En ces temps compliqués, nous vous proposons d’ouvrir votre fenêtre sur notre voyage d’exploration de l’Ouest Américain de l’été 2019. Si nous voyageons depuis maintenant plus de 20 ans aux Etats-Unis chaque année, le périple de l’été 2019 fut particulièrement notable et remarquable pour de multiples raisons : un périple de plus de deux mois sur les routes américaines, avec nos 4 enfants, en parcourant pas moins de 10 Etats, de Los Angeles et San Francisco à l’Ouest, à Yellowstone au Nord , Tucson dans l’Arizona au Sud, et enfin les Badlands du South Dakota à l’Est, avec de nombreuses étapes partagées avec de la famille ou des amis.
Ce périple est vraiment représentatif des voyages que nous effectuons ou que nous créons pour nos clients, à savoir : une grande place est réservée à la découverte de la culture américaine à travers sa gastronomie, des événements sportifs ou culturels, son histoire, ses grandes agglomérations mais aussi sa faune et bien évidemment ses paysages.
Nous vous proposons donc de vous partager notre périple jour après jour au rythme de notre aventure, soit 59 jours. Attendez-vous à beaucoup de miles, de marches, de tests culinaires, d’eau (et oui, nous essayons toujours de mettre un maximum d’activités aquatiques dans nos périples américains), des journées bien chargées et des rebondissements au cours de ce long périple de deux mois !
J1 : ATTERRISSAGE A LOS ANGELES
Départ de Paris à 13h25 et arrivée à 16h10 à Los Angeles pour 5 d’entre nous et à 17h52 pour notre fils aîné par une autre ligne. On se retrouve tous à l’agence de location de voiture pour récupérer notre monospace. Puis direction notre hôtel non loin de l’aéroport avec une soirée au bord de la piscine
Mais la journée ne se terminera pas avant d’aller chercher notre repas du soir au Wendy’s non loin de l’hôtel (enfin en voiture, n’oublions pas que nous sommes désormais aux States !). Et oui, nous conseillons toujours de ne pas s’endormir le ventre vide le premier soir de votre arrivée afin de ne pas se réveiller tiraillé par la faim vers les 3 ou 4 heures du matin !
J2 : VISITE DU PETERSON AUTOMOBILE MUSEUM ET DE BEVERLY HILLS
Levés à 6h (ce qui est plutôt bien pour une première nuit après un voyage avec 9h de décalage horaire), et petit-déjeuner à l’hôtel. Puis direction le quartier des Musées pour la visite de l’étonnant Peterson Automobile Museum. Nous avons fait la visite complète du Musée mais vous pouvez juste y passer pour voir (gratuitement) les voitures exposées dans le parking et le hall du musée. Une partie du musée est dédiée aux voitures iconiques du cinéma, avec les véhicules du dernier Mad Max, les toutes premières Batmobiles, ou encore la véritable DeLorean de Retour vers le Futur. Nous avons poursuivi par une petite balade à pieds dans ce quartier des Musées et avons terminé notre matinée par un bon Shack Burger et Shroom Burger au Shake Shack du Westfield Center, un centre commercial super moderne.
Bien rassasiés, nous avons pris la direction de Berverly Hills pour affiner notre nouveau circuit de découverte du quartier. Ambiance chic et boutiques de luxe sur Rodeo Drive, puis balade jusqu’au Beverly City Hall et son architecture art déco. Nous avons même eu la chance de pouvoir également participer à un atelier maroquinerie haute couture chez Louis Vuitton !
Nous avons ensuite rejoint un hôtel plus central, dans le quartier d’Hollywood Boulevard. Pour le dernier repas de cette journée, burgers du In-N-Out et glaces iraniennes. partagés au bord de la piscine de l’hôtel avec notre ami américain Roy qui nous avait rejoint. Que demander de plus pour terminer cette première journée ?
J3 : VISITE DE HOLLYWOODLAND & DOWNTOWN LA ET UNIVERSAL STUDIOS
Lever toujours aussi matinal à 6h30. Comme nous vous l’avons promis hier, cette journée est une journée 2 en 1 ! Nous nous scindons en deux groupes : les enfants passeront la journée à Universal Studios et les parents continueront l’exploration pédestre de LA, et en profiteront pour finaliser notre circuit de découverte des collines d’Hollywoodland.
Donc après avoir déposé les jeunes au parking d’Universal Studios Hollywood, direction les Two Stone Gates, les portes d’Hollywoodland. Nous explorons ces collines verdoyantes et empruntons les nombreux escaliers particulièrement abrupts à travers le quartier responsable du Hollywood Sign (qui était originellement un panneau publicitaire Hollywoodland avant que les 4 dernières lettres ne s’écroulent). Nous ne croisons aucun touriste malgré la période estivale. Les maisons sont des plus extravagantes, que ce soient des villas modernes accrochées à flanc de colline, ou des châteaux ou chaumières tout droit sorties de Blanche Neige, derniers témoins des premières maisons du quartier d’origine. Deux heures de pur bonheur dans une ambiance bucolique mais aussi très hollywoodienne.
Puis nous reprenons la voiture pour partir à la découverte de Silver lake, Echo Park et ses maisons victoriennes (dont celle du vidéo clip de Thriller), puis direction Downtown, notre quartier préféré, pour tester de nouvelles adresses à ajouter à notre circuit pédestre Downtown LA.
Retour ensuite à notre hôtel, avant d’aller chercher les enfants à Universal Studios, non sans un dernier arrêt gastronomique chez Fat Sal’s pour goûter un de leurs Signature Sandwichs : rôti de boeuf finement tranché, bâtonnets de mozzarella panés et frits, oignons frits, frites, jus de viande et mayonnaise, le tout bien tassé dans un pain chaud, beurré et aillé. Une vraie tuerie. Nous récupérons finalement les enfants à la fermeture du parc à 21h30. Même s’ils étaient déjà allés aux Studios deux ans auparavant, on ne peut plus les arrêter, tant ils sont excités par leur journée. Ils ont profité à fond du parc en utilisant au maximum les files “single rider” qui permettent de passer plus vite si l’on accepte de ne pas être assis avec ceux de son groupe.
Evidemment, cette journée ne pourrait se conclure sans un rapide passage par le In-N-Out pour quelques burger avant de se mettre au lit.
J4 : ETOILES D’HOLLYWOOD BOULEVARD, FORT TEJON & CAMPING
Avant de nous lancer dans notre périple itinérant, nous profitons de la localisation de notre hôtel non loin d’Hollywood Boulevard et des premières heures matinales sans touriste pour aller déambuler sur le Walk of Fame. Puis, nous prenons la direction du nord, pour rejoindre le Pinnacles National Park à 2h de route au sud de San Francisco. Comme toutes nos expéditions, nous commençons inévitablement par un arrêt au supermarché Walmart pour faire le ravitaillement des prochains jours de camping, remplir notre glacière et nos boîtes de stockage. En effet, nous camperons souvent en Bear Country, dans le territoire des ours et devrons alors placer dans des bear boxes (des boîtes en métal à l’épreuve des ours) toute notre nourriture ou autres produits odorants. Sur la liste, aliments pour les pique-nique et les repas au camping, et bien sûr des buns pour burger et hot dog, des cookies, et enfin des glaçons (que l’on peut acheter dans les supermarchés mais aussi dans les stations services) pour maintenir au frais la glacière …. Nous complétons par un grand sur-matelas en mousse de 10 cm d’épaisseur que nous découperons au couteau en 6 pour améliorer le confort sous la tente. Nous coupons notre trajet par un arrêt au Fort Tejon, situé non loin de l’Interstate 5. Ce petit arrêt nous permet de profiter pleinement des collines californiennes et de faire une petite visite historique et une pause pique-nique. Mais cette journée est avant tout une journée de transition pour nous rapprocher de San Francisco (nous avons déjà fait plusieurs fois la côte californienne). Donc nous reprenons vite la route, direction Pinnacles National Park. La dernière partie sur les routes 198 et 25 dans les collines dorées par le soleil couchant est vraiment splendide. Malheureusement aucune photo n’a été prise mais nous en gardons toujours un grand souvenir et vous invitons à emprunter cette route pour en faire l’expérience.
Nous avions prévu une “petite” balade en fin de journée dans ce National Park mais vu notre arrivée tardive, nous décidons de reporter la marche au lendemain matin : nous nous lèverons juste un peu plus tôt, à 6h, pour pouvoir respecter le programme de la journée sur San Francisco. Nous installons donc notre tente et préparons un bon premier repas de camping … Ce soir c’est Mac & Cheese pour les filles !
Une dernière partie de Uno sous la tente avant de nous coucher : la journée du lendemain s’annonce bien remplie.
J5 : PINNACLES NATIONAL PARK & QUARTIERS DE SAN FRANCISCO
La journée qui nous attend est particulièrement dense. Par conséquent le lever reste très matinal pour pouvoir plier la tente, prendre un rapide petit-déjeuner et commencer la balade à travers Pinnacles National Park dès 7h30. Nous empruntons Bear Gulch Trail pour rejoindre un petit lac artificiel en traversant un canyon et des grottes. Nous faisons le retour par le Rim Trail en surplomb du canyon que nous avons traversé à l’aller.
Puis nous reprenons la voiture pour 2 heures de route jusqu’à San Francisco, et nous déposons nos bagages à notre hôtel. Nous avons prévu d’explorer plusieurs nouveaux circuits dans cette ville que nous connaissons déjà bien : le quartier de Castro, le quartier hispanique de Mission District et le nouveau quartier des affaires de South of Market. Bien évidemment, qui dit exploration urbaine dit nombreux arrêts culinaires : burgers au Super Duper Burgers, glaces artisanales, donuts (dans une petite boutique locale qui ne paye pas de mine mais qui propose des donuts classiques à tomber par terre pour une bouchée de pain), french dip sandwich (comprenez un sandwich avec des fines tranches de rôti de boeuf que l’on trempe dans un jus de viande) ! Cette exploration est également sous le signe de la couleur : Castro avec ses maisons victoriennes colorées mais aussi toutes ses enseignes et drapeaux LGBT, Mission district et ses nombreuses fresques murales multicolores. South of Market, moins coloré, est un ancien quartier d’entrepôts en pleine renaissance depuis qu’il a été pris d’assaut par les startups de la Silicon Valley : de nouveaux immeubles ultra modernes jouxtent d’anciens bâtiments superbement rénovés. En 10 ans à peine, le quartier a été entièrement transformé.
Après avoir bien marché des heures à travers ces 3 quartiers, nous rejoignons Chinatown pour acheter quelques dim sums, et des fortunes cookies, puis nous attrapons deux pizzas au 7-Eleven avant de rejoindre la chambre de notre hôtel où nous suivons en direct les dernières minutes du célèbre concours de hot dogs de Nathan’s Famous à Coney Island. Puis à travers la baie vitrée de notre chambre, nous assistons aux nombreux feux d’artifices tirés en ce 4 juillet dans toute la ville, pendant près d’une heure et demi sans interruption !
Quelle journée ! Nous finissons par nous coucher les yeux encore pleins des lumières de la ville.
J6 : VISITE D’ALCATRAZ ET ROUTE POUR YOSEMITE
En attendant l’embarquement à 8h15 du Ferry pour Alcatraz, nous prenons un petit-déjeuner pique-nique dans le parking, à bord de notre minivan . La traversée s’effectue ensuite … dans le brouillard, histoire de nous rappeler que nous sommes bien à San Francisco. Malgré nos multiples visites antérieures dans cette ville, nous n’avions toujours pas fait la visite de la prison d’Alcatraz. Non pas qu’elle ne nous paraissait pas intéressante, au contraire, mais dans le cadre de nos séjours itinérants nous privilégions généralement les explorations à pieds des différents quartiers de la ville à la visite des musées et monuments, très consommateurs de temps. Nous n’avions eu jusqu’à présent que d’excellents retours de nos clients sur cette visite et n’avons pas été déçus. L’audio guide (en français ou en anglais) qui accompagne la visite est particulièrement bien fait et adapté aux adultes et aux adolescents. Nous vous conseillons néanmoins le visionnage au préalable du film Les évadés d’Alcatraz avec Clint Eastwood afin d’ajouter une dimension supplémentaire à votre visite, puisque le film, tourné sur place, retrace fidèlement l’histoire vraie de la seule tentative d’évasion “réussie”. En outre, privilégiez la première visite (ou la dernière) de la journée afin de libérer un maximum de temps pour les autres activités de votre journée et avoir moins de monde sur l’île.
De retour sur San Francisco à 11h, une longue route pour Yosemite nous attend. Sachant que plusieurs nuits de camping se profilent, nous effectuons un arrêt au supermarché et notre déjeuner est pris sur le pousse au Chick-Fil-A, à la demande par notre fille aînée Kary, devenue fan de l’enseigne et de ses Chicken Sandwichs après son année passée au Texas.
Notre impatience à planter notre tente dans la vallée de Yosemite est finalement mise à rude épreuve avec l’énorme embouteillage d’1h30 à l’entrée de la Yosemite Valley. En effet, Yosemite connaît depuis plusieurs années déjà d’immenses problèmes de congestion en été et arriver le week end du 4 juillet n’arrange pas les choses. Mais nous avons prévu la parade avec un choix de randonnée qui devrait nous éviter la foule. Mais n’en disons pas plus pour ne pas dévoiler le programme de demain
Nous finissons donc la journée à la tombée de la nuit, avec montage de la tente dans la pénombre !
J7 : IMPRESSIONNANTE RANDONNÉE À YOSEMITE SUR LE PANORAMA TRAIL
Réveil à 6h et soupe royco pour le petit-déjeuner . Notre navette pour monter au point de départ de notre randonnée ne partant qu’en début d’après-midi, nous démarrons la journée par une première petite balade non loin du camping, jusqu’au Mirror Lake, au pied du Half Dome, et pour les filles, par la confection de kerns (des piles de cailloux). De retour à notre campement, nous déjeunons rapidement, avant de faire un passage éclair à la Yosemite Fall : si la chute d’eau est impressionnante, la foule présente l’est tout autant. Mais ce n’est un secret pour personne que les balades les plus courtes et les plus accessibles sont toujours les plus encombrées. C’est justement pour cette raison que nous rejoignons le Yosemite Lodge en ce début d’après-midi, pour y prendre la Shuttle (que nous avions réservée avant notre départ) qui nous mène au Glacier Point. Après une bonne heure de car, nous arrivons enfin au point de départ de notre randonnée, surplombant la Yosemite Valley. 4 à 5 bonnes heures de marche nous attendent pour retourner à pieds à notre camping au fond de la vallée que nous comptons rejoindre vers 20h, un peu avant la tombée de la nuit. Après avoir profité de la magnifique vue depuis le Glacier Point, nous partons d’un bon pas. Silvère et les filles sont en éclaireurs et Keyvan et moi sommes ralentis par nos prises de photos et de vidéos. Le ciel est bleu, les conditions climatiques sont parfaites. Notre rythme plutôt soutenu nous fait dépasser de nombreux autres randonneurs. Rien ne permet d’imaginer qu’après une bonne vingtaine de minutes sur le sentier, nous devons brutalement nous arrêter…. Keyvan qui court avec la caméra vient de chuter lourdement et de se fouler de la cheville ! Oups ! Deux options s’offrent à nous : rebrousser tous chemin, ou abandonner le “maillon faible” pour poursuivre cette magnifique balade très prometteuse. Nous choisissons l’option 2 : nos deux aînés rebroussent chemin pour essayer de reprendre la navette pour rentrer au camping. Keyvan est donc accompagné de sa sœur qui vient de passer un an au Texas. C’est donc confiants que nous les laissons repartir en boitant vers le sommet alors que nous continuons sur le Panorama Trail avec nos deux plus jeunes filles. Notre randonnée se poursuit donc le long de la rive de la vallée. Les paysages sont absolument splendides. A mi parcours, un bref passage ascendant nous rappelle que nous sommes à haute altitude, mais ce sera finalement le dernier quart de la randonnée, avec une descente vertigineuse à flanc de falaise et pour partie sous la brume des cascades qui se révèle le plus éprouvant pour moi qui suis sujette au vertige. Nous terminons finalement la balade en un peu plus de 4h, plus une bonne demi-heure au fond de la vallée pour rejoindre notre tente. Mais là surprise : à notre arrivée, pas de Keyvan et ni de Kary en vue. Nos voisins de camping étant également absents, nous émettons l’idée que ces derniers aient pu les emmener à l’infirmerie du parc, sans grande conviction. Notre stress prendra fin après 15 interminables minutes quand nous verrons une voiture s’arrêter devant notre emplacement. En descendent Keyvan, incapable de faire un pas de plus, et Kary ! Nous sommes soulagés : ils n’ont finalement pas réussi à prendre la navette pour leur retour, et après une demande d’aide infructueuse auprès de 2 rangers du parc, ils ont dû se résoudre à faire de l’autostop pour rentrer. Il leur faudra près de 4h de stop dans les embouteillages, deux voitures et maintes aventures pour finalement rallier le camping. Cette journée aura vraiment été riche en émotions pour tous et nous apprécions de pouvoir tous nous coucher réunis.
L’entorse de Keyvan est assez sérieuse, mais ce n’est pas la première fois. D’ici quelques jours, il devrait être remis sur pieds. D’ici-là, nous devrons adapter quelque peu notre périple.
J8 : DERNIERES BALADES A YOSEMITE
Nous entamons notre seconde semaine de périple. Aujourd’hui “grasse mat” avec un réveil à 7h45 ! La cheville de Keyvan a un peu désenflé, cependant il ne peut toujours pas marcher plus de quelques mètres. Qu’à cela ne tienne, nous adapterons le programme de la journée : Keyvan nous attendra dans la voiture lors des balades .Après un bon petit-déjeuner, nous levons le camp et partons finalement à 10h, en direction des Tuolumne Meadows, et la sortie Est de Yosemite. Les paysages que nous traversons et notamment les roches granitiques sont splendides. Nous faisons un arrêt à proximité du Tenaya Lake pour faire une balade en dehors des sentiers battus pour rejoindre une portion de la Tenaya Creek, une petite rivière, qui se transforme quand les conditions sont réunies en un toboggan naturel géant. Cependant, l’eau glaciale que nous devons traverser à pieds dès le début de la randonnée, ainsi que les émotions de la veille mettent à mal la volonté d’une partie des randonneurs qui vont rebrousser chemin : finalement, seuls Silvère et Keena iront jusqu’au bout. Cet abandon sera regretté par la suite, quand après 59 jours de périple, les deux membres courageux choisiront cette balade dans leur top 3 de leurs meilleurs souvenirs du séjour.
A leur retour, en franchissant les cols de haute altitude, nous profitons même des dernières neiges encore présentes dans le paysage. Cette année, le printemps s’est largement invité dans l’été et les paysages que nous avons traversés lors de nos balades étaient vraiment surprenant tant les fleurs étaient présentes. En 20 ans de périples sur le continent américain, c’est la première fois que nous avons fait cette expérience de la présence de fleurs printanières à travers l’ensemble des territoires de l’ouest que nous avons parcourus. Nous nous arrêtons un peu plus loin pour faire l’ascension d’un dôme de granite et admirer le paysage des Tuolumne Meadows, des prairies marécageuses cerclées de parois granitiques, derniers vestiges d’une vallée glaciaire.
Une fois le col du Tioga (Tioga Pass) franchi, nous sortons du Yosemite National Park. Nous choisissons de nous arrêter dans une station service pour une pause pizza bien méritée. L’endroit est assez touristique mais reste néanmoins agréable, et un groupe de musique country joue même sur la terrasse. Repus, nous rejoignons notre camping du Convict Lake où nous plantons la tente. L’endroit est magique, à deux pas d’un lac surplombé d’un petit glacier. Cela sera confirmé le lendemain matin par une expérience très surprenante et agréable.
J9 : DESCENTE DE LA SIERRA NEVADA : SOURCE CHAUDE, CAMP D’INTERNEMENT JAPONAIS & BALADE DANS LES ALABAMA HILLS !
Réveil matinal vers les 6h pour une journée qui s’annonce très dense. L’émerveillement de la veille joue les prolongations lorsque des biches et un cerf s’invitent à notre emplacement de camping. Nous abandonnons le démontage de notre tente pour profiter pleinement de cette rencontre magique. Quel merveilleux moment que seule une expérience en camping nous permet de profiter.
Par contre, Silvère doit lutter pour que l’on accepte de mettre notre maillot de bain sous nos vêtements avant de partir sur la route. Comment peut on imaginer que ce soit une bonne idée à 7h du matin, emmitouflés dans nos vestes, à 2400 mètres d’altitude dans le coeur de la Sierra Nevada, surplombés par les pics encore enneigés …
Nous sommes toujours aussi sceptiques lorsque qu’il me dit de me garer au bout d’une route de terre, perdue au milieu des montagnes et qu’une source d’eau chaude naturelle nous attend non loin… en tout cas d’après le point GPS qu’il a repéré…. C’est donc seul qu’il partira vérifier son point GPS et qu’il reviendra grand sourire aux lèvres nous chercher.
Effectivement cachée derrière un amas de rochers se trouve un petit bassin d’eau de source chaude, aménagé par les locaux en plein milieu de la nature. Le bassin est petit mais suffisant pour nous 6. Nous sommes seuls au monde, dans une eau délicieusement chaude, baignant dans un magnifique paysage. Nous ne regrettons finalement pas d’avoir pris nos maillots et de l’entêtement de Silvère à vouloir tester ce lieu perdu.
Après ce moment de zenitude absolu, nous reprenons la route en direction des Alabama Hills plus au sud. En chemin nous faisons une petite pause petit-déjeuner (pain frais, cookies et donuts) à la Erick Schat’s Bakery de Bishop, une boulangerie artisanale tenue par des descendants des bergers basques qui peuplaient la vallée au début du XXème siècle.
Le ventre plein, nous continuons la route et nous arrêtons au Manzanar Historic Site pour visiter le site d’un camp d’internement des japonais pendant la seconde guerre mondiale. Nous avions déjà entendu parlé de ces camps mais c’est la première fois que nous avions l’occasion d’en visiter un, visite particulièrement instructive sur cet aspect méconnu de l’histoire américaine.
Nous poursuivons ensuite la route jusqu’à Lone Pine avec un premier arrêt au Lone Pine Western Movie Museum. Le musée couvre principalement les films tournés dans la région voisine des Alabama Hills. C’est donc un musée intéressant mais surtout pour les cinéphiles avertis. Nous lui préférons la balade au milieu des boulders de granites dans les Alabama Hills, à la recherche des lieux de tournage de ces films. C’est ainsi une véritable chasse aux trésors à laquelle nous nous livrons, essayant de retrouver les emplacements exacts et les paysages des photos tirées des films que nous avions sélectionnés.
La journée aurait dû se terminer là, dans le camping au pied du Mount Whitney, mais une envie soudaine de Silvère d’assister à une compétition de basket à Las Vegas (la NBA Summer League) change nos projets. Nous décidons donc de poursuivre notre route jusqu’à Las Vegas. Pour cela nous devrons traverser la Death Valley, surveiller la température du moteur qui grimpe en flèche dans les côtes, rétrograder pour faire jouer le frein moteur et éviter l’échauffement des freins dans les descentes, … Nous arrivons finalement en fin d’après-midi à Las Vegas, déchargeons rapidement tous nos bagages dans notre chambre d’hôtel (réservée sur la route via nos téléphones) pour enfin profiter de la piscine de l’hôtel ! La journée fut vraiment riche. Mais nous sommes tout excités de la journée qui nous attend demain….
J10 : JOURNÉE NBA SUMMER LEAGUE A LAS VEGAS
Cette journée sera plus tranquille avec un réveil plus tardif à 8h ! Matinée de repos à la piscine de l’hôtel. Puis direction une chaîne de chicken fingers que l’on adore Raising Cane’s. Nous prenons l’option familiale avec une barquette de 50 aiguillettes de poulets frits, que nous pourrons tremper dans leur fameuse sauce, accompagnés de Texas Toast (du pain brioché toasté). Yummy !
Puis direction le Thomas & Mack Center, le complexe sportif de l’université du Nevada à Las Vegas pour aller chercher nos pass pour une journée de Basket NBA. Nous avons déjà assisté à des matchs de Baskets NBA ou WNBA (basket féminin) à New York, Dallas, Orlando ou Los Angeles. L’ambiance est toujours excellente et le spectacle au rendez-vous.
Les américains sont vraiment des pro du sport spectacle, et savent ponctuer les rencontres sportives d’instants festifs et d’animations, depuis l’hymne national en début de rencontre aux mini shows des équipes de pom pom girls des collèges ou lycées des environs. Et si vous avez la chance d’assister à un match serré, la fin de partie est carrément électrique, jusqu’au coup de buzzer final ! Les stades sont monumentaux et ultra modernes. La saison régulière de NBA court de mi-octobre à mi-avril. Elle est suivie par un mois environ de phases finales pour les équipes qualifiées pour les Play-offs et s’achèvent mi-mai. Pas de match en été donc, mais deux alternatives néanmoins : le championnat de basket pro féminin, la WNBA qui n’a pas grand chose à envier au championnat masculin, les grandes stars en moins. Les matchs sont tout autant disputés, dans les mêmes stades (un peu moins remplis certes, mais aussi avec des places beaucoup moins chères), et le niveau est très élevé. Le championnat WNBA est plus petit, avec seulement 12 équipes (dont New York, Los Angeles et Las Vegas), et court de Mai à Septembre, donc parfaitement en phase avec les séjours en été. Nous le recommandons vivement. L’autre alternative, pour ceux qui passent par Las Vegas autour de la mi juillet, est la NBA Summer League, un mini championnat où s’affrontent une trentaines d’équipes sur une petite semaine. Les matchs sont un peu plus courts, et sont joués toute la journée sur deux terrains du Thomas & Mack Center de Las Vegas (la salle principale et une plus petite). Attention cependant, les grandes stars ne sont pas là : seuls jouent les membres “secondaires” de chaque équipe (les stars qui jouent toute l’année sont au repos), mais surtout les Rookies, les petits nouveaux qui viennent juste d’être draftés (embauchés) à la sortie du championnat universitaire. En revanche, vous ne prenez pas vos billets (une quarantaine de $ la place) pour un match, mais pour toute une journée : vous pourrez voir autant de matchs que vous souhaitez en fonction de l’affiche de la journée, tout l’après-midi et toute la soirée.
Notre après-midi sera donc rythmée par deux matchs, celui des Oklahoma City Thunder contre l’équipe nationale de Croatie, invitée spéciale du championnat cette année puis celui des Miami Heats contre les Orlando Magics, les deux équipes rivales de Floride, dont les rencontres sont toujours très disputées.
Nous quittons le complex à 18h car deux heures de route nous attendent pour rejoindre notre prochain hôtel à Saint George (Utah). Nous y retrouvons une piscine ultra chaude (il fait plus de 40 degrés l’après-midi à Saint George en été) qui nous rappelle les piscines de Floride et dont nous profitons avant d’aller nous coucher.
Nous resterons plusieurs jours dans la région de Saint George pour découvrir de nouvelles excursions hors des sentiers battus, sans l’ombre d’un touriste. Par contre, la région est réputée pour ses fortes chaleurs estivales. Nous devrons donc nous réveiller tôt (pour changer) afin de faire ces balades au “frais” ou du moins avant la chaleur assommante du milieu de journée. C’est donc l’heure d’aller se coucher.
J11 : JOURNÉE DE BALADE EN TERRE ROUGE
Comme nous l’avions prévu, réveil très matinal à 6h pour devancer les fortes chaleurs de la mi journée. Après un bon petit-déjeuner à l’hôtel, nous prenons la direction du Snow Canyon State Park à moins de 15mn de notre hôtel. Au programme, une superbe randonnée à travers ce parc méconnu et magnifique, dont on dit parfois que la seule raison pour qu’il n’ait pas été classé National Park est la proximité de Zion. Nous démarrons par le Red Sands Trail, qui nous conduit au fond d’un canyon rouge et sablonneux. Puis nous empruntons la West Canyon Road pour rejoindre le Lava Flow Trail jusqu’à d’anciennes coulées de lave noire qui recèlent quelques Lava Tubes, des souterrains par lesquels passaient autrefois les écoulements de lave du volcan qui a modifié la physionomie du parc il y a quelques milliers d’années. Enfin, nous traversons les dunes de sables pétrifiées, beaucoup plus anciennes, pour rejoindre notre véhicule sous une chaleur devenue accablante. Heureusement, nous avions prévu beaucoup d’eau, et les serviettes rafraîchissantes améliorent fortement le confort de la balade pour ceux qui craignent particulièrement la chaleur, Keena en tête. Ces serviettes que nous imbibons d’eau avant de partir refroidissent la nuque quand l’eau s’évapore progressivement. Puis nous passerons les heures chaudes de la journée à faire du shopping (Target, Ross Dress For Less, Gamestop, Walmart, …) avant de rejoindre la piscine de l’hôtel.
Une belle journée de randonnée comme nous les aimons tant, et très peu de monde sur les sentiers, ce qui est tout aussi appréciable.
J12 : SUPERBE BALADE DANS UN CANYON ROUGE ET APRES-MIDI JET SKI SUR LE LAC ARTIFICIEL DU SAND HOLLOW STATE PARK
Nous débutons cette journée dans la région des Red Cliffs, pour une nouvelle balade dans les méandres d’un canyon rouge, en suivant le Red Reef Trail. Les filles se régalent en escaladant les parois. Elles s’enfoncent avec Silvère dans le canyon en franchissant une retenue d’eau par une échelle creusée à même la roche, me laissant avec Keyvan à l’ombre d’une paroi rocheuse. Alors que nous ne sommes qu’à une heure de route du Zion National Park, un des parcs les plus fréquentés de l’ouest américain en été, où les queues pour prendre la navette peuvent dépasser l’heure d’attente, ici les sentiers sont déserts et les paysages tout aussi impressionnants. Mais il est vrai que les températures sont un cran au-dessus également. Nous terminons cette balade par un petit détour sur un site où l’on peut observer de véritables empreintes de dinosaures fossilisées dans la roche. Notre astuce : versez un peu d’eau dans le creux des empreintes afin de mieux les faire apparaître. Trouver ce type d’empreintes n’est pas si rare dans l’Utah si l’on sait où chercher, mais cela reste toujours un moment magique.
Après cette superbe balade dans les canyons rouges, nous rejoignons le “reservoir” retenue, lac artificiel) du Sand Hollow State Park où nous louons deux puissants jet skis. C’est une première pour nous, et nous sommes tous très excités. Nous formons deux équipes. Le lac est vraiment superbe et le contraste de l’eau avec le sable rouge est juste irréel. Silvère et les enfants s’en donnent à coeur joie. C’est vraiment une excellente option pour une activité rafraîchissante et profiter pleinement des lieux.
Avant de retourner à l’hôtel nous allons prendre notre dîner au Freddy’s, une de nos chaînes de fast food préférées : de délicieux burgers accompagnés de frozen custard, une crème glacée très dense et riche en crème, agrémentée de multiples “toppings” (glace vanille avec morceaux de cheese cake et coulis de caramel pour Sandrine, glace chocolat avec brownie, sirop de menthe et coulis de chocolat chaud pour Silvère, et enfin glace vanille, brownie, pépites de chocolat et coulis de chocolat chaud pour les enfants). Nous finirons la digestion dans la piscine chaude de l’hôtel Décidément, Saint George est vraiment une étape que l’on apprécie particulièrement : c’est un des rares endroits qui arrive à nous arrêter quelques jours d’affilée, un véritable exploit pour nous qui aimons tellement bouger.
J13 : JOURNEE REPOS, COURSES & PISCINE
Réveil tardif pour profiter d’une journée de farniente ! Notez-la bien car c’est une chose extrêmement rare dans nos périples. Mais sur un séjour de 59 jours, nous devons nous ménager un peu et faire attention à la cheville de Keyvan qui n’a toujours pas récupéré à 100%. Nous profitons pleinement de la piscine de l’hôtel car les prochains jours seront en camping. Mais n’oublions pas également que nous devons impérativement faire des courses en prévision de ces prochains jours de camping (toppings pour agrémenter nos salades : tortilla strips, fried onion, bacon bites…). C’est également l’occasion d’explorer le supermarché à la recherche des nouveautés. Enfin, comment mieux terminer cette journée farniente que par un dîner au …. Cracker Barrel ! Cette enseigne n’est pas très présente dans l’Ouest Américain, or c’est vraiment une chaîne de restauration qui représente pour nous ce que les américains appellent la “comfort food”, la nourriture qui réveille en chacun des souvenirs agréables. Pour les filles, c’est le Mac&Cheese du Cracker Barrel qui est leur préféré. Pour Silvère et Keyvan, c’est le gargantuesque Homestyle Chicken, d’énormes filets de poulet frit d’un croustillant inégalé, servi uniquement le dimanche, avec un Blondie Brownie en dessert. Et pour moi, c’est le Country Boy Breakfast : 3 oeufs sur le plat, un steak bien saignant, des hashbrown potatoes (un croustillant de pomme de terre râpée), et des Biscuits (petits pains blancs sortis fumant du four) avec de l’Apple Sauce (une compotée de pomme ultra concentrée jusqu’au point de caraméliser, à la cannelle ).
J14 : EXPLORATIONS HORS DES SENTIERS BATTUS A ZION, FIN DE JOURNEE AU WHITE HOUSE CAMPGROUND
Après trois jours statiques sur St George, nous reprenons enfin la route. Et pour commencer cette journée itinérante, rien de mieux qu’un bon petit-déjeuner : pour Silvère et moi ce sera celui de l’hôtel et pour les enfants… des grilled cheese sandwichs et des frites ramenés du Denny’s jouxtant notre hôtel. Et ces grilled cheese sandwichs sont un peu particuliers : ils sont fourrés avec des bâtonnets de mozzarella panés et frits ! Je vous assure que c’est réellement un petit-déjeuner de rêve pour nos enfants . Puis nous prenons la route du Zion National Park pour une journée exploratoire : nous voulons tester des options en dehors des sentiers battus sur cette zone que nous connaissons déjà bien, mais dont les randonnées les plus connues sont vraiment très fréquentées en été. Nous faisons tout d’abord un petit détour avant l’arrivée au parc pour vérifier une portion de la Virgin River que l’on peut en fonction du niveau de l’eau descendre en kayak au printemps ou en tubing (sur des bouées) en été. Nous nous arrêtons également quelques minutes au Fort Zion, une roadside attraction touristique amusante comme on en trouve souvent aux Etats-Unis, plus photogénique que foncièrement intéressante. Puis nous traversons le parc national d’Ouest en Est pour rejoindre la Zion-Mount Carmel Highway, une route magnifique au bord de laquelle nous nous arrêtons pour explorer les canyons de la Pine Creek qui longe la route en contrebas. Après une première tentative infructueuse où nous sommes bloqués par des sables mouvants difficilement franchissables, nous trouvons un peu plus loin une portion de canyon très joli et facilement explorable. Elle nous conduit à un canyon secondaire, le Hanging Gardens Slot Canyon, une gorge étroite dont on peut facilement rater l’entrée, et, chose assez rare pour un slot canyon, entravée par une végétation luxuriante. On se croirait dans un film d’Indiana Jones alors que nous progressons avec difficulté en escaladant les troncs, à travers les fougères. Puis nous retournons à notre véhicule et sortons du parc national par l’Est et rejoignons la petite bourgade d’Orderville où nous pique niquons dans le parc de l’église locale. Nous nous rendons ensuite au bout d’une route de terre qui conduit au départ du sentier du Red Hollow Canyon, un slot canyon dans les roches rouges méconnu mais très joli. Notre exploration sera néanmoins interrompue avant que l’on ait pu atteindre le fond du canyon : les grondements distants d’un orage nous font faire demi tour. Nous adorons les slot canyons, mais ce sont des endroits très dangereux en cas d’orage, à cause des risques d’une Flash Flood (crue éclair). En tout cas, alors que les parkings de Zion sont saturés, nous ne croisons absolument personne sur les sentiers que nous empruntons. Quel plaisir ! Nous avons donc de nouvelles options de balades hors des sentiers battus que nous pouvons proposer autour du parc national de Zion, pour ceux que la foule rebutte.
Enfin, nous poursuivons notre route jusqu’à Kanab, où nous faisons une petite pause au Wendy’s pour une glace, avant de rejoindre notre camping, perdu au milieu du désert, accessible par une route de terre isolée. La réservation n’était pas possible au White House Campground, mais en ces temps de fortes chaleurs, les places dans ces campings isolés en pleine nature et sans source d’eau ne sont pas difficiles à trouver : le camping est désert à notre arrivée. Nous ne serons finalement rejoint que par deux camping cars dans la soirée et aurons le camping quasiment entièrement pour nous. Arrivés assez tôt pour monter la tente avant le splendide coucher du soleil, nous profitons de la fin d’après-midi pour faire quelques jeux de société tous ensemble et Keena en profite pour lire dans une cavité des rochers qui surplombent notre emplacement.
Cette nouvelle journée exploratoire ne nous a vraiment pas déçus.
J15 : EXPLORATION TRÈS AVENTUREUSE D’UN SLOT CANYON BLANC & BAIGNADE DANS LE LAC POWELL
Réveil matinal afin d’éviter autant que possible les fortes chaleurs pour les balades que nous avons prévues. Après un rapide petit-déjeuner à notre emplacement et avoir plié notre tente, nous nous dirigeons vers un sentier non loin du camping : le Nautilus Trail. Quel nom mystérieux ! La balade est plutôt courte mais le paysage de roches plissées est vraiment somptueux. Nous marchons donc sur la pente de ces rochers jusqu’à l’arrivée au fameux … Nautilus ! Nous comprenons désormais mieux son nom : c’est une mini gorge arrondie, comme une coquille d’escargot, un escalier en colimaçon, ou la coquille d’un nautile, ce mollusque marin qui a donné son nom au sous marin du capitaine Némo.
Puis nous prenons la direction de Page, notre prochaine étape de camping à proximité du Lake Powell. En chemin, nous faisons un nouvel arrêt pour tester un spot de slot canyon potentiel que nous avions identifié sur Internet. L’entrée du canyon est facilement accessible, non loin de la route, près d’un pont. Par contre, la progression est très vite beaucoup plus aventureuse. Keyvan nous abandonne, ne préférant pas jouer avec le feu avec sa cheville. Silvère motive le reste de la troupe. Il est excité à l’idée de tester l’échelle de sangle qu’il s’est achetée avant de partir et qui devrait nous aider à franchir certains passages délicats du slot canyon … Et cela fonctionne : nous nous enfonçons un peu plus dans le canyon en franchissant des petits murs sans trop d’encombre, non sans nous demander si le retour sera aussi facile que l’aller : il faudra bien faire passer l’un d’entre nous en premier sans s’aider de l’échelle de sangle ! Malheureusement, un peu plus bas dans le canyon, notre progression s’arrête nette. Nous sommes confrontés à un nouveau franchissement technique. Malheureusement cette fois-ci l’échelle est bien trop courte pour nous mener jusqu’en bas. Impossible de passer sans corde et baudrier de rappel. Nous décidons donc de rebrousser chemin et nous nous lançons dans le franchissement ascendant des murs. Silvère réussit à franchir non sans mal le premier mur. D’en haut, il trouve la bonne position pour tenir “l’échelle”. Puis les uns après les autres nous gravissons le mur. L’échelle de corde est une aide appréciable mais cela n’en reste pas moins difficile, car une fois la corde bien tendue sous notre poids, il est assez difficile d’utiliser les “marches” de l’échelle, pour se hisser. Cette remontée est vraiment … comment dire…. visuellement grotesque . Nous nous hissons comme nous le pouvons. Heureusement qu’aucune photo souvenir n’a immortalisé ce retour rocambolesque. De retour à la voiture, nous racontons nos péripéties à Keyvan qui ne regrette rien. Ce nouveau spot ne fera donc pas partie de nos prochaines recommandations pour nos clients !
Avant de rejoindre notre camping à Page, nous faisons une petite escale sur le Lac Powell pour une baignade bien méritée et surtout très agréable. Le passage par Page est toujours synonyme d’activités aquatiques (kayak, baignade ou bateau). Nous testons un nouveau spot pour nous baigner : l’eau couleur bleu/vert est idéale, ni trop chaude ni trop froide et les roches rouges environnantes sont absolument splendides, formant par endroit des vagues minérales incroyables. Il fait maintenant plus de 40 degrés à l’ombre et cette pause rafraîchissante est vraiment la bienvenue.
Puis, nous rejoignons notre camping de Page. Habituellement, nous avons nos habitudes dans un camping en bordure du Lac Powell, mais cette année nous avions choisi de tester un camping privé qui avait le mérite de disposer d’une petite piscine couverte. Les emplacements sont clairement moins “nature” et nettement plus petits que notre Wahweap Campground que nous connaissons déjà bien. Mais qu’importe, nous l’avions choisi pour sa piscine que nous allons tester sans attendre. Nous apprécions ce nouveau moment de détente au frais malgré l’agitation causée par une famille américaine vraiment très chahuteuse pour ne pas dire plus. Nous n’arrivons pas à sortir de l’eau tellement la température extérieure est insupportable. Nous attendrons la tombée de la nuit et la baisse de la température pour finalement monter notre tente.
Le repas du soir sera un bon BBQ américain : nous nous rendons au Big John’s Texas BBQ acheter des ribs, du pulled pork et du beef brisket que nous dévorons au camping. Mais la journée ne pouvait pas se terminer sans une petite séance de coaching improvisée ! En effet, à quelques emplacements du nôtre, se trouve un jeune et sympathique couple de français avec leur enfant de 3 ans. Ils sont également en périple itinérant semi improvisé, et souffrent comme nous des fortes chaleurs qui se sont abattues sur le plateau du Colorado depuis quelques jours (entre 40 et 45 degrés selon les jours et les étapes). Nous nous mettons donc autour de leur table et passons la soirée à les conseiller sur la suite de leur périple. En outre, de notre côté, nous décidons d’écourter notre séjour à Page du fait de la chaleur accablante et handicapante. Nous partirons donc dès le lendemain matin vers Flagstaff et Sedona, espérant trouver avec l’altitude, un peu de fraîcheur. Nous cédons donc notre emplacement déjà prépayé pour deux nuits au jeune couple, qui voyage avec un budget ultra serré (ce qui nous rappelle nos premiers périples américains) : ils pourront rester une nuit de plus sans débourser un sou . Il est désormais plus de 23h, la chaleur est un peu retombée. Nous pouvons essayer de nous endormir, avec l’aide de notre climatisation de camping portative : en fait Silvère utilise un spray rempli d’eau pour pulvériser régulièrement dans la tente une petite brume qui nous rafraîchit et nous aide à nous endormir …
J16 : ROUTE VERS LE SUD/FLAGSTAFF, BALADE SUR LE RED MOUNTAINS TRAIL & BBQ
La nuit fut assez chaude malgré une petite pluie qui a obligé Silvère et Keyvan à se relever pour installer le double toit. Au réveil, la température est déjà élevée. Nous ne regrettons pas notre décision de la veille au soir de quitter Page pour nous diriger vers les hauteurs de Flagstaff où les températures devraient être plus clémentes et nous protéger de cette vague de chaleur exceptionnelle.
Nous prenons donc la route 89 vers le sud. Nous scindons le trajet en faisant un détour par le Red Mountains Trail. La balade est assez jolie : nous traversons une zone de collines boisées puis une petite vallée parsemée d’anciennes coulées de lave noire, avant d’atteindre une sorte de petit amphithéâtre ressemblant un peu à Bryce Canyon. Les paysages sont sympas mais pas forcément supérieurs à ceux d’autres sites de la région plus accessibles comme le Sunset Crater Volcano National Monument. Nous ne garderons donc pas cette balade trop excentrée pour nos clients.
Enfin nous arrivons à notre hôtel de Flagstaff, réservé à la dernière minute la veille au soir depuis Page. Les fortes chaleurs de Page et la dernière nuit sous la tente ont eu raison de notre amour du camping, et une bonne nuit d’hôtel nous permettra de recharger les batteries avant Sedona où nous camperons de nouveau. Nous profitons de cet arrêt à Flagstaff pour tester un nouveau restaurant : le SATCHMO’S Cajun & BBQ. Ce restaurant qui semblait très prometteur alliant deux cuisines américaines que nous adorons, à savoir la cuisine Cajun (la meilleure cuisine américaine à notre avis) et le BBQ, est plutôt correct mais pas non plus incontournable.
Nous nous couchons au frais en espérant que les températures à Sedona, forcément plus élevées qu’à Flagstaff, resteront en deça des chaleurs extrêmes des jours précédents.
J17 : JOURNÉE BALADE LES PIEDS DANS L’EAU DANS LA WEST FORK OF THE OAK CREEK
Le matin, après un rapide petit-déjeuner à l’hôtel (deux tranches de pain de mie et un café ), nous prenons la route de Sedona. Nous arrivons à 9h au départ du West Fork of the Oak Creek trail. C’est une randonnée que nous avons déjà faite, mais nous soupçonnons que la fois précédente, nous nous sommes arrêtés trop tôt, en faisant demi tour à la fin officielle du trail. Nous pensons qu’en continuant au delà, nous pourrions découvrir des zones intéressantes. Alors en avant pour 6h de marche … les pieds dans l’eau ! En effet, le principe de cette balade est de suivre le lit de l’un des embranchements de la Oak Creek à travers un très joli canyon. Tout au long de la première partie de la balade, nous avons la possibilité soit de longer le lit de la rivière par un sentier parallèle, soit de remonter directement le cours d’eau en marchant dans la rivière. Évidemment, nous préférons le plus souvent explorer la rivière directement les pieds dans l’eau, c’est plus fun, et plus frais.. En effet, en cette période estivale de très forte chaleur, progresser les pieds au frais est véritablement un pur bonheur. Les filles finissent même la balade en maillot de bain. Cette balade est vraiment magnifique et parfaite en été. Arrivés à la fin du sentier, nous entrons dans la zone dite des Subways, où la rivière emprunte une portion de canyon qui ressemble un peu au tunnel du métro. Mais à la différence de la fois précédente, nous poursuivons notre exploration au delà. Ici, plus de sentier, une seule option, progresser directement dans la rivière. Et notre intuition s’est révélée bonne : plus on dépasse la fin du sentier, plus on progresse dans le canyon et plus les paysages sont exceptionnels. Et si l’on croise un peu de monde sur la toute première portion de la balade, et très peu sur la fin officielle, au delà des Subways, le canyon est pour nous tout seuls. Nous resterons environ 6 heures à explorer la West Fork of The Oak Creek, et profiter de la fraîcheur du canyon, à l’ombre de ses parois monumentales et les pieds dans l’eau fraîche.
De retour à la voiture, nous faisons un petit détour par un supermarché Safeway à Sedona pour un ravitaillement avant de rejoindre le très sympathique Manzanita campground, notre camping de prédilection quand nous passons par Sedona. Le camping est loin d’être complet. Nous nous installons puis prenons nos matelas gonflables pour une petite sieste sur les rives de la Oak Creek, qui passe à quelques dizaines de mètres seulement à l’arrière de notre emplacement. Nous apprécions beaucoup la fraîcheur apportée par la rivière. Mais encore une fois les températures très élevées nous poussent à modifier notre planning. Certes, nous avons planifié notre périple de 59 jours avec un programme détaillé jour par jour, mais comme vous pouvez le constater, notre priorité est de pouvoir profiter pleinement de chaque journée. Par conséquent nous n’avons pas peur de modifier nos plans à la dernière minute quand c’est nécessaire. Nous ne passerons donc qu’une seule nuit au camping de Sedona. Nous ferons une nouvelle randonnée exploratoire le lendemain matin, puis descendrons plus au sud sur Phoenix, où il fera certes plus chaud, mais où nous pourrons au moins dormir au frais dans un hôtel avec piscine.
J18 : ESCALADE AU MILIEU DES ROCHERS AU FOND D’UN CANYON ET ROUTE VERS PHOENIX
Réveil et petit-déjeuner au camping. La chaleur est toujours présente mais moins marquée que les jours précédents. Nous plions la tente et nous nous rendons au Pump House Wash non loin de la balade de la veille. Par contre, il n’existe pas réellement de parking ni de sentier. Nous cherchons un moment un endroit pas trop exposé pour garer la voiture en bordure de route, et trouvons un accès pour descendre dans le canyon du Pump House Wash. Ce cours d’eau saisonnier est asséché en été et révèle des milliers de rochers au milieu desquels il faut se frayer un chemin. La progression est amusante, de rocher en rocher, avec quelques obstacles à franchir et les paysages sont assez majestueux, dans une gorge minérale impressionnante. On a du mal à imaginer la puissance du cours d’eau au printemps à la fonte des neiges pour avoir pu charrier des rochers aussi gros et aussi nombreux.
Puis, nous prenons la route du sud, en direction de Phoenix non sans effectuer une pause déjeuner au Wendy’s, notre chaîne de fast food préférée : un excellent rapport qualité/prix, de bons burgers préparés à la demande avec de la viande fraîchement hachée et jamais surgelée (rien à voir avec le McDo ou Burger King, des enseignes à éviter aux Etats-Unis tant les alternatives supérieures sont nombreuses), de bons wraps de poulets frits et surtout la possibilité de prendre un excellent chili avec une Baked Potato (pomme de terre au four). Puis nous nous dirigeons vers notre hôtel, réservé sur notre téléphone lors de notre arrêt déjeuner. A 47€ la nuit, avec la climatisation et une piscine, cela fera notre bonheur après les nuits de camping caniculaires. Nous serons néanmoins obligés de ressortir au Walmart avec Silvère le soir afin de trouver en urgence une alimentation pour notre ordinateur portable, vraisemblablement oubliée dans un précédent hôtel. C’est le lot de tous les voyages itinérants : difficile de faire un séjour entier sans oublier quelque chose sur la route, même si l’on est super attentif. Nous profitons cependant d’un magnifique coucher de soleil sur le parking du supermarché … on se croirait presque en Floride ! Cette escapade nous a cependant permis de découvrir une zone commerciale très sympathique avec une belle surprise en perspective pour les enfants que nous leur réservons pour le lendemain soir…
J19 : TUBING SUR LA SALT RIVER ET SOIRÉE AU DAVE & BUSTER !
Ce matin, après un réveil au frais à l’hôtel, nous préparons nos affaires pour aller faire du tubing sur la Salt River ! Nous sommes tout excités. Nous adorons faire du tubing, à savoir descendre une rivière sur une bouée, une activité que nous pratiquons souvent en Floride, dans le sud des Etats-Unis en général (Texas, Georgie…) et plus ponctuellement dans l’Ouest américain. Mais dès qu’une occasion de faire du tubing sur présente, nous sautons dessus, surtout en période de forte chaleur comme c’est le cas actuellement. Selon le débit de la rivière, le tubing peut être une activité super relaxante, où on se laisse dériver sur sa bouée, porté par le courant, ou bien au contraire une activité plus sportive et riche en émotions quand on doit franchir des petits rapides. Nous nous rendons donc chez le prestataire Salt River Tubing pour récupérer le matériel, à savoir une bouée par personne (des bouées doubles sont également disponibles), et des gilets de sauvetage pour les filles sur le conseil de l’employé qui nous accueille et qui nous promet des rapides puissants et limites dangereux sur une portion du parcours. Nous avons déjà avec nous un sac étanche dans lequel nous plaçons de la crème solaire, de l’eau dans des gourdes en plastique réutilisables (les bouteilles en plastique jetables sont le plus souvent interdites sur les rivières) et une petite serviette. Nous optons pour une descente de 2 heures, qui passe par la section “agitée” de la rivière. Une fois équipés, en maillot de bain, short, chaussures pouvant aller dans l’eau (dans notre cas, les baskets que nous utilisons pour les balades les pieds dans l’eau), enduits de crème solaire, nous prenons la navette du prestataire qui nous conduit au point de départ de la descente, pour certains un peu inquiets par la description des rapides faite par l’employé qui nous a reçus, pour les autres au contraire excités à cette perspective ! Puis nous nous mettons enfin à l’eau. La rivière est assez fraîche, ce qui est plutôt agréable avec une température extérieure qui dépasse déjà les 40 degrés. La descente commence très calmement, dans un paysage de cactus, tout droit sorti d’un album de Lucky Luke. On croise même des chevaux sauvages qui sont nombreux dans la région ! En revanche, la section de rapides qu’on nous a promise et pour laquelle on nous a fait acheter des gilets aux filles se révèle finalement n’être que quelques remous bien peu terrifiants ! On a vu d’autres, et on en verra de bien plus impressionnants sur d’autres rivières cette année. Nous validons donc cette descente de tubing pour toute la famille sans hésiter. Puis arrivés au pont marquant la fin de la descente, nous sortons de la rivière et sommes récupérés par la navette qui nous remonte jusqu’à notre voiture.
Après cette magnifique et fraîche activité, nous allons nous restaurer au Freddy’s ! Nous n’oublions pas de compléter nos burgers par leurs délicieux sundays. Yummy ! Puis nous rejoignons notre nouvel hôtel sur Phoenix, le Magnuson Papago que l’on a également réservé pour une bouchée de pain : 48€. La façade extérieure de l’hôtel n’a rien de bien glamour, mais elle cache en réalité un petit motel rétro tout droit sorti des années 50’s. La piscine au centre du motel est super agréable et la volière de perruches et perroquets multicolores dans le jardin qui jouxte la piscine apporte une touche encore plus étonnante à ce cadre idyllique. Même la salle du petit-déjeuner n’échappe pas au look rétro 50’s. Une vraie réussite. Nous passons donc l’après-midi à profiter pleinement de notre hôtel et de sa piscine.
En fin de journée, nous conduisons les enfants vers notre surprise : une soirée au Dave & Buster’s, une chaîne de salles d’arcade, où l’on trouve toutes les dernières bornes de jeux vidéos, et où l’on peut acheter des cartes de jeu illimitées, pour une heure ou pour la soirée (selon les jours). Nous y laissons les enfants faire le plein de pixels et d’émotions fortes pendant que nous allons explorer la librairie Barnes & Nobles à deux pas.
Malgré un passage rapide, nous aurons bien profité de Phoenix, une ville que nous connaissons déjà bien et que nous apprécions particulièrement. Mais après cette petite pause, nous allons reprendre notre périple itinérant, en poussant un peu plus loin dans le désert, jusqu’à Tucson.
J20 : VISITE DE L’ARIZONA DESERT MUSEUM DE TUCSON DANS LES CHALEURS EXTRÊMES DU DÉSERT
La journée qui nous attend est plutôt calme. Le matin, nous laissons les enfants dormir un peu pendant que Silvère en profite pour rédiger le carnet de route d’un ami qui vient de nous contacter et nous informer qu’il avait pris ses billets en dernière minute pour 10 jours en Californie ! Nous étions alors sur la route entre Sedona et Phoenix et la connexion était vraiment très limitée. Nous lui avons en deux coups de cuillère à pot proposé un itinéraire et recherché des hôtels à chaque étape. Nous lui compilons rapidement un carnet de route tant que nous disposons d’une connexion wifi correcte, car après Tucson, nous reprendrons l’itinérance et le camping, et risquons d’avoir une connexion un peu trop hasardeuse pour une telle tâche.
Puis nous prenons la direction de Tucson et arrivons après 2 heures de route au Arizona Desert Museum. Il fait vraiment très très chaud, aussi nous avons préféré visiter un musée assez largement climatisé aujourd’hui et garder la balade plus nature pour le lendemain en tout début de journée. Le musée du désert est plutôt sympa, et des interactions avec la faune du désert sont proposées, ce qui réjouit tout particulièrement les filles qui en profitent pour toucher un serpent. Nous déambulons malgré la chaleur à travers la partie extérieure du musée qui met en scène les différentes espèces de cactus présents dans le désert d’Arizona. Ils sont vraiment de toutes formes. Puis nous terminons la visite par l’aire de jeux couverte et climatisée du musée. Au final le musée est plutôt sympa mais surtout adapté à un public jeune, et comme il n’est pas pas donné (nous en avons eu pour 105$ à 6), nous ne le conseillerions qu’aux familles avec de jeunes enfants.
Le reste de la journée sera consacrée à un peu de shopping (Walmart, …), un repas au In-N-Out, la chaîne de burger californienne. Regardez bien le couple derrière kessie et keena… oui, oui c’est bien un couple de personnes âgées. Même après plus de 20 ans passés à explorer les Etats-Unis, notre esprit de français a toujours du mal à se faire à l’idée que les fast foods font pleinement partie de l’enfance des américains quel que soit leur âge.
J21 : BALADE AU MILIEU DES CACTUS AU SAGUARO NATIONAL PARK
Aujourd’hui, nous terminons nos trois premières semaines de roadtrip dans l’Ouest Américain par une journée dans le désert, complété par quelques découvertes culinaires bien américaines.
Nous nous levons tôt afin d’éviter la chaleur accablante du milieu de journée. Direction le Saguaro National Park. Ce parc national désertique abrite comme son nom l’indique une forte concentration de cactus Saguaro, les fameux cactus qui symbolisent le sud-ouest des Etats-Unis dans les Westerns. Nous commençons notre visite par le Visitor Center où nous regardons un petit film d’introduction sur la géologie, la faune et la flore du parc. Puis nous avons la chance de pouvoir assister à une petite présentation passionnante d’un Parc Ranger sur les Saguaro Cactus au milieu desquels nous allons randonner. Nous apprenons que ces immenses cactus mettent 5 à 10 ans à dépasser les 30 centimètres, qu’il leur faut attendre 70 à 100 ans pour atteindre les 2 mètres de hauteur et commencer à développer des branches qui leur donnent cette allure si caractéristiques. Les plus vieux dépassent les 200 ans, les 12 mètres de haut et pèsent jusqu’à 3 tonnes. Puis nous ressortons pour parcourir ces incroyables champs de cactus, d’abord en voiture à travers la Loop Drive. Nous nous arrêtons pour affronter la chaleur et faire une petite balade qui nous mène à de très jolis pétroglyphes indiens, attestant d’un présence humaine très ancienne dans ces régions pourtant si inhospitalières. Une pancarte nous rappelle également que nous sommes sur les terres des rattlesnakes, les serpents à sonnette que nous connaissons bien mais dont il faut toujours se méfier, car ils sont potentiellement mortels. Il est donc important de rester sur le sentier et de ne surtout pas déplacer des pierres, sous lesquels ils peuvent chercher un peu de fraîcheur. Sur le retour nous marquons l’arrêt Gem Store, une petite boutique de géologie vendant des pierres et autres roches fossilisées. Ces échoppes sont assez courantes et certaines d’entre elles sont de véritables musées tant le choix et le caractère extraordinaire des pierres exposées peut surprendre.
Nous continuons ensuite notre journée par une activité que nous apprécions tout particulièrement : le marathon culinaire ! Nous essayons ainsi en passant dans les grandes villes, de tester le maximum d’enseignes de restauration pour découvrir de nouvelles adresses à conseiller. Nous choisissons pour commencer un petit vendeur de tacos dégoté sur Internet. Ne connaissant pas ce restaurant, nous décidons de prendre à emporter et ramenons les différents tacos dans la voiture. Silvère finalise les tacos (tacos avec des filets de poissons frits, tacos à la crevette) avec les différents ingrédients laissés en libre service pour personnaliser son tacos (dés de tomate, différentes sauces, oignons, citron vert, …). Nous sommes tous conquis et retournons passer une seconde commande de tacos ! Puis nous nous dirigeons vers Eegee, une petite chaîne de fast food née dans les années 70 et implantée uniquement dans la région de Tucson. C’est un fast food de subs, ces longs sandwichs, préparés à la commande avec de nombreux ingrédients dans des pains fraîchement cuits sur place. Mais ils sont surtout connus pour leurs “eegee’s drinks”, des boissons granitées aux fruits. Les parfums proposés sont variés, les prix sont très contenus, surtout au regard des quantités. Les locaux peuvent même commander des seaux de 10 ou 20 litres pour agrémenter leurs pool parties, avec d’immenses sandwichs à partager de plus d’un mètre long. Nous testons plusieurs goûts et plusieurs tailles d’eegee’s drinks et c’est une véritable réussite. Ces boissons granitées sont vraiment délicieuses, ultra rafraîchissantes, fortes en saveur. Nous faisons un petit concours de brain freeze (quand vous absorbez trop vite une quantité importante de la boisson glacée, un genre de migraine instantanée vous gèle le cerveau) ! Nous étions venus pour tester les eegee’s drinks, mais la pretzel pizza au menu a également attisé notre curiosité culinaire. Nous en avons commandée une avec nos boissons. C’est un pretzel encore chaud recouvert de sauce tomate et de fromage fondu. Simple, terriblement efficace, et grand succès auprès des enfants qui en recommandent quelques unes à se partager.
Repus et surtout bien rafraîchis, nous reprenons la route de notre hôtel et finissons la journée à la piscine. Silvère profite de la guest laundry pour faire nos lessives pendant que Sandrine se lance dans les comptes : on a un budget à tenir, il faut savoir où on en est pour ajuster les dépenses sur la suite du séjour.
J22 : RÈGLEMENT DE COMPTES À OK CORRAL & BALADE SUR LE CATWALK TRAIL DE LA GILA NATIONAL FOREST, AU NOUVEAU MEXIQUE
Après un petit-déjeuner de gaufres à l’hôtel, nous prenons la direction de Tombstone, la petite ville restée célèbre pour le duel au revolver le plus iconique de l’histoire de l’Ouest Américain, le règlement de compte à OK Corral. Les fortes chaleurs annoncées nous avantagent pour une fois : les rues de la ville sont pratiquement vides à notre arrivée. Cette bourgade a su conserver son ambiance d’il y a un siècle et demi : la rue principale est toujours en terre, bordée de trottoirs en bois. On y trouve d’authentiques saloons, et des cowboys à cheval déambulent dans ce décor western. Avant d’aller assister au show de reconstitution du mythique affrontement entre les frères Wyatt aidés du fameux Doc Holliday contre les membres du gang des Cow Boys, nous allons visiter l’ancienne imprimerie du journal local où l’on peut voir les vieilles presses et découvrir les unes des journaux relatant à l’époque le duel. Puis, nous testons nos talents au tir dans une petite échoppe où l’on peut tirer pour quelques dollars avec un vrai colt six coups, avec des cartouches à balles de cires contre une cible métallique. Puis nous essayons quelques chapeaux de cowboys, avant d’assister à un diorama relatant l’histoire de la ville et les prémisses du fameux duel.
Nous terminons notre visite de Tombstone par un show reconstituant sur les lieux-mêmes du drame le fameux échange de coup de feu qu’Hollywood mettra en scène dans plusieurs films dont Règlements de comptes à OK Corral, Tombstone ou Wyatt Earp. L’ambiance est très familiale et les enfants apprécient vraiment (un peu moins pour ma part car la mise en scène avec une touche d’humour manque un peu d’authenticité). Kary se révèle même une excellente Cowgirl maniant avec dextérité le lasso.
Puis nous prenons la route vers le nord et la Gila National Forest où nous avions tenter de réserver un motel pour la nuit, mais qui ne nous avait jamais répondu. Arrivés au motel, nous découvrons qu’il est mystérieusement fermé et devons nous rabattre sur la recherche d’un camping. Comme il n’est pas encore trop tard, nous décidons de faire la randonnée du Catwalk Trail que nous destinions initialement au lendemain matin, avant d’avancer encore un peu plus loin sur la route où nous identifions des campings potentiels. Nous nous lançons donc sur le Catwalk Trail, un sentier au fond d’une étonnante gorge où une conduite d’eau avait été aménagée pour alimenter une mine voisine. Nous empruntons un boardwalk partiellement suspendu à mi-hauteur pour traverser ces gorges de roches blanches dans un environnement également verdoyant. La balade est assez courte mais sympathique et surtout loin des touristes dans cette région super reculée du Nouveau Mexique.
Puis nous repartons en quête d’un camping pour la nuit. Le premier camping que nous avions identifié nous paraît peu avenant et trop proche de la route. Nous décidons de poursuivre notre chemin sur la route du lendemain, vers le nord, en quête d’un camping plus nature et un peu plus en altitude pour une nuit au frais. Nous arrivons à un nouveau camping au coucher du soleil. C’est un camping très simple comme on en trouve souvent dans les National Forests : des toilettes sèches, pas d’eau, des emplacements immenses à l’ombre des arbres, et un prix très concurrentiel : gratuit! Le camping est entièrement vide. Pas une âme. Enfin, pas tout à fait, car un panneau nous indique que nous sommes sur le territoire des ours, et que les précautions d’usage sont donc de rigueur : le fait que nous soyons vraiment seuls dans un lieu connu pour être fréquenté par des ours ne me rassure pas. Le lieu est pourtant très beau et agréable. Nous montons donc la tente dans la pénombre, et j’arrive à convaincre Silvère de ne faire qu’un dîner très sommaire afin de ne pas traîner une fois la nuit tombée, au risque de nous faire surprendre de nuit par la faune locale. Et oui, je dois sans cesse gérer mon attrait pour la nature sauvage et ma peur des animaux qui la peuplent. Si les serpents à sonnette ou les tarentules qu’on rencontre souvent dans les déserts de l’Ouest Américain ne me font pas particulièrement peur, les ours des régions d’altitude de l’Ouest et les alligators de Louisiane et de Floride m’effraient nettement plus. J’accélère donc ce dîner que nous terminons dans la nuit noire, à la lueur de nos lampes torches, et allons nous coucher.
J23 : ROUTE POUR MESA VERDE, COLORADO
Nous nous réveillons bien vivants : aucun ours n’est venu perturber notre nuit
Lors de la planification de notre périple, nous avions bien identifié cette partie de 2-3 jours où nous devions rejoindre Denver, Colorado à partir de Tucson, Arizona. Initialement, nous pensions passer des nuits au Nouveau Mexique et dans le Colorado. Mais nous décidons finalement de changer de fusil d’épaule et de passer par Mesa Verde, de pousser ensuite jusqu’à Moab où nous pourrons normalement croiser des cousins, eux aussi en plein périple (nous connaissons bien leur itinéraire et leur planning, puisque nous le leur avons concocté ), puis enfin traverser les Rocky Mountains pour rejoindre Denver. A la différence des séjours que que nous planifions pour nos clients, qui sont toujours ciselés avec précision (nous connaissons parfaitement chaque étape, les distances et le temps nécessaire à chaque activité), pour nos voyages exploratoires, nous n’hésitons pas à changer nos plans pour les adapter à une réalité de terrain un peu différente de celle imaginée lors de la planification.
Aussi, nous démontons notre tente et prenons la route de Gallup où nous nous arrêtons au Denny’s, une enseigne de diners très correcte, ouverte 24h/24 et que l’on trouve un peu partout aux Etats-Unis. Si certains prennent des burgers, je préfère pour ma part prendre un petit-déjeuner américain avec des oeufs et des hash brown potatoes. La qualité est vraiment correcte et le rapport qualité/prix imbattable.
Puis nous continuons en direction du Parc National de Mesa Verde, non loin du lieu dit de 4 corners, au croisement de 4 États américains : l’Arizona, l’Utah, le Colorado et le Nouveau Mexique. Il est important que nous arrivions avant la fermeture du Visitor Center afin de réserver notre visite guidée du lendemain dans les ruines indiennes troglodytes qui ont rendu Mesa Verde célèbre. Nous optons pour la visite de la Balcony House, un ensemble d’habitations accrochées dans les falaises, qui nécessitent de franchir des échelles en bois au au bord d’un précipice et de ramper dans un tunnel. Ces visites se font uniquement accompagnées d’un Park Ranger. Avant de valider l’achat des billets, nous devons même passer ou plus exactement serpenter à travers la réplique du tunnel que nous devrons fraîchir le lendemain ! Ce test nous permet de confirmer que nos mensurations ne nous bloqueront pas lors du passage , et d’évaluer notre claustrophobie potentielle. Nous réussissons avec brio ce test et confiants, nous achetons donc nos billets.
Nous profitons un peu du Visitor Center pour regarder les expositions et le film d’introduction sur le parc, mais surtout pour éviter la pluie torrentielle sous laquelle nous étions arrivés. Puis nous rejoignons notre camping un peu plus loin dans le parc. Les emplacements sont vraiment agréables et très nature.
Nous n’avons pas pris de photos de cette journée de route. Voici donc quelques photos prises deux ans auparavant dans un Denny’s de Los Angeles…. Les enfants ont bien grandi
J24 : VISITE D’UNE HABITATION INDIENNE TROGLODYTE À MESA VERDE ET ROUTE POUR MOAB
Après un nouveau réveil matinal pour être à l’heure au rendez-vous de notre visite, nous démontons notre tente, et effectuons l’heure de route pour rejoindre le point de rendez-vous au coeur du parc national de Mesa Verde, fixé à 9h. Arrivés avec un peu d’avance, nous nous arrêtons dans le Visitor Center non loin du lieu de rendez vous, qui dispose d’un petit musée sur les civilisations indiennes ayant peuplé la région avant de disparaître subitement pour des raisons encore aujourd’hui inexpliquées. Puis nous rejoignons le point de départ de la visite guidée : nous ne sommes malheureusement pas les seuls (d’où la réservation obligatoire de la veille). Ce n’est vraiment pas dans nos habitudes de prendre des visites guidées, et encore moins avec autant de participants (environ une cinquantaine de personnes …) mais c’était la condition sine qua non pour visiter une habitation indienne troglodyte et les participants sont pour l’essentiel des touristes américains. En effet ce parc est plutôt excentré des circuits proposés dans l’Ouest Américain et moins fréquenté que les parcs de l’Utah par les touristes étrangers. Nous suivons le guide et ses explications, et débutons en empruntant le chemin d’accès à l’habitation construite dans les aspérités de la paroi de la falaise. Le chemin d’accès à l’aller est facile et confortable. Nous accédons donc à un ensemble de pièces construites dans un repli de la falaise, au bord du précipices à une quinzaine de mètres en dessous du haut de la falaise, au bord du vide. Le guide est particulièrement intéressant et nous apprend beaucoup sur les indiens Anasazis qui ont peuplé cette région jusqu’au XIIIème siècle, quand ils ont brusquement migré en masse vers le sud pour s’éparpiller et donner naissances aux indiens Pueblos comme les Hopis. Comme annoncé, nous avons dû franchir à quatre pattes de petits tunnels entre deux “chambres”, probablement conçus comme un système de défense rendant compliqué l’invasion de ces habitations cachées, fortifiées et difficiles d’accès. D’ailleurs, le chemin d’accès que nous avons pris à l’aller, relativement simple, a été créé par le parc national et n’existait pas à l’époque des Anasazis : le seul accès à ces demeures était par des échelles géantes qu’il était facile de retirer pour s’isoler efficacement. Et c’est justement par deux de ces échelles que nous sommes invités à ressortir pour terminer la visite. Elles font une dizaine de mètres chacune, très raides, et donnent surtout l’impression d’être au-dessus d’un vide vertigineux. Je dois avouer que ces franchissements sont particulièrement délicats pour Keyvan et moi-même qui sommes très sujets au vertige…. Mais nous prenons notre temps malgré l’attente des autres participants très patients. Finalement, les alertes de la veille sur les difficultés de cette visite n’étaient pas adaptées à nos peurs : c’est le vertige et non la claustrophobie ou l’étroitesse des lieux qui nous aura posé le plus de problème.
Puis nous prenons la route de Moab et effectuons un arrêt essence et supermarché à Cortez.
Nous arrivons dans l’après-midi à Moab et nous installons à l’hôtel que nous avions réussi à réserver le soir précédent depuis le parking de la boutique du Visitor Center de Mesa Verde. Nous profitons de sa grande piscine, avant d’aller rejoindre nos cousins Thomas, Elena et Michel, que nous n’étions initialement pas censés croiser, mais que notre altération d’itinéraire a remis sur notre route. Nous passons un très agréable moment autour d’une bonne glace à discuter du déroulement de leur périple. Nous apprécions toujours ces rencontres prévues ou improvisées, souvent avec des clients, plus rarement avec de la famille, au fin fond des Etats-Unis. Puis nous retournons à notre hôtel profiter d’une bonne nuit de sommeil. Nous aurons 3 nuits d’hôtel d’affilé, avant une grosse quinzaine de jours de camping : il faut en profiter, surtout qu’il nous faudra nous lever tôt demain pour arriver à temps sur Glenwood Springs pour la première de nos deux sorties en rafting prévues demain !
J25 : BALADE SUR LE GRANDSTAFF TRAIL DANS LE NEGROBILL CANYON ET ROUTE POUR GLENWOOD SPRINGS COLORADO
Avec Silvère, nous nous réveillons un peu plus tôt pour aller prendre un petit-déjeuner en tête à tête dans un petit restaurant à Moab où nous avons nos habitudes. Nous apprécions tout particulièrement leurs oeufs au plat et la poêlée de pomme de terre au paprika. Les enfants en profitent pour prolonger leur nuit .
Puis nous prenons la direction de la très scénique route 128 qui serpente le long du Colorado au Nord-Est de Moab, pour rejoindre le point de départ du Grandstaff Trail. Nous voulons tester cette randonnée le long d’un petit cours d’eau qui rejoint une arche monumentale, souvent descendue en rappel par les adeptes du canyoning, et qui pourrait s’avérer une option intéressante en cas de forte chaleur dans la région. Les paysages sont vraiment magnifiques. L’alliance des pierres rouges du canyon et la verdoyance de la flore du canyon participe à la majesté des lieux. Nous ne rencontrons que très peu de randonneurs sur le chemin et la proximité du cours d’eau permet au besoin de se rafraîchir. Nous finissons par rejoindre la Morning Glory Arch, qui est en réalité un natural bridge et non une natural arch (les bridges sont creusés par un cours d’eau à la différence des arches). Nous avons même la chance d’observer un guide accompagnant un petit groupe en rappel depuis le haut de l’arche.
Nous en profitons pour effectuer une petite pause, nous restaurer un peu puis nous prenons le chemin du retour. Nous reprenons ensuite la route le long de la 128, après avoir changé d’équipe de chauffeurs : Silvère est au volant, et Keyvan son co-pilote. En chemin, nous faisons une pause déjeuner au Arby’s de Grand Junction pour le plus grand plaisir de tous. Au menu, french dip sandwich (un sandwich au rosbif finement coupé, à tremper dans un bol de jus de viande), mais aussi des sliders (mini-sandwichs) au poulet frit ou encore à la “pizza” (tomate et pepperoni. Repus et satisfaits, nous reprenons la route direction notre hôtel de Parachute, un peu avant Glenwood Springs. Arrivés à l’hôtel nous profitons de sa piscine, dînons dans notre chambre et nous couchons tôt car le réveil sera très matinal demain matin…. La journée qui nous attend sera assez sportive…!
J26 : RAFTING EN AUTONOMIE SUR LA COLORADO RIVER PUIS RAFTING AVEC UN GUIDE DANS LES RAPIDES DE SHOSHONE
Nous prenons le départ à 8h de l’hôtel pour être à l’heure à notre rendez-vous rafting à Glenwood Springs. Nous croisons les doigts pour que la météo actuellement très pluvieuse nous permette bien de nous lancer dans les deux descentes de rafting sur la rivière Colorado que nous avons réservées. Nous avons déjà fait plusieurs fois du rafting aux Etats-Unis mais nous n’avions jamais testé cette localisation très pratique sur la route entre Denver et Moab. Afin d’avoir le meilleur aperçu des possibilités sur cette portion du Colorado à travers le Glenwood Canyon, nous choisissons deux options complémentaires : nous louons un raft le matin pour descendre en autonomie une portion du Glenwood Canyon accessible aux amateurs que nous sommes, et irons l’après-midi affronter les rapides plus violents en amont du canyon, cette fois accompagnés d’un guide professionnel. Nous rejoignons donc le centre du prestataire Whitewater Rafting, et nous assistons au briefing de sécurité où nous sont prodigués les conseils de base pour cette descente. Ayant déjà louer des rafts, nous sommes déjà familiarisés avec les règles de base. Puis, nous montons à bord d’un bus qui nous conduit au point de départ de cette aventure. Après avoir aidé à décharger le raft, nous nous lançons sur la rivière Colorado dans le décor somptueux des gorges de Glenwood. Et c’est parti pour 2 heures de rafting intense, mélange d’excitation et de stress. Nous avons déjà expérimenté plusieurs fois le rafting sans guide et comme à chaque fois, nous ne sommes pas déçus. Beaucoup d’émotions lors des passages des rapides, et aussi pas mal de cris : “pagaie plus vite”, “plus fort!”, “Non à gauche !”, “L’autre gauche !”, “on va droit sur le rocher !”, “mais non ça passe !” … Bien évidemment les enfants et Silvère adorent. L’adrénaline est à son comble pour moi. Ce type d’excursion est vraiment un test de cohésion car face au danger le ton monte très vite !!
Comme à chaque fois, nous mettons moins de temps que prévu. Au lieu de profiter des moments plus calmes, pris dans l’excitation de la descente, nous sommes toujours à fond. Nous faisons bien attention de ne pas rater le lieu de débarquement que le prestataire nous a indiqué : comme lors des descentes de tubing en Floride, il y a toujours un petit aléas sur le fait que l’on va réussir ou non à sortir au bon endroit. Puis nous rejoignons notre voiture et nos vêtements de rechange… et oui, nous sommes complètement mouillés.
Puis nous reprenons la voiture, direction le Wendy’s pour un bon burger accompagné d’une baked potato ! Nous attendons ensuite 1h30 au parc public à côté de notre motel avant de pouvoir prendre notre chambre. Puis, à 15h15, Silvère, Keyvan, Kary, Kessie et Keena reprennent la route pour une nouvelle aventure rafting. Non, ce n’est pas un oubli de ma part : je ne figure pas parmi les participants de cette nouvelle descente. Les émotions de la matinée m’ont largement suffi. Je les laisse donc partir seuls affronter les rapides de Shoshone, le ventre un peu noué … Je suis sans doute aussi stressée pour eux qu’ils sont excités !
Ils ont choisi de faire un Double Shoshone : une double descente de la section la plus mouvementée de la rivière. Leur guide est une raft woman chevronnée, qui vit dans un van pendant la saison d’été. En hiver, elle est guide de ski / montage dans les hauteurs du Colorado, et aux mi-saisons, elle est guide de chasse dans la région. Sa spécialité, la chasse à l’arc. Son gibier de prédilection : les ours … Tout le monde rentre finalement sain et sauf mais exténué de cette expédition à haute teneur en adrénaline. Il semblerait que j’ai pris la bonne décision en restant à l’hôtel : la descente du Double Shoshone était vraiment plus hard que celle de ce matin. Ils sont également contents que je n’ai pas été présente dans le raft car les filles n’auraient très certainement pas pu faire autant de choses : la guide a proposé sur la deuxième descente à Kessie de se mettre debout à l’avant du raft en tenant une corde accrochée à la proue, puis à Keena de carrément s’asseoir à cheval sur la proue du raft !
Nous nous couchons le coeur encore palpitant. Mais demain nous devons prendre la route assez tôt car nous avons 3h de route pour joindre Boulder au Nord Ouest de Denver pour y retrouver la famille d’accueil américaine de notre fille Kary qui vient de passer un an au Texas, et partager ensemble une nouvelle aventure sportive qui se révélera également haute en émotion ….
J27 : TUBING EXTRÊME À BOULDER ET RETROUVAILLES AVEC LA FAMILLE D’ACCUEIL DE KARY
Nous partons tôt de Glenwood Springs pour rejoindre la famille d’accueil de notre fille Kary à qui nous avons donné rendez-vous à 10h15 à Boulder, au nord de Denver. L’excitation monte dans la voiture pendant les 3h qui nous séparent de notre rendez-vous : Craig Speece et Carolynn Speece qui ont accueilli et soutenu Kary d’août 2018 à juin 2019 au sein de leur famille à Austin, ont pris l’avion pour Denver pour venir passer 24h avec nous ! Nous avions eu la chance de les rencontrer un an auparavant quelques semaines avant le départ de notre fille pour son année d’études au Texas, lors de notre passage à Austin. Désormais, nous les retrouvons après cette année où ils ont pris soin de notre fille. Au volant de notre minivan, tout en étant concentrée sur ma conduite, un tourbillon de pensées envahit mon esprit. J’essaye de formuler dans ma tête quelques phrases pour leur exprimer ma gratitude pour cette expérience. L’émotion est forte à mesure que nous nous rapprochons de notre point de rendez-vous, et mon rythme cardiaque augmente fortement.
Nous arrivons à l’heure et nous retrouvons sur la pelouse du petit parc qui borde la rivière où nous avons choisi de les initier à une de nos activités préférées aux Etats-Unis. Craig, Carolynn, Max, Mia et Michael ont joué le jeu et sont parfaitement équipés pour l’expérience que nous allons partager ensemble : nous allons faire du tubing dans les rapides de la Boulder Creek ! Comme vous avez pu le constater dans les précédents posts, nous adorons les activités aquatiques et cherchons toujours à en faire un maximum lorsque nous planifions notre périple. Cette année, nous avions identifié ce spot de tubing non loin de Denver et souhaitions le tester pour nos clients du coaching. Nous avions bien noté qu’il s’agissait de tubing en eaux vives, mais c’était justement ce qui nous avait attiré. Et côté émotion forte, nous n’allions pas être déçus …
Nous nous retrouvons donc tous chaleureusement sur la pelouse, Kary retrouvant la famille qu’elle avait quitté il y a à peine un mois. Une fois toutes les bouées gonflées, nous nous dirigeons vers la Boulder Creek, et choisissons d’entrer en amont d’une première petite cascade, histoire d’entrer directement dans le vif du sujet. Bizarrement, nous croisons en chemin d’autres aficionados du tubing, mais contrairement à nous, ils sont équipés de casques… Un petit détail qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Kessie est la première à se jeter à l’eau et à se lancer du haut de la première cascade : elle se retourne directement et finit dans l’eau glacée du torrent. Keyvan lui emboîte le pas, se retourne également, se bloque le pieds sous un rocher, et peine à se dégager. Il s’arrêtera là, le genou et le tibia en sang, il décide d’attendre notre retour. Devant ce double échec, le reste de la troupe décide sagement de partir après la cascade. Nous nous lançons sans trop d’encombre cette fois, mais il ne faudra pas attendre trop longtemps pour que les blessés sur succèdent : Max, le fils aîné des Speece se brise un ongle des pieds dans un rapide. Puis c’est au tour de Kessie de se tordre la cheville en essayant de se redresser après une énième chute. Silvère est obligé de la prendre sur son dos pour la ramener à pieds jusqu’à Keyvan, avant de revenir nous rejoindre pour continuer la descente. La suite de la rivière est un peu moins mouvementée, mais reste riche en émotions. Malgré la chaleur, l’eau est pour le moins rafraîchissante … les chutes sont nombreuses et le courant est très fort. Nous finissons par atteindre un petit barrage où nous arrivons à nous regrouper, et décidons d’arrêter là l’expérience et de rentrer à pieds le long de la Creek avec nos bouées. Nous rejoignons les blessés et croisons les doigts pour que cette activité pour le moins mouvementée n’est pas heurtée les Speece. Bien au contraire, ils semblent avoir globalement bien apprécié cette initiation un peu extrême aux joies du tubing !
Remis tous de nos émotions, nous allons déjeuner au Freddy’s, puis nous rejoignons tous l’hôtel que nous avions réservé ensemble et passons l’après-midi à la piscine. Ce moment est particulièrement propice aux échanges et j’apprécie particulièrement le temps partagé avec Carolynn, qui a été une véritable mère de substitution pour Kary pendant cette année. Merci encore Craig et Carolynn pour avoir permis à Kary de vivre pleinement son rêve et d’avoir si bien pris soin d’elle !
Cette excellente journée riche en émotions en tout genre, n’aurait pas mieux pu se terminer qu’avec un BBQ . Craig et Silvère partent donc chercher les victuailles dans un restaurant des environs, et dressent un véritable buffet de BBQ dans la salle du petit-déjeuner de l’hôtel. Au menu : travers de porc et de boeuf, beef brisket (poitrine de boeuf fumée), et pulled pork (effiloché d’épaule de porc) ! Yummy ! Enfin nous terminons le repas par de la Blue Bell Ice Cream, la crème glacée numéro 1 au Texas, pour le plus grand plaisir de Kary. La journée ne saurait se terminer sans partie de jeux de société car c’est également une chose que nous partageons avec les Speece. Enfin, nous devons nous dire au revoir et partir nous coucher car le lendemain, nous devons partir très très tôt pour rejoindre des amis afin de commencer un nouveau périple itinérant à 16 personnes… et en camping !
J28 : ROUTE POUR CUSTER STATE PARK, LE SOUTH DAKOTA ET DEBUT DE NOTRE PERIPLE A 16 !
La dernière journée de la 4ème semaine de notre périple, qui débute tôt ce matin, s’annonce longue. En guise de petit-déjeuner, dégustation des restes de glaces Blue Bell de la veille sur le parking de l’hôtel. Puis, un premier trajet de 3h30 nous conduit jusqu’au parking du Walmart de Scottsbluff dans le Nebraska, où nous attendent nos amis. Une partie du groupe qui a déjà passé la nuit sur Scottsbluff est déjà présente quand nous arrivons, l’autre famille arrivant de Denver où ils ont atterri la veille au soir nous rejoint quelques minutes plus tard. Quel timing ! Sur le papier c’était facile, mais en pratique moins évident. Après l’effusion des retrouvailles des petits et des grands, nous partons pour faire nos premières grosses courses pour les dix jours de roadtrip en camping à 16 qui nous attend. Les caddies se multipliant et se remplissant (16 bouches à nourrir, ça n’est pas rien), nous devons revoir l’organisation intérieure des voitures pour pouvoir absorber toutes ces provisions, et les surmatelas en mousse pour améliorer le confort de couchage de chacun sous la tente.
Les courses terminées, nous faisons la pause du déjeuner au Arby’s et faisons découvrir à nos amis leur premier French Dip Sandwich et autres pizza sliders. Puis nous prenons tous la direction du Dakota du Sud et du Custer State Park où nous camperons pendant deux nuits. La route est plutôt belle. Malheureusement à mi-parcours, une des 3 voitures de notre convoi crève un pneu. Certes, nos amis disposaient de la Roadside Assistance proposée par Avis, mais aucun garage à des kilomètres à la ronde, et rapidement nous ne captons même plus sur nos portables. Nous décidons donc de changer la roue, le véhicule disposant d’une petite roue de secours, mais la tâche n’est pas facilitée par le fait qu’aucun manuel du véhicule n’est présent dans la boite à gant. Par chance, nous avons loué le même minivan, et nous disposons pour notre part d’un manuel : fort heureusement car la manipulation pour récupérer la roue de secours est totalement improbable et impossible à deviner en l’absence d’indication. L’affaire est réglée en 30 mn, sous la menace d’un orage approchant et dans une nuée de moustiques particulièrement agressifs qui se dissipe heureusement après quelques minutes. Les apprentis mécanos s’en sortent couverts de piqûres. Mais nous pouvons reprendre la route, à allure plus modérée à cause de la roue de secours, et décidons de faire une petite pause détente à l’Evans Plunge, une piscine historique de source chaude (ou plutôt tiède) ce qui ravit les jeunes et moins jeunes. Enfin, nous terminons sous une pluie naissante la route qui nous sépare encore de notre camping au coeur du Custer State Park, et avons même la chance de croiser un immense troupeau de bisons en traversant le Wind Cave National Monument. Notre camping est situé non loin du magnifique Sylvan Lake, dans les hauteurs du Custer State Park, dans la chaîne dite des Needles. Nos emplacements sont en pleine nature : nous devons garer nos voitures à une cinquantaine de mètres de nos emplacements, et porter notre matériel jusqu’à ces derniers. L’environnement est vraiment sympa et nous sommes loin des autres campeurs. Les enfants partent explorer les rochers qui surplombent nos emplacements, activité qu’ils aiment tout particulièrement en camping. Pendant ce temps nous montons nos tentes respectives : une formalité pour nous, mais dur rappel à réalité du camping itinérant pour nos amis qui nous avaient déjà suivis il y a quelques années dans nos pérégrinations sur le plateau du Colorado, et qui avaient à l’époque juré que l’on ne les y reprendrait plus ! Nous prenons finalement notre premier repas tous ensemble, à la tombée de la nuit : 7 adultes, 2 grands ados, 7 enfants ! Puis nous allons tous nous coucher car la journée qui nous attend demain est plutôt dense.
J29 : JOURNEE BALADES AU CUSTER STATE PARK
Après un premier réveil matinal à 16, nous débutons la journée autour d’un bon petit-déjeuner sur notre emplacement de camping. Par chance, la journée s’annonce ensoleillée et nous devrions éviter les orages de la veille. Nous partons en voiture sur la Needles Highway, une route splendide qui serpente dans les hauteurs du Custer State Park, au milieu des pics granitiques, et emprunte des tunnels très étroits creusés dans la roche. Puis nous rejoignons la Wildlife Loop, une route à travers les zones du parc qui concentrent la vie sauvage du parc. Nous rencontrons à nouveau des troupeaux de bisons sauvages très impressionnants, ainsi que quelques ânes sauvages, mais malheureusement habitués à être nourris par les touristes . Malgré les nombreuses mises en garde sur la dangerosité des bisons, il n’est pas rare de voir des touristes sortir de leur voiture pour s’approcher de ces animaux massifs en quête d’une photo plus spectaculaire ! Bien évidemment nous restons dans nos voitures et respectons les consignes de sécurité. Nous sommes sur leur territoire et ce sont des animaux sauvages, et qui doivent le rester. La semaine précédente à Yellowstone, une petite fille s’est fait propulser à plusieurs mètres dans les airs par une charge de bison. Ces accidents sont d’autant plus fréquents que les touristes ne mesurent pas le danger, surtout quand ils sont en groupe important.
Ce n’est pas la première fois que nous explorons cette partie du Dakota du Sud mais c’est à chaque fois un réel plaisir. Nous apprécions tout particulièrement ses paysages spectaculaires, sa faune sauvage et surtout le nombre restreint des touristes en comparaison des autres sites touristiques américains du plateau du colorado ou même de Yellowstone que nous visiterons dans quelques jours. En outre, trouver des hôtels ou campings pas trop chers est nettement plus aisé. Nous conseillons donc souvent à nos clients ayant déjà visité les parcs de l’Utah et de l’Arizona, d’effectuer en complément une boucle incluant le Dakota du Sud, le Wyoming et Yellowstone, et l’extrémité Est de l’Idaho.
Puis nous rejoignons la petite ville western de Custer, en bordure du State Park, pour une petite dégustation de cookies, avant de rejoindre notre camping pour déjeuner. Enfin, nous allons nous garer non loin de là aux abords du Silver Lake, un magnifique lac d’altitude bordé de boulders de granite, avant de nous lancer sur le Sunday Gulch Trail. Cette randonnée explore des paysages très variés : on longe d’abord le Silver Lake, puis on explore une zone de rochers splendides avec des escaliers creusés à même la roche et des petits cours d’eau qui débordent sur le sentier. Puis nous explorons une zone forestière très agréable avant de rejoindre un sublime panorama sur le parc et les Needles. Le sentier est agréable et pas très difficile, et nous ne croisons quasiment personne au cours des deux-trois heures d’exploration. Nous terminons par un goûter au bord du lac, où les plus téméraires du groupe iront tester la température très fraîche de l’eau.
Il nous faut également nous préoccuper de la roue de secours qui équipe encore le véhicule de notre ami Fred qui avait crevé la veille. Après maintes essais, il finit par joindre le service de Roadside Assistance d’Avis … qui lui explique qu’ils n’interviendront pas vu qu’il a déjà changé lui-même sa roue ! Il lui faudra finalement se rendre à l’agence Avis de l’aéroport de Rapid City (heureusement sur notre route du lendemain) pour changer de véhicule. Par conséquent, faute d’avoir pu les contacter quand il en avait besoin, sa Roadside Assistance ne lui aura été d’aucune utilité. C’est malheureusement ce à quoi nous nous attendions pour notre part. Ces assurances optionnelles coûteuses fonctionnent très bien en plein coeur de Los Angeles, où vous trouvez un garage tous les 500 mètres, mais se révèlent bien souvent inutiles dans les endroits où vous en auriez vraiment besoin. Ainsi, si nous conseillons à nos clients de s’assurer de bien prendre les assurances LDW/CDW et ALI (rachat intégral de franchise et responsabilité civile renforcée, options incluses d’office sur les sites européens des loueurs tels qu’Avis et Hertz), la Roadside Assistance nous paraît superflue.
De retour au camping, les enfants profitent encore de la soirée pour explorer les alentours. Après un dernier repas au camping, nous allons nous coucher après cette journée bien remplie. Demain, nous avons rendez-vous avec 4 présidents américains …
J30 : MOUNT RUSHMORE ET BADLANDS
Après un rapide petit-déjeuner au camping, nous démontons les tentes sous la menace d’une averse et prenons la route des Badlands. En chemin et entre deux orages, nous nous arrêtons au Mount Rushmore, un mémorial insolite et iconique où les têtes de 4 présidents américains ont été gravées dans une falaise. C’est une image d’Epinal mondialement connue des Etats-Unis, mais moins visitée car isolée dans la région des Black Hills du Dakota du Sud. Seul le parking est payant, l’accès au National Monument est pour sa part gratuit. Les lieux et notamment le sentier principal proposant une boucle jusqu’à la base de la falaise sculptée sont en travaux. Nous ne pouvons emprunter qu’une partie du sentier qui nous permet cependant de nous rapprocher suffisamment des 4 présidents. C’est la seconde fois que nous nous y rendons et ce lieux reste magique pour une raison que je ne peux m’expliquer. En effet, le Mount Rushmore est un lieu éminemment touristique, forcément très cliché, mais il se passe quelque chose quand on fait face à ces sculptures monumentales. Nous ne quittons pas les lieux sans compléter le petit-déjeuner déjà pris au camping par un café et quelques cookies au café du Visitor Center .
Puis nous reprenons la route en direction de Rapid City et son aéroport, où nous n’effectuerons par un mais bien deux échanges de voiture chez Avis. En effet, le voyant rouge indiquant la nécessité de faire la vidange de notre véhicule nous contraint à aller la changer également. Ce petit arrêt nous prendra finalement deux bonnes heures. Nous profitons de notre passage par Rapid City pour aller déjeuner au Ruby’s Tuesday, une chaîne de casual dining que nous apprécions particulièrement. Leurs Triple Prime Burgers sont vraiment excellents, et leur salad bar à volonté est de première qualité. Si l’on choisit bien ses plats en fonction des promotions du moment, on s’en tire vraiment pour un montant super raisonnable. Puis, en quittant Rapid City pour les Badlands, nous faisons un dernier arrêt au South Dakota Air & Space Museum, un musée entièrement gratuit adjacent à une base militaire, où de nombreux avions de l’histoire militaire américaine sont exposés. Les enfants sont fascinés. Pour un musée gratuit, les collections sont impressionnantes. Mais nous ne traînons pas trop car nous avons encore de la route avant de rejoindre les Badlands et notre camping, et nous voulons éviter de monter le camp à la lueur de nos lampes torches.
Juste à l’entrée du parc national des Badlands, au niveau du Cedar Pass qui offre des panoramas somptueux sur les paysages de ce parc national atypique, nous faisons un premier arrêt pour une balade sur le Door Trail. Cet sentier relativement court démarre sur un boardwalk (pour éviter les zones herbeuses où les serpents à sonnette pullulent), puis se continue à travers les paysages de désolation des Badlands, où nous progressons sur un sentier balisé par des barres métalliques plantées tous les 100 mètres. Ce petit jeu de piste fait le bonheur des enfants. Les Badlands sont particulièrement verdoyants et fleuris pour cette période de l’année, comme si le printemps se prolongeait dans l’été : généralement les Badlands sont jaunes avec une végétation rare et brûlée par le soleil. Avec cette touche de couleurs printanières, les paysages n’en sont que plus magnifiques.
Mais l’heure tourne, et nous nous dirigeons vers notre camping en lisière de la petite bourgade d’Interior, localisé juste au sud du parc. Nous n’avons pas choisi cette fois-ci le camping du parc national qui est pourtant très sympa car planté au milieu des paysages de désolation du parc : nous avons privilégié un petit camping privé qui fait aussi motel, et qui dispose surtout d’une petit piscine pour le plus grand bonheur des enfants. Le Cedar Pass Campground du Parc National est pour sa part situé sur la plaine au pieds des formations rocheuses des Badlands. Chaque emplacement est pourvu d’une table de pique-nique avec banc comme dans la majorité des campings américains, mais également d’un abris qui recouvre cette table. Ce type de protection est généralement proposé sur les emplacements sans ombre naturelle (sans arbre en particulier), mais ici ils servent également de protection contre les vents. Effectivement ces plaines peuvent être balayées par des forts vents diurnes ou nocturnes. Nous en avions fait l’amère expérience il y a quelques années, lorsque que vers les 2h du matin la toile de notre tente se trouva plaquée au sol, recouvrant presque les corps des enfants qui eux ne s’étaient pas réveillés. Silvère avait dû ressortir en pleine nuit dans la tempête pour réajuster les cordes d’amarrage de notre tente que nous avions a priori mal fixées, puis nous nous étions positionnés Silvère et moi dans les angles de la tente soumis à la pression du vent pour tenter de maintenir la tente le plus droit possible et éviter qu’elle ne cède. Nous avions ainsi passé avec Silvère plusieurs heures à nous demander si la tente allait résister, alors que nos 4 enfants poursuivaient leur nuit sans se douter une seule minute de la tempête qui faisait rage !
Donc, cette année, nous avons décidé de tester un nouveau camping quelques minutes plus au Sud. A notre arrivée, les enfants se dirigent immédiatement vers la piscine. Les adultes se lancent dans le montage des tentes, et nous prêtons une attention toute particulière à bien les fixer. Pendant que nous préparons le repas, les enfants organisent un match de foot auquel s’invitent d’autres enfants du camping. A la fin du repas, nous assistons à un superbe coucher de soleil et nous terminons la vaisselle à la lueur d’une lanterne.
J31 : DES BADLANDS A LA DEVIL’S TOWER EN PASSANT PAR LA VILLE WESTERN DE DEADWOOD
Pas de vent violent cette nuit : Nous petit-déjeunons et plions les tentes avant de retourner au Badlands National Park pour une belle randonnée. Nous avons choisi l’aventureux Window Trail qui nécessite d’emprunter une échelle de corde et de rondins pour accéder à la partie supérieure de la balade qui suit la crête des formations rocheuses des Badlands. Si ce n’est pas dangereux pour qui a un peu d’équilibre, cela n’en reste pas moins impressionnant pour ceux qui sont sujets au vertige comme moi . La balade n’est pas très longue mais les paysages sont vraiment magnifiques et la vue à la fin du sentier à travers la Window est sublime: le contraste des fleurs printanières jaunes et l’herbe verdoyante avec les formations rocheuses blanches est juste hypnotique. Nous complétons cette balade par une petit boucle au pieds de la falaise en haut de la laquelle nous avons terminé le Window Trail, puis nous quittons le Badlands National Park pour rejoindre la ville western de Deadwood, célèbre pour avoir vu passer un grand nombre de figures célèbres de l’Ouest Américain, de Calamity Jane à Wyatt Earp, en passant par Wild Bill Hickock qui y trouva la mort en pleine partie de poker. A notre arrivée sur Deadwood, nous choisissons de pique-niquer dans un petit parc municipal avant de partir à pieds à la découverte du centre ville western historique. Main Street a su garder ses façades Western et son ambiance. Nous rencontrons pas mal de bikers car Deadwood n’est pas loin de Sturgis où aura lieu dans quelques jours le Sturgis Motorcycle Rally, un rassemblement géant annuel qui fait converger près d’un demi million de fans d’Harley-Davidson de tous les Etats-Unis. Après une petite glace bien méritée en cette journée particulièrement chaude, nous prenons place sur les trottoirs de Main Street devant un hôtel historique, afin d’assister à la reconstitution d’un duel au revolver. Ces reconstitutions ont lieu tous les jours pendant la saison d’été dans les rues de la ville, et relatent toutes un fait divers réel. Les enfants apprécient même si pour ma part, je suis moins convaincue par le show au milieu d’une foule de touristes. Nous décidons donc de retourner à une activité plus nature, et hors des sentiers touristiques. Nous rejoignons donc le parking du Devil’s Bathtub Trail, mettons nos chaussures pour marcher dans l’eau, et remontons le courant d’une petite rivière dans un très beau canyon verdoyant. Nous finissons par arriver à une succession de petits toboggans naturels. Les enfants ne se font pas prier pour les tester, rejoints par quelques courageux adultes, malgré une eau très froide. Ce petit intermède nous aura bien rafraîchi et aura gratifié notre ami Steph de quelques trous dans son maillot de bain . Puis nous repartons tous pour rejoindre le Belle Fourche Campground au pieds de la Devil’s Tower, une étonnante et magnifique formation rocheuse constituée de colonnes de basalt, bien connue des cinéphiles comme étant le lieu d’arrivée des extraterrestres dans Rencontre du Troisième Type. Nous connaissons bien ce lieu et son approche reste toujours aussi magique. Étant un camping non réservable, nous avions quelques craintes de ne plus avoir de place en arrivant aussi tardivement, mais nous trouvons un bel emplacement de groupe où nous pouvons planter toutes nos tentes Nous ne perdons pas de temps à dresser le camp car des orages se profilent à l’horizon. Nous irons découvrir la Devil’s Tower demain matin. Pour l’heure, après un bon repas au camping, direction nos surmatelas ! Nous avions prévenu nos amis que dans cette région, les orages de nuit pouvaient être particulièrement violents. Nous parlions d’expérience. Et ils n’allaient pas oublier cette nuit de si tôt …
J32 : ORAGE DANTESQUE, BALADE AU PIEDS DE LA DEVILS TOWER, VISITE D’UN PETIT MUSÉE LOCAL A GILETTE, ET ROUTE POUR CODY, ENTRÉE EST DE YELLOWSTONE
Nous avions prévenu nos amis en début de voyage que le passage par le Sud Dakota et le Wyoming serait une expérience de camping potentiellement différente de celles que nous avions partagées quelques années auparavant sur le plateau du Colorado. Nous avions eu une ou deux fois des grosses averses de nuit, et nous avions expliqué à l’époque que ça n’était pas de vrais orages et que s’ils campaient un jour dans le Sud Dakota, ils découvriraient peut être ce qu’est un VRAI orage. Et bien cette nuit à la Devils Tower, ils ont compris ce qu’on voulait dire ! L’orage que nous avons vécu cette nuit là est sans nul doute dans le top 3 des orages les plus violentS que nous avons eus en campant aux Etats-Unis. Ces orages cumulent 3 manifestations potentiellement dangereuses : tout d’abord des vents très violents, qui vous font vraiment vous interroger sur la solidité de votre tente, littéralement affaissée sous la pression. Si les sardines ou les cordes lâchent, ou si un arceau en fibre de verre cède, vous vous demandez ce qui va bien pouvoir vous arriver. Ensuite, une pluie diluvienne qui s’abat sur votre tente et vous fait craindre des inondations, la crue soudaine de la rivière voisine, ou la création de torrents d’évacuation de ces m3 d’eau qui se déversent pendant des heures. Enfin, les éclairs. Oui, on a tous déjà vu et entendu des éclairs. Mais là on parle des centaines, de milliers d’éclairs, qui s’abattent quasiment en continue, pendant plusieurs dizaines de minute voire plus, à une fréquence telle que le bruit du tonnerre est quasi continu, et que les flashs des éclairs sont tellement rapprochés que l’on peut voir dehors comme en plein jour.
Nous sommes donc réveillés vers 1h de matin, par le fracas du tonnerre, accompagné par le bourdonnement de la pluie lourde et diluvienne sur la toile de notre tente. Notre toile traitée et normalement imperméable lutte difficilement contre cette attaque intense du flot incessant de la pluie. L’entrée de notre tente qui n’est pas entièrement fermée commence à être inondée et nous nous réveillons juste à temps avant que le niveau d’eau dans l’entrée ne soit suffisamment haut pour se déverser dans la chambre où nous dormons. Contrairement à toutes les autres nuits d’orages violents passées sous la tente aux Etats-Unis, cette fois-ci nos quatre enfants se sont également réveillés. La force de la pluie, la fréquence des éclairs illuminant notre tente, et le bruit assourdissant du tonnerre impressionnent les jumelles. J’essaie tant bien que mal de garder mon calme mais j’avoue que nous nous sentons bien petits et impuissants face à la violence des éléments. Je tente de calmer les deux filles en me blottissant contre elles et en fredonnant alors la seule chanson qui me vient à l’esprit…. “Il était un petit navire, il était un petit navire….”, que je chantonne en boucle d’une voix aussi calme que possible. Silvère s’attelle quant à lui à vider l’entrée de la tente, avec une écope de fortune, pour faire redescendre le niveau de l’eau et éviter l’inondation. Il vérifie que toutes les cordes tiennent bon et cale Keyvan dans un coin de la tente soumis à la plus forte pression des rafales de vent pour faire contrepoids. Mais nous pensons aussi à nos amis dans les tentes voisines, et nous demandons dans quelle disposition nous allons les retrouver le lendemain, si tant est qu’ils soient encore là ! Silvère ouvre brièvement les différentes fenêtres de la tente pour vérifier les tentes de nos amis : elles sont toujours là, et semblent bien tenir le coup. Ce n’est qu’après plus d’une heure de tempête que Silvère qui vérifie l’heure sur son portable s’aperçoit que nos amis sont en discussion de tente à tente via notre groupe Whatsapp depuis le début. Nous captons rarement le réseau dans ces campings reculés des parcs nationaux américains, aussi nous n’avons pas pensé une seconde essayer de communiquer avec eux de cette façon. C’est avec soulagement que nous lisons leurs messages : leurs enfants dorment toujours, et faisant contre mauvaise fortune bon coeur, le ton des échanges reste léger . Seul Fab qui est seul dans une petite tente a été partiellement inondé : il profite d’une accalmie en fin d’orage pour faire le tour des tentes et confirme que notre emplacement de groupe s’est transformé en une véritable pataugeoire. Le groupe voisin un peu plus loin, qui avait choisi de ne pas monter les doubles toits de leurs tentes, a même décampé en voiture au tout début de l’orage en abandonnant tout derrière eux. Après près de 2 heures d’orage, nous nous endormons finalement à nouveau. Nous nous réveillons à 7h du matin, la mine déconfite, scrutant les visages de chacun. Le camping au petit matin est étonnamment calme. Seules quelques flaques et nos mines témoignent de la violence de la nuit.
Le petit-déjeuner est l’occasion de partager nos impressions de la nuit passée. Nos amis ont désormais bien saisi la différence entre “orage” et Orage, mais sont prêts à continuer .
Nous laissons nos tentes sécher au soleil du matin, et nous partons pour effectuer une balade autour de la Devils Tower. Cette petite randonnée d’environ une heure nous offre de multiples vues sur cet étonnant monolithe basalt qui est sans doute un reste de lave refroidie dans une cheminée de volcan. Nous pouvons apercevoir quelques alpinistes experts partis à l’assaut de ses parois.
Puis nous démontons notre campement et reprenons la route, en faisant un petit arrêt à la Prairie Dog Town qui jouxte notre camping, comprenez un champ jonché de petits buttes creusées par des milliers de chiens de prairie. On en trouve un peu partout dans l’Ouest Américain, et c’est toujours avec plaisir que nous effectuons un petit arrêt pour les observer.
Puis nous prenons la direction de Cody, ville western située aux portes de l’entrée Est du parc national de Yellowstone, la prochaine destination de notre périple. En route, nous effectuons un arrêt à Gilette pour visiter leur petit musée local sur l’histoire de leur ville et de la région. Les filles profitent pleinement des costumes d’époque mis à leur disposition pour se glisser dans la peau des pionniers. Un petit film explique l’essor de l’industrie minière de la région. D’étonnantes collections de fusils western et de fils de fer barbelés complètent la visite. Enfin nous sommes transportés à l’époque de Laura Ingalls lorsque nous prenons place dans une ancienne école déplacée à côté du musée. Ce petit musée est vraiment typique des musées locaux américains : un condensé d’histoire et d’expériences ludiques et instructives pour tous.
Après un rapide déjeuner au Wendy’s, nous reprenons la longue route pour Cody et notre camping. Après 4 heures passés dans la voiture, les enfants apprécient tout particulièrement les infrastructures proposés par le Camping KOA (que nous testons pour la première fois et qui nous offre de belles surprises) que nous avons choisi pour cette nuit à Cody : piscine chauffée, jacuzzi et trampoline géant ! En outre, nous ne dormirons pas sous la tente cette nuit mais dans des cabines en bois, certes assez sommaires sauf pour nos amis Fred et Nadège qui avaient opté en réservant pour un chalet très spacieux et confortable. Qu’à cela ne tienne, nous profiterons du confort de leur chalet et surtout de leur espace BBQ pour prendre le diner du soir autour d’une énorme pièce de boeuf. La journée fut longue, c’est donc seulement à la tombée de la nuit que nous nous régalons de grillades préparées par nos chefs cuistots. Yummy !
J33 : TRAVERSEE DE YELLOWSTONE : MUD VOLCANO, LOWER YELLOWSTONE FALLS
Après une bonne nuit de sommeil dans notre cabine de rondins, nous profitons du sympathique petit-déjeuner de pancakes offert par le camping. Notre petite escale dans ce KOA aura été très agréable et nous gardons cette adresse pour nos clients. Puis, nous prenons la direction du parc national de Yellowstone, qui sera la dernière étape de ce périple à 16 pour certains de nos amis. Le choix du lieu d’hébergement est particulièrement compliqué à Yellowstone qui s’étend sur une surface très importante : nous devons trouver un bon compromis entre privilégier un seul camping pour ne pas avoir à démonter/remonter la tente chaque jour, et la gestion de l’éloignement des différentes sections du parc à visiter qui rajoute de la route. Pour ce périple en groupe, nous avons programmé 3 nuits au Madison Campground dans la partie Ouest du parc dont la localisation est assez centrale. Nous avons déjà visité par deux fois ce parc national. C’est un parc que nous aimons bien malgré quelques points négatifs. En premier lieu, Yellowstone est vraiment excentré des différents points d’entrée dans l’Ouest Américain et nécessite plusieurs jours de route pour y accéder (et pour en revenir). On arrive vite à un détour d’une bonne semaine pour visiter un seul parc : il faut donc vraiment bien penser son itinéraire pour rajouter une étape Yellowstone à son programme. On peut réduire un peu ce temps par une arrivée sur Salt Lake City, mais les vols transatlantiques pour Salt Lake City sont rarement concurrentiels. Second point, particulièrement important à nos yeux, la foule touristique est omniprésente car la saison de visite est très courte, et les boardwalks qui permettent d’accéder aux principaux points d’intérêts concentrent mécaniquement les visiteurs sur des itinéraires congestionnés. Certes, le parc propose également quelques longues balades, en dehors des sentiers battus touristiques, mais elles s’éloignent également de ce qui fait l’intérêt particulier du parc à savoir les phénomènes volcaniques uniques tels que les geysers, les source sulfurées et autres terrasses en travertin. Les routes qui relient les différentes parties du parc sont peu nombreuses, et il n’est pas pas rare de rencontrer des embouteillages, ou de se retrouver les voitures les unes derrière les autres pour observer un animal le long de la route. Enfin, dernier point, l’hébergement est compliqué et cher si pour vous le camping n’est pas une option : les options dans le parcs sont très limitées et/ou hors de prix, ce qui implique généralement de loger en dehors du parc, à West Yellowstone par exemple. Certes cette petite bourgade est située non loin de l’entrée Ouest du parc, mais comme nous vous l’avons précédemment indiqué, vous devrez faire au minimum 1 ou 2 heures de route aller pour rejoindre chaque jour la région d’intérêt de la journée. Et les prix restent très élevés : ne vous attendez pas à avoir un logement de luxe au regard du prix de votre chambre. Après ce petit aparté sur les conditions de visite du parc de Yellowstone, revenons à notre périple et à cette première journée d’exploration du parc.
Nous profitons d’une arrivée par l’entrée Est du Parc pour faire explorer quelques sites volcaniques sur la route. Nous marquons un premier arrêt au Mud Volcano. La visite s’effectue sur un boardwalk qui nous mène à travers différentes curiosités géothermiques comme un bassin de boue bouillonnante ou encore l’antre du dragon, une source qui crache de la fumée quasiment en continu. Des panneaux rythment la marche nous expliquant les différents phénomènes naturels que nous pouvons observer. Nous rencontrons également la faune locale plus ou moins cachée dans l’environnement (des animaux sauvages se cachent dans nos photos, n’hésitez pas vous aussi à partir à leur découverte). Comme à leur habitude, des bisons profitent de la chaleur des sources volcaniques pour se réchauffer et nous gardons bien notre distance avec eux par sécurité.
Après un petit pique nique, et avant l’arrivée d’un orage imminent, nous nous rendons aux chutes sur la Yellowstone River, dans le Grand Canyon of the Yellowstone. Nous empruntons le chemin serpentant le long de la rive pour rejoindre le haut des plus grandes chutes. J’ai un petit noeud au ventre quand nous arrivons près de la chute car je ne peux m’empêcher de penser à cette petite fille tombée accidentellement l’année dernière dans les chutes à ce même endroit. Je m’étais déjà fait la réflexion lors de notre précédente visite sur le peu de protections à ce niveau du chemin : je pensais alors que sans barrière, il était fortement possible de glisser sur le chemin et de finir dans la cascade. Mais nous sommes aux Etats-Unis, et si de nombreux chemins sont aménagés, ils privilégient la responsabilisation de chacun et la nature sauvage. C’est aussi ce que nous apprécions lors de notre balade. Les gorges jaunes de la Yellowstone River sont vraiment splendides. Puis avec l’arrivée de la pluie, nous abrégeons notre visite et nous reprenons la voiture en direction du Madison Campground. Nous investissons nos 3 emplacements et préparons le dîner
J34 : JOURNEE A YELLOWSTONE : MAMMOTH HOT SPRINGS, BOILING RIVER, LAMAR VALLEY
Nous nous réveillons en forme, et prêts à affronter une longue journée pleine d’expériences insolites en tout genre, même les moins prévisibles… Après un petit-déjeuner au camping, le convoi des trois voitures prend la direction des Mammoth Hots Springs, dans la partie Nord du parc. Nous partons tôt afin d’éviter la foule sur les boardwalks qui traversent les différentes terraces de traverin où s’écoulent des sources d’eau très riche en minéraux qui se cristallisent en fontaines de toutes les couleurs. Le paysage semble apocalyptique à certains endroits, stérile, froid et sans vie, alors que des terrasses d’un blanc éclatant sur lesquelles s’écoule l’eau des sources resplendissent quelques mètres plus loin. Nous restons bien sur le chemin car sortir des sentiers reviendrait à marcher sur ces sols fragiles, avec le risque de voir le sol s’ouvrir sous nos pieds, au-dessus d’une source d’acide concentré et à haute température. Chaque année, l’actualité du parc est ponctuée de tels accidents, parfois mortels. Après cette déambulation, nous rejoignons le Mammoth Visitor Center, pour découvrir les expositions mais aussi retrouver un peu de WIFI . Nous sommes accueillis sur le parking par de magnifiques élans. Nous profitons du passage aux toilettes du Visitor Center pour enfiler nos maillots de bain, car nous prenons ensuite la direction d’une source chaude étonnante, la Boiling River !
Nous faisons souvent des arrêts dans des sources chaudes aux Etats-Unis, mais l’expérience que nous allons vivre est assurément très différente de tout ce que nous avons pu vivre jusqu’à présent. En effet, la Boiling River est un petit court d’eau d’une centaine de mètres, alimenté par une source chaude à 55 degrés qui se déverse ensuite dans la Gardner River, une rivière glacée. Le jeu consiste donc à s’asseoir à l’endroit exacte où l’eau bouillante de la source rencontre l’eau glaciale de la rivière, pour bénéficier d’une eau tiède. La chose n’est pas si aisée quand vous devez également prendre comme paramètre le courant des deux rivières (et notamment celui assez fort de la Gardner River), la déviation du courant par le passage d’autres personnes dans la creek ou par le déplacement de pierres … Du coup, nos corps sont partagés entre ces deux extrêmes de température, et nous pouvons entendre : “oh, ah, c’est froid ! Ah non c’est brûlant ! “…. L’expérience se révèle plutôt mitigée pour la majorité du groupe à l’exception de Silvère, des jumelles et de moi-même qui avons adoré nous prélasser dans la rivière en cherchant la position et la localisation optimale de température .
Cette petite pause aquatique nous aura mis en appétit et nous faisons donc un arrêt pique-nique un peu plus loin. Nous sommes plutôt chanceux pendant ce périple et trouvons finalement assez facilement des tables de pique-nique assez grandes pour le groupe que nous sommes, malgré une présence touristique importante dans les parcs les plus courus.
Mais la journée ne fait que commencer ! Nous reprenons la voiture pour tester une nouvelle balade hors des sentiers battus et traversons la Lamar Valley réputée pour sa faune sauvage (de fait, nous croisons de magnifiques élans et avons même la chance depuis notre voiture d’apercevoir brièvement un ours). Cette balade devra nous mener à une ancienne forêt aujourd’hui pétrifiée : les troncs des arbres, enterrés par des intempéries il y a des millions d’années, se sont petit à petit fossilisés et minéralisés jusqu’à devenir du petrified wood, du bois pétrifié. Par contre, ce n’est qu’une fois bien engagé sur le sentier que Silvère nous avoue que nous devons traverser le territoire des ours pour rejoindre notre destination. Cette révélation, qui s’ajoute au très fort dénivelé de la randonnée, ainsi qu’à l’impossibilité de Silvère de nous indiquer de façon précise et fiable la durée exacte de la balade met à mal la volonté d’une partie du groupe qui décide de rebrousser chemin tant que la voiture est encore en vue en bas dans la vallée. Pour notre part, nous sommes toujours aussi motivés pour aller découvrir ces arbres pétrifiés, et nous poursuivons à l’assaut des collines abruptes. Les paysages que nous traversons sont vraiment magnifiques. Puis nous finissons après un effort certain, à rejoindre le point GPS que Silvère avait identifié. Et nous ne sommes pas déçus : c’est la première fois que nous voyons des troncs d’arbres pétrifiés non pas couchés sur le sol mais encore debout. Le tout devant un panorama à couper le souffle. Quelle belle récompense ! Cependant nous ne attardons pas trop car nous devons rejoindre l’autre partie du groupe qui doit nous attendre sur le parking. Nous essayons de ne pas traîner, mais de façon assez soudaine, Silvère est pris d’horribles crampes intestinales qui le paralysent à intervals réguliers. Et ce n’est pas la seule surprise de notre retour : avant d’atteindre le parking au fond de la vallée, nous devons traverser une petite plaine au pieds des collines, plaine désormais envahie par un immense troupeau de bisons ! Les mugissements et le souffle puissant, accompagnés du bruit sourd des sabots frappant le sol, de deux mâles gigantesques se défiant à une cinquantaine de mètres de nous, accélèrent nos pas et nos rythmes cardiaques . Quelle aventure ! Nous reprenons enfin la route pour le camping. Mais c’était sans compter sur les fortes douleurs abdominales de Silvère qui se manifestent sur la route du retour. Il s’isole finalement au calme sous la tente pendant le repas mais après une bonne heure, les douleurs ne partant pas mais au contraire s’intensifiant, nous nous décidons à chercher des secours. Les rangers du camping nous indiquent que toutes les infirmeries du parc sont fermées à cette heure. Nous devons donc nous diriger vers la ville la plus proche à savoir West Yellowstone où une clinique devrait pouvoir encore nous accueillir. Notre ami Fabien nous accompagne, les enfants restent au camp sous l’oeil de leurs grands frère et soeur et de nos amis. Arrivés à West Yellowstone, Silvère prostré sur le siège arrière vient de subir les assaut d’une nouvelle crise abdominale. Nous cherchons et trouvons difficilement la clinique indiquée par les rangers : elle est fermée ! Nous décidons de nous rendre à la réception d’un hôtel pour demander conseil. Ils nous indiquent que notre meilleure option est le centre médical de Big Sky, à une heure de route plus au nord. Il est 22h. Garé sur le parking de l’hôtel une discussion s’engage. Que fait-on ? Après 15 bonnes minutes de réflexion, Silvère fait remarquer que depuis notre arrivée sur West Yellowstone qui a marqué la fin de la dernière crise, il s’est presque passé une bonne heure, sans aucune nouvelle récidive. Il hésite à nous lancer dans 2 heures de route supplémentaires pour rejoindre Big Sky. Avec Fabien nous ne sommes pas vraiment convaincus et hésitons à rentrer pour devoir repartir en urgence au milieu de la nuit en cas de reprise des crises abdominales. Finalement, nous décidons d’attendre un peu et de voir venir. Nous cherchons un lieu encore ouvert pour prendre un café, et atterrissons finalement au McDonald de West Yellowstone, un des rares restaurants encore ouverts à cette heure. Nous prenons un café, et Silvère qui n’a rien mangé depuis ce midi et qui se sent chaque minute un peu mieux commande un coca et quelques cookies chauds. Finalement, même le McDo s’apprête à fermer ses portes : mais Silvère dit aller beaucoup mieux. Il n’a pas eu de crise depuis plus de deux heures. Nous décidons de rentrer nous coucher au camping. Ces impressionnantes crises abdominales auront finalement disparues aussi subitement qu’elles étaient apparues dans l’après-midi. Nous ne saurons jamais ce qui les a causées, même si nous suspectons un peu la répétition des changements de température pendant toute la journée, entre la fraîcheur liée à l’altitude du parc et la chaleur du soleil d’été, le tout amplifié en milieu de journée par une expérience chaud/froid inédite à la Boiling River !