Visiter New York City à pieds – Circuit 6 à New York : la Statue de la Liberté, Jersey City et Hoboken

Ce circuit explore la rive ouest de l’Hudson River, face à Manhattan. Après avoir pris le ferry pour la Statue de la Liberté, vous prendrez au retour le ferry pour le New Jersey, afin d’explorer Jersey City et Hoboken, des villes plus calmes que la bruyante et mouvementée Manhattan, et offrant des panoramas exceptionnels sur la skyline de New York.

N’oubliez pas de consulter nos autres circuits de découverte de New York.

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Et si vous partez à New York, n’oubliez pas de jeter un œil aux articles du blog sur New York, notamment sur la problématique particulièrement sensible de la réservation d’hôtel à New York, et la liste des hôtels que nous avons le plus conseillé cette année.

(Itinéraire mis à jour en Octobre 2022)

Circuit 6 : Sur l’autre rive de l’Hudson, la Statue de la Liberté, Jersey City et Hoboken

 

Statue de la Liberté et Ellis Island

 

La première partie de ce circuit consiste donc à rejoindre le pied de la Statue de la Liberté sur Liberty Island via le ferry des Statue Cruises. Le ferry et la visite de Liberty Island sont payants et avec réservation à l’avance obligatoire. Le billet comprend le trajet aller en ferry pour se rendre sur Liberty Island, et approcher la Statue de la Liberté de très près, mais aussi sur Ellis Island, aujourd’hui transformé en musée de l’immigration. Les départs se font soit de Downtown Manhattan (au niveau du Castle Clinton dans Battery Park), soit depuis le New Jersey, depuis le Liberty State Park. Pour le retour, vous êtes libres de choisir un ferry retournant sur Manhattan, ou bien sur Jersey City. Nous utiliserons donc cette seconde option pour visiter Liberty Island depuis Manhattan, puis rejoindre Jersey City afin d’explorer la rive ouest de l’Hudson River.

A partir de la fin de l’année 2022, on peut de nouveau opter pour des billets spéciaux pour entrer à l’intérieur de la statue et monter jusque dans la couronne, une option très sympa mais avec un nombre de billets très limité et il ne faut pas avoir le vertige. Il y a aussi la possibilité de rentrer uniquement à l’intérieur du piédestal, mais c’est nettement plus limité et nous ne conseillons pas forcément cette option. L’escapade prend un certain temps : attente du Ferry, traversée pour Liberty Island, visite du petit (mais très beau) musée de la Statue de la Liberté, photos autour de la Statue, reprise d’un nouveau Ferry, arrêt optionnel à Ellis Island avec la visite du Musée de l’Immigration, retour en Ferry : il faut compter 2 à 3 bonnes heures au minimum, souvent plus si on marque l’arrêt à Ellis Island, ce que nous ne conseillons pas forcément (cf plus loin).

Quelques mots sur la Statue de la Liberté : l’idée de construire un colosse dans le port de New York germa de notre côté de l’Atlantique. Les premières discussions entre Edouard de Laboulaye, homme politique républicain français et Auguste Bartholdi, sculpteur alsacien lui aussi très attaché à la République datent de la fin du règne de Napoléon III mais le projet fut réellement lancé au lendemain de la défaite française dans la guerre franco-prussienne de 1870. La France, doublement affaiblie par la défaite militaire et le renversement de Napoléon III, connaît un passage chaotique lors du soulèvement parisien de la Commune : l’aspiration partagée au retour au calme, la crainte du désordre insurrectionnel et révolutionnaire pousse la majorité des Français à une certaine défiance vis à vis de la République, et les premières élections accouchent d’un parlement où les royalistes sont très largement majoritaires, mais heureusement partagés entre légitimistes et orléanistes. Dans ce contexte, les Républicains comptent leurs maigres forces et redoutent le retour de la monarchie. Edouard de Laboulaye, cherchant un projet pour fédérer les bonnes volontés républicaines en France, décide de lancer la construction d’un colosse célébrant la liberté qui pourrait être dressé dans le port de New York, dans la jeune république américaine. Bartholdi qui avait déjà travaillé sur un projet d’un immense phare pour le canal de suez qui aurait pris la forme d’un colosse comme celui de la Rhodes antique, dessinera le modèle. Tous deux espèrent, en célébrant la République outre-atlantique, refédérer un front républicain en France. Ils choisissent le jeune et brillant ingénieur Gustave Eiffel pour créer l’armature métallique de la statue, et identifient un petit îlot bien placé dans le port de New York pour recevoir le futur colosse, qu’on espère pouvoir inaugurer le 4 juillet 1876, un siècle après la déclaration d’indépendance américaine. Par un appel aux dons, c’est le peuple français républicain qui est sollicité pour financer la construction de la statue, tandis que les Américains financeront la construction de l’immense piédestal. Le projet pris vite du retard par rapport aux objectifs, et quand il fut clair que la date du 4 juillet 1876 ne saurait être atteinte, Bartholdi pressa la construction de la seule main tenant la torche, et la fit exposer à Philadelphie lors de l’exposition pour le centenaire de la déclaration d’indépendance. Le succès fut manifeste, mais il faudra attendre que l’éditeur du New York Post, Joseph Pulitzer, prenne l’initiative d’une grande souscription nationale pour réunir enfin les fonds suffisants pour achever ce grand projet : Pulitzer promis de publier dans son journal le nom de tous les souscripteurs, aussi faible soit leur contribution. 120 000 répondirent à l’appel. La statue fut entièrement construite en France, à Paris, avant d’être démontée entièrement et envoyée par bateau à New York. Ce n’est finalement qu’en Octobre 1886, 10 ans après la date initialement escomptée que fut inaugurée l’oeuvre intitulée “La Liberté éclairant le monde”, scellant l’amitié de toujours entre les peuples français et américains : de fait, la plaque commémorative sur le piédestal rappelle que la Statue est un cadeau du peuple de la République Française en l’honneur de l’alliance des deux nations pour obtenir l’indépendance des États-Unis d’Amérique, et qui atteste de l’amitié éternelle entre les deux peuples.

Edouard de Laboulaye aura finalement gagné son double pari, même s’il mourut trop tôt pour pouvoir assister à l’inauguration : la Statue fut bien construite, et la République survécut aux assauts monarchiques. 

Réservation des billets pour le Statue de la Liberté

Le site officiel pour prendre son billet pour le ferry pour la Statue de la Liberté est : 

https://www.cityexperiences.com/new-york/city-cruises/statue/

Choisir un ticket General Admission (ou Crown Tickets si disponible). Choisissez votre date, puis sélectionnez votre lieu de départ, soit New York, soit New Jersey (uniquement si vous logez à Jersey City). Le coût est de 24$ (12$ pour les enfants jusqu’à 12 ans). Prenez l’horaire le plus tôt possible, idéalement 9h, sinon votre journée va être décalée inutilement.

Le ferry au départ de New York (Battery Park, entrée via le Castle Clinton) rejoint directement Liberty Island, puis Ellis Island, puis retour sur Battery Park. Le ferry au départ du New Jersey passe d’abord par Ellis Island, puis Liberty Island, et retour au New Jersey (Liberty State Park).

Organisation de la visite sur Liberty Island

Notre conseil est donc de prendre le ferry depuis Battery Park, de rejoindre directement Liberty Island. Profitez de la manœuvre d’approche sur Liberty Island pour prendre vos meilleurs clichés depuis le ferry, au plus près de la Statue (vous serez encore plus près une fois sur Liberty Island, mais vous n’aurez plus de recul). En arrivant sur Liberty Island, ne rejoignez pas directement la Statue de la Liberté, mais le petit Statue of Liberty Museum. C’est beaucoup plus intéressant de le faire avant de s’approcher de la statue, car vous aurez alors pleins d’informations sur sa construction et pourrez alors faire beaucoup plus attention aux détails sur lesquels le musée aura attiré votre attention. Si vous avez des tickets pour la couronne, un horaire vous sera communiqué quand vous prendrez le ferry.

La visite du musée prend entre 45 minutes à 1h. Commencez par les films d’introduction, très bien faits et qui retracent l’histoire de la Statue. Puis déambulez dans les différentes parties de l’exposition, qui vous apporteront des informations complémentaires et détails intéressants.

Enfin rejoignez le pied de la Statue pour la voir au plus près. Profitez-en pour prendre quelques clichés de la baie et de la skyline de Manhattan depuis Liberty Island. 

Ellis Island et retour en direction du New Jersey

Vous pourrez alors prendre le ferry du retour, à destination du Liberty State Park dans le New Jersey. Vous faites ainsi d’une pierre deux coups, en visitant la Statue au plus près et en traversant en ferry pour rejoindre Jersey City. Cet ordre de visite ne vous permet pas de visiter Ellis Island et son musée de l’Immigration. C’est volontaire : nous déconseillons dans la plupart des cas cette visite, car elle prend beaucoup de temps (entre 1 et 2h de visite supplémentaire, plus le temps d’attente complémentaire du ferry), mais aussi parce que le musée n’est pas au niveau de ce qu’on pourrait attendre. Musée à l’ancienne, qui manque de contenu et de mise en scène moderne, il est surtout vraiment dommage que les expositions présentées ne profitent aucunement du lieu historique dans lesquelles elles sont situées. Le même musée pourrait être installé dans le sous-sol d’un gratte-ciel, cela ne changerait rien car le lieu, Ellis Island, qui a accueilli des millions d’immigrés, n’est absolument pas mis en valeur ni expliqué dans le cadre du musée.

Voici néanmoins quelques informations essentielles pour mieux comprendre l’importance historique de ce site, mal mis en valeur par le musée qui y est aujourd’hui installé : Les Etats-Unis sont indubitablement un pays d’immigration, dont la quasi-totalité de la population, hors Amérindiens, provient d’une immigration plus ou moins récente. Les USA ont accueilli dans leur histoire, plus de 86 millions d’immigrés, en deux grandes vagues majeures de migration, entrecoupées par une période creuse où l’immigration va quasiment cesser, à partir de la crise des années 30 jusqu’aux années 70. La première vague sera principalement d’origine européenne, et la seconde, plus récente et actuellement toujours en cours, concerne majoritairement des extra-européens, notamment des Sud-Américains et des Asiatiques (entre 1970 et 2000, la part des Européens dans les immigrés est passée de 60% à 15%). Le sommet de la première vague d’immigration est atteint au tout début du XXème siècle. A cette époque, la majorité des arrivants transite par le port de New York, et à partir de 1892, par le centre d’inspection d’Ellis Island (auparavant le contrôle des immigrants avait lieu au Castle Clinton à Battery Park) . Cette petite île qui jouxte la Statue de la Liberté, aura vu transiter près de 12 millions d’immigrants au cours de la trentaine d’années de son pic de fonctionnement. On estime qu’au moins 40% de la population américaine possède au moins un ancêtre étant passé par Ellis Island. Aujourd’hui, Ellis Island est devenu un musée de l’immigration et un centre de documentation où l’on peut consulter les dossiers de près de 65 millions d’immigrés américains, dont celui par exemple d’Albert Einstein, passé par Ellis Island à l’âge de 43 ans. Le musée prend essentiellement la forme d’une exposition de témoignages d’immigrés et de leurs parcours personnels à travers des panneaux informatifs ou de vitrines. N’oubliez pas de visionner le film introductif dans le musée.

Circuit de découverte de Jersey City

 

Ce circuit de près de 9 km démarre au sud de Jersey City, au débarcadère du ferry de la Statue de la Liberté, et se termine au nord de la ville, à la frontière de Hoboken, au niveau de la Gare Centrale d’Hoboken.

Vous arriverez de la Statue de la Liberté à Jersey City par le ferry des Statue Cruises au niveau du Liberty State Park, situé juste au sud de Jersey City, à la pointe du Central Railroad of New Jersey Terminal. Cette gare fut construite en 1889 pour remplacer le terminal ferroviaire devenu trop petit, et fonctionna jusqu’en 1967. Une bonne partie des immigrants transitant par Ellis Island était directement acheminée après l’inspection par un ferry jusqu’à cette gare, où ils embarquaient dans un train à destination de Baltimore, de la Pennsylvanie ou de l’Ohio, sans même mettre le pied à New York City. Quatre autres terminaux ferroviaires sur les rives de l’Hudson River dans le New Jersey permettaient de desservir toutes les destinations possibles. Le terminal d’Hoboken, qui marquera la fin du circuit de découverte de Jersey City est le seul encore en activité aujourd’hui. Chaque terminal ferroviaire était doublé d’un terminal de ferry permettant aux voyageurs de traverser en bateau vers Manhattan, sachant qu’il n’existe aucun pont au-dessus de l’Hudson River (à part le George Washington Bridge, ouvert en 1931, à la pointe nord de Manhattan, une dizaine de miles plus au nord). Seule la construction de la Pennsylvania Station en 1905, reliée au New Jersey par un tunnel, permit de désenclaver Manhattan en termes d’accès ferroviaire et de se passer progressivement des ferrys.

La gare (headhouse) du Central Railroad of New Jersey Terminal fut finalement en partie rénovée, et sert aujourd’hui de mini-musée gratuit, et surtout de point d’accès pour les lignes des Statue Cruises côté New Jersey. Vous pouvez y faire un petit crochet pour vous rendre compte de la taille des installations et du nombre de trains qui devaient circuler à la fin du XIXème siècle et au tout début du XXème siècle, à l’apogée du trafic ferroviaire et du pic d’immigration via Ellis Island. On considère ainsi que près de 10.5 millions d’immigrants entrèrent aux États-Unis via cette gare.

Juste au nord de la gare, sur sa droite quand vous êtes face à elle se trouve un petit square où sont dressés des drapeaux, ainsi que la sculpture Reclining Liberty de l’artiste Zaq Landsberg, représentant la statue de la liberté allongée sur tout son long, en train de se reposer avec la skyline de Manhattan dans son dos. C’est un point photo sympathique avec la pointe sud de New York en toile de fond.

Puis rejoignez encore un peu plus au nord le Empty Sky Memorial, un mémorial en l’honneur des 749 victimes des attentats du 11 septembre qui étaient résidents du New Jersey. Inauguré le 11 septembre 2011, soit 10 ans jour pour jour après les attentats, il est constitué de deux murs formant une sorte de canyon pointant en direction du site du World Trade Center sur l’autre rive de l’Hudson River, et dont les parois sont recouvertes des noms des 749 victimes. N’hésitez pas à emprunter cette allée qui souligne le ciel désormais vide à l’emplacement des tours jumelles du World Trade Center. A noter à l’entrée du mémorial, deux poutrelles métalliques extirpées des décombres de Ground Zero. Attention, vous êtes en présence d’un mémorial, d’un lieu de recueillement et non d’un lieu instammagrable comme pourrait le laisser penser le comportement inadapté de certains visiteurs.

Longez la rive de l’Hudson River vers le nord, pour rejoindre le Liberty Landing Ferry qui permet de traverser jusqu’à Warren St, de l’autre côté de la marina (où se trouve le ferry à destination du World Financial Center, au pied de World Trade Center). La traversée de la marina prend quelques minutes à peine, avec normalement un ferry toutes les demi-heure en semaine (en revanche, il est fermé le week-end), pour un coût de 2$. Ce raccourci permet d’éviter de contourner à pied la Liberty Landing Marina, un détour de 2.5 km. 

La marina est installée dans l’embouchure du Morris Canal, un canal qui entre 1829 et 1924 permettra d’acheminer des marchandises (et notamment du charbon) depuis la Pennsylvanie vers le port de New York. La construction des voies ferrées et notamment du terminal ferroviaire de la Central Railroad of New Jersey Terminal rendit le canal obsolète et il fut fermé. Si le ferry ne fonctionne pas, continuez de longer les quais de la Marina jusqu’à rejoindre Jersey Avenue que vous prendrez vers la droite. Puis encore à droite dans Regent St, puis Sussex St jusqu’au stade de football américain de la Saint Peter’s Preparatory School, un lycée privé catholique renommé. Contournez le stade par la droite pour prendre Morris St, puis à droite sur Van Vorst St pour rejoindre le Manhattan Yacht Club. Enfin prenez à gauche sur Dudley St pour rejoindre le Bobwhite Counter (cf ci dessous) et reprendre le cours normal de l’itinéraire.

Une fois que vous avez traversé en Ferry jusqu’à l’arrêt Warren St, remontez Warren St jusqu’à l’angle de Dudley St où se trouve le Bobwhite Counter. Ce fast-food de poulet frit sert l’un des meilleurs Fried Chicken de New York, et à des prix franchement raisonnables. Nous vous conseillons les Fried Chicken Sandwichs, notamment dans leur version biscuit, un petit pain typique du sud des Etats-Unis, servi chaud, sortant du four. C’est vraiment une de nos adresses coup de cœur à New York, alors n’hésitez pas.

Prenez ensuite à droite sur Dudley St jusqu’à l’angle de Washington St, puis continuez tout droit dans l’alignement de Dudley St, en longeant les Sugar House Condominiums. Ces anciens entrepôts à sucre, construits en 1863, et reconvertis en appartement au début des années 2000, faisaient partie de l’immense complexe de la American Sugar Refining Company qui occupait une grande partie du quartier en bordure du Morris Canal. L’industrie sucrière était une part importante de l’économie de Jersey City à la fin du XIXème siècle et jusqu’au début du XXème siècle. Après la fermeture de la raffinerie de sucre, le complexe sera racheté par Colgate-Palmolive pendant la seconde guerre mondiale, et jusque dans les années 90. 

Continez tout droit en longeant les immeubles jusqu’à la Goldman Sachs Tower au 30 Hudson Street. Ce gratte-ciel de 238 mètres pour 42 étages est le second plus haut du New Jersey. Achevé de construire en 2004, il fut même le plus haut de l’Etat pendant 14 ans. Initialement, la Goldman Sachs devait occuper l’intégralité de la tour, mais la crise de 2008 força la banque en réduction d’effectif à trouver d’autres locataires pour une partie des bureaux. Cette tour marque la limite sud du quartier d’Exchange Place, une ancienne zone industrielle tombée en friche à la fin du XXème siècle, puis revitalisée au début des années 2000 par des projets d’immeubles résidentiels et commerciaux. Sa silhouette légèrement courbe et sa taille en font un des  éléments les plus reconnaissables de la skyline de Jersey City.

Juste au sud du building, sur la pointe sud de la rive de l’Hudson River, se trouve le dernier vestige de la présence du géant Colgate-Palmolive dans la zone industrielle de Jersey City. La Colgate Clock était autrefois localisée au sommet de l’usine Colgate située au 85-99 Hudson Street (on passera pas loin un peu plus tard). L’horloge avait été construite en 1924, en remplacement de l’horloge précédente, inaugurée en 1906 pour les 100 ans de la société (William Colgate, un immigrant anglais ouvrit son atelier de confection de savon à New York City en 1806, mais ce sera l’introduction du dentifrice Colgate en 1873 qui fera le succès de la société). L’ensemble du complexe Colgate fut démoli en 1985 quand la société ferma sa dernière usine du site. L’horloge fut démontée et déplacée à l’emplacement de l’actuel Goldman Sachs Tower. Lors de la construction de la tour, Goldman Sachs redéplaça un peu plus au sud ce morceau d’histoire et pris en charge les coûts de son entretien. 

Commencez à remonter vers le nord en suivant la rive de l’Hudson River, en longeant la Goldman Sachs Tower sur votre gauche puis la Paulus Hook Pier sur votre droite. Sur la jetée, le Paulus Hook Ferry Terminal permet de rallier Manhattan depuis Jersey City en bateau, et ce depuis 1764 ! Les lignes de ferrys seront cependant interrompues dans les années 60 alors que le quartier industriel était sur le déclin, avant d’être relancées en 1986. Aujourd’hui, des milliers de travailleurs résidant dans le nouveau quartier construit dans l’ancienne friche industrielle prennent chaque matin de Ferry pour rejoindre Wall St et le World Trade Center, juste en face.

Continuez le long de l’Hudson River, jusqu’au Jersey City 9-11 Memorial dans le prolongement de Grand St. Ce nouveau mémorial est dédié aux victimes des attentats du World Trade Center qui résidaient à Jersey City (le précédent était dédié à toutes les victimes du New Jersey). 

Si vous regardez dans l’axe de Grand St, à gauche derrière l’immeuble en front de rivière, s’élève la façade de verre bleu du 77 Hudson également appelé Hudson Greene, un ensemble résidentiel constitué de 2 tours de 54 étages chacune, inaugurées en 2009 et 2010. 

Sur la droite, le 99 Hudson Street est un gratte-ciel de 274 mètres pour 79 étages. C’est le plus haut du New Jersey, et aussi le plus haut building résidentiel en dehors de New York City et Chicago. Il contient 781 appartements. Comme les deux tours du 77 Hudson, il est doté d’une immense piscine extérieure pour les beaux jours. 

Il a été inauguré en 2020, et est construit à l’emplacement de l’ancienne usine Colgate sur laquelle se trouvait la Colgate Clock.

Continuez le long de la rivière jusqu’à l’angle de York St, où se trouve l’oeuvre de l’artiste Kate Dodd, intitulée “Sky Cache”, un jeu de reflet avec le ciel comme à la surface de la mer, quand l’oeuvre d’art n’est pas squatté par les pigeons …

Continuez un bloc de plus jusqu’à Exchange Place où se trouve le Katyń Memorial. Ce monument honore les morts du massacre de Katyń, où des milliers d’officiers de l’armée polonaise ainsi que des intellectuels jugés défavorables au pouvoir soviétique furent assassinés par le NKVD (la police politique soviétique) sur ordre de Staline, en 1940, lors de l’invasion de la Pologne par les forces conjointes de l’Allemagne Nazie et de l’Union Soviétique, en application du pacte secret entre Hitler et Staline. 22 000 personnes furent ainsi massacrées, et enterrées dans des fosses communes dans la forêt de Katyń. C’est toute l’élite de la nation polonaise qui avait ainsi été décimée.

Sur la droite du Mémorial, le Exchange Place Center est un building de 32 étages construit en 1990, un des premiers dans le plan de rénovation du quartier. Avancez-vous sur le parc sur pilotis, le J Owen Grundy Park, qui fait face à Manhattan. 

Juste au nord du parc, entre le parc et le Hyatt Regency Jersey City On The Hudson qui s’avance au-dessus de l’Hudson River, passent en souterrain, un tunnel en dessous de l’Hudson River, les Downtown Hudson Tubes. Ils ont été construits entre 1905 et 1909 pour relier Jersey City à Downtown Manhattan et servent actuellement à la liaison des trains PATH (les trains de banlieue du New Jersey) avec le World Trade Center. Ils ont été construits dans la foulée du tunnel reliant Pennsylvania Station au nord de Hoboken. 

Passez entre le Exchange Place Center et la station du PATH Exchange Place, puis passez à gauche du Hyatt Regency Jersey City On The Hudson pour continuer le long de l’Hudson River jusqu’au Harborside Ferry. En face de vous une ancienne jetée industrielle a été convertie en appartements sur la rivière (The Pier Apartments – 1 Harborside Place).

Traversez le bâtiment sur votre gauche pour ressortir sur Hudson St. Vous passerez sous la grande verrière du Harborside Financial Center où vous pourrez vous arrêter à l’échoppe de Baonanas, goûter leur version revisitée du Banana Pudding (et plein d’autres desserts à mi-chemin entre la crème glacée, la mousse et le pudding).

Une fois arrivé sur Hudson St, en face de vous (sur la gauche) se dresse un gratte-ciel de verre de 34 étages, le Harborside Plaza 5, inauguré en 2002, et qui fait partie du complexe géant du Harborside. Derrière vous, l’immense bâtiment s’étendant sur plus de 300 mètres de long est constitué des Harborside 1, 2 et 3. La verrière que vous venez de traverser est construite entre les Harborside 2 et 3. Ces 3 bâtiments reliés entre eux sont les plus anciens du complexe car ils datent de 1931 (et ont été entièrement rénovés dans les années 2000). 

Sur votre droite, la silhouette moderne de la URBY Tower 1 domine le complexe du haut de ses 70 étages. C’est une tour résidentielle de 763 appartements, achevée de construire en 2017. Elle dispose d’une immense piscine sur le toit du cube au pied de la tour sur sa droite. Deux autres tours Urby sont théoriquement prévues, chacune deux fois plus grandes, et devraient être construites sur le parking qui vous fait face.

Prenez à droite sur Hudson St et rejoignez l’angle de Bay St, au pied de la URBY Tower 1. Sur la droite si l’on continuait sur Hudson St au-delà de Bay St se trouve le parking qui accueille le Smorgasburg Jersey City, tous les samedis à la belle saison. Ce rassemblement géant de food trucks et autres stands de street food a lieu en saison (du printemps au milieu de l’automne) de 11h jusqu’à 18h, le samedi. Vous y trouverez une centaine de stands de street food : un vrai paradis du fooding avec vue sur la Skyline de Manhattan.

Plus d’info sur :https://www.smorgasburg.com/ 

Tournez à gauche sur Bay St et avancez jusqu’à l’angle de Greene St. Sur votre gauche, le Trump Bay Street est un gratte-ciel résidentiel inauguré en 2016, haut de 50 étages. S’il porte le nom de Donald Trump, il a en fait été construit par la Kushner Companies, gérée par le beau-fils de Trump, Jared Kushner (le mari de Ivanka Trump, la fille de l’ex-président). Une seconde tour, située juste derrière à gauche (que vous verrez mieux en avançant sur Bay St), la Trump Plaza Residences, inaugurée en 2008, fait par contre directement partie de l’empire immobilier de Donald Trump.

 

 

Sur votre droite, un édifice de brique, la Hudson and Manhattan Railroad Powerhouse, date de 1908. Cette centrale électrique alimentait le métro entre le New Jersey et New York pour le compte de la Hudson and Manhattan Railroad (qui deviendra le PATH en 1963). La centrale fut fermée en 1929 après 21 ans d’activité et utilisée par la suite pour stocker du matériel ferroviaire. Mais l’édifice, peu utilisé et entretenu, se trouva progressivement fragilisé, et malgré des travaux de conservation en 2009-2010, il fut nécessaire de démonter les anciennes cheminées géantes qui menaçaient de s’écrouler. 

Dans votre dos sur la droite, au pied de la URBY Tower 1 se trouve une enseigne de la Ample Hills Creamery, une marque de glace new-yorkaise qui a démarré à Brooklyn, dans un simple chariot installé dans le Prospect Park. Aujourd’hui, la Ample Hills Creamery opère la plus grande fabrique de glace de la ville de New York.

Continuez sur Bay St sur 4 blocs jusqu’à l’angle de Marin Boulevard. En face de vous sur la droite, les formes modernes et originales du 351 Marin, un building résidentiel de 2021, qui se targue dans sa publicité d’être “impressionnant sous tous les angles”. Vous comprendrez aisément pourquoi en le voyant.

Tournez à gauche dans Marin Boulevard, et avancez-vous le long d’un boulevard moderne, visage du nouveau Jersey City. Frayez-vous un chemin à travers les gratte-ciels jusqu’à l’angle de Christopher Columbus Drive, sur laquelle s’avance le Residence Inn by Marriott Jersey City, construit sur pilotis au-dessus d’un angle de l’intersection. Dans l’angle opposé, faites le plein de calories à la Krispy Kreme Doughnut Factory, où vous pouvez admirer une étonnante machine automatisée produisant des donuts en continue. Comme nous l’indiquons également dans le Circuit 5 – Midtown Manhattan, Krispy Kreme est l’enseigne numéro 2 du donuts en Amérique après Dunkin Donuts. C’est assez étonnant si l’on considère la consommation massive de donuts aux Etats-Unis, mais il n’y a que 2 grandes enseignes nationales de Donuts dans tous les Etats-Unis. La plus grosse part du marché revient à des dizaines de milliers de petites boutiques locales indépendantes. Et si Dunkin Donuts a su s’imposer numéro 1, c’est uniquement par le nombre de ses enseignes (plus de 12 000 dans le monde entier). Krispy Kreme est généralement considéré comme produisant les meilleurs donuts des deux enseignes, mais c’est surtout lié au fait qu’ils produisent les leurs tout au long de la journée, proposant un produit plus frais et donc clairement meilleur (les donuts, c’est comme les croissants, ce n’est vraiment bon que s’il a été cuit juste avant). Avant d’être la nourriture préférée de la police américaine (en tout cas si l’on en croit les Simpson’s), le donut (ou doughnut) est une recette hollandaise de beignet. Mais ce sont bien les Américains qui vont lui donner sa forme traditionnelle en anneau. On distingue les donuts «normaux», qui sont confectionnés avec une pâte à beignet qui a préalablement levé, et les cake donuts, préparés à partir d’une pâte à gâteau non levée (généralement plus petits et plus denses).  Dans les deux cas, les donuts sont ensuite frits, puis le plus souvent glacés (glazed) (ou parfois simplement saupoudrés de sucre et de cannelle dans le cas des cake donuts). Le goût est donc principalement apporté par la recette du glaçage. Il existe aussi des donuts sans trou central, souvent ronds mais parfois aussi carrés, qui peuvent être remplis de crème (filled donuts). Enfin, les doughnuts holes sont des petits beignets tout ronds qui correspondent à la pâte retirée du centre des donuts en anneau. Avant de devenir un problème de santé publique, les qualités hautement nutritives du donut furent utilisées par l’Armée du Salut qui en distribuait pendant la Première Guerre mondiale et la Grande Dépression : un effort salué chaque premier vendredi de juin à l’occasion du National Donut Day.

Puis continuez sur Marin Boulevard jusqu’à l’angle de Mercer St et du Jersey City City Hall, et son étonnante architecture rappelant vaguement celle d’un château. Prenez à droite sur Mercer St puis à droite sur Grove St. La ville change quasiment du tout au tout : fini les gratte-ciels modernes, vous voilà au cœur de la Jersey City historique, et ses bâtiments de brique de quelques étages seulement, typique d’un centre-ville d’une ville moyenne américaine, comme on en trouve aux 4 coins du pays. Au milieu des building commerciaux, au 301 Grove St, juste avant l’angle de Wayne St sur votre gauche, une petite maison sur 2 niveaux date de 1830 et est un exemple parfait de maison de ville du XIXème siècle, avec sa façade de style Greek Revival, typique de l’architecture anglaise et américaine du 18-19ème siècle. Coincée entre les immeubles adjacents, elle parait bien petite, mais elle développe néanmoins près de 175 m2 de surface habitable, et est estimée à titre indicatif autour de 1.5 millions de $.

Continuez sur Grove St jusqu’à l’angle de Christopher Columbus Drive. Sur votre droite, la petite place de l’autre côté de la Christopher Columbus Drive accueille les mardi et jeudi dans l’après-midi un petit marché, le Historic Downtown Jersey City Farmers’ Market. A l’arrière des petits immeubles bordant Grove St à gauche et donnant sur la même place, une immense fresque murale représentant une lame de fond et la statue de la liberté marque l’entrée de Newark Avenue. Peinte par l’artiste Shepard Fairey, la fresque intitulée Jersey City Wave, est censée représenter d’après le peintre la vague de renaissance culturelle que la ville surfe depuis quelques années, ainsi que la puissance et la beauté de la nature sauvage. Tout un programme.

Si vous ne connaissez pas le nom de l’artiste, vous connaissez sans doute une partie de ses œuvres les plus célèbres. Notamment l’affiche HOPE pour Barack Obama, le poste OBEY, ou encore la fresque murale Liberté, Egalité, Fraternité peinte dans le 13ème à Paris.

Traversez Christopher Columbus Drive, passant devant la fresque et tournez à gauche sur Newark Avenue. Cette avenue aujourd’hui piétonne est le prototype d’un “Main St” d’image d’épinal de petite ville américaine. On se croirait presque à Disneyland. Commerces à l’ancienne, restaurants, cabinets de médecin, pharmacie, avocat, … un petit condensé d’Amérique rétro sur une seule artère. 

Sur votre droite, l’échoppe du Bang Cookies propose d’énormes cookies, des milkshakes et des ice cream cookies, très appétissants mais aussi franchement chers (5$ le cookie environ, mais on peut partager). Continuez sur Newark Avenue : l’ambiance est agréable, l’architecture est splendide. Au croisement de Bay St, une ruelle part sur la droite pour rejoindre un petit parking derrière les bâtiments : le petit building de l’angle, les murs de la ruelle, comme l’arrière du parking sont recouverts de magnifiques fresques murales.

Sur le trottoir opposé de Newark Avenue, le Milk & Cream Cereal Bar propose des glaces à l’italienne et des milkshakes saupoudrés ou mélangés avec des céréales de petit-déjeuner concassées. Un concept amusant mais qui a ses limites tant les céréales américaines sont sucrées.

Rejoignez l’angle de Jersey Avenue. 

En face de vous sur la gauche, le Trust Company of New Jersey Building est un établissement bancaire créé dans le New Jersey en 1896. Aujourd’hui disparu suite à une fusion avec un autre établissement, cette agence bancaire reste notable de par son architecture, et la présence à son fronton d’une représentation du sceau de l’Etat du New Jersey reproduit ci-dessous.

On retrouve donc sur le bas relief du bâtiment le bouclier central, avec les 3 charrues, évoquant le caractère agricole du New Jersey dans ses premières années (le surnom de l’Etat est d’ailleurs toujours le Garden State). Au-dessus, la tête de cheval et le casque sont censés représenter le fait que le New Jersey se gouverne seul, sans être inféodé à une autre puissance (héritage de l’époque révolutionnaire). Enfin de part et d’autre, deux déesses, la Liberté sur la gauche, portant un bonnet phrygien (symbole d’émancipation dans la Rome antique) au bout d’un bâton, et Cérès sur la droite, déesse de l’agriculture et de la fertilité, représentant ici la prospérité, avec sa corne d’abondance. Les deux piliers sont repris dans l’inscription en dessous : Liberty and Prosperity, encadrant la date de la déclaration d’indépendance et de la fondation du pays, mais aussi de chaque Etat indépendant, 1776.

Tournez à gauche sur Jersey Avenue, et avancez jusqu’à l’angle de Wayne St et la Norman’s Pharmacy qui semble tout droit sortie des années 70 ou 80. Prenez à gauche sur Wayne St. Au milieu du bloc, sur votre droite, se trouve la St Matthews Lutheran Church qui date de 1897. En face, le Angel Ramos Park semble aussi tout droit sorti d’une image d’épinal d’un petit parc urbain de l’Amérique des années 70 ou 80. Juste après l’église, la Barrow Mansion a été construite en 1835 et est un parfait exemple d’architecture Greek Revival, avec son porche supporté par deux colonnes ioniques. Elle fut édifiée par Cornelius Van Vorst, qui sera Maire de Jersey City en 1860. Originellement, une seconde maison parfaitement identique avait été construite à l’emplacement situé à droite de l’actuelle St Matthews Church, séparée de la Barrow Mansion par un jardin. La seconde maison sera finalement détruite, et le jardin sera utilisé pour construire l’église. A la toute fin du XIXème siècle, le Y.M.C.A. racheta la Barrow Mansion et y ajouta un stand de tir et un gymnase dans le sous-sol. Puis se sera finalement la St. Matthew’s Evangelical Lutheran Church qui rachètera l’édifice en 1897 pour la convertir en maison paroissiale. Le stand de tir fut converti en bowling. 

Juste à gauche de la Barrow Mansion, on peut trouver quelques beaux exemples de maisons de ville (townhouses) typiques de la fin du XIXème siècle, et parfaitement bien conservées. Tournez à droite sur Barrow St. A l’angle du bloc suivant, sur votre droite, une  portion de Mercer St est également dénommée Paulmier Place. On y trouve sur la droite un alignement de 10 townhouses aux façades en pierre calcaire, construites dans le dernier quart du XIXème siècle à des fins spéculatives. 

Continuez encore un bloc et tournez à droite dans Montgomery St. La maison directement à l’angle sur votre droite (254 Montgomery St) à une architecture inspirée du Second Empire, avec un toit mansardé dans la tradition haussmannienne. Les suivantes (comme au 256-258 Montgomery Street) sont de styles plus classiques, inspirés par l’architecture italienne. En face, le Van Vorst Park, du nom du Maire de Jersey City qui fit bâtir la Barrow Mansion. En fait, on lui doit l’ensemble du quartier, car il a fait construire cette partie de la ville (qu’on appelait Van Vorst Township), qui était à l’époque à l’extérieur de Jersey city à proprement parler, et qui sera absorbée plus tard par la ville en extension. Le quartier porte du coup le nom du parc. 

Continuez sur Montgomery St jusqu’à l’angle de Jersey Avenue. Sur votre droite, le bâtiment de la Jersey City Free Public Library, ouvert en 1901. La création du système de bibliothèque municipale de Jersey City datait de 1889, mais il lui manquait un bâtiment dédié à la hauteur d’une petite ville de 200 000 habitants que Jersey City était devenue. Sa rénovation progressive a été démarrée en 2014 et continue encore à ce jour.

Dans l’angle opposé de l’intersection, la Ward – Heppenheimer Mansion fut construite en 1884 pour John Ward. Mais elle fut rachetée une dizaine d’années plus tard par William Heppenheimer, le fils d’un immigrant allemand, qui devint avocat à New York et dans le New Jersey après avoir étudié à Columbia et Harvard. Il entra ensuite en politique, occupant divers postes d’influence dans l’assemblée du New Jersey comme dans la municipalité de Jersey City, et finalement au Port Authority of New York and New Jersey qui gère les installations de transports (y compris mais pas seulement portuaires) de l’ensemble du port de New York, et son versant dans le New Jersey. Il sera aussi le fondateur de la banque Trust Company of New Jersey dont vous avez vu une agence un peu plus tôt sur l’itinéraire. Cette magnifique demeure lui permettra de recevoir tout le gratin de New York et du New Jersey, mais aussi des athlètes qu’Heppenheimer parrainait. Fan de sport, il s’assura par exemple en 1921 de loger le boxeur américain Jack Dempsey, avant son combat contre le français Georges Carpentier, une des rencontres de boxe les plus importantes de l’histoire du sport, qui eut lieu un peu moins d’un kilomètre plus loin sur Montgomery Street, dans la Boyle’s Thirty Acres, une arène sportive à ciel ouvert de dimension titanesque, construite spécialement pour l’occasion, et pouvant accueillir 80 000 spectateurs.

L’arène, entièrement construite en bois, sera démolie moins d’une dizaine d’années plus tard. Le combat Dempsey – Carpentier est considéré comme l’un des plus grands événements du siècle dans l’histoire de la boxe anglaise. Le champion du monde des poids lourds Jack Dempsey affrontait le champion du monde des poids mi-lourds Georges Carpentier. On pourrait croire que Dempsey partait avec un avantage en boxant à domicile devant 80 000 spectateurs, mais en réalité, c’était le français Carpentier qui avait le soutien de la majorité des supporters. En effet, Dempsey avait à l’époque mauvaise presse aux Etats-Unis, : il venait de divorcer, et avait été jugé pour avoir éviter la conscription durant la 1ère guerre mondiale, tandis que Carpentier avait combattu. Mais Dempsey avait pour lui 9kg de plus que Carpentier, et ce dernier s’inclina par KO face à l’Américain au 4ème round. Le combat fut le premier dans l’histoire de la boxe à engranger plus d’un million de dollars de recettes.

La Heppenheimer Mansion est aujourd’hui un ensemble résidentiel de 10 appartements. Tournez à droite sur Jersey Avenue, puis à gauche sur Mercer St. Avancez de deux blocs jusqu’à l’angle de Monmouth St où vous tournerez à droite. En face de vous apparaît progressivement l’incroyable site des usines de la Dixon Ticonderoga Company. Fondée en 1794 par Joseph Dixon, la marque Dixon existe toujours aujourd’hui. Son produit phare, qui lui aussi existe encore aujourd’hui, était le crayon Ticonderoga, créé par Joseph Dixon. De couleur jaune, et dôté d’un support de gomme vert et jaune caractéristique, le Ticonderoga est un crayon que tous les écoliers américains ont eu dans leur trousse depuis des générations. Il est notamment utilisé pour tous les examens (et oui les américains écrivent au crayon à papier dans les tests et examens …). Son nom provient de la ville de Ticonderoga dans l’Etat de New York, où se trouvait l’usine qui traitait le minerai de graphite extrait de la Lead Mountain, pour en faire les mines de crayon ensuite assemblées dans l’usine qui vous fait face. 

L’usine fut construite en 1847 et produira (entre autres) des crayons jusqu’au début des années 1980. Elle sera alors transformée en complexe résidentiel, mais en conservant tous les attributs architecturaux de son passé industriel. Une conversion franchement réussie. 

Traversez le complexe pour rejoindre l’angle de Christopher Columbus Drive. Sur votre gauche dépassent les cheminées des anciens moteurs à vapeur qui actionnaient les différentes machines de l’usine. Continuez sur Monmouth St jusqu’à l’angle de Newark Avenue. 

Sur votre gauche en traversant la 2nd St, Diesel and Duke est une petite chaîne de burger locale du New Jersey proposant des produits de qualité, et des prix en phase avec le Shake Shack par exemple. Outre leurs burgers forts appétissants, on pourra se laisser tenter par une poutine (plat de comfort food canadien à base de frites, cheese curds et jus de viande) ou encore tester des Oreo en beignet pour le dessert (Deep Fried Oreo) (attention, c’est TRÈS sucré).

Au 266 Newark Ave, à l’angle de Monmouth St, une nouvelle fresque murale, Jersey City Crown, représentant un visage de roi antique, couronné avec la skyline de Jersey City, sur laquelle on peut reconnaître plusieurs bâtiments iconiques de la ville, dont le City Hall, la centrale électrique (Hudson and Manhattan Railroad Powerhouse) ainsi que le Central Railroad of New Jersey Terminal où vous êtes arrivés en ferry depuis Liberty Island.

Prenez à droite sur Newark Avenue, puis à gauche en diagonale un peu plus bas sur la 1st Street. Continuez jusqu’à l’angle de Grove St où vous trouverez sur votre droite (un peu plus bas sur Grove St), le restaurant de Jersey City de Tony Boloney’s, un pilier de la scène gastronomique du New Jersey. Connu pour ses créations originales de pizza, notamment sa célèbre tacos pizza, sa pizza “ohh laa laa” à la soupe à l’oignon, ou encore sa pizza chicken and waffle (Bless Yer Heart), ils servent également des sandwichs italiens (sub ou hero) tout aussi originaux, des dirty fries (frites accompagnées de différents ingrédients et sauces) ou encore des croquettes de mac & cheese frites, à la mode italienne (cacio pepe).

En poursuivant sur 1st St, vous repassez derrière le 351 Marin, croisé plus tôt sur l’itinéraire, avant de rejoindre Washington St, juste derrière la Hudson and Manhattan Railroad Powerhouse. Tournez à gauche sur Washington St qui se transforme en Washington Boulevard, à mesure que le quartier évolue de nouveau vers des immeubles modernes en bordure de l’Hudson River.

Continuez jusqu’à la Newport Tower, au 525 Washington Boulevard, une tour de bureau au pied de laquelle une galerie commerçante (The Shops at Newport Tower ou 525 passage) traverse le bâtiment et conduit à une passerelle située derrière la Newport Tower, et menant au Newport Centre, un immense centre commercial, un mall américain classique comme on en trouve généralement dans la périphérie des grandes villes, avec son cinéma multiplex, ses grands magasins (Sears, JCPenney, Macy’s et Kohl’s), ainsi que plus de 150 enseignes différentes. Vous y trouverez également des restaurants dont un Shake Shack, mais aussi les classiques Chick-fil-A, Popeyes, Panda Express ou Cheesecake Factory. Si vous voulez faire l’expérience d’un grand mall américain, c’est sans doute votre option la plus classique à proximité de New York.

Sinon prenez en face sur Town Square Place en direction du Newport Town Square Park, que vous contournez par la droite pour rejoindre de nouveau la Hudson River Waterfront Walkway qui longe la rivière. Contournez le petit phare installé à la pointe et remontez la côte le long de l’Hudson River.

Un peu plus loin, un étrange bassin s’avance sur environ 300 mètres dans l’Hudson River et se termine par un petit bâtiment construit sur l’eau. Il s’agit en fait du Holland Tunnel Ventilation Shaft, le système de ventilation du Holland tunnel qui traverse sous vos pieds l’Hudson River. Inauguré il y a presque 100 ans (1927), il permet à l’Interstate 78 de déboucher directement dans Manhattan. Ce fut le premier tunnel à ventilation mécanique construit dans le monde, et la puissance de la ventilation permet le renouvellement intégral de l’air du tunnel toutes les 90 secondes. Et pour ceux qui veulent se rendre travailler tous les jours à New York via le tunnel, il en coûte 16$ la traversée (en 2022), mais vous ne payez qu’à aller, le retour depuis Manhattan est gratuit.

Un peu plus loin, légèrement sur votre droite, le Ellipse at Newport est un gratte-ciel résidentiel de 42 étages en bordure de l’Hudson River, qui s’avance au-dessus de la rivière et présente une forme ovale très élégante. Un appartement de 150 m2, trois chambres, avec vue sur Manhattan se loue environ 8000$ par mois. L’ accès à la piscine extérieure située sur le toit du parallélépipède à l’arrière du gratte-ciel est compris dans le prix.

A droite du Ellipse, sur le parc qui forme la pointe de la jetée sur laquelle est construite le gratte-ciel, se trouve la très jolie sculpture Water’s Soul de l’artiste Jaume Plensa. Le visage de 24 mètres de haut, faisant face à Manhattan est très vite devenu un élément incontournable et reconnaissable de la rive de l’Hudson River, bien qu’il n’ait été installé que depuis 2020. Il offre des possibilités de photos aux contrastes franchement magiques sur la skyline de Manhattan. 

Contourner l’Ellipse par la droite en passant au plus près de Water’s Soul, puis continuez le long de l’Hudson River. Juste derrière, dans le prolongement du Newport Green Park, la Newport Sand Beach est une plage artificielle au bord de l’Hudson River, avec du sable, des transats et des parasols permettant de profiter de la splendide vue. Sur votre droite, l’Ellipse et la Water’s Soul se détachent sur la skyline de Manhattan. Sur votre gauche, le Lackawanna Railroad Terminal en bordure de l’Hudson River (qui sera la destination finale du circuit Jersey City et le point de départ du circuit Hoboken), et à sa droite sur la rive opposée, les gratte-ciels du Hudson Yard.

Poursuivez enfin jusqu’au Lackawanna Railroad Terminal ou Erie-Lackawanna Terminal.  

Cette splendide gare de style Beaux Arts fut inaugurée en 1907, et est construite au-dessus de l’eau. Elle permet l’interconnexion entre les trains et les ferrys sur l’Hudson River. Faute de pont (et pendant longtemps de tunnel), descendre du train pour prendre un ferry était le passage obligé pour tout voyageur cherchant à rejoindre Manhattan. Jusqu’à 5 terminaux ferroviaires doublés de terminaux de ferry furent en activité simultanément sur les rives de l’Hudson River face à Manhattan, chacun correspondant à une compagnie ferroviaire concurrente. Aujourd’hui, le terminal d’Hoboken devant lequel vous vous trouvez est le seul  encore en activité.

Entrez dans la salle d’attente, magnifiquement restaurée, pour vous figurer l’impression que devaient ressentir les voyageurs en arrivant sur New York. Et le magnifique clocher de la gare, qui avait été démantelé dans les années 50 après avoir été endommagé par une tempête, fut entièrement reconstruit en 2007 pour le centenaire de la gare. 

Ici s’achève notre visite de Jersey City alors que nous entrons dans la ville voisine de Hoboken. Vous pouvez rentrer sur Manhattan en prenant un ferry à destination du World Financial Center (World Trade Center) ou de la Pier 11 (Wall St), ou bien encore le PATH à destination de Penn Station ou du World Trade Center (pour le prix d’un ticket de métro, les Metrocards étant acceptées). Ou bien vous pouvez poursuivre le long de l’Hudson River plus au nord, à la découverte du quartier de Hoboken à partir d’un circuit de 7km.

Circuit de découverte de Hoboken

 

Ce circuit est une boucle d’environ 7 km démarrant et finissant à la gare d’Hoboken, le Erie-Lackawanna Terminal. On peut le faire dans la continuité du circuit de Jersey City, ou bien séparément, en rejoignant la ville via le PATH ou le ferry.

Le site de la ville d’Hoboken, en bordure de l’Hudson River, accueille des habitations depuis le 17ème siècle, quand elle était encore une colonie hollandaise. Au 19ème siècle, l’agglomération se développa sous l’impulsion du Colonel John Stevens, comme une extension de Jersey City, qui finira par avoir son indépendance administrative. La ville est connue pour avoir été le lieu présumé du premier match de baseball, la ville natale de Frank Sinatra, et le berceau du Stevens Institute of Technology, une des plus anciennes universités technologiques des Etats-Unis. Si aujourd’hui Hoboken est une banlieue résidentielle branchée de New York, elle aura longtemps été avant tout une ville industrielle en bordure de l’Hudson River, avec notamment une grande concentration d’industries agro-alimentairess, avec des marques mondialement connues comme Maxwell House coffee, Lipton Tea, ou plus américano centrées comme les gâteaux Hostess (le fabricant des Twinkies) ou le fabricant des pains Wonder Bread.

Depuis la gare, rejoignez l’angle de Newark St et Sinatra Drive. Le bâtiment de brique sur la gauche au 1 Newark St est le Hoboken Land and Improvement Company Building. Construit en 1889, il hébergeait les bureaux de la société immobilière créée par la famille Stevens pour gérer le développement de la ville. C’est cette société qui dressa le plan des rues de la ville, délimita les parcelles, et géra les différents projets de développement immobilier qui donnèrent naissance à la ville de Hoboken au XIXème siècle et au début du XXème siècle. Derrière le bâtiment (sur la gauche, façade sud), se trouvent encore les rails de l’ancien système de tramway de la ville, qui desservait ici le Erie-Lackawanna Terminal

La Famille Stevens était déjà implantée depuis de longues années lorsqu’elle fonda la Hoboken Land and Improvement Company pour développer la ville. Elle possédait auparavant un immense domaine sur un promontoire rocheux en bordure de l’Hudson River, le Castle Point. C’est John Stevens, le patriarche de la famille qui avait acheté un immense terrain au nord de Jersey City. Inventeur à ses heures perdues, Stevens, qui était avocat de formation, sera l’auteur et le sponsor en 1790 d’une loi destinée à protéger les innovateurs américains du pillage de leurs découvertes par leurs concurrents, posant les bases d’un droit des brevets aux Etats-Unis. Il fut lui-même un des premiers à expérimenter des bateaux à vapeur sur l’Hudson River, et ouvrit en 1811 le premier ferry à vapeur régulier entre Manhattan et ce qui sera Hoboken. Ce ferry permettait aux riches résidents de New York de s’extirper de la fureur de la ville pour se reposer dans son domaine de Castle Point, qu’il transforma en resort pour la haute société new-yorkaise. Ce n’est qu’à la fin de sa vie qu’il sentit que son vaste terrain pouvait être le berceau d’une véritable ville et qu’il lança son développement en créant la Hoboken Land and Improvement Company.

Prenez la Sinatra Drive vers le nord, jusqu’à l’angle de 1st St puis bifurquez immédiatement dans le Hoboken Pier A Park, un parc construit sur piloti sur une ancienne jetée de la ville. A l’entrée du parc dans le prolongement de 1st St, un rocher marqué d’une plaque fut érigé en tant que World War I Memorial en 1925, en souvenir des deux millions de soldats américains qui transitèrent par Hoboken pour s’embarquer pour combattre en Europe. La plupart embarquèrent par la Pier A où se trouve aujourd’hui le parc. En 1918, après la capitulation de l’Allemagne, le président Woodrow Wilson embarqua pour l’Europe et la conférence de paix à Paris afin de négocier les conditions de l’après-guerre. C’est là qu’il proposera la constitution d’une Société des Nations, ancêtre (peu efficace au vue de la suite de l’histoire) de l’Organisation des Nations Unis pour prévenir les conflits entre États membres.

Derrière le Memorial, une grande fontaine sert aussi de sprinkler pour les enfants en été, et à sa gauche, le 9/11 Memorial for the City of Hoboken rend hommage aux habitants d’Hoboken décédés dans les attentats du World Trade Center. Traversez le parc en diagonal en suivant la pelouse jusqu’à un point de vue magnifique sur Manhattan et en particulier le Hudson Yard. On peut même en profiter à l’abri du petit pavillon circulaire situé dans l’angle nord-est du parc. 

Revenez sur Sinatra Drive, et longez l’Hudson River vers le nord, en suivant la Hudson River Waterfront Walkway, aussi appelée Sinatra Promenade, en l’honneur du plus célèbre crooner ayant chanté New York, et qui était originaire d’Hoboken.

Un peu plus loin, un second parc sur pilotis, le Pier C Park ressemble à une petite île sur l’Hudson River, accessible par deux passerelles. Avant l’installation des grands paquebots transatlantiques le long de la rive d’Hoboken, s’alignaient sur la rive de l’Hudson des clubs flottants, d’aviron ou de sport nautique. A la fin du XIXème siècle, ces floating clubhouses durent céder la place à des jetées capables d’accueillir les plus grands paquebots.  La Pier C qui se trouvait à cet emplacement était le terminal de la Holland America Line, mis à l’honneur par le film On the Waterfront, drame d’Elia Kazan, filmé à Hoboken en 1954, avec Marlon Brando (même si Frank Sinatra fut un temps envisagé). Les jetés tombèrent finalement en ruine dans les années 70-80, finissant pour la plupart par couler au fond de l’Hudson River.  Le nouveau parc fut inauguré en 2010.

Depuis le Pier C Park, essayez de repérer le parc de Little Island construit en 2020 à Manhattan, juste en face (un peu sur la gauche), dans un style résolument moderne, avec ses pilotis en béton en forme de tulipes.

Revenez sur la terre ferme. En face de vous, de l’autre côté de Sinatra Drive, le restaurant House of ‘Que sert une version texane du BBQ américain. De toutes les spécialités américaines, le barbecue est non seulement la plus authentique, une des plus méconnues, et une des plus savoureuses. Attention, nous ne parlons pas ici de grillades au charbon de bois comme les Américains les pratiquent couramment dans leur jardin. Le barbecue américain est une spécialité ancienne, issue du sud du pays, et pour une fois typiquement autochtone, c’est-à-dire non importée d’une pratique du vieux continent. Le principe est de manger des viandes généralement constituées de bas morceaux cartilagineux, souvent assez gras, et très peu tendres. L’avantage de ces viandes très dures est qu’elles sont à l’inverse très goûteuses. L’idée est donc de les attendrir et d’en faire «fondre» les graisses et les cartilages, par une cuisson à basse température, dans un fumoir, ou smoker, pendant 5 à 15 heures. L’utilisation de bois durs, souvent naturellement parfumés, comme le bois de noyer (hickory) ou d’acacia (mesquite), permet d’enrichir encore la saveur de la viande fumée. La viande est généralement agrémentée d’une sauce épicée et sucrée. Le résultat est une viande incroyablement tendre et goûteuse. Les viandes utilisées sont principalement le porc (épaule de porc pour le pulled pork et travers de porc pour les pork ribs), et le boeuf (poitrine de boeuf pour le beef brisket, et plus rarement côte de bœuf pour les beef ribs). Le poulet et la dinde ont été ajoutés plus récemment et sont servis entiers (barbecue chicken) ou émincés (pulled chicken, servi notamment en sandwich). Le barbecue américain se décline régionalement en 4 grandes variétés : Memphis et Carolina qui représentent la branche historique la plus ancienne et qui utilisent uniquement du porc, et Kansas City et Texas, évolutions un peu plus récentes, qui ont ajouté le bœuf. Les styles diffèrent par les types de sauces, la méthode de cuisson avec ou sans sauce (wet or dry), et les viandes proposées, même si on retrouvera toujours déclinées les principales recettes évoquées plus haut. 

Le restaurant propose une large sélection de viandes de BBQ et d’accompagnements typique du sud des Etats-Unis. C’est un peu cher, comme souvent dans ce type de restaurants, mais le midi en semaine, ils proposent une Combo Plate à 16.50$ comprenant brisket, ribs, saucisse et deux accompagnements (sides). Une bonne occasion de s’initier à cette savoureuse cuisine. N’hésitez pas à commander une ou deux Combo Plate à emporter, pour les partager en mangeant dans le Pier C Park face à Manhattan.

Continuez ensuite vers le nord le long de l’Hudson River, à travers le Sinatra Park. Longez d’abord le Hoboken World War 2 Memorial, avant de rejoindre le Sinatra Park Amphitheater à l’entrée duquel se trouve une statue de Frank Sinatra. Né à Hoboken en 1915, dans une famille d’immigrés italiens, il aura la carrière considérable qu’on lui connaît des années 40 aux années 60. Même s’il ne sera plus au sommet de sa gloire, il continuera à chanter dans les années 70 et 80, enregistrant même en 1980 une reprise de New York, New York, la chanson thème du film du même nom de Martin Scorsese, interprétée par Lisa Minelli pour le film. Cette chanson restera à jamais associée à l’interprétation de Sinatra. Il aura enregistré plus de 1300 chansons au cours de sa carrière, et tourné dans 50 films.

De l’autre côté de Sinatra Drive, le Hoboken Little League Field est le stade de baseball de Hoboken, affilié à la Little League Baseball, une organisation promouvant un championnat national de baseball pour les enfants. Continuez le long de l’Hudson River en longeant le terrain de football (Sinatra Park Soccer Field) jusqu’à la Sinatra Park Pier.

Revenez vers Sinatra Drive que vous traverserez : un immense escalier permet alors de vous hisser sur le promontoire rocheux sur lequel était autrefois installé le domaine et resort de la famille Stevens. Comme évoqué précédemment, ce terrain avait été acquis par le patriarche de la famille John Stevens en 1784. Avocat de formation, il était également passionné de mécanique et inventeur à ses heures : il démonta entièrement une locomotive anglaise, afin de produire des moteurs à vapeur aux Etats-Unis, et contribua à la création des premiers ferrys à vapeur sur l’Hudson River. Son fils, Robert inventa une nouvelle forme pour les rails des trains, les flanged T rails, qui est aujourd’hui le type de rail le plus répandu aux Etats-Unis et dans le monde. Avec son frère Edwin, Robert va créer la première compagnie ferroviaire commerciale des Etats-Unis. 

Enfin, John Cox Stevens, l’ainé de la fratrie, construira avec son frère Edwin le yacht America, avec lequel ils remportèrent une régate en 1851 en Angleterre, qui deviendra la première victoire du plus grand trophée naval de l’histoire. On lui donnera d’ailleurs le nom du yacht qui la remportera en premier : l’America’s Cup.

A sa mort, en 1868, Edwin Stevens légua une partie de sa fortune pour la fondation d’une institution académique dédiée aux sciences et à l’ingénierie. Sa femme Martha fonda alors en 1870 le Stevens Institute of Technology, la première université technologique des Etats-Unis dédiée au génie mécanique. Le campus de l’université démarra dans un unique bâtiment, le Edwin A. Stevens Hall, localisé alors en bordure du resort des Stevens. Avec le temps, l’institution académique grandit, et allait s’étendre progressivement sur la totalité du domaine autrefois occupé par la famille Stevens. Le Stevens Institute of Technology est vraiment géré comme une institution universitaire à l’ancienne. Par exemple, il n’y a pas de règlement intérieur, mais un honor system, un code de conduite éthique et moral que les étudiants s’engagent à respecter dans leurs études et plus tard dans leur vie. En cas de manquement, c’est un jury étudiant qui jugera le fautif, et recommandera à l’administration de l’Université la punition qu’il estimera approprié. Mais si le fonctionnement est traditionnel, l’université est résolument tournée vers le progrès et la technologie. Au cours de ses 150 années d’existence, elle a produit un prix nobel, reste à la pointe de la recherche, et compte parmi ses anciens élèves, aussi bien le fondateur de Texas Instruments (un des premiers grands producteurs de microprocesseur), que l’inventeur des puces RFID qui permettent les transactions sans contact et qu’on retrouve dans les passeports, les cartes bancaires etc., ou encore le co-inventeur du … papier bulles pour les emballages fragiles. En 1982, le Stevens Institute of Technology sera même la première université américaine à doter chaque étudiant de première année d’un ordinateur personnel.

En débouchant en haut des escaliers, sur votre droite, la Stevens Gate House, qui ressemble à un petit château, est la plus ancienne structure du campus.  Construite en 1856, c’était la porte d’entrée du domaine des Stevens quand on arrivait en ferry depuis l’Hudson River.

Prenez à droite sur Field House Road, jusqu’au Walker Gymnasium. Ce gymnase qui accueille entre autres les équipes de basket et de volley de l’université jusqu’à la construction plus récente de la Canavan Arena, plus grande et plus moderne, a plus de 100 ans. Contourner le bâtiment par la gauche, et passez entre le Walker Gymnasium et le Schaefer Athletic and Recreation Center, le cœur du campus athlétique de l’université au sein duquel se trouve le nouveau stadium couvert, la Canavan Arena de 1500 places.

Longez ensuite le Athletic Center par la droite jusqu’à la Samuel C. Williams Library, qui outre les outils de travail académiques classiques (bibliothèque, salles de documentation, salle informatique etc…), héberge aussi les archives historiques de la famille Stevens. Sur votre droite en chemin, se profilent les deux tours modernes du University Center Complex. C’est la plus récente addition au campus, inaugurée en 2021. Les deux tours logent plus de 1000 étudiants face à Manhattan et à l’Hudson River, une tradition en un sens pour cette université qui aura logé une partie de ses étudiants, entre 1968 et 1975, dans un ancien navire de la seconde guerre mondiale, ancré devant l’université sur l’Hudson River. 

Puis traversez la pelouse en direction de la Torch Bearers Sculpture. Ce monument en aluminium datant de 1964 représente le passage du relais de la civilisation d’une génération à une autre. Puis continuez en passant à gauche du University Center Complex pour rejoindre le Castle Point Lookout, un promontoire en surplomb de l’Hudson River, avec un sublime panorama sur Manhattan. En fait, vous pouvez, par une journée claire, voire aussi loin que le Verrazano Narrows Bridge sur votre droite, et le George Washington Bridge sur votre gauche. A noter que ce promontoire rocheux est un point si reconnaissable de la côte du New Jersey le long de l’Hudson River, qu’il est décrit dans le journal de bord du Half Moon, le vaisseau de l’explorateur Henry Hudson, lorsqu’il explore la baie qui portera bientôt son nom, en 1609 !

Puis continuez vers le nord en rejoignant Babbio Drive, en passant le long du Wesley J. Howe Center, un gratte-ciel de 14 étages construit sur l’emplacement du Castle Stevens, la demeure historique de la famille Stevens, construite en 1854, et détruite en 1959 pour faire place au nouveau bâtiment de l’Université. Elle comportait 64 pièces luxueusement décorée. 

Continuez à travers le campus sur Babbio Drive, qui se prolonge dans la 9th St, jusqu’à l’angle de Castle Point Terrace, où vous tournerez à droite. Une partie des maisons de part et d’autre de la rue appartiennent à l’une des 15 sociétés fraternelles (fraternities ou sororities), aussi appelées Greek organizations, car leurs appellations sont généralement des lettres de l’alphabet grec. La plupart de ces associations ont été fondées il y a plus d’un siècle, avec le projet de construire des liens et des réseaux entre les étudiants, et les générations d’étudiants, qui pourront se poursuivre au-delà des études dans la vie sociale et professionnelle. De fait, la majorité des donations faites aux universités américaines sont le fait d’anciens membres de ces sociétés fraternelles. Environ 1/4 des étudiants du Stevens Institute of Technology sont ainsi membre d’une greek organization. La plupart de ces associations sont des chapitres locaux d’associations nationales d’étudiants. 

La deuxième maison sur votre droite est par exemple le quartier général de la Alpha Sigma Phi, une société fraternelle fondée à Yale en 1845, mais dont le chapitre local du Stevens Institute of Technology date de 1926. Elle aurait plus de 10 000 membres actifs dans les universités américaines, et plus de 100 000 anciens membres. La Alpha Sigma Phi était à l’origine une société secrète d’étudiants, exclusivement réservée aux nouveaux étudiants dans leur première année. Les membres pouvaient alors évoluer dans d’autres sociétés les années suivantes, et rejoindre dans leur dernière année, une dernière société secrète, la Skull and Bones, dont les rites (autrefois) secrets ont alimenté nombre de théories sur leur pseudo domination de la planète par infiltration des élites mondiales.

Dans la rue voisine de Hudson St dans laquelle s’alignent le même type de jolies townhouses, le jeune Frank Sinatra avait acheté une maison pour ses parents lorsqu’il commença à gagner suffisamment d’argent via ses contrats avec les maisons de disques. 

Continuez jusqu’au Elysian Park, créé en 1893 sur un terrain offert par la Hoboken Land & Improvement Company de la famille Stevens. Le nom du parc fait référence aux champs élysées (en référence au paradis des héros dans la mythologie grecque), les Elysian Fields, un vaste champ (aujourd’hui disparu), localisé à environ 200 mètres d’ici (nous y passerons plus tard), et sur lequel sera jouée la première partie de baseball de l’histoire. La pointe Est du parc offre une très belle vue sur le Hudson Yard et l’Empire State Building un peu plus à droite.

Sortez du parc par la gauche, sur Hudson St et rejoignez l’angle de la 11th St où vous prendrez à droite. A l’angle de la 11th St et de Sinatra Drive, le glacier 16 handles ré-explore le concept des glaces en mode frozen yogurt (à l’italienne), mais en proposant un choix de parfum beaucoup plus large que ses concurrents (16 parfums différents), dont certains assez originaux, et un palette de toppings élargie et de qualité. En revanche, les prix sont à la limite de l’indécence. 

Reprenez votre progression vers le nord le long de l’Hudson River. Le jetées sur votre droite sont celles de l’ancien chantier naval. Au niveau de la Pier 13, un immense Beer Garden avec vue sur Manhattan borde la Shipyard Marina. Un peu plus loin la Hoboken 14th St Pier offre une dernière opportunité de s’avancer sur l’Hudson River face à Manhattan. C’est aussi le terminal de plusieurs lignes de ferry, dont une ralliant le World Financial Center (World Trade Center).

Puis continuez le long de Frank Sinatra drive jusqu’à rejoindre la 15th St au niveau des Hudson Tea Buildings, autrefois Lipton Tea Building, construits en 1905 à l’épicentre de l’empire de Sir Thomas Lipton. Les cargos remplis de thé déchargeaient leur cargaison directement sur les quais au nord des bâtiments. Aujourd’hui, les anciens entrepôts ont été convertis en appartements.

Tournez à gauche dans Washington St, qui est pour ainsi dire la Main Street de Hoboken, l’artère principale de la ville. La pointe nord de la rue dans laquelle vous vous engagez était constituée d’usines et d’entrepôts. Aujourd’hui ces bâtiments ont été remplacés ou convertis en projets résidentiels lorsqu’à partir des années 1980, une clientèle jeune et aisée de New York a réinvesti Hoboken. A l’angle de la 14th St sur la droite, le Up Town Bank Building, construit au XIXème siècle pour accueillir une agence bancaire de la Hoboken Trust Company (plus tard la Hudson Trust Company). La voici sur une photo d’une milieu des années 1960.

La série d’immeubles sur la gauche de la banque sur la 14th St sont également toujours debout actuellement. Aujourd’hui, l’ancienne banque a été convertie en salle de sport pour le réseau SoulCycle qui propose des cours de fitness sur vélo d’appartement.

Un peu plus bas sur la 14th St, sur votre gauche, la UpTown Pizzeria offre des pizzas entières ou à la part, à partir de 3$, ainsi que des meatball sandwichs ou des sticks de mozzarella frits. Continuez sur Washington St.

Sur votre gauche, la Engine Company No. 2 est une caserne de pompiers datant de 1880. C’est l’une des 7 casernes classées monument historique à Hoboken. Le père de Frank Sinatra, ancien boxeur, était pompier du Hoboken fire department et finira même capitaine. Tournez dans la 13th St à gauche, à l’angle de l’immeuble de la YMCA, aujourd’hui occupé par un Community Center (maison de quartier). La YMCA ou Young Men’s Christian Association, fondée à Londres au milieu du XIXème siècle. Cette association d’inspiration religieuse visait à fournir à la jeunesse, des loisirs sains, à commencer par le sport, pour assurer le développement physique et moral des jeunes. L’association finança de part le monde, mais notamment aux Etats-Unis de nombreux piscines et gymnases, ou les sports collectifs étaient encouragés : le basketball et le volleyball sont par exemples deux sports qui ont été inventés par des éducateurs sportifs dans des gymnases du YMCA, à la toute fin du XIXème siècle aux Etats-Unis. Au XXème siècle, le paddle (version en salle du tennis sur un plus petit terrain, mélange de squash et de tennis) ou le futsal (football en salle) furent également développés dans des YMCA. Pendant les deux guerres mondiales, les centres du YMCA offriront logements, cantines et loisirs pour de nombreux soldats en transit ou en permission. Le YMCA d’Hoboken, localisé à proximité des embarcadères pour l’Europe ne fit pas exception. Aux USA aujourd’hui, la YMCA fédère 2700 organisations locales à travers tout le pays, dans lesquelles 19 000 employés et 600 000 volontaires accueillent chaque année plus de 21 millions d’Américains dans ses installations et programmes. En dehors des Etats-Unis, la YMCA est surtout connue grâce au hit des Village People. Ce groupe fut créé à la toute fin des années 70 à New York, par un producteur français, Jacques Morali, qui eut l’idée de fonder un boys band, après avoir été invité à une soirée costumée dans une boite disco gay de Greenwich Village. Tous les ingrédients des Village People (nommé en l’honneur du quartier de New York avec une forte communauté homosexuelle) étaient réunis, à part la musique. Il décida de faire des chansons entrainantes, sur des sujets ordinaires voire anodins, à destination du grand public, mais avec toujours un double sens à destination de la communauté gay. Y.M.C.A fut l’une d’entre elles : hommage à l’esprit de camaraderie et aux activités saines de l’organisation, elle était un clin d’oeil aux YMCAs de New York qui étaient devenues des lieux de drague pour la communauté gay de la ville en recherche de rencontres. La YMCA n’apprécia pas beaucoup ces allusions à peine déguisées et tenta de faire un procès aux producteurs. Mais elle finit par comprendre à quel point le titre allait devenir culte et véhiculait une image positive et entraînante de l’organisation. 

Continuez sur la 13th St jusqu’à Hudson St. Devant vous se trouve une ancienne usine en brique, l’un des plus anciens bâtiments industriels sur les quais de Hoboken. Construit en 1891 par la W & A Fletcher Company, il fut racheté par la Bethlehem Steel, une aciérie, et fut pendant des années au cœur de l’activité de construction navale de la ville. Notamment, pendant la seconde guerre mondiale, les 11 000 employés de la Bethlehem Steel participèrent à la construction de plus de 4 000 navires pour les forces alliées. L’atelier sera finalement fermé en 1984 alors que les activités navales étaient en déclin depuis plusieurs décennies. Il sera transformé en espaces commerciaux et de bureaux, et une partie allouée au Hoboken Historical Museum qui ouvrit en 2001. Le musée retrace l’histoire de la ville. Il est ouvert tous les après-midis sauf le lundi. L’entrée ne coûte que 5$ et est gratuite pour les enfants. 

Prenez à droite dans Hudson St en longeant l’ancienne usine, puis encore à droite sur la 12th St pour revenir sur Washington St. Sur votre droite au 1201 Washington St, à l’angle de la 12ème rue, les Yellow Flats sont des appartements construits vers 1890 par la Hoboken Land & Improvement Company de la famille Stevens. C’est ici que vécut pendant les 20 dernières années de sa vie, Hetty Green, surnommée “the Witch of Wall Street” (la sorcière de Wall St), la femme la plus riche des Etats-Unis à l’époque. Ayant hérité de la petite fortune de son mari à son décès, Hetty Green prit en charge la gestion de son pécule, et se lança dans les investissements à Wall St, un milieu quasi exclusivement masculin à l’époque. Avec une stratégie d’investissement à long terme, limitant au maximum la prise de risque, et en accumulant les gains avec très peu de pertes sur une longue durée, elle amassa une fortune qu’on estime à 200 millions de dollars au début du XXème siècle, l’équivalent de 3-4 milliards de $ d’aujourd’hui. Malgré cette fortune colossale, Hetty Green était d’une avarice pathologique. Si elle avait choisi de vivre dans un petit appartement sans luxe de Hoboken, nécessitant un trajet important chaque matin pour rejoindre ses bureaux à Manhattan, c’est qu’elle refusait de payer les taxes plus importantes à New York City. Elle n’allumait pas le chauffage, n’utilisait jamais l’eau chaude, pour limiter les factures de gaz. Elle s’habillait de vêtements bon marché qu’elle usait jusqu’à l’extrême avant d’en changer, ce qui lui valut son surnom de sorcière. 

Prenez à gauche sur Washington St. Au milieu du bloc sur votre droite, la devanture du M & P Biancamano nous rappelle que Hoboken connut une importante communauté italo-américaine. Ce petit déli super typique semble ne pas avoir bougé depuis son ouverture en 1981. Ici pas de site web, pas de commande en ligne ni même de carte de crédit. Les sandwichs italiens (heros) sont faits sur commande, avec de la mozzarella maison (à Hoboken on dit “Fresh Mutz“). Tout est fait maison, dans une ambiance old school super sympa.

Poursuivez jusqu’à l’angle de la 11th St. Sur votre droite, entre les deux voies opposées de la rue, une plaque (Birthplace of Baseball Monument) commémore le premier match officiel de baseball de l’histoire, sur le pré des Elysian Fields qui se tenait à cet emplacement en 1846.

Sur le plan ci-dessous, datant de 1881, votre position actuelle, au croisement de Washington St et de la 11th St est visible au niveau du point rouge. 35 ans après le fameux match, les Elysian Fields occupaient encore l’essentiel de l’espace sur la pointe nord (à droite) de la côte de Hoboken. Et toute la partie de Washington St que vous venez de parcourir n’existait pas encore et était une grande prairie. Les docks et entrepôts (Lipton Tea Buildings) comme le chantier de construction naval, n’existaient pas encore non plus. En revanche, on peut identifier sur la carte de la fin du XIXème siècle, le Castle Stevens (point bleu sur la carte), ainsi que le portail de la propriété des Stevens (point rose). En deçà de ce point, en revanche, toute la côte de l’Hudson River était construite de jetées pour accueillir le trafic maritime et les ferrys. 

Ce premier match “officiel” opposait l’équipe du Knickerbocker Club et celle des New York Nine. Ce qui était un passe temps du dimanche allait devenir un véritable sport. Dans les années 50, les Elysian Fields continuent de voir régulièrement des matchs entre des équipes américaines, mais également internationales. En 1865, le sport était devenu très populaire, et un match opposant sur ce même terrain le Mutual Club de New York City contre l’Atlantic Club de Brooklyn attira environ 20 000 fans et fut dépeint par la lithographie ci-dessous.

Mais la construction de deux ballparks à Brooklyn avec des gradins et des palissades, permettant de faire payer les spectateurs allait rendre les Elysian Fields progressivement obsolètes, et les besoins en espace constructible alors que la ville de Hoboken connaissait une forte croissance allaient avoir raison de ces immenses pelouses.

Continuez sur Washington St. Sur votre gauche un peu avant l’intersection de la 10th St se trouve la Elks Lodge 74. L’immeuble construit en 1906 héberge la loge d’une société fraternelle, le Benevolent and Protective Order of Elks, à mi-chemin de la franc-maçonnerie et du social club. 

Quelques blocs plus loin, entre la 6th et 7th St sur votre gauche, la Hoboken Charter School est une école primaire privée sous contrat avec le School District. Aux Etats-Unis, l’école est publique et gratuite jusqu’au lycée, et gérée au niveau de chaque ville ou county par un School District dirigé par School Board élu (au même titre que les conseillers municipaux par exemple). Les écoles privées sont réellement privées : elles ne reçoivent aucun argent public et doivent se financer seules, ce qui implique des frais de scolarité élevés. Les charters schools sont pour leur part apparues à partir des années 90 (il y a une trentaine d’années environ). Elles sont financées par de l’argent public, par le School District, mais totalement libres et autonomes dans leur fonctionnement à deux exceptions près : elles ne peuvent discriminer dans le recrutement dans leurs étudiants (elles sont gratuites et ouvertes à tous), et elles doivent obtenir un niveau de résultats scolaires suffisants pour conserver leur charte (et leur financement). Ce système a permis de développer des écoles mieux gérées et avec de meilleurs résultats que les écoles publiques, de s’affranchir des lourdeurs administratives et syndicales des écoles publiques, tout en coûtant moins cher aux contribuables, et en restant égalitaires pour les élèves les moins fortunés qui ne peuvent pas prétendre aux écoles privées. Aujourd’hui il existe plus de 7000 charters schools aux Etats-Unis, et le phénomène est en plein développement. Aujourd’hui aux Etats-Unis, seuls 10% des élèves étudient dans une école privée, et 5% dans une charter school, tous les autres élèves étudient dans les écoles publiques.

Puis à l’angle de la 7th St sur votre gauche, la All Saints Episcopal Church date de 1856. 

Un peu plus loin après la 7th St, sur votre droite, l’échoppe de Hoboken Hot Bagels propose des bagels et des bagels sandwichs très sympathiques et pour des prix abordables (par exemple le egg breakfast sandwich était encore à  3.45$ lors de notre dernier passage en 2022). 

Tournez à gauche sur la 6th St, puis à droite sur Court St. Cette ruelle permettait au XIXème d’accéder aux écuries localisées à l’arrière des townhouses, avant le développement de la voiture. Elle servit de décor en 1954 au film On the Waterfront qui évoquait le quotidien des dockers et marins à Hoboken. C’est une des toutes dernières rues encore pavées de la ville. Et comme dans beaucoup de villes portuaires, ces pavés provenaient le plus souvent de destinations lointaines : ils étaient utilisés comme leste sur les bateaux dont le chargement n’était pas assez lourd pour assurer la stabilité de l’embarcation.

Tournez à droite dans la 5th St, et continuez au-delà de Washington St jusqu’à l’angle de Park Avenue. Sur votre droite, l’immeuble de la Hoboken Public Library, inaugurée en 1897, et qui était à l’époque la 3ème bibliothèque publique dans tout le New Jersey. Elle fut construite sur un terrain cédé gracieusement par la famille Stevens. En face, le Church Square Park, au cœur de Hoboken, également établi sur un terrain cédé par la famille Stevens en 1804. On y trouve un monument en hommage aux pompiers de la ville, ainsi que des sprinklers (jeux d’eau) où les enfants se rafraîchissent en été. 

Dans l’angle sud-ouest du parc, la Our Lady of Grace Church date de 1878 et était à l’époque la plus grande église catholique du New Jersey. 

Tournez à gauche sur la 4th St pour revenir sur Washington St. Reprenez votre progression vers le sud sur Washington St. Entre la 1st et 2nd St, vous trouverez de nombreuses enseignes de restauration : un Rita’s Italian Ice & Frozen Custard (chaîne spécialisée dans l’Italian Ice, des granités très rafraîchissants, notamment leur frozen lemonade, mais ils proposent également de la Cream Ice – glaces ultra crémeuses -, de la Frozen Custard, des Gelati – granités avec de la frozen custard par dessus – et des milk shakes), un Sticky’s Finger Joint, un Shake Shack, ou encore un restaurant hawaiien, Shaka Kitchen, proposant Poke Bowl, kalua pulled pork sliders ou tacos revisités. 

Sur votre droite après la 1st St se trouve le Hoboken City Hall. C’est ici qu’en 1947, un Frank Sinatra au sommet de sa nouvelle gloire (mais encore au début de sa très longue carrière), se vit remettre les clés de la ville de Hoboken, avant de remonter Washington Street devant une foule compacte, sur un camion de pompier conduit par son père Marty Sinatra.

Juste en face, vous trouverez la Carlo’s Bakery, la célèbre pâtisserie de Buddy Valastro, star du show de téléréalité The Cake Boss, où étaient réalisés des gâteaux géants et décorés tous plus étonnants les uns que les autres. Vous pouvez y faire un tour, pour déguster un cannoli ou une part de rainbow cake, mais ne vous attendez pas à une découverte gastronomique révolutionnaire, et le prix sera dissuasif. 

Avant de tourner à gauche dans Newark St, jetez un oeil un peu plus haut à droite sur l’immeuble du Hudson Observer, l’ancien quotidien de Hoboken, où le jeune Sinatra travailla un temps comme copy boy (le garçon coursier qui portait les articles d’un bout à l’autre des rédactions et s’occupait des tâches les moins prestigieuses). 

Puis prenez Newark St vers l’Est pour revenir à l’Hudson River, au Hoboken Land & Improvement Office et à la gare de Hoboken, points de départ de notre circuit. A noter face au Hoboken Land & Improvement Office, l’ancien bureau de poste, aujourd’hui Frank Sinatra Post Office, construit en 1933 et de style Art Déco. Le hall d’entrée du bâtiment est resté inchangé depuis sa construction. 

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Crédits Jersey City :

Crédits Hoboken :

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