Passer un an dans un lycée aux Etats-Unis

Depuis plus de deux mois déjà notre fille aînée Kary est partie dans sa famille d’accueil à Austin, Texas, pour y passer un an et vivre la vie d’une lycéenne américaine. En apprenant cette nouvelle, un certain nombre de nos clients et lecteurs du blog nous ont posé des questions sur cette expérience. Nous nous proposons donc de vous conter cette aventure familiale, car en effet cette expérience chamboule la famille dans son ensemble, et pas seulement le principal intéressé. Nous espérons ainsi apporter des réponses au maximum de questions que vous pouvez vous poser, ainsi qu’un témoignage vécu sur cette incroyable expérience.

Tout a commencé pour nous par une intervention dans le collège de nos enfants par l’association AFS sur un programme permettant d’aller passer une année dans un lycée américain. Intrigués par cette idée, nous en avions parlé à Kary qui était alors en classe de 3ème, et dont la réaction première fut une bouffée d’angoisse à cette perspective. Conscients qu’un tel projet devait avant tout venir de l’enfant et non d’un désir des parents, nous avons écarté cette idée aussi vite que nous l’avions présentée, et rassuré Kary : il n’était pas question de l’envoyer où que ce soit contre son gré. Fin de la discussion. Pour nous l’affaire était donc classée. Mais quelques mois plus tard, nous découvrions avec étonnement que l’idée avait finalement fait son chemin, et que Kary, passé les premières craintes, avait fait mûrir cette idée. Elle finit même par nous avouer que l’idée de découvrir et de vivre le quotidien d’une étudiante de lycée américain l’avait toujours titillée, elle qui avait en tête les clichés des films et séries américaines : transport en bus scolaire jaune, lycée avec les traditionnels casiers, activités sportives américaines, clubs etc.

Nous nous sommes alors renseignés sur les différentes options envisageables. En outre, nous convenions que passer un an aux Etats-Unis entre les classes de 2nde et de 1ère était la meilleure option pour Kary, en faisant le choix de redoubler ensuite sa 1ère en France. L’idée n’était pas d’en faire plus, mais au contraire d’avoir une année pour souffler, consolider ses acquis, gagner en assurance et en maturité. D’autres préféreront passer cette année à l’étranger après la 3ème ou après la 1ère, et de faire cette année à la place et non en plus de l’année scolaire française. Attention il n’est pas possible de partir aux Etats-Unis avant la 3ème (il faut avoir 15 ans minimum) et il est apparemment très compliqué de partir après son année de Terminale avec ce type d’échange et avec un visa J1 (les informations à ce sujet sont particulièrement difficiles à trouver et divergentes…).

Dans un premier temps, un peu effrayés par la question des coûts financiers, nous avons écarté l’option de passer par une association agréée pour gérer cette année à l’étranger. La dizaine de milliers d’euros demandée par les associations, alors même que les familles d’accueil et le lycée sont bénévoles, nous semblaient alors prohibitifs. Nous avons alors exploré plusieurs pistes dont celle du Rotary Club qui a développé son propre programme d’échange interculturel, le Rotary Youth Exchange, et qui a le mérite d’être entièrement gratuit. Après une réunion d’information où nous avons rencontré de nombreuses familles ayant participé à cette expérience, nous avons mieux compris les spécificités propres à ce programme, et notamment le fait que le programme est nécessairement un échange (avec obligation de recevoir un étudiant chez soi, ce qui pour nous, habitant un appartement de taille réduite à Paris n’était pas aisé), que l’enfant change de famille d’accueil en général tous les trimestres (mais reste dans le même établissement scolaire), mais aussi et surtout, qu’il n’est pas possible de choisir son pays d’accueil. En effet, avec le Rotary Youth Exchange, on ne peut que faire des voeux sur un minimum de 3 pays, dont au moins un non anglophone. Pour notre fille Kary cette condition fut rédhibitoire, son projet n’étant pas de passer un an à l’étranger, mais bien un an aux Etats-Unis.

Après d’interminables recherches pour trouver des solutions à coût raisonnable, nous avons dû nous rendre à l’évidence que la seule option réaliste était de passer par un programme payant d’une association agréée par le département d’Etat américain.

Le choix des organismes pour passer un an d’étude aux Etats-Unis

 

Après un certain nombre de recherches sur internet, nous nous sommes rendus au salon Partir étudier à l’étranger à Paris, fin janvier 2018 à la Porte de Versailles. Nous y avons rencontré plusieurs organismes, dont WEP qui nous a fait une très bonne impression. Cependant, notre cas était vraiment particulier : passant tous nos étés aux Etats-Unis, Kary ne pouvait ainsi débuter son année scolaire aux Etats-Unis que fin août, et se posait également le problème de son arrivée sur le territoire américain avec une exemption de visa ESTA, à fin touristique, avant son basculement vers son visa étudiant J1. Un véritable imbroglio administratif dont nous vous passons les détails, et que la représentante de l’association d’échange WEP avait heureusement soulevé. Nous avons alors contacté par email un certain nombre d’associations, listées ci-dessous, leur expliquant notre problématique particulière.

Voici un aperçu des organismes d’échange à l’étranger et de leur grille tarifaire :

Ces différents organismes peuvent proposer des options variées comme la possibilité de garantir le choix d’un Etat, d’une région (côte Est, côte Ouest…) ou encore un environnement particulier (ville, campagne …) voire un établissement scolaire précis. Ces options sont payantes et certaines peuvent faire doubler les coûts (en sortant du cadre classique d’échange avec un lycée public pour basculer sur un lycée privé par exemple).

Le coût du programme, réglé à l’organisme dans son intégralité dès l’inscription, couvre les frais de fonctionnement de ces organismes, les frais de recherche des familles d’accueil, le prix des billets d’avion et des assurances. Les familles d’accueil sont bénévoles et le lycée public qui accueillera votre enfant sera dédommagé directement par le département d’Etat américain qui gère ces programmes. Attention néanmoins, les achats personnels (vêtements, activités, parfois le repas du midi à l’école …) devront être payés par le jeune et les frais médicaux sont pris en charge par une assurance dont le coût est compris dans les frais d’inscription. Pour un séjour d’un an aux Etats-Unis, l’association nous conseillait de prévoir 200 à 300$/mois de dépenses sur place, mais ce montant peut varier en fonction du lieu et de la famille d’accueil. Votre enfant devra donc partir avec un peu de cash et surtout avec une carte de paiement internationale. De nombreuses banques françaises proposent aux moins de 18 ans une carte de paiement gratuite, sans frais de commission à l’étranger. C’était le cas pour Kary qui est partie avec la carte jeune Kador de Boursorama Banque. Si votre enfant n’a pas encore de carte de paiement, pensez bien à la lui prendre quelques mois avant son départ afin qu’il se familiarise avec.

A noter également, en dehors du coût du programme réglé à l’organisme que vous avez choisi (en général entre 10 et 12 000€), et des dépenses sur place de votre enfant, il faudra régler des frais de passeport et de visa J1.

Nous nous sommes finalement lancés dans l’aventure en choisissant l’association YFU qui avait pu apporter une solution concrète à notre problématique particulière de dates et de visa, mais il faut reconnaître que les programmes proposés sont très proches les uns des autres, car ils reposent en fait tous sur un programme unique du département d’Etat américain. Après la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis pensaient qu’il était souhaitable pour assurer une paix pérenne entre les nations (notamment avec les anciens adversaires allemands et japonais), de s’ouvrir aux cultures étrangères par le biais d’échanges étudiants. Ils créèrent donc ce programme d’échange culturel et un visa spécifique. Avec ce Visa J1, un lycéen étranger peut passer une année scolaire aux Etats-Unis et suivre gratuitement sa scolarité dans un lycée public (les frais de scolarité seront alors payés par le gouvernement américain). L’étudiant étranger découvre alors la culture américaine mais il lui est également demandé de faire découvrir la culture de son propre pays à sa famille d’accueil et dans son lycée américain. L’étudiant étranger est ainsi le porte parole de son pays d’origine. L’étudiant est hébergé dans une famille d’accueil volontaire, obligatoirement bénévole.

Un particulier ne peut demander directement le Visa J1 pour son enfant auprès du gouvernement américain. Il doit obligatoirement passer par une association américaine agréée par le département d’Etat. Les associations et organismes présents en France sont donc soit des filiales française d’associations agréées américaines, soit des partenaires de ces associations américaines.

Ces organismes ont la charge d’une part de sélectionner les jeunes étrangers souhaitant venir étudier (attention, les jeunes doivent avoir entre 15 et 18 ans, au plus 18 ans et 6 mois) aux Etats-Unis, et d’autre part de leur trouver une famille d’accueil (ainsi qu’un lycée public d’accueil non loin du domicile de la famille d’accueil).

L’association est responsable de cet étudiant étranger auprès du gouvernement américain. La sélection des jeunes est particulièrement exigeante car le succès de l’échange repose assez largement sur la sélection des bons profils, motivés, volontaires, et suffisamment armés psychologiquement pour affronter ce saut dans l’inconnue, l’exigence d’une acculturation parfois violente au début, et la longue séparation sa famille. Après être passés par les différentes étapes du processus de sélection et après le départ effectif de notre fille, nous comprenons beaucoup mieux la nécessité d’une candidature solide.

Qu’est-ce qu’une candidature solide ?

 

Tout d’abord, le jeune doit être fortement motivé car même si tout est mis en oeuvre pour l’aider, ce ne sera pas facile tous les jours. Les difficultés qu’il pourra rencontrer sur place sont nombreuses :

  • Une certains désillusion parfois par rapport à ce à quoi il s’attendait
  • Le choc de la langue notamment dans les premiers mois d’adaptation, où les efforts constant pour étudier, fonctionner 24h/24 dans une langue étrangère est particulièrement éreintant.
  • La nécessité de s’adapter en permanence (à de nouvelles règles, un nouvel environnement, une culture parfois plus différente qu’il n’y parait en surface…)
  • Gérer les incompréhensions, forcément nombreuses au début
  • Gérer le manque de la famille, des amis, le blues du pays …

Le candidat doit donc être fortement motivé, car il sera seul à affronter tout cela. La candidature est celle du jeune et non des parents. Une fois parti, les parents ne seront d’aucune aide, aucun soutien pour le jeune. Au pire ils peuvent être un poids s’ils n’arrivent à s’abstenir de le contacter, car le jeune sera alors constamment tiré en arrière vers sa langue maternelle, son pays d’origine et ses liens affectifs, ce qui l’empêchera de s’investir entièrement dans cette nouvelle expérience. Enfin, le jeune doit comprendre qu’il est impératif qu’il respecte sur place les règles du pays d’accueil, et de la famille d’accueil, et qu’il suive de manière assidue sa scolarité. Le non-respect de ces points conduira au rapatriement du jeune dans son pays d’origine et mettra un terme à son année d’étude à l’étranger. Ce n’est pas très courant (car les sélections sont bien faites) mais cela arrive.

Comment l’association sélectionne-t-elle les candidats ?

 

Dans le cas de l’association YFU avec laquelle nous nous sommes lancés, Kary a dû remplir un dossier extrêmement détaillé : des dizaines de questions (en anglais évidemment) sur elle, ses habitudes, ses passe-temps, ses motivations, sa pratique religieuse éventuelle (si elle souhaite continuer de pratiquer dans le pays d’accueil ou non, et si elle est prête ou non à participer aux activités religieuses de la famille le cas échéant. Ceci est un point important pour les candidatures pour les Etats-Unis où un pourcentage non négligeable des familles d’accueil sont pratiquantes, impliquées dans leur communauté religieuse). A cela s’ajoute la nécessité d’un dossier scolaire solide mais pas nécessairement exceptionnel.

Un dossier médical doit également être constitué avec l’aide de votre médecin traitant et de votre dentiste qui rempliront un certain nombre de formulaires sur la santé générale et bucco-dentaire de votre enfant. Un point particulièrement sensible est celui des vaccins : les Etats-Unis et notamment les lycées américains sont particulièrement pointilleux sur les vaccins demandés, les dernières dates de rappel etc. Il faudra sans doute les faire compléter avant votre départ afin d’être sûr que tout soit en règle avant l’arrivée de votre enfant aux Etats-Unis.

Puis le candidat doit passer un examen d’anglais d’une heure, ainsi qu’un entretien de 45mn seul face à deux examinateurs (dont un ancien étudiant ayant fait l’échange), suivi d’un autre en présence de ses parents.

Enfin quand la bonne nouvelle tombe et que votre enfant est finalement sélectionné pour participer au programme d’échange, arrive la période d’attente de la famille d’accueil. Dans le cas des Etats-Unis, l’attribution de la famille d’accueil peut être extrêmement tardive, parfois quelques semaines voire quelques jours seulement avant le départ de l’enfant. Heureusement pour nous, l’attente fût très courte pour Kary, et deux semaines après la confirmation de son acceptation au programme, une famille d’accueil l’avait choisie : elle partirait donc passer un an à Austin, au Texas !

Mais revenons un peu plus en détails sur le choix de la famille d’accueil. L’association américaine cherche en permanence des familles pouvant accueillir des jeunes. Trouver des familles d’accueil bénévoles n’est pas chose aisée, même si le bénévolat fait partie intégrante de la culture américaine. Les familles ne reçoivent aucun dédommagement, ni aide financière pour l’accueil du jeune au sein de leur famille pendant un an. L’enfant sera à leur charge (y compris financière) pendant son séjour.

L’association recrute les familles d’accueil de différentes façons. Parfois ce sont les familles d’accueil qui les contactent directement, comme ce fut le cas de la famille d’accueil de Kary qui a fait toutes les démarches de son propre chef, souhaitant accueillir après le départ à l’Université du fils aîné, un étudiant étranger pour vivre une expérience d’échange culturel pendant un an. L’association (l’agence locale dans le pays d’accueil) demande également un dossier à la famille d’accueil et leur fait passer un entretien pour juger de leurs motivations et de leur aptitude à accueillir dans les meilleures conditions possibles un étudiant étranger.

Il n’y a pas de famille d’accueil type. La famille peut être composée d’un ou deux adultes, parents ou non d’autres enfants, de même sexe ou non. L’association insiste fortement sur ce point : les profils des familles sont très variés, jeune couple, retraités, familles élargies, famille monoparentale etc…

Enfin, c’est la famille d’accueil qui choisit le jeune qu’elle souhaite accueillir à partir de plusieurs propositions de l’association. Ils reçoivent ainsi une sélection de dossiers et font leur choix. Vous n’avez donc aucunement votre mot à dire dans le choix de la famille, même si les associations font attention à bien choisir les profils d’étudiants et de familles pour garantir une expérience réussie pour tous.

Préparer son départ

 

La période entre la confirmation de la participation de votre enfant au programme d’échange et son départ effectif peut être longue mais elle nous semble après expérience, fortement utile. En effet, même si la décision du départ a été mûrement réfléchie et validée par tous, la confrontation à la réalité du départ est toute autre, et nécessite une longue digestion (c’est particulièrement vrai pour la maman 🙂 ).

Dans notre cas, le week-end de décollage, organisé mi-mai par l’association YFU pour les étudiants en partance et leurs parents fut extrêmement bénéfique (bien que douloureux). Durant ce week-end, de nombreux ateliers et conférences vous permettent de bien vous confronter à la réalité de ce que sera cette année pour votre enfant, mais aussi et surtout pour vous même qui le laissez partir. Chaque règle a une justification pratique et est là pour faciliter l’intégration de votre enfant dans sa famille d’accueil et dans sa nouvelle vie loin de vous. Ce n’est que lorsque l’on mesure toute la difficulté de la tâche que vont entreprendre nos enfants que l’on comprend le bien fondé de chaque règle, et notamment de la plus importante et souvent la plus compliquée à accepter et respecter : limiter les contacts avec votre enfant après son départ au minimum. Au strict minimum.

Après ces deux jours, nous avons ainsi dû revoir une partie de nos attentes et intentions : oubliée l’idée du skype hebdomadaire avec notre fille, envolée la volonté de lui demander de travailler son français dans l’optique de son passage du bac français l’année suivante, vain l’espoir qu’elle tiendra de manière assidue un blog pour nous informer de son quotidien. Non nous ne pourrons pas la consoler si elle en a besoin. Oui il faudra lui faire une totale confiance, à elle et à sa famille d’accueil pendant un an. Oui nous serons absents de sa vie pendant cette année, comme elle sera absente de la notre. Cette année sera véritablement une parenthèse dans sa vie comme dans la votre. Cela peut paraître difficile et sévère mais vous allez progressivement comprendre que c’est pour le bien de votre enfant et nécessaire à la réussite de son année à l’étranger. Nous le comprenons d’autant plus facilement maintenant qu’elle est partie depuis plus de 2 mois, et que nous sommes confrontés à cette dure réalité : non, notre fille ne nous contacte pas, et oui c’est très bon signe (difficile, mais très bon signe). C’est à la fois la démonstration qu’elle s’intègre bien dans sa nouvelle vie américaine, et c’est aussi une façon inconsciente de se protéger : chaque contact avec sa famille et avec son pays d’origine ravive des souvenirs et des émotions difficiles à gérer, et qui mettent en péril les efforts effectués pour s’adapter à sa nouvelle vie. Cette coupure relationnelle avec sa famille permettra plus facilement à votre enfant de s’intégrer totalement dans sa famille d’accueil et dans son nouvel environnement. Il aura besoin de se couper complètement de son pays, de sa langue et de sa famille, de couper le lien émotionnel avec ses proches, pour réussir à s’intégrer pleinement dans sa nouvelle famille et son nouveau pays d’adoption.

Comment se préparer au départ ?

 

Cette formulation est volontairement ambivalente car nous parlons à la fois de la préparation du jeune partant et de celle des parents restant. En outre, la préparation sera à la fois psychologique et matériel.

Préparer son enfant

L’association demande à votre enfant d’être autonome sur un certain nombre d’aspects. Il devra ainsi prendre en charge l’achat de ses effets personnels sur place (produits d’hygiène, vêtements, …). Ceci implique donc qu’il soit autonome pour faire ses courses et tenir son budget.

Il devra également participer pleinement aux tâches ménagères de la famille et donc savoir par exemple faire tourner une machine à laver le linge. Si participer aux tâches ménagères peut vous sembler tout à fait normal, être certain que votre adolescent s’y tiendra avec enthousiasme pendant toute son année, est moins évident. Dans notre cas, c’était un point qui nous inquiétait particulièrement et nous n’avons eu de cesse d’insister sur ce point auprès de Kary (avec notamment la tenue de sa chambre….).

En outre, l’échange passant également pour un échange culturel et donc culinaire, le jeune est invité à cuisiner dans sa famille d’accueil des spécialités de son pays d’origine. Nous avons donc recensé nos recettes familiales et les avons apprises à Kary pendant les derniers mois avant son départ.

Vient ensuite l’élaboration de la valise. Et oui, votre enfant n’aura droit qu’à UNE SEULE valise pour son année à l’étranger. Une valise unique pour couvrir plusieurs saisons. Une valise unique pour emmener un petit bout de son pays et de ses centres d’intérêt. Une valise unique pour ramener des cadeaux pour la famille d’accueil.

Autant dire que cette valise est un véritable casse-tête et sera remplie presque scientifiquement et que des objets emmenés seront très certainement laissés au retour au profit de nouveaux achats sur place 🙂

Se préparer au départ de son enfant…

Dans notre cas, nous étions plus pris par la préparation matérielle du départ de notre fille qu’à notre préparation psychologique. Nous étions véritablement absorbés et repoussions la pensée de son départ. Même 2 mois après son départ, nous ne savons toujours pas comment l’on peut s’y préparer. Nous devons juste y faire face et aller de l’avant. Prendre une bonne respiration car la prochaine ne sera que 10 mois plus tard !

Un seul mot d’ordre : faire confiance à son enfant et à sa famille d’accueil.

Derniers papiers avant le départ

Une fois que la machine est lancée avec l’organisme que vous aurez choisi, viendra le temps des formalités administratives. Une partie sera faite par l’organisme auprès du département d’Etat américain, une autre partie peut se faire assez simplement en ligne, mais il faudra néanmoins vous déplacer à l’ambassade des Etats-Unis pour obtenir votre visa J1, avec un très court entretien de votre enfant. Théoriquement vous n’êtes pas sensé pouvoir accompagner votre enfant lors de cette dernière phase administrative, mais de fait, les agents de l’ambassade américaine n’ont pas posé de problème à ce que nous soyons à côté d’elle devant le guichet lors de cette dernière démarche. Vous recevez ensuite votre passeport avec le visa J1 sous 15 jours par courrier recommandé à votre domicile.

dernières photos avant le décollage

 

Pour conclure cet article et non cette expérience qui ne fait que commencer, nous pensons que si votre enfant a l’envie et le courage de se lancer dans cette expérience unique, alors n’hésitez pas à le soutenir. C’est une expérience extraordinaire mais qui demande un vrai engagement, à la fois de votre enfant, mais aussi du reste de la famille. Renseignez-vous le plus tôt possible auprès des différents organismes proposant ce programme, et prenez le temps de laisser mûrir ce projet pour tout le monde, afin d’être sûr de vos choix, notamment pour le principal intéressé. Les candidatures pour une rentrée scolaire aux Etats-Unis en juillet/août s’effectuent dès janvier. Et n’hésitez pas à nous contacter si vous avez la moindre question sur notre expérience. Nous ne manquerons pas également de compléter cet article au retour de Kary.

Deux ans après…

Cela fait désormais deux ans que Kary est rentrée à la maison. Je vous propose notre retour d’expérience sur cette année particulière passée par notre fille dans un lycée et une famille d’accueil au Texas, ainsi que sur les mois et années suivant son retour dans notre nouvel article : Retour sur une année passée dans un lycée américain

12 Commentaires

  1. Richard

    Bonjour
    Merci pour ce partage généreux et utile ! Une question peut être bien stupide mais je n’y trouve pas de réponse : si l’on trouve une famille prête à accueillir notre enfant pour une année et qu’elle s’inscrit à la high school du quartier et que l’on fait un Vida J1 et assurance c’est possible d’être exonérés des frais scolaires potentiels ? C’est à dire de squeezer l’organisme si l’on a une famille partante ?
    Merci pour vos lumières
    Cécile

    Répondre
    1. Voyager-aux-Etats-Unis.com

      A notre connaissance, non. Il est possible de demander à un organisme d’incorporer cette famille pour vous permettre de faire l’échange avec elle (certains organismes l’acceptent, d’autres pas). Mais obtenir le visa sans passer par le programme d’échange soutenu par un organisme agréé, je ne suis pas sûr que ce soit possible, de même que de s’inscrire dans la high school sans bénéficier du programme (qui est sponsorisé par le département d’Etat américain).

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  2. MARTIN

    bonjour, savez-vous si il existe des bourses pour aider à financer ce projet?
    Cordialement

    Répondre
    1. Voyager-aux-Etats-Unis.com (Auteur de l'article)

      Bonjour Martin,
      Malheureusement nous ne connaissons pas de bourses permettant de financer ce projet. En fait, l’année dans un lycée américain est déjà sponsorisée par le gouvernement américain qui paye les frais de scolarité de votre enfant au lycée qui l’accueillera et la famille d’accueil est entièrement bénévole. Par conséquent les frais (qui restent élevés) demandés par l’association reviennent uniquement à l’association. Ils couvrent ses frais de fonctionnement, l’assurance santé de votre enfant (mais qui est peu élevée au regard du coût total) et le billet d’avion. Nous ne connaissons pas de bourse permettant de couvrir ces frais de l’association. 🙁

      Répondre
      1. Églantine

        Bonjour, je me permets de répondre, il existe certaines bourses partielles avec certains organismes selon le revenu des parents ou avec la région cependant il existe une bourse intégrale avec ISPA il reste que le visa, le billet d’avion et les dépenses sur place à financer il me semble. Après c’est une bourse au mérite, il faut que l’enfant est la meilleure moyenne d’anglais ( plus de 19) pami toutes les personnes inscrites pour la bourse donc il n’y en a qu’une seule par an et elle est assez compliquée à avoir mais il faut toujours tenter je pense 🙂

        Répondre
  3. Deborah

    Bonjour, je suis tombé par hasard sur votre blog en faisant des recherches pour mon ados qui rêve de faire son lycée au état unis, s’imprégner de la culture et de surtout bien maîtriser la langue. Votre article est super. J’en ai pleure d’imaginer ma fille a la place de Kary. Concernant le besoin de couper le cordon je n’y avais pas pense à la nécessité pour le bien de nos enfants.
    J’avais beaucoup d’inquiétude mais vous m’avez rassuré et je la soutiendrai moi aussi a vivre son année exceptionnelle. Un grand merci a vous

    Répondre
    1. Voyager-aux-Etats-Unis.com

      Bonjour Déborah,

      > Bonjour, je suis tombé par hasard sur votre blog en faisant des recherches pour mon ados
      > qui rêve de faire son lycée au état unis, s’imprégner de la culture et de surtout bien
      > maîtriser la langue. Votre article est super.

      Si tel est son rêve alors l’expérience d’un an à l’étranger dans une famille d’accueil correspondra vraiment à sa recherche 🙂
      L’immersion sera totale et le dépaysement immense. Et normalement, il devrait revenir bilingue, s’il fait l’effort de bien se couper de ses attaches françaises comme recommandé (communication minimale avec sa famille et ses amis de France).

      > J’en ai pleure d’imaginer ma fille a la place de Kary. Concernant le besoin de couper le
      > cordon je n’y avais pas pensé à la nécessité pour le bien de nos enfants.

      Pour tout vous dire, je n’y avais pas forcément pensé avant que l’on prépare les valises de Kary pour son départ d’un an. Avant j’étais dans la dynamique du projet et de faire en sorte qu’il se réalise. Par contre je dois avouer que j’ai dû m’y confronter, son départ approchant, et là, ce ne fût vraiment, mais vraiment pas facile alors même que je ne me définis pas comme une maman fusionnelle. A l’approche de son départ, j’avais de plus en plus de crises d’angoisse à la pensée de son départ (je n’arrivais plus à respirer. Et deux ans après cette sensation revient immédiatement rien qu’à son évocation …). Bien évidemment je ne le montrais pas à ma fille et ce jusqu’à son départ. Par contre quelques heures après nos Au Revoir (son départ effectif) j’ai fait une réaction allergique : mon corps s’est couvert de boutons et de plaques. On a du me faire une piqûre de cortisone pour stopper la réaction. Puis, je ne compte pas le nombre de fois où dans les premiers mois durant lesquels nous n’avions pas le droit de prendre contact avec elle (afin de ne pas nuire à son intégration dans sa nouvelle famille et pays d’accueil, la recommandation est pas de contact du tout pendant les 2 premiers mois), j’ai supplié mon mari de me ramener ma fille 😉 . J’ai également appris que ses soeurs pleuraient parfois dans leur coin sans nous le dire en pensant à leur soeur Kary.
      J’ai eu l’impression d’avoir vécu un an en apnée et n’ai pu respirer à nouveau qu’à son retour à la maison.
      Par conséquent, oui ce n’est pas facile pour la maman mais si c’est le rêve de votre enfant, alors pas d’hésitation à avoir 😉
      En lisant votre commentaire, je me suis replongée dans notre article et me suis aperçue que nous n’avions pas écrit d’article sur notre retour d’expérience après le retour de notre fille. Nous le ferons donc dans les prochaines semaines car certaines remarques nous semblent importantes à apporter à cette expérience très particulière 🙂

      N’hésitez pas à nous recontacter si vous avez d’autres questions

      Sandrine

      Répondre
  4. Fab

    J ai lu votre article de bout en bout. Vous avez de la chance d avoir une fille aussi déterminée et elle a de la chance d avoir des parents qui lui laissent autant de liberté.

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  5. guibout

    Extrêmement instructif ! je suis scotchée par la détermination de Kary, qui fera d’elle après cette expérience, une jeune fille ouverte au monde. Mes filles 16 et 17 ans attendent son retour pr de multitudes de questions !!! Un petit clin d’oeil à elle d’ici

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  6. Didier

    Godness je reste sans voix.

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  7. Claire

    Bravo Sandrine et Sylvere pour ce récapitulatif détaillé de votre parcours administratif et psychologique. Quel courage pour toute la famille ! Quelle aventure !

    Répondre
  8. sellos

    Impressionnant !

    Répondre

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