourgade, nous apercevons des festivités en contrebas de la route. Nous avons juste le temps de tourner et de nous engouffrer dans ce qui semble être le parking impromptu de cet événement local. Il reste encore quelques places de parking entre les pickups des locaux. Nous rejoignons finalement un petit “chapiteau” où a lieu un Livestock Show (un concours agricole avec vente aux enchères du bétail primé). Traditionnellement aux Etats-Unis, ces concours agricoles qu’on trouve dans les County Fairs, les fêtes de comtés, sont réservés aux jeunes de 10-15 ans enrôlés dans les clubs 4-H, créés dans les années 20, pour promouvoir une agriculture et un élevage moderne. Ce sont ces jeunes qui élèvent des boeufs, moutons ou poules toute l’année dans l’espoir d’obtenir un prix au concours. Le commissaire priseur mène les enchères avec cette diction très particulière, propre aux enchères américaines pendant que les compétiteurs présentent leurs bêtes. Plus la bête a obtenu un classement élevé, plus elle est vendue chère. Les bêtes ne sont pas uniquement rachetés par les éleveurs du coin : tous les habitants ou commerces des environs participent et surenchérissent bien au-delà du prix réel des animaux, car ces ventes sont avant tout des événements destinés à lever de l’argent. Nous sommes donc tombés par le plus grand des hasards au beau milieu de la Kane County Fair. C’est pour nous une excellente surprise car nous adorons les county fairs, évènements très locaux qui offrent généralement de nombreuses attractions familiales et locales. Cette fête de comté est vraiment très petite par rapport à celles auxquelles nous avons déjà assisté, mais l’ambiance est très agréable et familiale. Après avoir assisté à la vente de quelques bêtes, nous continuons la visite des lieux : nous explorons la partie d’exposition des animaux primés (volailles, lapins, …), les coulisses de la vente aux enchères où les propriétaires préparent les bêtes avant leur présentation et vente, mais aussi le hall d’exposition des différents concours organisés à l’occasion de la fête (prix de la meilleure tomate, du meilleur cookie, de la meilleure tarte, mais aussi de la meilleure photo, du plus beau quilt etc…). Le nombre de prix décerné est très important au regard de la taille de la manifestation. Il y a même une scène ouverte où se produisent les jeunes du coin, dont une jeune fille qui chante de la country à merveille. Nous y achetons des cookies maisons et des billets de loterie en faveur de je ne sais plus quelle cause locale .

A l’extérieur, les filles relèvent le défi du mur d’escalade et grimpent jusqu’au sommet pour faire sonner la cloche. Nous terminons cette petite pause par un encas : nous testons les tacos de bbq du food truck installé à l’entrée du chapiteau. Yummy ! Nous nous régalons et y retournons même pour une nouvelle tournée . Entre temps, Silvère court aider le jeune garçon du stand de lemonade d’à côté, dont la tonnelle se fait emporter par les rafales de vent.

Bien repus et ravis de cet intermède surprise, nous reprenons la route. La Zion-Mount Carmel Highway que nous connaissons bien est vraiment magnifique. Nous décidons de nous rafraîchir un peu en testant un nouvel arrêt à l’entrée de Zion : nous garons la voiture sur le bas côté de la route en lacet qui descend la falaise après le tunnel de Zion, puis nous franchissons le petit muret longeant la route et empruntons un petit sentier qui descend quelques centaines de mètre en contrebas. Après environ 10 minutes de marche, nous entendons les cris d’enfants … qui indiquent que approchons de notre destination : un superbe swimming hole sur la Pine Creek ! Les enfants grimpent et s’élancent pour atterrir dans un bassin profond. L’eau est très rafraîchissante . Si les grands ne se jettent pas à l’eau comme les filles qui s’initient au Cliff Jumping, nous profitons tout de même de la fraîcheur de la rivière. Ce petit spot est vraiment appréciable en cette saison de forte chaleur et le cadre est idyllique.

La journée finalement bien remplie malgré les déboires de la matinée, nous pouvons continuer notre route pour rejoindre notre hôtel de St George.

Mais nous ne couchons pas avant d’être passé par la piscine de l’hôtel, à la température toujours aussi délicieuse dans cette région très chaude en été

 

J43 : JOURNÉE ÉCLECTIQUE AVEC BALADE, REPAS AU CRACKER BARREL ET PARTAGE AVEC DES CLIENTS AUTOUR D’UNE GLACE

Réveil très matinal à l’hôtel car une route d’approche compliquée d’au moins 45 minutes nous attend pour atteindre le début la nouvelle randonnée que nous voulons tester, et nous souhaitons autant que possible éviter la chaleur accablante de la mi-journée. Nous devons emprunter une route de terre à voie unique mais à double sens (!!!) avec de nombreuses sections à flanc de falaise et en lacet. Autant dire un petit cauchemar pour le chauffeur que je suis . Nous arrivons enfin au “parking” situé au début du sentier. Nous n’avons croisé personne, le lieu est difficilement accessible et à l’évidence rarement visité. Mais une voiture est déjà garée sur le parking. Nous nous lançons sur le sentier et croisons rapidement les propriétaires de la voiture sur le chemin du retour. La zone est désertique. La progression se fait au départ à travers une zone de végétation mixte, assez aride et sablonneuse. Les paysages sont plutôt sympathiques. Mais l’émerveillement est surtout au rendez-vous quand nous atteignons la dernière partie du sentier et rejoignons le Yant Flat, notre destination finale. Les collines de roche plissée, ainsi que les montagnes au loin sont absolument extraordinaires. Nous nous arrêtons un moment pour profiter de la beauté et de la sérénité des lieux. Je ne regrette absolument pas la route d’approche même si je sais que je devrai l’emprunter à nouveau pour le chemin du retour. Nous explorons un peu la zone, marchons sur les écailles du dos d’un dragon de pierre, et profitons d’un panorama à couper le souffle qui change au fur et à mesure de notre progression.

Mais la chaleur augmente et nous rappelle vite à l’ordre. Nous retournons donc à la voiture et quittons ces magnifiques paysages désertiques. Le reste de la journée sera consacré à la restauration avec un déjeuner au Cracker Barrel : aujourd’hui c’est le jour du Homestyle Chicken au Cracker Barrel qui fait le meilleur poulet frit des Etats-Unis, pour le plus grand plaisir des 5 autres membres de la famille. Quant à moi, je prends mon plat fétiche : un bon petit-déjeuner américain composé d’oeufs, hash brown potatoes, d’un beau steak hyper tendre et enfin d’un biscuit (petit pain moelleux) agrémenté de leur délicieuse appel butter sauce ! Puis nous profitons de l’après midi pour faire quelques courses.

Enfin, nous sommes ravis de terminer la journée au Freddy’s pour partager une glace avec des clients. Nous avons réussi à nous synchroniser et c’est avec grand plaisir que nous rencontrons pour la première fois en chair et en os ces clients qui n’en sont pas à leur premier séjour avec nous, Didier et sa jolie petite famille, et partageons chacun les péripéties de nos périples respectifs. Nous apprécions tout particulièrement ces moments de contact sur le terrain avec nos clients.

La nuit tombée, nous retournons à l’hôtel et n’oublions pas un dernier petit plongeon dans la piscine avant de nous coucher.

 

J44 : RETOUR A LAS VEGAS, JOURNÉE SHOPPING DANS LES OUTLETS ET DÉCOUVERTE DE NOTRE SUITE …

Aujourd’hui, nous reprenons la route pour Las Vegas où nous avons programmé quelques jours de repos avant de retrouver notre ami américain Greg dans deux jours, puis mon frère Guillaume et sa famille. Initialement nous devions passer ces quelques jours au fond du Grand Canyon, mais comme nous l’avons détaillé dans un précédent post, nous avons dû annuler cette exploration . Nous décidons donc de mettre à profit ces quelques jours pour nous “poser” (terme qui généralement ne fait pas partie de notre vocabulaire ) et profiter pleinement des attraits de Las Vegas à savoir notamment ses outlets (magasins d’usine) et les piscines extravagantes de certains hôtels. C’est pour cette raison que nous avons décidé de tester cette année l’hôtel The Signature, adjacent au MGM casino sur le Strip. Cet hôtel est une résidence luxueuse d’appartements, construite juste derrière le MGM Casino, et appartenant au complexe hôtelier du MGM. Une partie des chambres et studios est gérée directement par le MGM comme un hôtel, une autre est possédée par des particuliers propriétaires. Nous avons pour notre part choisi de réserver l’appartement d’un particulier (qui sont les mêmes que ceux de l’hôtel) via un système de conciergerie (la réservation s’effectue également via Hotels.com) pour bénéficier d’un meilleur prix, soit 100€ttc la nuit pour une suite/studio avec un lit king size, un canapé lit et une cuisine équipée. L’autre avantage de cet hôtel est que les frais d’établissements sont inclus dans le prix (pas de supplément de 40$/jour à payer sur place comme dans les hôtels casinos du Strip), et il est possible d’accéder à l’ensemble des piscines de magnifique complexe hôtelier du MGM, et notamment sa lazy river (rivière à courant).

Nous l’avions déjà conseillé auparavant à plusieurs de nos clients mais n’avions jusqu’alors pas eu l’occasion de le tester.

Mais revenons en ce début de journée à notre programme. Nous quittons en début de matinée notre hôtel de St George et après 2h de route à travers les montagnes, nous arrivons à Las Vegas. Nous commençons par un peu de shopping dans l’un des grands centres d’Outlets de la ville. Malgré la durée de ce périple, nous n’avons jusqu’ici eu que peu d’occasion de shopping. Notre périple a été principalement dans la nature et loin des grandes agglomérations. Nous ne faisons quasiment aucune course vestimentaire en France pendant l’année. Nous préférons les faire aux Etats-Unis où les prix sont vraiment beaucoup plus abordables surtout à qualité égale. Nous nous arrêtons donc aux Premium Outlets du nord de Las Vegas. Malheureusement nous ne trouvons pas notre bonheur. Qu’à cela tienne, nous continuerons notre shopping aux Outlets du sud de Las Vegas, que nous connaissons bien et qui ne nous déçoivent jamais. Avant de partir, nous prenons notre déjeuner au Shake Shack des Outlets. Au menu, shack burger pour Silvère et les enfants et Shroom Burger pour moi (hamburger où la viande est remplacée par un steak de champignon farci au fromage, pané et frit). Nous devons cependant constater que si nous adorons cette chaîne de burgers originaire de New York, elle n’arrive pas à maintenir la qualité originelle dans les différents restaurants qu’elle ouvre un peu partout à travers les différents Etats américains. Puis nous prenons la direction des Premium Outlets du sud de Las Vegas (à 10mn en voiture de notre hôtel). Nous ressortons les bras chargés de sacs. Nous devons avouer que ces outlets possèdent un magasin qui ne nous déçoit jamais : les VF outlets, un discounter qui propose des vêtements de grandes marques dégriffés à des prix ultra, ultra compétitifs, jusqu’à 80% de réduction.

Bien fatigués par ce shopping (bizarrement nous ressortons toujours plus fatigués par une après-midi de shopping que par une journée de randonnée ), nous prenons la route du Signature, pour prendre possession de notre suite. Un seul point noir… pas de self-parking : nous devons passer par un valet parking (où un employé de l’hôtel ira garer la voiture pour vous). Mais quand vous voyagez pendant plusieurs semaines à 6 dans un mini-van et qu’en outre vous campez, l’état de votre voiture (extérieur mais surtout intérieur) n’est pas des plus reluisants. J’ai beau retourner le problème dans ma tête, je ne vois pas comment échapper à ce petit moment de gêne extrême quand je confierai la voiture au valet parking … De surcroît, nous devons débarquer les nombreuses affaires de la voiture, à savoir certes les valises, mais surtout les nombreuses boîtes plastiques avec la nourriture, notre énorme glacière etc.. Notre arrivée n’a ainsi rien à voir avec celle des autres clients, qui arrivent détendus, sortant chacun leur petite valise sur roulettes et remettent en 10 secondes les clés à l’employé. Heureusement pour nous, après ce moment peu plaisant à passer, nous découvrons enfin notre suite. Et quelle suite ! Un immense studio nous attend : tout est grand, même la salle de bain. Nous avons même un balcon avec vue sur les lumières de Las Vegas. Puis, nous décidons d’aller tester les piscines du MGM auxquelles notre réservation nous donne également droit. Reste juste à franchir la sécurité qui filtre les accès à la piscine, sachant que nous n’avons que 4 cartes pour ouvrir notre chambre, car nous logeons à 6 dans une suite de 4 personnes. Mais comme nous nous y attendions, les vérifications sont extrêmement légères, surtout pour une famille avec des enfants, et nous rentrons dans le complexe de piscines sans difficulté (nous vous le présenterons plus en détails demain). Après une bonne baignade, nous décidons d’aller nous restaurer sur le Strip (l’artère principale de Las Vegas où se concentre la majorité des grand hôtels casinos de la ville). Silvère a remarqué l’ouverture d’un restaurant de Chicago Pizzas que nous avions adoré lors d’un précédent périple à Chicago. Nous déambulons donc sur le Strip à la recherche de notre pizza mythique. Après une bonne demi-heure de marche sous la chaleur accablante de Las Vegas, même si nous sommes en fin de journée, nous arrivons à destination. Nous décidons de prendre une pizza à emporter et de la manger sur les tables situées à proximité. Quel délice ! La pizza est aussi bonne que dans nos souvenirs. Nous gardons l’adresse car nous voulons absolument y retourner avec notre ami Greg et mon frère dans quelques jours. Même si nous sommes tous repus, nous faisons un petit détour sur le retour pour aller manger quelques sliders (mini burgers) au White Castle (enfin, c’est surtout notre fille aînée Kary qui est fan de cette chaîne) et un immense hot dog.

De retour à notre hôtel, les enfants regardent ensemble Godzilla, et nous nous reposons.

 

J45 : JOURNEE PISCINE ET SHOPPING A LAS VEGAS

Aujourd’hui grasse mat avec un réveil à 9h ! La journée sera placée sous le signe du repos et de la détente aquatique. Nous connaissons déjà bien Las Vegas, nous y séjournons lors de tous nos séjours dans l’Ouest, et avons élaboré plusieurs circuits de découverte des casinos du Strip comme de Downtown Las Vegas / Fremont St. Mais nous gardons ces explorations pour les prochains jours, pour pouvoir les partager avec notre ami Greg et mon frère pour qui c’est la première découverte de cette ville. Les prochaines journées seront denses alors en attendant, nous allons bien profiter de cette journée de repos. Et comment mieux la commencer que par une baignade dans les piscines géantes du MGM ? Le MGM dispose d’une grande piscine familiale, de plusieurs jacuzzis et surtout d’une lazy river (rivière à courant), qui remporte notre faveur. Nous ne nous lassons pas de nous laisser porter par le courant dans une eau à la température idéale. Des bouées sont proposées à la vente dans les boutiques de l’espace piscine, mais les prix sont prohibitifs (environ 20-30$ la bouée). Nous n’osons pas utiliser nos propres bouées (que nous avons toujours avec nous pour le tubing). Il faut dire que si les prix des chambres sont plutôt bons marchés à cette période, les services ou produits proposés à la piscine ou dans les hôtels sont généralement hors de prix. Mais cela ne gêne nullement les autres clients du resort qui sont à Las Vegas pour dépenser : location d’une cabana au bord de la piscine à 500$/la journée (à ce prix, vous avez aussi une télé et un mini frigo), la bière à 12$ que les clients achètent par bucket de 10 à 100$, la barre glacée à 7$ … Les gens autour de nous semblent dépenser plus d’argent pour une heure à la piscine que pour une nuit dans une chambre de luxe. Pour notre part, la déambulation aquatique à travers le paysage parsemé de palmiers nous suffit amplement et même sous la forte chaleur de Las Vegas, nous apprécions un petit passage par les jacuzzis.

Après un repas pris au Carl’s Jr, une chaîne de burger correcte sans être exceptionnelle, mais proposant des options vraiment pas chères (Il n’est pas rare qu’ils proposent une sélection de double cheeseburgers aux goûts variés à 2.50$ l’unité, des box à 5$ ou encore des sliders à 1$ en happy hour), nous nous séparons en deux groupes : nous déposons les jeunes au cinéma pour aller voir le Roi Lion, et repartons de notre côté aux … Outlets. Et oui, hier le shopping était consacré aux enfants, aujourd’hui Silvère et moi comptons bien compléter nos garde robes.

Après avoir récupéré les enfants, nous repassons par la case piscine, puis profitons de notre “luxueux” studio. Mais un doute s’installe…. Nous n’avions réservé que deux nuits au Signature, et avions prévu de passer la nuit suivante au Circus Circus, un hôtel casino un peu excentré, un peu bas de gamme mais très peu cher, avant de passer nos dernières nuits sur Las Vegas au Mandalay Bay que nous souhaitions faire découvrir à mon frère. Mais maintenant que nous sommes installés dans ce magnifique studio confortable et que nous profitons deux fois par jour de l’espace piscine du MGM …. Nous décidons finalement de nous faire plaisir (car comme vous l’aurez compris, nous laissons une grande place au plaisir dans nos périples ) et tentons de prolonger notre séjour au Signature d’une nuit. Cette nouvelle organisation facilitera aussi l’arrivée de notre ami Greg du lendemain : nous n’aurons pas à gérer un changement d’hôtel en même temps qu’un aller/retour à l’aéroport pour aller le chercher, … Avant de nous coucher nous réservons une nouvelle nuit au Signature et envoyons surtout un email à la société de conciergerie qui gère notre studio, afin de pouvoir rester dans la même chambre et ne pas être obligés de changer, ce qui retirerait une bonne partie de l’intérêt de la manip. Nous nous endormons en croisant les doigts, en espérant qu’une bonne nouvelle nous attende le lendemain matin au réveil.

 

J46 : RETROUVAILLES AVEC NOTRE AMI AMÉRICAIN GREG ET DETENTE A LA PISCINE

Dès notre réveil, nous nous précipitons sur nos mails pour savoir si notre demande de prolongement d’une nuit dans notre suite a été acceptée : Yes ! L’organisation de la journée sera plus simple et nous pourrons profiter encore une journée, voir plus , des remarquables piscines du MGM. Aujourd’hui, nous commençons une nouvelle page de notre périple estivale : nous ne serons plus seuls mais 7 avec notre ami Greg aujourd’hui puis 12 à partir de demain quand nous aurons été rejoints par mon frère et toute sa petite famille.

Nous consacrons notre matinée au repos et à la détente à la piscine. Puis en début d’après-midi nous laissons les enfants à l’hôtel pour aller chercher notre ami Greg à l’aéroport de Las Vegas. Cela fait maintenant presque 6 ans que nous connaissons Greg. J’avais fait sa connaissance sur un site de mise en relation de correspondants désireux de converser dans leurs langues respectives pour améliorer leur pratique d’une langue étrangère (le français pour Greg et l’anglais pour moi). Après plusieurs essais avec différents correspondants, je suis enfin tombée sur Greg, d’un tempérament toujours joyeux, curieux et extrêmement ouvert. De ces échanges sur Skype est née une belle amitié. En 2015, nous avons eu la possibilité d’inclure Seattle dans notre périple estival et c’est les bras grands ouverts que Greg nous avait alors accueillis tous les six dans sa maison. Depuis, chaque année, Greg essaye de nous rejoindre quelques jours lors de nos périples pour partager un moment ensemble. Sachant que nos périples sont très itinérants, le choix du lieu des retrouvailles dépend principalement de la longueur de nos étapes. Si l’année dernière, il nous avait retrouvé à Palm Springs où nous avions exploré ensemble les Indian Canyons, cette année, Las Vegas semblait être l’étape la plus simple pour nous retrouver, même si Greg ne cache pas que ce n’est vraiment pas sa ville de prédilection. Mais nous prenons cela pour un nouveau challenge : faire découvrir Las Vegas d’une autre façon à Greg

Comme prévu, nous le récupérons à l’aéroport de Las Vegas et rentrons à notre hôtel. Nous lui proposons alors d’aller se rafraîchir avec nous à la piscine. Encore une fois, nous réussissons à passer la sécurité à l’entrée des piscines, à 7 cette fois-ci, avec seulement nos quatre cartes et profitons ensemble de l’espace aquatique.

Après ce moment de détente, nous laissons Greg aller faire son check-in au Mandalay Bay (où nous le rejoindrons dès le lendemain après l’arrivée de mon frère), un Hôtel Casino situé à quelques blocs de notre hôtel, soit une bonne demi-heure de marche … Et oui, les distances sont presque décuplées sur le Strip de Las Vegas par le jeu des labyrinthes des casinos, des passerelles à traverser et parfois des trams à prendre pour passer d’un casino à l’autre.

Pendant ce temps, nous réfléchissons au repas de ce soir. En effet, manger à Las Vegas est tout à fait particulier, notamment si l’on souhaite manger sur le Strip. Les meilleures options à prix modérées sont presque toutes excentrées et nécessitent de reprendre la voiture. Sur le Strip, on reste dans ‘l’esprit Vegas’ où les gens sont là pour “claquer de l’argent”. Les buffets gargantuesques des casinos ne sont pas très chers au regard du nombre et de la qualité des mets proposés, mais dans l’absolu, cela reste des prix objectivement élevés. Mais, disposant d’une cuisine dans notre suite, et en mémoire de notre précédente escapade en Italie avec Silvère en février dernier (un périple de 5 jours entre Pise, Florence et Rome), nous proposons à Greg d’aller nous ravitailler à l’épicerie fine italienne du Eataly qui vient d’ouvrir sur le Strip au Park MGM Casino, pour lui préparer un bon plat de pâtes italiennes ! Il accepte et après une petite excursion ensemble sur le Strip, nous achetons tout ce dont nous avons besoin pour préparer un excellent dîner italien, que nous savourons dans notre suite, avec nos couverts de camping !

 

J47 : PREMIERE JOURNEE A 12 A LAS VEGAS 

Dernier réveil dans notre suite de rêve du Signature. Nous jetons vite un coup d’oeil à nos téléphones pour avoir des nouvelles de mon frère qui devrait déjà être sur le chemin de Las Vegas. Il est arrivé quelques jours plus tôt à Los Angeles et après ce petit intermède dans la ville des stars, il nous rejoint pour commencer un périple itinérant en camping de 10 jours sur le plateau du Colorado. Après un bon petit-déjeuner au Denny’s de Victorville, ils sont sur la route de Las Vegas. Rendez-vous est pris pour 10h sur le parking de l’hôtel casino Tropicana, un des seuls parkings encore gratuits sur le Strip et localisé à deux pas du MGM. Nous avons donc moins de deux heures pour ranger la suite et faire nos valises (ce qui n’est pas une mince affaire après 3 jours complets au même endroit). Nous faisons le check out tout en gardant nos cartes afin de pouvoir accéder aujourd’hui encore aux piscines du MGM.

Nous rejoignons ensuite le parking du Tropicana, où les enfants attendent leurs cousins et cousine avec impatience. C’est pour mon frère et sa famille leur premier voyage dans l’Ouest Américain et nous avons tant de choses à leur faire découvrir. En outre, ce sera également les retrouvailles de ma fille aînée Kary avec son oncle, sa tante et ses cousins, qu’elle n’aura pas vus depuis plus d’un an du fait de son année passée à Austin. Autant vous dire que l’excitation est à son comble quand, à peine descendus de voiture, ils chorégraphient une bienvenue à Kary à la manière des cheerleaders (pompom girls) : donnez-moi un K, donnez-moi un A, donnez-moi un R, donnez-moi un Y ! KARY !!!!

Les émotions passées, nous laissons nos voitures au parking et les conduisons aux piscines du MGM où nous arrivons sans difficulté à tous entrer avec les cartes de notre chambre. Notre ami Greg nous y rejoint et fait ainsi la connaissance de la famille élargie. Puis, le ventre creusé par la baignade, nous les emmenons tous découvrir les fingers de poulet frit et les Texas toasts du Raising Cane’s, un fast food que nous aimons particulièrement. Quelle tablée ! Puis nous conduisons toute la troupe bien agitée se dépenser dans … un musée…. Mais pas n’importe quel musée : le Pinball Hall of Fame, un musée vivant du Flipper. Cet établissement est une véritable pépite à Las Vegas. Nous l’avons découvert il y a quelques années déjà et ne manquons pas de le conseiller à nos clients. L’entrée est gratuite, dans une sorte d’immense hangar où sont alignés une centaine de flippers et autres jeux électro-mécaniques vintages, tous en état de marche, et dont certains datent des années 40 voire plus anciens. Les machines marchent avec des quarters, des pièces de 25 cents. Les jeux ne sont vraiment pas chers et vous pouvez jouer des heures avec 5 ou 10$. C’est une véritable caverne d’ali baba, où tout le monde se prend au jeu, petits comme grands. Après cet excellent moment, il est temps de rejoindre notre prochain hôtel sur le Strip : le Mandalay Bay. Cet hôtel casino est situé à l’extrémité Sud du Strip. Sa localisation est certes un poil excentrée, mais les chambres sont super luxueuses et confortables, et l’espace aquatique est à tomber par terre avec une rivière à courant ET une piscine à vague géante. C’est l’expérience très Vegas que nous souhaitions proposer à mon frère et à sa famille en choisissant cet hôtel, que nous avons réussi à décrocher à un prix vraiment avantageux cette année, en réservant très très à l’avance. Nous débarquons donc à l’hôtel : comme vous pouvez le constater sur la photo, nos arrivées à 12 ne passent pas inaperçues avec nos flots de bagages, boîtes, glacières, … Nous décidons de laisser les enfants avec les bagages dans un coin du casino et d’aller chercher à 4 adultes les clés des chambres, sachant que nous n’avons officiellement qu’une réservation pour 2 chambres de 2 adultes (d’où le prix très concurrentiel que nous avions obtenu). Le check-in souvent interminable dans les hôtels casinos (compter parfois plus d’une heure pour simplement prendre sa chambre !) est bouclé en moins de 15 minutes. Après avoir pris possession de nos chambres, nous nous donnons rendez-vous à la piscine, ou plutôt au complexe aquatique. En effet, l’hôtel dispose d’une piscine à vague avec une plage de sable fin (mais surtout brûlant) et des transats, d’une petite lazy river avec une cascade, de jacuzzi et d’une piscine plus classique mais à parfaite température. Nous nous lançons donc à l’assaut du complexe. Les enfants adorent et s’en donnent à coeur joie.

Après 2 heures dans l’eau nous décidons d’aller nous reposer un peu dans nos chambres car la journée n’est pas encore terminée…. Un nouveau rendez-vous jeux vidéos est prévu pour tous (enfin plutôt pour tous ceux qui le souhaitent) : nous sommes Jeudi et le Jeudi c’est jeux à volonté à partir de 17h pour seulement 10$/personne, à l’immense salle d’arcade Gameworks.

Les 3 hommes, Silvère, Guillaume et Greg y emmènent les enfants, pendant que nous décidons les deux Sandrine (et oui, ma belle soeur s’appelle également Sandrine ) de rester nous reposer. Ils y passeront presque 3 heures et reviendront tous très enthousiastes. Il semblerait que même notre ami Greg ait aimé cette initiation accélérée à l’univers des jeux d’arcades .

A leur retour, Silvère et moi souhaitons absolument leur faire découvrir la sublissime Pizza de Chicago du Giordano’s, et nous passons donc commande de deux grandes pizzas qui nous attendront dans 45mn au guichet de retrait des plats à emporter du restaurant. Et il ne faut pas trainer, car le restaurant est à l’autre bout du Strip, et une bonne marche d’une quarantaine de minutes sans arrêt ni détour est nécessaire pour le rejoindre. Mais il est déjà tard et la journée fut bien remplie. Nous partons d’un bon pas. Mon neveu Milan âgé de 10 ans, s’endort en marchant. Nous arrivons tout de même à temps au restaurant. Sitôt assis, le temps d’aller récupérer les deux pizza, Milan s’endort sur sa chaise . Mais l’odeur de la pizza fraîche le ranime. Nous ne regrettons pas ce dernier effort pour profiter de cette excellente pizza. Nous rentrons à travers les casinos pour essayer de rester au frais et éviter la foule grouillante qui se masse désormais dehors sur Las Vegas Boulevard, les filles encadrant leur cousin pour avancer à travers le dédale des casinos. Nous attendions tant cette journée de retrouvailles et elle ne nous a vraiment pas déçus. Et dire que ce n’est que le début !

 

J48 : DÉJEUNER AU BUFFET D’UNE ÉCOLE PROFESSIONNELLE D’HÔTELLERIE/RESTAURATION, DÉCOUVERTE DES CASINOS DU STRIP ET SOIRÉE RÉALITÉ VIRTUELLE A “THE VOID”

Nous aurions pu profiter d’une petite grasse matinée mais la journée que nous avons planifiée pour nos “invités” est bien remplie et le timing serré . Par conséquent, nous réveillons tout le monde à 8h pour être à l’ouverture de la piscine du Mandalay Bay. Mon frère nous rejoint après avoir avalé un reste de Chicago Pizza et attrapé un café Starbuck de l’hôtel avec Greg. Comment mieux commencer cette journée que par une baignade matinale ? Après avoir bien profité encore une fois des différentes piscines, nous prenons les deux voitures et nous dirigeons vers le Westside Bistro Restaurant. Lors de mes recherches de nouveaux restaurants ou nouvelles expériences culinaires à Las Vegas, j’avais identifié ce petit buffet très particulier : ce buffet est le restaurant d’application de l’école d’hôtellerie et de restauration de Las Vegas. Dans cette école, sont formées une grande partie des cuisiniers, serveurs, personnels de chambre des hôtels casinos de Las Vegas. Elle propose comme de nombreuses écoles de restauration, un restaurant d’application où les plats sont préparés et servis par les étudiants en formation, sous la tutelle de leurs professeurs. Ce petit buffet était particulièrement bien noté sur les sites d’avis et était proposé à un prix vraiment raisonnable de 11$ par personne tout compris. La veille le menu du buffet thématique est publiée sur le site web de l’école. Par contre, la salle étant particulièrement petite et la réservation impossible, et sachant que nous serions 12, nous avons décidé d’y aller pour l’ouverture à 11h. Nous sommes accueillis très chaleureusement par un serveur en apprentissage qui nous place, nous amène de délicieuses chips maison pour patienter et nous présente le buffet du jour. Ce dernier est comme nous nous y attendions assez restreint en nombre de plats proposés, mais suffisant, avec une diversité permettant à chacun d’y trouver son compte, et d’une qualité irréprochable. En fin de repas, une responsable nous demande de remplir un petit questionnaire sur le service et le buffet. Et au moment de l’addition, aucune mauvaise surprise . Nous avons passé un excellent moment et garderons à coup sûr cette adresse originale pour nos clients.

Sur le chemin du retour vers notre hôtel et le Strip, nous décidons de nous arrêter au showroom de Count’s Kustoms, un atelier de customisation de voitures et motos connu pour avoir son propre show télévisé (qui passait il fut un temps sur des chaînes de la TNT). L’entrée est gratuite, ce n’est pas très grand mais les modèles exposés sont époustouflants, notamment pour le travail de peinture.

Puis, nous rejoignons notre hôtel et une fois les voitures garées au parking du Mandalay Bay, Silvère prend la tête de la troupe pour nous guider sur notre circuit d’exploration des casinos du Strip. Ce circuit assez détaillé nous conduit à travers les différents Hôtels Casinos du Strip et leur thématique (l’Egypte au Luxor, New York au New York New York, le luxe et la mode au Cosmopolitan, l’Italie au Bellagio, la Rome Antique au Caesar Palace, la Tour Eiffel au Paris Las Vegas, et même Venise et ses gondoles au Venetian, …). La folie et l’extravagance de Las Vegas n’échappent pas aux grands et aux petits. Nous ne manquons pas également de faire quelques pauses culinaires pour leur faire découvrir ce qui nous semble emblématique de cette ville américaine : les Kronuts du America Cafe au New York New York, mélange de croissant et de donuts (surprenant mais vraiment réussi), un petit arrêt devant les vitrines de la chambre froide du Gallagher’s Steakhouse où nous pouvons admirer les steaks en train de vieillir, dégustation de hot dogs géants et de sliders au White Castle …

Nous terminons notre périple au Venetian, où nous avions prévu de participer à une attraction innovante à “THE VOID”. Cela ne vous parle pas ? Pas étonnant, c’est une toute nouvelle attraction de réalité virtuelle à la pointe de la technologie et dans l’univers de Star Wars.

Trois équipes sont constituées (4 personnes maximum par session). Nous essayons de mettre une personne parlant bien l’anglais dans chacune des équipes car les instructions seront en anglais, et de répartir les enfants. Après les instructions reçues, nous enfilons un équipement dernier cri, avec un sac à dos ordinateur et un casque de réalité virtuelle. Puis, chaque équipe part en léger différé. Avec Sandrine, nous gardons ma petite nièce Sarah mais assistons à leurs départs enthousiastes. Leurs retours sont encore plus euphoriques. L’expérience est vraiment immersive et la qualité des graphismes et de l’interactivité est sans égale. Après que les casques de réalité virtuelle soient activés, la petite salle d’attente dans laquelle vous patientez se transforme en intérieur de navette spatiale, et vos compagnons de jeu se retrouvent revêtus comme vous de l’armure blanche d’un Stormtrooper. Infiltré dans une base de l’Empire par la rébellion, vous franchissez sur une plateforme volante un torrent de lave dont vous sentez la chaleur sous vos pieds. Intercepté par une patrouille de l’Empire, vous devez vous frayer un passage sous les tirs de blasters, en ripostant avec vos propres armes, résoudre un code dans la panique du combat pour vous échapper. Cette nouvelle expérience est un pur succès aux yeux de tous. Nous la renouvellerons sans aucun doute une autre année avec un des autres scénarios proposés.

Nous décidons finalement de terminer la journée autour d’un bon Sundae à partager au Girardelli situé sur The Link Promenade. Ce chocolatier originaire de San Francisco propose notamment des glaces assez copieuses que nous adorons partager quand l’occasion se présente.

Bien repus et un peu remis de nos émotions (pour ceux qui ont expérimenté la réalité virtuelle), nous prenons le chemin du retour vers notre hôtel, soit une petite balade d’une quarantaine de minutes à travers le Strip

 

J49 : MARIAGE SURPRISE A LAS VEGAS !

Réveil matinal pour pouvoir encore une fois profiter de la piscine avant une journée bien chargée et surtout remplie d’émotions … Et oui, depuis plusieurs mois déjà nous préparons en secret avec mon frère Guillaume ce jour tout particulier : il veut renouveler ses voeux avec sa femme Sandrine dans la même chapelle que Ross et Rachel de la série Friends. Donc, après avoir identifié la Chapelle, à savoir la Little White Chapel sur Las Vegas Boulevard, choisi sur internet le type de cérémonie (sans l’option Elvis par exemple), les services (avec ou sans photographe, fleurs, robe de mariée, …), le rendez-vous avait été pris pour aujourd’hui à 11h ! Autant vous dire que mon frère est un peu stressé en ce début de journée et nous devons nous comporter normalement pour ne pas éveiller les soupçons de ma belle-soeur ou des enfants. Nous avions tout de même prévenu notre ami américain Greg de cet événement : l’idée l’amusait bien et ce sera une première pour lui. Et pour nous aussi : si nous avons déjà accompagné plusieurs clients pour préparer un mariage ou un renouvellement de voeux à Las Vegas, nous n’avons jamais eu l’occasion d’y assister.

Après la piscine, nous nous changeons. J’essaye de conseiller des vêtements plus “habillés” pour les enfants mais difficiles de les convaincre sans rien dévoiler . Bien entendu, ma belle-soeur qui ne se doute de rien met une tenue décontractée en prévision d’une journée de découverte de la ville comme nous lui avons annoncée.

Nous avons prévu de passer avant de nous rendre à la Chapelle, au célèbre Pawn Shop (boutique de prêteur sur gage) de Rick de Las Vegas, connu pour l’émission télévisée Pawn Stars. Cette boutique fait partie des points d’intérêts de Las Vegas que nous conseillons à nos clients et la famille de mon frère étant de grands fans de cette émission, c’est un point de passage incontournable. En outre, mon frère Guillaume, opticien de métier, veut tenter de leur vendre deux paires de lunettes de collection plutôt rares : une édition limitée Mickey Mouse pour l’anniversaire de Disney et une autre édition limitée Star Wars. Ces lunettes sont introuvables sur le marché américain, et ces deux licenses étant très appréciées des collectionneurs, nous avons espoir de faire affaire …  C’est donc muni de ces deux coffrets, que Guillaume et Silvère se présentent au comptoir du prêteur sur gage pendant que le reste du groupe fait le tour de la boutique. Mais après 2 minutes d’expertise par une employée (aucune des stars du trio de l’émission n’est présente ce jour-là), la somme proposée est ridicule. Pas moyen d’augmenter sa proposition malgré nos tentatives. Nous repartons donc la mine déconfite et les deux coffrets devront faire le voyage du retour jusqu’en France ! Mais cette petite mésaventure ne saurait entacher cette journée très spéciale …

Nous reprenons la voiture pour nous arrêter quelques centaines de mètres plus bas sur Las Vegas Boulevard. Silvère, notre guide officiel, nous indique qu’il veut nous montrer un lieu amusant que l’on a déjà vu à la télévision. Nous sortons donc de nos voitures, et nous dirigeons vers l’enseigne de la Little White Chapel. Là, il nous explique que cette chapelle est très connue, que des célébrités s’y sont mariées comme Michael Jordan par exemple, mais surtout un couple que tout le monde connait très bien. Il ne faut pas longtemps pour que tous les fans de Friends des deux familles fassent le rapprochement, à commencer par ma belle-soeur Sandrine qui suit attentivement toutes les explications de Silvère. Ce dernier valide que c’est bien la Wedding Chapel de Ross et Rachel, mais ajoute qu’il y a un autre couple que tout le monde connaît bien ici qui va bientôt s’y marier. Elle cherche quelques instants qui cela pourrait bien être, jusqu’à ce que Guillaume mette finalement un genoux à terre et qu’elle comprenne d’un coup la tournure des événements . L’étonnement et l’excitation sont partagés par tout le monde alors que nous les conduisons tous à l’intérieur de la chapelle où nous arrivons à temps pour la cérémonie. Le timing est parfait. Nous sommes introduits dans une petite chapelle classique, très décor de cinéma. On nous indique que le photographe que nous avions réservé arrive dans quelques minutes, aussi nous en profitons pour faire une “répétition” et prendre quelques photos, avant le début de la cérémonie officielle. Enfin le maître de cérémonie et le photographe arrivent : ils sont très sympathiques et font tout pour décontracter tout le monde. Le maître de cérémonie fait un petit discours, simple mais juste, avec la bonne dose d’humour et d’émotion. Nous avions peur que cela soit un peu kitch ou vraiment décalé, mais finalement pas du tout. Ca reste très sympathique et fait avec simplicité et bonne humeur. Nous le recommanderons vivement à nos futurs clients désireux de passer le cap .

Avant de quitter les lieux, le photographe nous emmène prendre quelques photos complémentaires dans les jardins de la chapelle. Puis mon frère nous emmène tous fêter l’événement autour d’un bon BBQ au Jesse’s BBQ Restaurant. Yummy ! Quel régal !

Bien repus, nous poursuivons cette magnifique journée en marquant l’arrêt dans un magasin Bass Pro Shop, adjacent au Silverton Casino. Cette enseigne de matériel de chasse, pêche et camping a toujours des magasins incroyables, avec des décors géants, une chute d’eau, un aquarium géant, des animaux sauvages empaillés, et un choix proprement hallucinant de matériel de camping, de pêche et de chasse. C’est vraiment quelque chose à voir. Ici les munitions se soldent par boîte de 500 cartouches et la collection de fusils semi-automatiques derrière le comptoir laisse pantois. Enfin, nous ressortons du magasin par le Silverton Casino où les enfants peuvent admirer l’aquarium où se produit plusieurs fois par jour une vraie sirène. Malheureusement ce n’est pas la bonne heure, mais nous pouvons néanmoins admirer les raies qui sont en train d’être nourries par un plongeur.

Puis, après avoir laissé les voitures au parking de notre hôtel, nous repartons terminer notre circuit de découverte du Strip de Las Vegas que nous avions commencé hier. Nous effectuons une petite pause dégustation à la boutique Coca Cola : nous commandons un ensemble découverte de 16 sodas du monde entier, tous vendus localement par la Coca Cola Company. Le jeu consiste à essayer de découvrir les ingrédients qui se cachent derrière ces sodas aux goûts vraiment étranges, probablement très appréciés dans leur pays d’origine, mais très surprenants pour nos palais européens et américains (Greg peut vous le confirmer ). Mais l’heure avance et le temps des séparations avec notre ami Greg arrive. Merci encore Greg de nous avoir rejoint pour partager ces quelques jours ensemble. Silvère et Guillaume l’accompagnent à l’aéroport et en profitent pour passer à l’agence de location Avis pour changer la voiture de mon frère qui a a priori un problème sur une roue. Nous retournons de notre côté les attendre à l’hôtel. Après quelques heures, ils reviennent avec des pizzas achetées en chemin au Little Caesar Pizza. Puis nous laissons les enfants sous la surveillance des plus grands à l’hôtel pendant que nous emmenons mon frère et ma belle-soeur découvrir les casinos historiques de Downtown Las Vegas pour la soirée. Direction Fremont Street ! Cette partie de Las Vegas est plus petite que le Strip mais l’ambiance est à la fête sur cette artère désormais piétonne et recouverte d’une immense canopée de lumières qui fonctionnent comme un écran géant de 600 mètres de long. Nous leur faisons découvrir les très rares “vintage” casinos où l’on peut encore jouer à des machines à pièce (en effet, de nos jours, les pièces ont été mises au rebut au profit de carte magnétique que vous alimentez avec des crédits : c’est plus pratique mais tellement moins magique que le bruit des pièces métalliques qui tombent quand vous gagnez). Puis nous rentrons sagement nous coucher à l’hôtel car pour changer, demain, nous nous levons tôt …

Quelle journée !

 

J50 : DÉPART POUR UN NOUVEAU PÉRIPLE ITINÉRANT À 11 SUR LE PLATEAU DU COLORADO

Aujourd’hui nous débutons un nouveau périple d’une semaine sur le plateau du Colorado en camping avec mon frère et sa famille. Si nous sommes impatients de commencer cette nouvelle phase, il marque cependant pour nous la fin de notre périple de 59 jours dans l’Ouest Américain. A partir d’aujourd’hui plus que 10 jours avant de reprendre l’avion pour la France .

Et la journée commence par un lever matinal car nous avons pas mal de route en perspective : nous devons commencer par quelques courses pour préparer nos 7 jours de camping, puis trajet de 2h20 pour rejoindre la Kanarra Creek, balade de 2h/3h les pieds dans l’eau pour explorer un slot canyon, puis à nouveau 2h20 de route pour rejoindre notre camping non loin du Bryce Canyon National Park.

Nous profitons de ces premières courses dans un Walmart pour faire découvrir à Guillaume et Sandrine les différents rayons d’un supermarché américain. Contrairement au reste de l’année, nous apprécions beaucoup de devoir faire nos courses alimentaires lors de nos séjours aux Etats-Unis. Si nous avons déjà nos marques (après 20 ans de voyages), nous aimons arpenter les différents rayons et découvrir les nouveautés de l’année. Les enfants préfèrent étrangement le rayon jeux vidéos : qu’à cela ne tienne, nous faisons deux groupes ! Les glacières et coffres remplis, nous prenons le chemin de la Kanarra Creek, située à 2h30 au nord de Las Vegas. Avant de nous lancer dans la balade, nous pique-niquons sur l’aire du Kolob Canyons Visitor Center sur le chemin, où deux tables à l’ombre nous tendent les bras. Nous arrivons à la Kanarra Creek en début d’après midi. Ceux qui nous connaissent seront surpris. Comment ça, commencer une activité en milieu de journée : c’est une entorse aux règles des visites estivales! Certes, mais cette balade est plutôt ombragée, et en grande partie les pieds dans l’eau. En outre, la fréquentation touristique est modérée depuis 2 ans par un quota journalier avec nécessité de pré-acheter des permis. Nous ne devrions donc pas rencontrer trop de touristes. Les sacs à dos remplis d’eau et de quelques confiseries, nous partons à l’assaut du chemin d’accès au slot canyon parcouru par la Kanarra Creek. Il peut faire un peu chaud dans la région, mais l’essentiel de la balade s’effectue les pieds au frais : nous empruntons autant que possible le lit de la rivière pour progresser. Puis nous arrivons dans la partie slot du canyon, où les parois sont très rapprochées. Les parois torsadées sont particulièrement belles. Mais ce slot canyon est notamment connu pour les deux cascades qui ponctuent la progression. A chaque cascade, une “échelle” en bois est aménagée pour faciliter leur franchissement. Si leur hauteur est bien moindre comparée aux échelles pour accéder aux parties troglodytes de Mesa Verde, ce sont des échelles vraiment rudimentaires, un peu branlantes, et surtout arrosées par la cascade et donc très très glissantes . Les paysages sont vraiment somptueux et sont une parfaite introduction à la nature sauvage de l’Ouest Américain.

Cette première balade test est un succès : mes neveux et nièce pourront suivre le rythme des prochains jours   et tout le monde est littéralement conquis par l’environnement.

De retour à la voiture, nous reprenons la route pour notre camping de ce soir. Malgré l’heure avancée, nous décidons de ne pas prendre le chemin le plus direct au profit d’une traversée du parc de Zion afin de faire découvrir un défilé de somptueux paysages à mon Guillaume et Sandrine. Nous n’arrivons donc qu’en début de soirée au camping du Red Rock Canyon, situé en amont du Bryce Canyon National Park. Malgré l’heure tardive, nous avons la chance de trouver deux emplacements libres contigus dans ce petit camping non réservable. Nous montons les tentes et prenons le dîner à la lueur de nos lampes torches. La fraîcheur de la soirée nous invite à bien nous couvrir car il semblerait que la nuit s’annonce assez froide…..

 

J51 : BALADES DANS LES CANYONS ROUGES DU RED CANYON ET DE BRYCE ET FIN DE JOURNÉE SUR LA CALF CREEK

Réveil emmitouflé dans nos vestes : la nuit fut particulière fraîche, surtout sous la tente de Guillaume dont les duvets étaient un peu trop légers pour les hauteurs de Bryce. En effet la spécificité de cette région d’altitude (Bryce Canyon est à 2750 mètres) est le grand écart de température entre les fortes chaleurs de la journée et la fraîcheur de la nuit (avec des températures négatives presque toute l’année sauf en été). Cet écart de température quotidien, explique en partie les somptueux paysages de hoodoos de la région de Bryce, de par l’érosion particulière liée au gel et dégel successifs. Après un bon petit café au lait pour me réchauffer, nous démontons nos tentes et rejoignons le départ du sentier de notre première balade dans les hauteurs du Red Canyon. Nous adorons la région de Bryce et ses cheminées de fée (hoodoos) mais regrettons souvent le nombre trop important de touristes au sein du parc national. Nous avons donc décidé ce matin de tester une première balade dans le Red Canyon, qui jouxte Bryce Canyon, beaucoup moins visité que le parc national, avant de faire une seconde exploration beaucoup plus conventionnelle à Bryce. Nous nous lançons donc sur le Buckhorn Trail qui part du fond de notre camping, et débute par une première ascension en lacet le long d’un sentier dans la terre rouge parsemée de pins. Puis nous arrivons sur un premier promontoir d’où nous pouvons apercevoir le chemin de crête qui nous mènera jusqu’à notre destination finale. Nous progressons en fil indienne, Silvère menant la course et moi la terminant avec mon frère et ma petite nièce Sarah. Le sentier est juste magnifique, et la vue à couper le souffle, mais nous devons rester concentrer alors que nous progressons à flanc de falaise (enfin, pas vraiment une falaise car la pente est inclinée mais ne tombe pas à pic) sur un sol de terre glissant qui se dérobe sous nos pieds . Arrivés au bout du sentier, nous profitons pleinement de ce moment, seuls au monde dans ce paysage grandiose. Après quelques minutes de pause, nous reprenons le même chemin pour retourner au parking. Le retour se révèle plus délicat que l’aller car nous sommes en descente et non plus en montée, particulièrement pour mon fils Keyvan et moi-même qui sommes sujets au vertige. Nous garderons ce trail pour nos clients comme une belle alternative aux balades surfréquentées de Bryce. A notre retour au parking, un message humoristique nous attend sur notre voiture : “Please, wash me !” : après déjà plus de 50 jours sur la route, notre minivan est en effet couvert de terre et nécessiterait bien un petit lavage .

Nous reprenons la voiture, direction le Bryce Canyon National Park pour notre seconde balade, mais nous faisons un petit arrêt au General Store à l’entrée du parc pour y acheter un pot de sorbet lemonade, et un gros pot de glace à la vanille pour confectionner des ice cream sandwichs avec notre réserve de cookies. Tout le monde apprécie ce petit encas très américains .

Les batteries gonflées à bloc, nous rentrons dans le parc et garons au parking du Navajo Trail pour débuter une balade d’une petite heure. Cette randonnée débute sur un superbe panorama sur l’amphithéâtre de Hoodoos du Bryce Canyon. Alors que nous prenons des photos, nous assistons dépités à une scène surréaliste. Un couple de français qui s’était arrêté pour admirer le paysage est interpellé par leur enfant qui observe le sentier qui s’enfonce au milieu des cheminées de fée : il leur demande s’ils vont descendre eux aussi faire la balade. Réponse négative des parents, qui tentent de décourager leur enfant en lui expliquant que ça va être fatigant, qu’il fait chaud, qu’on voit très bien d’en haut, et qu’ils ont encore beaucoup de route. Et après on dit que ce sont les enfants qui traînent les pieds pour marcher … Quel dommage !  En l’espèce les points de vues, si beaux soient-ils, ne doivent jamais se substituer à une balade exploratoire dans un parc, qui est la seule façon de s’immerger réellement dans ces paysages fantastiques. Nous laissons là ces français adeptes du tourisme carte postale, et nous commençons la descente du Navajo Trail par le sentier en lacet au milieu de ce paysage surréaliste et grandiose, bien que bien trop surpeuplé à notre goût. La remontée est bien sûr plus fatigante que la descente, surtout si vous devez porter un enfant sur le dos . Puis nous reprenons la voiture pour rejoindre Escalante où nous posons nos glacières dans une aire de pique-nique particulièrement bien aménagée, et surtout dotée d’un espace de jeu avec des sprinklers (jets d’eau) : les enfants et même les plus grands s’en donnent à coeur joie, surtout en ce milieu de journée déjà bien chaud. Mais Escalante réserve une autre option amusante et au frais : aller glisser sur des bouées sur les toboggans naturels de la Calf Creek ! Ce petit coin secret est pour nous un passage obligé lorsque nous traversons cette région. Nous gonflons donc quelques bouées et profitons de ce lieu magique pendant une bonne heure avant de reprendre la route, direction Torrey et notre camping.

Nous connaisson un petit camping reculé à 10 minutes en voiture de Torrey, où nous avons nos habitudes, et qui pour une raison étrange est quasiment toujours vide. Nous nous dépêchons de monter nos tentes en profitant d’un splendide coucher de soleil, avant de prendre notre repas à la lueur de nos lampes torches, sous une canopée d’étoiles époustouflante.

 

J52 : BALADE LES PIEDS DANS L’EAU DANS LE CANYON DE LA SULPHUR CREEK ET EXPLORATION DE LA GOBLIN VALLEY

Après un réveil toujours matinal, mais nous nous réchauffons autour d’un bon feu pour le petit-déjeuner. Nous plions les tentes, et après un rapide arrêt devant un ranch de bisons, nous prenons la route du Capitol Reef National Park. Une longue balade les pieds dans l’eau dans le canyon de la Sulphur Creek nous attend, avec franchissement de plusieurs cascades au programme  C’est une balade que nous affectionnons tout particulièrement, hors des sentiers battus et très fun. Nous avons vraiment hâte de la faire découvrir aux cousins. Nous nous garons sur le parking du départ du sentier, et nous nous enduisons de crème solaire, remplissons nos sacs d’eau et de confiseries. Pendant ce temps Silvère et Guillaume font une petite manipulation avec les voitures : le point d’arrivée de la balade étant à plusieurs kilomètres du point de départ (et donc du parking où ils nous ont laissé), ils vont déposer une des voitures au parking d’arrivée de la balade. Ainsi à notre arrivée, ils iront avec cette voiture chercher l’autre. Lors de nos précédentes visites de la Sulphur Creek, comme nous n’avions qu’une seule voiture, l’un d’entre nous devait faire du stop depuis le Visitor Center pour aller rechercher la voiture laissée au départ du sentier.

Tous réunis et bien équipés, nous nous lançons sur le chemin conduisant à la Sulphur Creek, puis nous progressons en suivant la petite cours d’eau. Très vite, nous marchons dans environ 10 cm d’eau. Les paysages de roches rouges et jaunes autour de nous sont vraiment magnifiques, et pas un touriste à l’horizon . Nous progressons à un bon rythme et arrivons au franchissement de la première cascade. La cascade se contourne en se frayant un passage dans les rochers sur la droite, ce qui nécessite un peu d’escalade, mais rien de bien compliqué. Il y a pas mal d’eau au pied de la cascade, et les enfants demandent s’ils peuvent sauter. Nous envoyons Kessie en éclaireur : elle descend jusqu’au pied de la cascade, et s’avance dans l’eau pour vérifier la profondeur, s’assurer qu’il n’y ait pas de rochers ou souches cachés sous l’eau, et trouver le point le plus profond. Elle a de l’eau jusqu’à la poitrine et obtient notre feu vert pour sauter. Elle remonte en haut de la cascade, et les enfants se lancent les uns après les autres en faisant bien attention de viser la partie plus profonde. J’avoue que cette option me plait bien car le passage sur la droite est un peu trop raide à mon goût. Cependant, j’ai un peu de mal à identifier l’endroit exact où l’on doit atterrir. Qu’à cela ne tienne, mon frère m’indique qu’il va me montrer. Et hop, le voilà qui saute …. Bizarrement son point d’atterrissage est à un mètre de celui que j’avais identifié et où je pensais avoir vu les enfants sauter …. Malheureusement j’avais raison et mon frère se réceptionne sur les talons dans 1 mètre d’eau environ ! Le choc lui provoque une petite commotion et ses talons lui font mal s’il s’appuie dessus. Après une petite pause, nous repartons, tout en diminuant le rythme, car il est contraint de marcher sans poser les talons à terre, en  boitant.

Un peu plus loin, notre progression est entravée par une portion de canyon partiellement inondée. Nous sortons les bouées que nous avions emmenées et les gonflons pour franchir l’obstacle. Les plus téméraires choisissent de passer à la nage. La fraîcheur de l’eau fonctionne comme une parfaite climatisation naturelle dans cette journée particulièrement chaude. Les enfants termineront l’essentiel de la balade avec les bouées, qui nous aiderons également à franchir une immense piscine naturelle au pieds de la dernière cascade. Nous terminons finalement la balade et commençons à réfléchir aux conséquences de cet accident sur l’organisation des prochains jours. Il va falloir ralentir le rythme des grosses randonnées. Arrivés au Visitor Center, Silvère et Guillaume vont récupérer les voitures comme prévu, et nous nous rendons à l’air de pique-nique de Fruita pour pique-niquer et réfléchir à la ré-organisation des prochains jours. Nous décidons d’annuler la balade du lendemain matin prévue dans un nouveau slot canyon. Du coup, nous passerons par le Goblin Valley State Park cet après midi mais n’y dormiront pas comme prévu. Nous choisissons d’aller dormir plus près de Moab, à Green River où nous espérons pouvoir trouver une pharmacie pour acheter une pommade. Malgré la chaleur, les enfants adorent le passage par Goblin Valley, où ils organisent un chat géant au milieu des formations insolites de la vallée, en forme de champignons géants. Puis nous prenons la direction de Green River. Malheureusement : aucune pharmacie dans cette bourgade qui se veut la capitale mondiale du melon. Nous trouvons néanmoins un camping plutôt sympa au bord de la Green River, et qui plus est équipé en douche . Nous terminons la journée autour d’un repas au Arby’s et allons nous coucher car la journée qui nous attend est également bien remplie et nous devrons l’adapter avec la nouvelle contrainte de la blessure mon frère

Moralité : soyez doublement prudents si vous prévoyez un saut de cascade

 

J53 : COURTES BALADES MAIS VUES A COUPER LE SOUFFLE A CANYONLANDS ET A ARCHES NATIONAL PARK

Réveil à nouveau matinal car nous devons essayer de trouver une crème pour mon frère sur le chemin qui nous mènera à Moab. Nous quittons Green River en direction de Moab mais choisissons de faire un détour sur la route de Moab par Canyonlands National Park, un parc qui propose des balades courtes mais des vues époustouflantes. J’avoue que nous essayons d’habitude d’éviter les balades les plus courtes car elles sont le plus souvent trop fréquentées mais suite à l’incident du saut de cascade, nous devons adapter quelques jours nos activités  pour éviter les marches trop intenses tout en continuant de faire découvrir l’Ouest Américain à mon frère et à sa famille. Ce matin Guillaume a toujours mal quand il pose les talons au sol mais néanmoins, en serrant les dents, il peut marcher doucement et c’est cette option qu’il choisit .

Nous rejoignons donc le parc national de Canyonlands un peu avant Moab et nous marquons un premier arrêt sur le parking du court sentier menant à la Mesa Arch, le point de vue le plus connu du parc, et qui offre il est vrai un panorama impressionnant à travers la fenêtre dessinée par cette arche aplatie. Le sentier d’accès d’une dizaine de minutes se fait sans encombre pour Guillaume qui apprécie l’aide apportée par notre paire de bâtons de marche, que nous avions apportée en prévision de notre excursion de 3 jours dans le Grand Canyon, finalement annulée. Nous prenons de nombreux clichés des méandres de la Green River et du Colorado, depuis la Mesa Arch ainsi que depuis le Green River Overlook, un autre point de vue pas très éloigné, avant de reprendre la route de Moab. Nous passons au City Market qui fait aussi pharmarcie pour trouver une pommade et faire quelques courses, avant d’aller pique-niquer au très joli Rotary Park où nous avons désormais nos habitudes quand nous passons à Moab. Puis nous passons les heures chaudes de l’après midi à l’Aquatic Center de Moab, une très chouette piscine municipale avec un bassin intérieur avec toboggans, plongeoir et même ce jour-là parcours gonflable façon Total Wipeout, et un espace aquatique extérieur hyper sympa pour les plus jeunes avec également une mini rivière à courant. Enfin, nous rejoignons le Arches National Park où nous avions réservé un emplacement de groupe. Nous rencontrons en route un camping car tout à fait singulier qui nous fait rêver . Avant de rejoindre le camping, nous faisons un arrêt au Visitor Center pour prendre des permis pour notre balade du lendemain, et marquons également l’arrêt à la Double Arch, une très impressionnante double arche naturelle qui ne nécessite que peu de marche. Les moins sujets au vertige d’entre nous grimpent sous la deuxième arche pour accéder au panorama splendide sur le parc tandis que les autres se reposent à l’ombre de ces structures naturelles gigantesques.

Puis nous rejoignons notre emplacement au Devil’s Garden campground où nous avions réservée pour deux nuits. Nous n’y passerons finalement qu’une seule nuit, car nous avons décidé de passer la seconde nuit sur Monument Valley, lieu également magique mais aussi plus adapté à la nécessité de limiter les longues marches. Le camping du Devils Garden, situé au coeur d’Arches National Park, est vraiment splendide et l’emplacement dont nous disposons est un emplacement de groupe capable de recevoir jusqu’à 35 personnes : non seulement nous sommes très isolés et au calme sur notre emplacement géant, mais ses dimensions en font un immense terrain de jeux à ciel ouvert pour les enfants. Après avoir monté les tentes, Silvère lance un feu pour le repas que nous prenons toujours à la lueur de nos lampes torches et nous terminons par un bon saladier de pop corns éclatés sur la braise (on peut acheter dans les supermarchés des Jiffy Pop : des mini poêles en alu, pré-garnies de maïs à pop corn qui marchent très bien sur un feu de bois, même si la notice le déconseille théoriquement). Challenge réussi aujourd’hui pour la réadaptation du programme : croisons les doigts pour que les chevilles de Guillaume s’améliorent vite dans les prochains jours !

 

J54 : BALADE DANS LES PROFONDEUR DU LABYRINTHE DE FIERY FURNACE ET COUCHER DE SOLEIL SUR MONUMENT VALLEY

Réveil matinal pour réussir à lever le camp assez tôt pour être au parking de Fiery Furnace à l’heure : nous avons obtenu hier 10 permis (soit le maximum autorisé pour un seul groupe) pour pouvoir explorer les méandres du labyrinthe de Fiery Furnace au coeur du Arches National Park. Nous pensions tirer au sort l’adulte qui resterait au parking pendant que les autres auraient la chance de se lancer dans cette magnifique balade. Mais le destin a préféré choisir pour nous : Guillaume et ses talons encore fragiles n’est pas en état pour progresser au milieu des canyons et rochers de Fiery Furnace. Il profitera donc de cette pause forcée pour récupérer un peu avec une bonne sieste dans la voiture . De notre côté, nous nous équipons pour partir à l’assaut des méandres de roches rouges. Nous devons veiller à garder un bon rythme afin de rester dans notre créneau de visite sans rejoindre le groupe précédent, ni nous faire rattraper par le groupe suivant (ce qui me semble plutôt impossible au vu du rythme insufflé par Silvère ). Cette balade que nous avons déjà effectuée lors d’un précédent périple est un pur bonheur. Elle allie des superbes paysages, une dimension jeu de piste car il faut trouver le bon chemin dans ce labyrinthe de canyons et un peu “d’escalade” pour se frayer un chemin à travers les rochers. Avant de vous accorder le permis pour pouvoir effectuer cette balade en autonomie (c’est-à-dire sans guide), les Park Rangers vous informent des subtilités de cette exploration, et tentent même souvent de vous convaincre de renoncer si c’est votre première fois. La première fois, cette présentation m’avait particulièrement interpellée et impressionnée. Ils avaient presque réussi à me convaincre que la balade en autonomie était dangereuse. Heureusement, l’assurance de Silvère l’avait emporté, et au final, la réalité était tout autre : la balade est plutôt facile, l’orientation dans le labyrinthe à la portée de toute personne attentive. S’il y a bien une leçon à retenir, c’est que le système de notation de la difficulté des balades dans les parcs nationaux n’est absolument pas homogène. Ce qui peut être considéré comme une balade difficile dans un parc sera une balade modérée dans un autre.

La présentation comprend également le visionnage obligatoire d’un film d’une dizaine de minutes qui vous indique les règles pour progresser dans Fiery Furnace tout en laissant le moins de traces possibles de votre passage, ou faire attention à la faune locale comme les serpents. Mais bon, cette fois-ci, nous connaissons les lieux et je n’ai aucune appréhension sur le déroulement et l’issue de la balade. Nous partons donc pour une bonne heure et demie de randonnée au milieu des canyons. Nous apprécions tous cette superbe exploration et retrouvons mon frère endormi sur le siège conducteur avec les jambes sorties par la fenêtre. Il est en forme pour continuer cette belle journée. Nous reprenons la voiture direction Moab. Nous y marquons un petit arrêt à la Lin Ottinger’s Moab Rock Shop, une petite boutique qui vend des fossiles et autres minéraux, comme on en trouve un peu partout sur les trajets touristiques. Mais cette échoppe est un peu particulière :  elle est tenue par un paléontologue amateur de renom (qui a donné son nom à une espèce d’Iguanodon découvert dans le désert de l’Utah). Cette cabane est une caverne d’Ali Baba pleine de fossils, d’oeufs de dinosaures, de bois pétrifiés entassés dans un bric à brac indescriptible. Tout n’est pas à vendre : la collection personnelle du propriétaire est exposée un peu partout dans la boutique et digne de certains musées. Vous pouvez même acheter des éclats d’os de dinosaure fossilisé pour 1 ou 2$ sur les tables devant la boutique, où vous pouvez vous servir 24h/24 même quand la boutique est fermée : une petite boite est à votre disposition pour recueillir le montant de votre achat, selon le principe du “honor system”. Ce concept basé entièrement sur la confiance est surprenant pour les français que nous sommes (notamment pour mon frère commerçant) mais assez répandu aux Etats-Unis où on le retrouve pour régler le prix d’entrée de certains parcs ou campings, voire même dans la mini épicerie de certains hôtels. Bien évidemment chaque enfant ressort avec son petit souvenir .

Puis, nous rejoignons le Sand Flats Recreation Area pour une courte balade sur les collines plissées blanches et rosées du Slickrock Trail. Nous avions déjà campé dans ce parc naturel aux portes de Moab lors d’un précédent périple et avions particulièrement apprécié le cadre (un peu moins les toilettes sèches à ciel ouvert, oui oui, vous lisez bien : à ciel ouvert !). Nous empruntons la première partie du parcours en suivant un pointillé peint en blanc à même la roche, au milieu des slick rocks, d’anciennes dunes de sables pétrifiées, aujourd’hui terrain de jeu des Pros du VTT. Nous précisons bien Pro car il faut une sacrée dose de courage et de maîtrise pour se lancer sur cette piste de VTT hyper technique et où la moindre chute ne pardonne pas. Mais nous y allons surtout pour les magnifiques paysages de collines rocheuses à perte de vue. Le Sand Flats Recreation Area est également réputé pour les balades extrêmes en 4×4, dont les pistes pour le moins aventureuses sont facilement identifiables aux traces noires laissées par les pneus dans les collines. Après cette petite balade, nous prenons notre déjeuner dans notre aire de pique-nique attitrée du Rotary Park. Puis nous prenons la route direction Monument Valley à 2h30 au sud de Moab, à la frontière de l’Arizona, dans la réserve indienne Navajo. Dès notre arrivée, nous allons profiter du panorama exceptionnel sur les 3 buttes. Ce paysage que nous commençons vraiment à bien connaître est vraiment magique et vous captive d’une manière qu’on ne saurait expliquer. Après quelques clichés, nous partons nous installer sur le camping du parc, qui fait face au panorama de la vallée. Nous laissons les voitures sur le parking du camping et allons chercher l’emplacement que l’on nous a attribué sur l’étendue de sable réservé aux tentes. Les emplacements sont très très sommaires et un peu serrés mais la vue est unique. En outre, le camping dispose de douches et même du wifi. Que demander de plus . Après l’installation terminée, nous rejoignons l’hôtel-restaurant-boutique du parc, géré par les indiens Navajos. Nous commandons à emporter un Navajo Taco (salé), une variante de taco à base de Fry Bread, du pain frit indien, et en dessert, du Navajo Fry Bread with Honey (avec du miel) que nous dégustons sur les tables de la terrasse extérieure avec vue sur la vallée. Tout le monde se régale alors que la journée se termine à la lueur de l’époustouflant coucher de soleil sur la vallée.

 

J55 : LEVER DU SOLEIL SUR MONUMENT VALLEY, PHOTOS STAR AU JOHN FORD POINT ET ROUTE POUR PAGE POUR UNE BAIGNADE DANS LE LAKE POWELL

Le réveil au pied des buttes de Monument Valley est toujours un moment particulier, hors du temps. Ces premiers instants de la journée sont emplis par la beauté des lieux et  par un calme surprenant, qui contraste avec l’animation touristique omniprésente le reste de la journée. Nous profitons de la fraîcheur des premières heures matinales pour plier le camp et passons prendre un café au restaurant de l’hôtel The View avant de commencer l’exploration du Tribal Park. Nous la débutons par une courte balade sur le Mesa Rim Trail qui propose d’autres points de vue sur la vallée, loin de la foule des touristes qui commencent à arriver. Puis nous prenons la voiture pour descendre au coeur de la vallée et nous rendre au John Ford Point, un point de vue immortalisé par le réalisateur John Ford qui a fait connaître Monument Valley dans les nombreux westerns qu’il y réalisa. Ma belle-soeur Sandrine se laisse prendre au jeu de la photo clichée à cheval sur la pointe de l’avancée rocheuse. Il faut dire que la photo est assez incroyable et vaut bien les 5$ demandés par le guide Navajo qui prête son cheval.  Nous arrivons à ne pas succomber à la tentation d’un nouveau Navajo Fry Bread, mais c’est vraiment très très tentant . Nous terminerons notre petite exploration de Monument Valley ici car nous avons encore de la route pour rejoindre Page et les options d’exploration proposées par le parc à savoir une boucle de 2 heures en voiture à travers les buttes, ou à cheval (option sympa mais particulièrement chère en famille) ne sont pas adaptées à notre périple.

Nous décidons donc de rejoindre Page et le Lake Powell. La ville et le lac semblent désertés par les touristes en cette fin août, et nous trouvons facilement une petite crique déserte pour nous baigner dans le lac et profiter de ses eaux à la température idéale (autour de 27-28 degrés). Enfin nous faisons quelques courses en prévision de la journée de demain où nous avons réservé une immense surprise aux enfants….

Puis nous retrouvons notre camping habituel au bord du Lake Powell, à proximité de la Wahweap Marina. Nous apprécions tout particulièrement ce camping qui allie à la fois un environnement naturel agréable et des équipements sanitaires confortables (toilettes, douches et grands éviers en extérieur pour faire la vaisselle ! C’est trop de luxe pour nous !). Les enfants jouent également à chasser les lièvres qui pullulent un peu partout. Nous partageons enfin une dernier repas sous les étoiles, car c’est notre toute dernière nuit ensemble, mais aussi notre dernière nuit de camping du séjour pour nous tous. La journée de demain s’annonce particulièrement mémorable et nous réservera bien des surprises et des émotions.

 

J56 : LOCATION DE BATEAU ET JOURNÉE SUR LE LAKE POWELL

Cela fait déjà plusieurs mois que nous avons programmé cette surprise pour les enfants : aujourd’hui nous louons un bateau 12 places pour aller explorer le Lake Powell. Ce sera une première pour nous et l’expérience sera d’autant meilleure que nous pouvons la partager en famille avec mes neveux et nièce. Nous connaissons bien Page que nous avons visité à plusieurs reprises lors de nos précédents périples dans l’Ouest Américain (c’est l’étape entre le sud de l’Utah et le nord de l’Arizona). Par contre, le prix prohibitif de la location de bateau, rendait jusqu’ici cette option d’exploration du lac impossible à nos yeux. Mais cette année, nous avons décidé de casser notre tirelire. Depuis que nous avons quitté nos anciens jobs pour nous lancer entièrement dans notre activité de coaching, nous mettons à profit nos périples pour tester autant de nouveaux lieux et de nouvelles activités possibles, afin d’élargir nos propositions pour nos clients. Et nos enfants sont devenus de véritables juges auxiliaires pour nous aider à valider ou non les activités. Ainsi, si nous avions l’habitude avant notre changement d’activité, de limiter au maximum nos budgets sorties et restauration pour éviter de faire enfler trop le coût total de nos voyages, désormais, nous considérons cette partie du budget plus comme un investissement à long terme qu’une dépense immédiate . En outre, la location d’un bateau pour naviguer sur le Lake Powell est une activité que nous ont déjà réclamé certains clients et ne pas pouvoir donner un avis éclairé sur cette option commençait à devenir un handicap. Nous nous voyons donc “contraints” de tester cette option pour conseiller au mieux nos clients. Et encore une fois, l’adage voulant qu’on ne puisse honnêtement juger quelque chose sans l’avoir personnellement testé s’est vérifié. En effet, si nous avions notre propre idée préconçue des atouts et inconvénients de cette sortie, la confrontation avec la réalité fût très enrichissante. Nous avons pu clairement nous faire une idée de ce qui était possible ou non lors d’une sortie d’une journée sur le Lake Powell en bateau. Mais revenons à ce début de journée. Nous nous levons …. tôt , afin de plier le camp pour la toute dernière fois. Ce dernier “pliage” est généralement important et prend du temps car il faut veiller à bien nettoyer les différents éléments de la tente (enlever toute la poussière et la terre rouge des lieux traversés) et tout plier correctement en vu du voyage retour dans l’avion. Mais cette année, notre tente ira directement à la benne à ordure : elle a fait son temps et nous devrons en racheter une nouvelle pour le prochain voyage.

Puis nous préparons notre glacière, nos provisions pour la journée sur le lac, la crème solaire, les lunettes de soleil, les serviettes et tâchons de ne rien oublier. Nous sommes enfin parés et excités pour débuter cette expérience. Nous arrivons en avance à la marina où nous avons rendez-vous à l’ouverture. Page étant à la lisière de l’Arizona, de l’Utah et de la réserve Navajo, il y a toujours hésitation sur le fuseau horaire de l’heure de rendez vous qui nous a été communiqué. Et ça ne manque pas : nous arrivons finalement une heure trop tôt, bien que nous restons persuadés d’avoir suivi à la lettre les instructions d’horaires du courrier de réservation que nous avions reçu. Mais ce n’est pas grave, et nous sommes finalement contents de ne pas voir eu une erreur dans l’autre sens et d’avoir perdu une heure sur l’eau en arrivant trop tard. Il faut dire que vu le prix, nous souhaitons profiter au maximum de notre location et du lac. Après avoir signé de nombreux papiers, récupéré un gilet de sauvetage par personne, ainsi qu’une bouée que nous avons également louée pour faire du tubing tracté, nous nous dirigeons vers l’emplacement de la marina où se trouve notre embarcation. Une employée nous attend pour nous expliquer en quelques mots le fonctionnement du bateau et les règles de base. Silvère et ma belle-soeur sont les préposés à cette instruction qui sera très rapide, mais suffisante. Puis nous embarquons tous, Silvère se met à la barre et sort très précautionneusement de la marina, avec une vague carte du lac fournie par le prestataire et notre GPS sur téléphone avec quelques points d’intérêt que nous avions identifiés. Très vite, nous nous rendons compte qu’il est particulièrement difficile de s’orienter sur l’eau. Nous avons bien une idée des lieux vu du dessus, mais les seuls points de repères sont toujours au loin, sur la côte, et il est assez difficile de deviner les distances et la profondeur. Les formes des contours du lac sont difficiles à appréhender quand on est sur un bateau au milieu de l’eau. En outre les distances sont beaucoup plus grandes qu’il n’y paraît. Notre premier objectif est donc de réussir à repérer et à emprunter le chenal qui rejoint la partie centrale du lac. Nous y arrivons enfin et croisons d’autres bateaux hors norme comme des houseboats sur deux étages avec toboggan géant et remorquant un ou deux jet skis : ici certains passent une semaine sur le lac en toute autonomie dans des bateaux qui ressemblent à des maisons flottantes tout équipées. Il faut dire que le lac est gigantesque : le lac Powell est un lac artificiel créé sur le Colorado par la construction d’un barrage à Page en 1963. C’est un lac très particulier car il occupe un réseau de canyons inondés (une centaine au total), dont le principal est le Glen Canyon. C’est donc un lac très très étiré, sur une longueur de près de 300 km. Le lac a mis 17 ans à se remplir entre 1963 et 1980. Mais depuis une vingtaine d’années, la multiplication des années sèches a considérablement fait baisser le niveau de lac. Par contre nous apprécions immédiatement le confort de notre bateau qui bien qu’il puisse paraître petit, est très confortable même à 11 et très facile à diriger. Les enfants se sont installés sur les banquettes avant du bateau et apprécient la brise créée par notre mouvement. Théoriquement, sur une journée de bateau, on peut aller jusqu’à la Rainbow Arch, une arche monumentale accessible uniquement par bateau. Mais nous nous rendons assez vite compte que c’est une destination trop lointaine, nécessitant une beaucoup trop de longue traversée à vive allure (pendant laquelle, le bruit du moteur est assez assourdissant). Nous décidons donc de restreindre notre exploration à une zone géographique plus resserrée et de varier nos expériences.

Après avoir franchi le chenal, nous rejoignons une baie isolée et décidons de nous essayer au tubing. Nous attachons la bouée reliée à une longue corde à l’arrière du bateau, et tractons les volontaires à pleine vitesse dans les vagues. C’est vraiment très fun quelque soit l’âge des participants. Chacun expérimente de nouvelles positions pour surfer les vagues : dérapages, rebond sur les vagues prises en pleine face, allongé, accroupi voir à genou, … Nous ne regrettons vraiment pas d’avoir louer cette bouée pour la journée. Puis nous faisons une petite pause pour nous diriger vers un swimming hole préalablement identifié par Silvère, au nom évocateur de Toilet Bowl, la cuvette des toilettes. Il s’agit en fait d’une cuvette assez profonde, creusée dans un énorme rocher, et ouverte sur un côté sur le lac. Une fois le spot identifié, nous devons déposer tout le monde au plus près du lieu, puis poster le bateau à proximité avec toujours quelqu’un à bord car nous ne disposons pas d’ancre (le lac est trop profond). Nous attendons avec Silvère dans le bateau, puis mon frère Guillaume vient prendre le relais pour garder le bateau afin que l’on puisse à notre tour profiter du lieu. Et il faut dire que cette cuvette est franchement surprenante : une immense piscine circulaire entourée de hautes falaises que les enfants s’amusent à remonter pour sauter trois ou quatre mètres plus bas dans l’eau. Pendant ce temps, nous lézardons sur la partie de la cuvette qui la relie au lac, dans quelques dizaines de cm d’eau ultra chaude. Le lieu n’étant pas très grand, les visiteurs attendent dans leur bateau pour se relayer et profiter du swimming hole à tour de rôle. Mais les personnes sont vraiment très respectueuses et cela ne gâche en rien ce moment.

Puis nous repartons et prenons notre déjeuner sur le bateau. C’est assez étonnant de passer toute la journée sur la bateau. Il faut dire que s’il y a quelques plages accessibles, l’essentiel des bordures du lac sont des falaises de canyons. Puis, après une nouvelle séance de tubing, nous avançons sur le lac à la recherche d’un canyon plus étroit à explorer. Nous jetons notre dévolu sur le Navajo Canyon dans lequel nous commençons à nous enfoncer. Mais les heures passent à une vitesse folle, et nous devons prendre le chemin du retour afin de nous assurer d’arriver dans les temps. Les enfants profitent de ce trajet pour faire une petite sieste .

Finalement nous arrivons dans la zone de la marina avec un peu d’avance et nous décidons de profiter du temps qu’il nous reste pour nous baigner une dernière fois. Nous nous arrêtons dans une petite baie calme et les enfants se jettent à l’eau. Se baigner au beau milieu d’un lac est une sensation assez étonnante. Ils ont par contre vite compris qu’il était plus confortable de nager avec leur gilet de sauvetage, car n’ayant pieds nul part, on se fatigue très vite dans l’eau. Nous leur lançons la bouée pour qu’ils jouent au Roi de la Montagne, avant de se lancer dans l’élaboration d’une pyramide humaine flottante (a priori à horizontal, par empilement des corps ).

Mais il est finalement temps de rendre le bateau. Nous n’oublions pas de passer par la case Station Service afin de rendre le réservoir plein. Ce dernier arrêt est plus compliqué qu’il n’y paraît … car l’approche du ponton n’est pas la plus aisée. C’est aussi un arrêt assez douloureux pour le portefeuille (nous en aurons pour 100$ d’essence !).

Une fois les clés rendues et la caution de 500$ récupérée, nous retrouvons nos voitures …. C’est le moment des Au Revoir avec mon frère et sa famille. Nous avons passé 10 jours extraordinaires tous ensemble. Quel plaisir d’avoir pu leur faire découvrir cette Amérique sauvage que l’on aime tant et d’avoir partagé autant d’expériences ensemble.

Mais il est vraiment l’heure de partir, vers le Grand Canyon Sud pour Guillaume et Sandrine, et pour Mesquite pour nous (à mi chemin entre St George et Las Vegas). Nous arrivons de nuit dans l’hôtel casino que nous avons réservé la veille. Mesquite est une bourgade rassemblement quelques casinos et stations services sur la frontière entre le Nevada et l’Utah. Nous avalons un rapide dîner pique nique dans notre chambre car nous devons nous réveiller très très tôt demain …. Mais je préfère vous laisser la surprise…

 

J57 : 6 HEURES DE ROUTE TRÈS MATINALES POUR REJOINDRE LOS ANGELES ET PREMIÈRE JOURNÉE À DISNEYLAND POUR LES ENFANTS

Nous battons ce matin le record du réveil matinal en nous levant à 4h30 du matin pour être prêts à prendre la route à 5h. Bizarrement, les enfants ne traînent pas les pieds malgré les 6h de route qui nous attend : en effet, les filles ont reçu pour leur anniversaire un Pass 2 jours à Disneyland Anaheim ! Dans 2 jours nous prenons l’avion de retour, il est donc grand temps de regagner Los Angeles pour que les enfants puissent utiliser leur Pass. Et comme pour Universal en début de séjour, Silvère et moi ferons l’impasse sur ces parcs d’attraction dont le coût est vraiment ultra prohibitif. Nos 4 enfants seront donc nos ambassadeurs et devront nous faire un rapport détaillé pour enrichir nos conseils clients. Les enfants et Silvère ont bien étudié à l’avance toutes les attractions des deux parcs Disney de Los Angeles, à savoir Disneyland et Disney California Adventure, et ont un plan d’action bien programmé. Ils sont également très excités à l’idée de découvrir la toute nouvelle partie thématisée Star Wars.

Après 6 heures de route non stop, nous arrivons à Anaheim dans la banlieue sud de Los Angeles à 11H  comme prévu, et les déposons à l’entrée du parc. Nous avons convenu de revenir les chercher en fin de soirée après le feu d’artifices prévu à 22h. Ils partent avec un sac de gâteaux et confiseries en tout genre et devront trouver où se restaurer pour pas trop cher dans le parc. Les filles ont également reçu un petit pécul pour acheter un souvenir .

De notre côté, nous allons déjeuner au El Pollo Loco, une chaîne de fast food mexicain très répandue en Californie mais que nous n’avions jamais eu l’occasion de tester. Rien de bien exceptionnel : nous n’avons pas raté grand chose pendant toutes ces années . Puis nous consacrons la journée à terminer les dernières courses avant le retour (stock d’épices américaines, derniers achats de vêtement, ….) et à entièrement vider la voiture, ce qui n’est pas une mince affaire après près de deux mois sur la route. Nous avons réservé pour deux nuits dans un petit motel non loin de Disneyland, mais avons hérité d’une chambre au 3ème étage ce qui ne nous simplifie pas la tâche. La chambre, comme vous pouvez le constater sur les photos, est totalement inondée par nos affaires. Il nous reste désormais à laver le linge sale, trier les brochures de tourisme que j’aime prendre lors de nos arrêts dans les visitors centers, et préparer le grand tétris de la répartition des affaires dans les valises, tâche qui nous occupera une bonne partie de la journée de demain.

Notre après-midi est ponctuée de photos envoyées par les enfants nous relatant leur exploration du parc Disneyland. Ce parc est le tout premier jamais ouvert par Walt Disney en 1955. On y trouve les attractions historiques les plus connues comme les pirates des caraïbes, Peter Pan, It’s a small world, la maison hantée ou le train de la mine. De ce fait, le parc a vraiment un air de déjà vu pour qui connaît Disneyland Paris qui a repris l’essentiel des attractions phares du parc d’origine. Mais il est beaucoup plus petit : lors de son ouverture, Disney n’avait pas mesuré l’ampleur que prendraient les parcs d’attraction dans son modèle économique, et construit en pleine zone urbaine, il est assez limité en superficie. Aussi, toutes les attractions sont très proches les unes des autres, et la création d’univers visuels et musicaux autour des attractions n’est pas aussi facile que dans les parcs plus récents comme DisneyWorld en Floride ou Disneyland Paris. Pour autant, le parc n’est pas dénué de spécificités propres ni d’attractions ultra modernes : dans Indiana Jones Adventure, Disney démontre qu’il reste le maître des attractions à l’ancienne, sans 3D ou effets spéciaux numériques, avec une balade en jeep au coeur des ruines d’un temple oublié. Une totale réussite d’après les enfants, qui démontre qu’une bonne utilisation des animatronics et d’une “montagne russe” correctement thématisée peut vraiment vous plonger au coeur de l’univers du film, sans casque de réalité virtuelle ou écran numérique. Le second espace notable de ce parc est le tout nouveau Star Wars: Galaxy’s Edge, une toute nouvelle section du parc entièrement dédiée à l’univers de la Guerre des Etoiles. Les décors sont gigantesques, somptueux et immersifs. Deux attractions ultra modernes sont actuellement ouvertes à Galaxy’s Edge, mais malheureusement pour les enfants, l’ouverture était toute récente durant notre séjour et seule l’une des deux avait été inaugurée : dans Millennium Falcon: Smugglers Run, vous pénétrez à l’intérieur du faucon millénium, prenez place dans son poste de pilotage, et vous vous retrouvez propulsé au milieu d’une bataille spatiale. Mais différence très notable avec le classique Star Tours par exemple : l’expérience est interactive, et chaque visiteur a un rôle précis dans le cockpit : diriger le vaisseau, ou activer les canons lasers etc… L’expérience est donc participative et différente à chaque fois, selon les actions de chacun des visiteurs présents.

De notre côté, les heures avançant, la fatigue s’installe. Mais je dois tenir pour aller rechercher les enfants au parc après le spectacle. Nous partons 10 minutes avant l’heure de notre rendez-vous au dépose minute du parc. Nous les retrouvons tout excités et très très bavards. Cette première journée est un succès. Mais ne traînons pas trop car demain sera une journée également bien remplie….

 

J58 : DÉCOUVERTE DU DISNEY CALIFORNIA ADVENTURE PARK POUR LES ENFANTS, BALADE ET DÉJEUNER À DOWNTOWN ANAHEIM PUIS FINALISATION DES BAGAGES POUR NOUS

Après un rapide passage au desk de l’hôtel pour prendre un café et deux tranches de pain de mie proposées sur le comptoir, nous partons déposer les enfants au Disney California Adventure Park, le deuxième parc de Disneyland Anaheim. Ils y passeront toute la journée et la soirée. Au programme, grande roue, montagnes russes (le parc à une thématique fête foraine / boardwalk américain) … mais c’est surtout le spectacle Frozen (la reine des neiges), une superproduction comme Disney sait si bien les faire qui sera pour les enfants le clou de cette journée. Bluffés par la mise en scène, ils y retourneront une seconde fois en fin de journée avant le feu d’artifices et le spectacle son et lumière géant sur le lac artificiel du parc. De notre côté,  nous nous dirigeons vers Downtown Anaheim où nous avons identifié plusieurs points d’intérêt. Le centre est sympathique mais assez petit. On y trouve le Civic Center avec la Mairie et les différentes immeubles de l’administration municipale, mais aussi le Muzeo Museum, un musée présentant un ensemble d’expositions qui changent très régulièrement, mais surtout une exposition permanente gratuite sur l’histoire d’Anaheim, hébergée dans le Carnegie Library building, un immeuble historique datant de 1908. On trouve des Carnegie Library un peu partout aux Etats-Unis. Ces bibliothèques publiques et gratuites ont été financées par Andrew Carnegie, un magnat de l’acier, self made man devenu l’homme le plus riche des Etats-Unis quand il surpassa en fortune Rockefeller après avoir revendu son empire industriel à J.P. Morgan. Carnegie dépensera 90% de son immense fortune (correspondant à plus de 300 milliards de $ actuels) dans des oeuvres de charité, comme les Carnegie Libraries. Il fera construire plus de 2500 bibliothèques dans le monde entier dont 1700 aux Etats-Unis entre 1883 et 1929. A cette époque, une bibliothèque sur deux aux Etats-Unis était une Carnegie Library. Puis nous avons déjeuné au Anaheim Packing District, un ancien entrepôt transformé en food market. Anaheim était la capitale américaine de l’orange avant de devenir le royaume de Disney. Les vergers d’orangers couvraient les collines et beaucoup des agrumes cultivés ici passaient entre les murs de la Anaheim Packing House avant d’être expédiés aux 4 coins du pays voire du monde. Aujourd’hui l’édifice a été entièrement rénové et transformé en food court géant avec des dizaines de stands de restauration tous aussi appétissants les uns que les autres. Nous posons notre dévolu sur le Chicken Sandwich du Sweet Bird (un des meilleurs sandwichs de poulet frit qu’on ait jamais mangé) et une Chicken Tikka Massala Poutine de chez Kroft, une variation indienne du plat emblématique du Québec. Un pur délice !

Puis il est temps d’aller s’occuper de la voiture, qui après 58 jours de périple itinérant à travers 10 états est dans un état plutôt pitoyable. Nous trouvons un Car Wash qui propose pour 10$ de passer la voiture au lavomatique puis d’avoir en libre service de gros aspirateurs très pratiques pour nettoyer l’intérieur. Après une bonne demi-heure de travail, nous repartons au volant d’une voiture propre et sommes assurés de ne pas avoir de pénalités de nettoyage au retour de la voiture à l’agence de location de l’aéroport.

Nous repartons ensuite finaliser les valises à l’hôtel, ce qui nous prend un temps considérable. Nous sommes très très serrés en terme de volume d’affaires à empaqueter, mais aussi en terme de poids. Nous utilisons une balance portative à bagage pour nous assurer qu’aucun sac ne dépasser la limite autorisée. Puis nous attendons l’appel des enfants pour aller les récupérer. Nous savons que l’heure est proche lorsque depuis le corridor extérieur de notre chambre du motel, nous pouvons assister en direct au feu d’artifices final du spectacle. Il est désormais temps de passer les prendre. Cette journée au parc a été tout aussi réussie que la précédente. Mais avant de retrouver notre chambre d’hôtel, nous faisons un dernier arrêt dans un 7-Eleven pour prendre quelques parts de pizza, des slurpies (genre de boisson granité bien chimique) et un pot de sorbet lemonade Minute Maid . Ce sera notre dernier repas américain : demain nous prenons nos vols retour pour Paris

 

J59 : VOL RETOUR ET BILAN DE CE MERVEILLEUX PÉRIPLE DE 59 JOURS DANS L’OUEST AMÉRICAIN

Voilà, nous y sommes : le jour de notre retour est arrivé. Nous aurions pu penser que la durée exceptionnelle de ce périple aurait réduit le blues qui nous gagne immanquablement à chaque fin de séjour, mais ce n’est pas le cas. Nous n’avons réellement pas vu passer ces 59 jours ! Et nous serions bien resté encore un peu…

Nous avons deux horaires de départ, un premier à 12h40 pour Keyvan (qui a un vol avec deux escales, dont une première très courte de 20mn à Phoenix, ce qui nous parait trop court pour changer d’avion, mais bon …) et un second à 14h55 pour le reste de la famille, en vol direct. Sachant que nous devons faire le plein d’essence, rendre la voiture, prendre la navette depuis l’agence de location pour rejoindre l’aéroport avant d’effectuer l’enregistrement de Keyvan, nous quittons notre hôtel d’Anaheim à 10h. Tout se passe sans souci particulier. L’hôtesse d’accueil du vol de Keyvan nous confirme que son escale est vraiment courte mais nous n’avons pas eu le choix .

Nous le conduisons au passage de la sécurité de son terminal et croisons les doigts pour que ses vols se passent sans encombre. Rendez-vous pris dans une quinzaine d’heure à Charles De Gaulle demain matin !

De notre côté, nous avons largement le temps avant le départ de notre avion. Nous en profitons pour faire un bilan de notre périple, qui commence comme chaque année par le rituel du tour de table pour connaître les 3 meilleurs souvenirs de chacun du périple de l’été.

Reviennent dans le top 3 :  la balade de 4h30 sur le Panorama Trail à Yosemite, l’exploration du Zebra Slot Canyon que nous avons traversé en partie à la nage, la baignade dans la boiling river à Yellowstone, ainsi que celle dans la Hot Spring naturelle dans la Sierra Nevada, la descente en Raft du Colorado à Glenwood Springs, la descente jusqu’aux Pillar Falls sur la Snake River dans l’Idaho.

Puis nous réfléchissons à la destination de notre périple de l’été 2020. Qu’avons-nous envie pour ces prochaines vacances ? Si nous repartons dans l’Ouest, j’aimerais vraiment beaucoup passer plus de temps dans l’Idaho qui a été le véritable coup de coeur cette année. Silvère, lui, est plus tenté par un séjour incluant la Floride. Il faut dire que notre coeur balance sans cesse entre l’Ouest Américain et la Floride. Quand nous sommes dans l’Ouest, les plages et les sources floridiennes nous manquent et quand nous sommes en Floride, ce sont les canyons de l’Ouest qui nous manquent . Sachant que nous avons passé l’été dans l’Ouest cette année, il est fort probable que le prochain périple se porte plus vers l’EST et le SUD des Etats-Unis. J’ai également très envie de repartir déambuler dans les rues de New York ! Nous sommes fin août, il va falloir se décider assez rapidement sur la zone géographique de notre prochain périple estival car dans quelques jours les compagnies aériennes vont ouvrir leurs vols pour l’été prochain et les promotions vont commencer. Il faudra être alors prêt pour prendre nos billets !

Pendant le vol retour, j’en profite également pour jeter un coup d’oeil à notre cahier de route où je tiens les comptes journaliers de notre périple (dépenses en nourriture, essence, logements, sorties, et frais divers) ainsi qu’un journal de bord très succinct du déroulement de chaque journée (c’est ainsi grâce à ces résumés et aux photos que j’ai pu écrire les posts de ce périple, près d’un an après). J’ai pris l’habitude depuis notre premier périple il y a déjà plus de 25 ans, de tenir quotidiennement les comptes, et par expérience, c’est l’unique manière de réussir à tenir notre budget. Sans cela, nous dépenserions beaucoup plus (et c’est vraiment très facile de dépenser plus sans s’en rendre compte) et partirions sans doute moins ou moins longtemps. Je liste donc chaque jour nos dépenses quotidiennes et calcule également chaque jour la moyenne pour chaque poste budgétaire (nourriture, essence, …). Bien évidemment les premières courses en début de périple ont un fort impact sur le budget au départ et il faut plusieurs jours pour les amortir. Tout au long de notre périple tous les yeux se tournent vers moi pour savoir par exemple si nous pouvons prendre le repas dans un fast food ou dans un restaurant ou si nous devons plutôt faire un pique-nique. Ainsi au 26eme jour de notre périple, nous en étions à une moyenne nourriture de 52$ par jour et de 17.53$ pour l’essence, alors que nous avions prévu dans notre estimation budgétaire pour ce périple 50€ (soit 55$) pour la nourriture (par jour et pour l’ensemble de nous 6) et 20€ par jour pour l’essence : nous étions donc bien dans les clous, et nous pouvions nous permettre quelques extras. Mais au jour J46 la moyenne nourriture passait à 56.55$ et l’essence à 18.23$. Il était urgent de bien contrôler les dépenses de nourriture afin de converger vers notre budget cible à la fin du séjour.

Le reste du vol se passe très bien et nous arrivons à temps pour retrouver Keyvan à Paris, qui a réussi son improbable escale de 20 minutes à Phoenix !

A bientôt pour de nouvelles aventures, et si vous voulez vous aussi vivre des aventures fantastiques sur les routes américaines, n’hésitez pas à nous contacter !

1 Commentaire

  1. Benoît

    Incroyable… Je veux (re) faire le même…
    Merci pour ce récit qui égaye ma journée pluvieuse et masquée…

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