Visiter San Francisco à pieds – Circuits de découverte pédestre de San Francisco

San Francisco est probablement la deuxième métropole américaine la plus emblématique et la plus visitée. C’est une des rares villes américaine à proposer un vaste centre ville visitable entièrement à pieds. Son histoire, marquée par la ruée vers l’or autant que par la vague hippie des années 60-70, a laissé son empreinte sur les nombreux quartiers de la ville, et fait de San Francisco une étape souvent importante dans un périple sur la côte Ouest des Etats-Unis. Mais au delà des points touristiques les plus connus (Fisherman’s Wharf, Lombard St, Alcatraz ou le Golden Gate Bridge), c’est toute une ville aux quartiers pittoresques et contrastés qu’il faut découvrir, en s’éloignant des sentiers battus touristiques. C’est ce que nous vous proposons à travers nos circuits pédestres de découverte de San Francisco. Partez à l’assaut des rues les plus pentues de San Francisco sur Russian Hill et Telegraph Hill. Déambulez au milieu des grattes ciels de verre et d’acier du Financial District qui plongent leurs racines dans le plus vieux quartier de la ville encore marqué par les traces de la ruée vers l’or. Explorez le bord de baie le long de l’Embarcadero entre le Ferry building et le Fisherman’s Wharf. Plongez au coeur de Chinatown ou admirez les maisons victoriennes colorées d’Alamo Square. Et profitez tout au long de vos pérégrinations de nombreux arrêts culinaires pour découvrir le meilleur de la gastronomie de San Francisco. Au total, 4 circuits pédestres et 1 circuit à vélo, et près de 90 pages de découvertes en dehors des sentiers battus. Le meilleur de San Francisco, extrait de nos nombreux séjours dans la Golden City. [mise à jour décembre 2024]

Circuits de découverte pédestre de San Francisco

Nous avons conçu un ensemble de 4 circuits de tailles différentes et couvrant les principaux quartiers que nous apprécions le plus à San Francisco, et qui présentent une grande densité de choses à voir et à faire. Ces circuits de découverte pédestre sont complétés par un circuit de découverte en vélo avec deux options de boucle. Ces circuits ont été récemment mis à jour avec de nouvelles adresses et quelques extensions de circuits (décembre 2024).

Nous pensons que vous pouvez faire l’ensemble de ces circuits sur 3 journées pleines, ou une large sélection sur 2 jours pleins.

Liste des circuits :

  • Circuit “Union Square – Nob Hill – Russian Hill”
  • Circuit “Market St – South of Market – Ferry Building – Embarcadero – Telegraph hill – Fisherman’s Wharf”
  • Circuit “Financial District – Gold Rush – North Beach – Chinatown”
  • Circuit “Civic Center – Alamo Square – Haight – Ashbury”
  • Balade à Vélo à San Francisco

Circuit Union Square – Nob Hill – Russian Hill

 

Ce circuit de 3.4 km relie Union Square au Fisherman Wharf à travers trois quartiers différents : Union Square, le quartier des théâtres, Nob Hill, la colline des milliardaires et Russian Hill, à l’assaut des rues les plus pentues de San Francisco. Cette dernière section à Russian Hill est sans doute notre préférée : c’est très joli, les pentes sont impressionnantes, et il n’y a quasiment aucun touriste. C’est vraiment la partie de San Francisco à ne rater sous aucun prétexte.

Union Square

Notre point de départ sera Hallidie Plaza sur Market St, à l’angle de Powell St, point de départ des lignes de Cable Car Powell-Mason et Powell Hyde, et de leur “turntable” (plate-forme circulaire sur laquelle le Cable Car peut être retourné pour repartir en sens inverse). 

Au départ de Powell St, le Flood Building est un magnifique Flatiron qui a survécu à l’incendie de 1906. Du haut de ses 12 étages, il était le plus haut bâtiment de San Francisco en 1904. Aujourd’hui il accueille dans son rez-de-chaussée des magasins, notamment un grand Gap à l’angle de Powell St, juste devant la station de Cable Car, et un Urban Outfitters à l’angle de Ellis St. Remontez Powell St en longeant la route du Cable Car. Écoutez le bruit des câbles sous la chaussée. Ils tournent en permanence, de 7h du matin à 22h30.

Sur votre gauche, le Walgreen est un drugstore ouvert jusqu’à tard le soir et propose des mets à emporter : une bonne adresse pour vous ravitailler si votre hôtel est dans ce quartier. 

Tournez à gauche sur O’Farrel St, puis à droite sur Mason St avant de rejoindre Geary St. À l’angle sur votre gauche, le Pinecrest Diner est ouvert 24h/24 (les mercredi, jeudi, vendredi et samedi) et propose un menu dîner classique, mais à des prix très “San Francisco” (comprendre cher pour ce que c’est). Juste derrière, deux devantures de théâtre en enfilade nous rappellent que nous sommes dans le quartier des Théâtres. Le premier (et le plus beau), le Geary Theater (désormais Toni Rembe Theater) est une salle historique datant de 1910, et propriété du American Conservatory Theater, une compagnie théâtrale qui joue dans deux salles à San Francisco, alternant du théâtre classique et moderne. Sa façade colorée est un étrange mélange d’architecture néoclassique et de riches décorations en terre cuite d’inspiration plus baroques. Juste à sa droite, le Curran Theater date pour sa part de 1922. C’était un théâtre affilié à la Shubert Organization de New York. Cette société de production théâtrale produisait des pièces et spectacles dans tous les Etats-Unis, et les faisait jouer dans ses propres salles. En 1929, The Shuberts possédait plus de 1000 salles, à une époque où le spectacle vivant concurrençait encore l’essor du cinéma. Puis après la seconde guerre mondiale, le Curran Theater va progressivement se spécialiser dans la comédie musicale, un des seuls genres qui arrivait encore à se maintenir face au cinéma. De nombreux shows qui firent la gloire de Broadway à New York furent en réalité rodés sur les planches du Curran Theater, comme A Chorus Line, Beautiful: The Carole King Musical ou Wicked. Derrière sa façade plus sobre que celle de son voisin, ce théâtre cache une des plus belles salles de San Francisco comme vous pouvez le constater sur cette photo : 


Repartez en sens inverse sur Geary St pour rejoindre Union Square. Juste avant de déboucher sur Union Square, sur votre droite, l’avant dernier immeuble avant de croiser Powell St, inoccupé et à l’abandon à l’heure où nous écrivons ces lignes, arbore une façade art nouveau qui témoigne de la présence ancienne d’une salle de spectacle.

Le Theatre St. Francis fut inauguré en 1916 et fut conçu dès sa construction comme une salle uniquement dédiée au cinéma qui s’apprête à rentrer dans son âge d’or. Jusqu’ici, la quasi totalité des salles de cinéma sont également des salles de théâtre, opéra ou concert, avec une scène. Et les nouvelles salles sont conçues avec la double fonction. L’architecture du Theatre St. Francis innove en choisissant de construire une salle de spectacle entièrement et uniquement dédiée au 7ème art. Le cinéma muet est en effet en train d’entrer dans une phase de maturité, et entame sa transition d’un divertissement tournant principalement autour de courts métrages de comédie, à celui d’une production artistique avec des longs métrages mettant en scène des histoires plus complexes, dans des décors toujours plus grandioses. Le film de Griffith, The Birth of a Nation sorti en 1915 marque un tournant dans la production cinématographique, et annonce les nouveaux longs métrages modernes, un format sur lequel tous les films contemporains sont désormais calqués. Malgré l’étroitesse du bâtiment, le Theatre St. Francis accueillait une salle de plus de 1000 places. L’essentiel de la façade Art Déco du bâtiment d’origine, représentée dans cette illustration parue dans un journal local pour annoncer la construction du cinéma, est aujourd’hui perdue. Seuls subsistent les éléments architecturaux de la partie supérieure de la façade. Les promoteurs du cinéma étaient sans doute visionnaires, mais pas forcément de bons gestionnaires : le cinéma fermera ses portes à peine 2 ans après son ouverture. Il fut converti en taverne, puis en cafétéria. On construisit un faux plafond dans la salle principale pour abaisser le niveau du plafond d’origine, et la moitié supérieure du bâtiment restera vacante jusqu’à nos jours. Le dernier occupant, le Lefty O’Doul’s restaurant & cocktail lounge fermera ses portes en 2008, et depuis le bâtiment est abandonné. Il reste la propriété du Handlery Hotel (son voisin à sa droite) qui envisagerait d’y rouvrir un restaurant.

A l’angle de Powell St, le Elkan Gunst Building et sa façade élégante est l’un des plus anciens bâtiments sur Union Square : il date de 1907, et fut donc construit juste après le tremblement de terre de 1906, dont l’incendie qui s’ensuivit détruisit l’essentiel du centre de San Francisco, toutes les conduites d’eau de la ville ayant été sectionnées par le séisme. Le rez-de-chaussée du bâtiment fut longtemps occupé par un des plus vieux restaurants huppés de San Francisco, le Golden Pheasant, que vous pouvez admirer sur cette carte postale de la fin des années 40 :


On y distingue également le Cable Car remontant Powell St (parfaitement identique à celui d’aujourd’hui), et sur la droite, entre les feuilles de palmier, un bout de la façade de l’ancien Theatre St. Francis qui arborait encore d’immenses baies vitrées aujourd’hui murées.

Union Square et le Cable Car de Powell St passant devant la façade du Westin St. Francis

Continuez sur Geary St, en longeant Union Square sur votre gauche, et le magasin Macy’s sur votre droite. Macy’s est la plus connue des chaînes de grands magasins aux Etats-Unis. Née à New York en 1858, elle sera aux Etats-Unis ce que le Printemps ou les Galeries Lafayette seront à la France. Ses department stores vont essaimer dans toutes les grandes villes des Etats-Unis. Si dans certaines villes comme à New York ou San Francisco, Macy’s fera construire d’immenses buildings pour héberger ses commerces, à San Francisco, l’enseigne rachètera un plus petit magasin localisé de l’autre côté du bloc à votre droite, à l’angle de Stockton et O’Farrell St, puis agrandir au fil des décennies son grand magasin, en rachetant progressivement la plupart des bâtiments de tout le bloc. Avec 90 000 m2, le Macy’s de Union Square était à son apogée deux fois plus gros que le Printemps Haussmann à Paris. Malheureusement, les grands magasins qui connurent leur apogée dans les années 1980, ont très mal vécu l’essor du e-commerce. Macy’s a été forcé de revendre récemment 150 de ses magasins les moins rentables dont celui de San Francisco, miné par la chute du commerce dans le centre de la ville, à cause de la présence toujours plus envahissante des junkies et sdf. A l’heure où nous écrivions ces lignes, le magasin restait néanmoins ouvert sous l’enseigne Macy’s jusqu’à ce qu’un candidat au rachat des murs se présente, ce qui pourrait prendre du temps étant donné l’état de déliquescence du commerce de détail dans le quartier. Pour bien se rendre compte de l’ampleur du phénomène : alors qu’en 2016, seuls 3% des locaux commerciaux adjacents à Union Square étaient vides, en 2020 pendant la pandémie de Covid 19, ce taux montera à près de 10%. Avec l’accroissement de l’insécurité dans la période Post-Covid, le phénomène s’accentua encore, et si Macy’s venait à fermer sans avoir trouvé de repreneur pour l’ensemble de ses buildings, ce chiffre pourrait dépasser les 30% !

Union Square est le cœur du quartier commerçant de San Francisco. Ce qui était autrefois une petite dune de sable au milieu de terrains peu hospitaliers, en bordure de la ville, fut viabilisé en 1850 au fur et à mesure que la ville se développait sous l’impulsion de la ruée vers l’or en Californie. La place fut nommée Union Square car pendant la guerre de sécession, les partisans de l’Union (les nordistes, partisans de l’abolition de l’esclavage), y tinrent plusieurs rassemblements pour recruter des volontaires pour aller se battre dans les rangs de l’Union. Alors que la plupart des Etats américains n’eurent aucune difficulté à choisir leur camp dans ce conflit fratricide, la Californie avait la moitié de sa population favorable au nord (l’Union), et l’autre moitié sympathisant des sécessionnistes du sud. On était même à deux doigts d’une partition du territoire en deux (avec une Californie du Nord pro-Union et une Californie du Sud pro-sécession). Mais en l’absence de forces militaires organisées, les troupes fédérales stationnées dans l’Oregon s’assurèrent que la Californie reste une et entière, et du côté de l’Union. 

A la fin du XIXème siècle, le quartier était en tout cas entièrement urbanisé, quand il fut ravagé par l’incendie et le tremblement de terre de 1906. Ce cliché pris peu après le séisme donne une idée des dégâts faramineux : au centre de la photo, le Dewey Monument semble être l’un des rares bâtiments intacts. Cette colonne célébrant la victoire américaine durant la Bataille de la baie de Manille, aux Philippine, pendant la guerre hispano-américaine de 1898 (qui allaient voire les colonnies espagnoles des Caraïbes et du Pacifique passer sous influence américaine, et préfigurer l’indépendance de Cuba), fut érigée en 1903, quelques années seulement avant le tremblement de terre. Le reste du quartier semble entièrement en ruine.

Rejoignez l’intersection de Stockton et Geary St où vous pourrez admirer le magasin Neiman Marcus, entièrement rebâti récemment, mais en conservant la magnifique rotonde d’un ancien department store. N’hésitez pas à entrer dans le hall, c’est assez impressionnant.

Puis prenez à droite, en remontant Stockton St vers le nord avant de tourner à droite dans Maiden Lane, une ancienne allée qui concentrait les activités les moins présentables du quartier à sa grande époque. Aujourd’hui, ce sont surtout des boutiques de prêt-à-porter de luxe qui s’alignent dans la ruelle. Au 140 de cette rue, jetez un œil dans l’immeuble édifié en 1949 par l’architecte Frank Lloyd Wright et occupé aux dernières nouvelles par le designer italien Isaia : le chemin circulaire autour d’un atrium central est censé être le prototype de ce que sera l’œuvre majeure de cet architecte, le musée Guggenheim de New York. Essayez de jeter un œil depuis la rue : la boutique semble depuis quelques années ne plus être ouverte que sur rendez-vous, les “vrais” clients étant sans doute gênés par la multitude des visiteurs plus désireux de découvrir l’architecture du lieu que d’acheter ses vêtements. Si vous ne pouvez avoir accès à ce qui se cache derrière la façade de brique aveugle du bâtiment, la photo sur la droite vous donnera une bonne idée de cette architecture en spirale. Un concept qui prendra une toute autre dimension dans l’écrin du musée Guggenheim de New York :

Tournez deux fois à gauche sur Grant et Post St pour revenir sur Union Square. En arrivant dans l’angle nord-est de la place (croisement de Post St et Stockton St), vous trouverez un bâtiment plus moderne sur votre droite, abritant l’Apple Store Union Square. Les aficionados de la marque à la pomme pourront tourner à droite sur Stockton St, pour rejoindre le petit jardin arboré avec fontaine, coincé entre l’arrière de l’Apple Store et l’hôtel Grand Hyatt. Vous pourrez alors traverser l’Apple Store de part en part, non sans avoir fait un détour par la mezzanine au premier étage, qui offre une très belle vue panoramique sur Union Square. Ressortez sur Post St, et reprenez à droite, jusqu’à l’angle de Powell St, ou vous prendrez à droite (vers le nord).

Un peu avant Sutter St, sur votre droite, vous passerez devant le Beacon Grand Hotel. Cet hôtel de luxe historique a récemment changé de nom. Il s’appelait depuis toujours le Sir Francis Drake Hotel, et était connu de tous pour ses portiers costumés, portant l’uniforme des gardes de la Tour de Londres. Sir Francis Drake est l’un des plus célèbres navigateurs et explorateurs anglais, qui en 1577 se lança dans le second tour du monde intégral à la voile après celui de Magellan une cinquantaine d’années auparavant. En remontant la côte ouest des Amériques, Francis Drake est passé devant l’actuelle San Francisco, et s’est arrêté un peu plus au nord dans une baie qui porte aujourd’hui son nom. Cependant sa participation dans sa jeunesse en tant que marin sur des bateaux négriers entraînera la déchéance de sa notoriété dans la très progressiste Californie post-BLM : fermé pendant la crise du COVID 19, l’établissement changera de nom en 2022 à sa réouverture, et fera dans le même élan passer à la trappe les portiers costumés qui en faisaient jusqu’ici la renommée.


Prendre à droite sur Sutter St juste avant que Powell St et le Cable Car ne partent à l’assaut de la première grosse colline (Nob Hill), pour aller jeter un œil au magnifique gratte-ciel art déco de 1929 au 450 Sutter St, et notamment à son lobby. Construit en 1929 (comme l’Empire State Building à New York), il mesure 105 mètres pour 26 étages. Sa décoration extérieure et surtout intérieure, inspirée par l’iconographie maya est splendide. Même l’encadrement de l’entrée du parking est richement ouvragé. N’hésitez pas à pousser la porte pour apercevoir le lobby. L’immeuble fut financé par un dentiste ayant fait fortune, et de fait il est toujours occupé principalement par des cabinets médicaux, dentistes, orthopédistes ou encore chirurgiens esthétiques.

450 Sutter St et Cable Car Powell&Mason

Rejoignez ensuite l’angle de Stockton Street et tournez à gauche. Devant vous, une colline massive vous fait face. Il s’agit de Nob Hill : la rue s’enfonce directement sous la colline par un tunnel (Stockton St Tunnel), si bien qu’un bloc plus loin, l’intersection avec Bush St se fait 5 ou 6 mètres au-dessus du niveau de la chaussée, au-dessus du tunnel. De part et d’autre de l’entrée du tunnel, un escalier permet d’accéder à Bush St au-dessus. Prenez l’un de ces escaliers.

Une fois en haut, vous constaterez que Stockton St se prolonge aussi par dessus la colline : c’est donc une rue à deux niveaux. La Stockton St passe au-dessus de la colline et le Stockton St Tunnel passe en dessous, mais exactement dans le même axe.

Prenez à gauche sur Bush St, puis à droite sur Dashiell Hammett Street, une rue étroite, très pentue et calme qui permet de rejoindre Pine St. Remarquez comme la base des immeubles est oblique. Traversez Pine St pour emprunter l’escalier qui vous fait face (Joice Street Steps) et qui se poursuit dans Joice St jusqu’à California St où passe l’une des trois lignes de Cable Car encore active à San Francisco, la seule orientée Est-Ouest (les deux autres vont du nord au sud). Prenez à gauche sur California St. Vous entrez dans le quartier de Nob Hill.

Nob Hill

 

Ce petit quartier est perché au sommet d’une colline que s’étaient accaparée les hommes les plus riches et les plus puissants de San Francisco, les barons du transport ferroviaire ou des mines d’argent, pour y construire de somptueuses demeures. Il n’en reste plus qu’une seule encore debout aujourd’hui car le quartier fut rasé par l’incendie de 1906, mais de grands hôtels de luxe furent depuis bâtis à leur place.

Traversez Powell St (où se croisent du coup deux lignes de Cable Car) et continuez sur California St, en longeant le Stanford Court sur votre gauche, un hôtel de luxe bâti sur le site du manoir de Lelord Stanford, détruit par l’incendie de 1906. Stanford, qui donna aussi son nom à l’Université mondialement réputée aujourd’hui située au coeur de la Silicon Valley voisine, était un baron du chemin de fer, l’un des quatre associés qui entreprirent avec la Central Pacific Railway d’interconnecter les lignes de chemin de fer de l’Est et de l’Ouest des Etats-Unis. Dépassez le Stanford Court : vous longez désormais l’Intercontinental Mark Hopkins, un hôtel de luxe également construit sur le site du palais extravagant d’un autre des 4 Railway Barons, dont vous pouvez voir la photo avant sa destruction lors du tremblement de terre et l’incendie de 1906.

Sur le trottoir opposé, à l’angle de Mason et California, encore un hôtel de luxe géant, le Fairmont Hotel, nommé d’après le magnat des mines d’argent James Graham Fair. Cet hôtel par contre fut bâti juste avant le tremblement de terre de 1906, et dut être très largement reconstruit à cause des dégâts occasionnés sur la structure par le séisme.

Fairmont Hotel et Pacific Union Club

Traversez Mason St en continuant sur California St : vous longez (sur votre droite) désormais le très select Pacific Union Club, abrité dans la Flood Mansion, le manoir de James Flood un homme d’affaires ayant fait fortune dans le Nevada dans les mines d’argent, le seul grand manoir du quartier à avoir survécu à l’incendie de 1906. Ses dimensions peuvent donner une petite idée du panorama qu’offrait le quartier au tournant du XXème siècle. 

Grace Cathedral

Poursuivez jusqu’au Huntington Park et le parvis de la Grace Cathedral. De l’autre côté de California St, le Nob Hill Masonic Center. Vous pouvez entrer dans la cathédrale pour jeter un œil à ses dimensions impressionnantes, mais la visite complète est par contre payante. Ne manquez pas ses portes en bronze monumentales. Puis rejoignez Sacramento St au nord de la cathédrale, et repartez en sens inverse vers l’Est, avant de prendre à gauche dans Sproule Lane.  

Vous êtes maintenant sur une rue descendante alors que vous quittez Nob Hill et sa colline. Au bout de la rue, prenez à gauche dans Clay St. Arrêtez-vous un peu avant l’intersection de Taylor St, sur le trottoir de droite. 

Vous devriez être exactement à l’emplacement de la photo ci-dessus, extraite du film Bullit. On y voit la mustang verte conduite par Steve McQueen faire un créneau pour se garer à l’emplacement où vous êtes. Et on distingue à l’intersection de Taylor St, un immeuble bleu-gris en angle (aujourd’hui il a changé de couleur), où se situe dans le film, l’appartement de Bullit, au dernier étage. Le film Bullit est un thriller d’action de 1968, où Steve McQueen joue incarne le détective Frank Bullitt de la police de San Francisco, qui enquête sur le meurtre du témoins qu’il était censé protéger. Le film connut un vif succès, et contribua à moderniser le genre, par une approche plus réaliste. Le film fut tourné entièrement sur place à San Francisco, alors qu’Hollywood avait l’habitude de tourner l’essentiel de ses films à Los Angeles, et de compléter le tournage par une minorité de plans en extérieur dans la ville où était censée se passer l’action. Mais il est surtout connu pour une poursuite en voiture légendaire, qui marqua durablement l’histoire du cinéma. La scène dure près de 11 minutes, et est tournée dans les rues de San Francisco, mettant en valeur les paysages de la ville, mais également, tirant un maximum de profit du profil particulier de ses rues les plus pentues. Les voitures atteignirent des vitesses folles de 180 km en pointe en centre ville de San Francisco, et Steve McQueen, qui était pilote de course à ses heures perdues assura une bonne partie des prises de vue (en restant doublé par un cascadeur dans les manoeuvres les plus périlleuses néanmoins). La production utilisa deux Ford Mustang GT Fastbacks de 325 chevaux, dont l’une fut vendue dans les années 2000 pour près de 4 millions de $. Il fallut trois semaines de tournage, et le montage haletant de la scène valut un Oscar pour le meilleur montage au film.

 

Rebrousser chemin sur Clay St pour rejoindre l’angle de Mason St. Vous êtes désormais dans un petit quartier résidentiel très calme avec en face de vous, le haut de Transamerica Pyramid, un gratte-ciel du Financial District qui émerge au-dessus des bâtiments. Prenez à gauche dans Mason St qui descend jusqu’à la baie de San Francisco que vous apercevez en face de vous. La langue de terre de l’autre côté de l’eau que vous pouvez voir est Angel Island, la plus grande île de la baie de San Francisco. Elle n’est plus habitée aujourd’hui (c’est un State Park naturel qu’on peut visiter en ferry), mais elle fut longtemps utilisée comme fort militaire, puis comme station d’accueil et de quarantaine pour les immigrants entrant aux Etats-Unis par la côte pacifique, principalement des asiatiques. En à peine 30 ans, entre 1910 et 1940, c’est près d’un million d’immigrants qui passèrent par Angel Island, ce qui lui valu le surnom d’Ellis Island de l’Ouest (Ellis Island est l’île jouxtant celle de la statue de la liberté à New York et par laquelle transitèrent 12 millions d’immigrants de la fin du XIXème siècle jusqu’au milieu du XXème siècle). 

Cable Car Museum

 

Avancez d’un bloc sur Mason St jusqu’à l’angle de Washington St. Sur votre gauche, de l’autre côté de Washington St, se trouve le Cable Car Museum, un arrêt sympathique et gratuit qui retrace l’histoire du Cable Car à San Francisco. Il est situé dans l’immeuble hébergeant l’impressionnante machinerie qui fait tourner les câbles de toutes les lignes encore en activité. C’est très bruyant, mais également très intéressant. N’hésitez pas à vous y arrêter.

Plus d’informations sur http://www.cablecarmuseum.org/   

Ouvert du mardi au dimanche. Entrée gratuite.

San Francisco dispose de 3 lignes de Cable Car. Contrairement à une idée répandue, les Cable Cars n’étaient pas une spécificité de San Francisco (même si c’est la seule ville au monde à avoir conservé jusqu’à nos jours son infrastructure de Cable Car). On en trouvait dans de très nombreuses villes de l’Ouest Américain comme Seattle, Chicago ou Denver.

Le principe du Cable Car est d’avoir des wagons sur rail non motorisés, mais équipés d’un système de pince au centre, actionné par un Gripman, pouvant saisir un câble qui passe sous la chaussée, accessible par une fente. Le câble se déplace sous la chaussée en permanence à vitesse constante. En agrippant le câble, le Cable Car est mis en mouvement, et il suffit de relâcher le câble pour ralentir. 

Finalement,  cette technologie fut vite supplantée par les tramways électriques et disparue des rues des principales métropoles américaines au tournant du XXème siècle. A San Francisco, seules 3 lignes ont survécu sur les 23 lignes qui équipaient la ville en 1890. C’est le tremblement de terre de 1906 qui sonna le glas de la majeure partie des lignes de Cable Car de la ville, en détruisant les dépôts et les Powerhouses qui activaient les câbles souterrains des principales lignes : des tramways électriques furent choisis en remplacement des traditionnels cable cars, sauf sur quelques lignes au dénivelés trop importants pour les locomotives électriques de l’époque. C’est ainsi que les rues pentues de San Francisco sauvèrent le cable car pour encore quelques années. En 1951, les trois dernières furent abandonnées par la société qui les opérait encore, avant d’être rachetées par la municipalité dans un souci de conservation d’un patrimoine désormais unique au monde. Au début des années 80, le réseau de Cable Car ferma pendant plusieurs années pour être entièrement rénové, ce qui permit de rouvrir et maintenir ce service unique jusqu’à nos jours.

Les deux lignes principales, Powell/Hyde et Powell/Mason relient l’intersection de Powell St and Market St à deux pas de Union Square, au quartier touristique du Fisherman’s Wharf. Ces deux lignes reçoivent l’essentiel de la fréquentation de part leur orientation nord-sud reliant deux quartiers touristiques majeurs de la ville, mais aussi parce qu’elles empruntent parmi les rues les plus pentues de San Francisco. L’autre ligne, la California/Van Ness line est orientée Est-Ouest, et suit le tracé de la California St, sur un itinéraire avec nettement moins de déclivité. 

Russian Hill

 

Continuez sur Mason St jusqu’au croisement de Vallejo St. Vous allez démarrer la troisième partie de ce circuit, en partant à l’assaut de Russian Hill, à travers les rues les plus pentues de San Francisco, offrant de splendides panoramas sur la ville et la baie. Ce circuit est sans doute notre préféré à San Francisco. Les vues sont splendides, les maisons qui bordent les rues sont incroyablement mignonnes et architecturalement variées. La plupart des gens ne visitent qu’un bout de Lombard St dans ce quartier : faites vraiment ce circuit de bout en bout, pour découvrir loin de la masse des touristes le vrai visage de San Francisco.

Au croisement de Mason St et Vallejo St, prenez Vallejo St vers l’ouest (à gauche) et commencez à gravir les marches qui vous mèneront à une vue exceptionnelle sur la Transamerica Pyramid, la baie et Alcatraz.  A l’intersection de Taylor St, retournez-vous pour voir la Coit Tower, la Transamerica Pyramid et l’Oakland Bay Bridge à l’est. 

Alcatraz est aussi visible au nord, dans l’alignement de Taylor St. C’est l’endroit précis où la voiture de Steve McQueen entame sa grande descente dans la fameuse scène de poursuite du film Bullit. Comme vous pouvez le voir dans cette photo extraite du film, filmé en caméra subjective depuis l’intérieur de la voiture, on reconnaît parfaitement le paysage qui est en face de vous, les immeubles, l’île d’Alcatraz et Angel Island derrière : 

Bullit (1968)

Traversez Taylor St et reprenez l’ascension des escaliers, poursuivez sur Vallejo St pour tourner à droite sur Jones St, et encore à droite sur Green St. Redescendez les escaliers de Green St, tournez à gauche sur Taylor St, et ne ratez pas à votre gauche le départ de l’escalier de Macondray Lane que vous poursuivrez jusqu’à Leavenworth St. 

Là, bifurquez à gauche jusqu’au croisement de Green St où vous pourrez admirer au 1088 Green St, une ancienne caserne de pompier, la Engine House #31, construite juste après l’incendie de 1906. En face, au 1067 Green St, la Feusier Octagon House est l’une des dernières maisons octogonales de la ville. Elle date de 1857. Et dans l’angle Sud Ouest de l’intersection, la Bellaire Tower complète le panorama architectural riche du quartier. Continuez sur Green St vers l’ouest jusqu’à l’intersection de Hyde St, où vous prendrez à droite. A l’angle de Union St, Swensen’s Ice Cream propose une grande variété de parfums à 5.30$ la boule… La Sticky Peanut Butter est la spécialité de la maison, et un vrai régal pour les amateurs.

Swensen’s Ice Cream
Excellent glacier. Un peu cher cependant.

Adresse :  1999 Hyde St San Francisco, CA 94109

Avis et photos : https://www.yelp.com/biz/swensens-ice-cream-san-francisco   

Ouvert du mardi au dimanche de midi à 22h, fermé le lundi 

Continuez un bloc sur Hyde St et tournez à droite dans Filbert St qui se trouve être la rue la plus pentue de tout San Francisco avec 31.5% de déclivité et qui offre une vue superbe de la Coit Tower, puis à gauche dans Leavenworth. Prenez les escaliers de Greenwich St sur votre gauche, puis longez et contournez (ou traversez) le George Sterling Park pour rejoindre Lombard St. Au croisement de Larkin St et Lombard St, montez les quelques marches qui rejoignent le haut de la colline sur laquelle est perchée le George Sterling Park, pour avoir votre première vue dégagée sur le Golden Gate Bridge.  

Remontez Lombard St vers l’est d’un bloc pour rejoindre le fameux passage où sur la longueur d’un bloc, l’importance du dénivelé (27%) a conduit les habitants à redessiner la chaussée avec 8 virages en épingle à cheveux. C’est une des rues les plus connues de San Francisco, et vous serez sans doute momentanément, pendant quelques mètres, au milieu d’une foule de touristes. 

Commencez à descendre le bloc, et à mi-chemin, bifurquez à gauche sur Monclair Terrace jusqu’à Chestnut St. Tournez à droite sur Chestnut et continuez jusqu’au San Francisco Art Institute. Entrez dans cette école d’art renommée : vous arrivez dans un patio de style hispanique (ouvert au public), avec sur votre gauche la salle Diego Rivera dont l’un des murs est couvert d’une immense peinture murale, oeuvre du peintre mexicain qui lança le grand mouvement des fresques murales mexicaines dans les années 20.  A l’angle nord-ouest du patio, un couloir mène à une immense terrasse avec une vue exceptionnelle sur la ville et notamment le Fisherman’s Wharf et la Coit Tower. Des puits de lumière en béton vous permettent de jeter un œil dans les immenses salles du niveau inférieur où les étudiants travaillent sur leurs sculptures. Trouvez l’escalier tout au bout de la terrasse qui vous redescendra sur Francisco St, tout en vous laissant entrevoir à nouveau les ateliers de travail des étudiants en art. 

Poursuivez sur Francisco St vers l’ouest (à gauche) jusqu’au Russian Hill Park que vous traverserez par l’allée centrale (prolongement de Francisco St, mais pas tout à fait aligné avec la rue principale). Au bout de l’allée, un escalier sur la droite vous redescend jusqu’à Larkin St que vous suivrez jusqu’au Ghirardelli Square et l’Aquatic Cove (cf fin du circuit Embarcadero – Fisherman’s Wharf).

Vous êtes alors à deux pas de la fin de la ligne de Cable Car Powell Hyde, à l’angle de Hyde et Beach St, qui pourra vous remonter jusqu’au départ du circuit si vous le souhaitez.

Circuit “Financial District – North Beach – Chinatown”

 

Ce circuit est une boucle de 5 km qui traverse trois quartiers successifs : le Financial District, avec ses hautes tours modernes et ses banques, qui est aussi le cœur du San Francisco de la ruée vers l’or, dont il reste quelques vestiges. Puis le quartier de North Beach et Columbus Avenue, qui est le quartier italien de San Francisco. Et enfin retour par Chinatown

Financial District

Le circuit démarre à McKesson Plaza, au croisement de Post St, Montgomery St et Market St, qui fut autrefois le cœur du Bankers District. L’immeuble directement dans l’angle de Post St et Montgomery St est une ancienne banque (la First National Bank, puis la Crocker National Bank suite à une fusion entre les deux banques, et enfin la Wells Fargo suite à une dernière fusion). L’immeuble d’origine fut construit en 1908, mais il avait une toute autre allure à l’époque : 

One Montgomery Street c1917

Vous aurez évidemment remarqué que toute la partie supérieure du bâtiment n’existe plus. Seuls demeurent le rez-de-chaussée, avec le hall de l’agence bancaire, et le premier étage de bureaux. Mais si vous êtes attentifs, vous aurez également noté que toute la partie droite du bâtiment actuel n’existait pas originellement. Elle fut ajoutée en 1920, par la construction d’un second bâtiment attenant, lui aussi à l’époque sur 12 étages. La partie haute de l’immeuble fut coupée en 1982, quand la Crocker National Bank fit construire juste derrière, la One Montgomery Tower, un gratte-ciel de 38 étages pour 150 mètres de haut que vous voyez sur la droite derrière l’agence bancaire. C’est à cette occasion que le promoteur a dû négocier avec la ville pour obtenir le droit de construire une tour aussi haute: comme beaucoup de grandes villes américaines, la loi impose en effet aux immeubles dépassant une certaine hauteur, de rester à l’intérieur d’un cône de construction, dont l’angle dépend de la zone dans laquelle il est construit. Ces règles permettent de garantir qu’un minimum de luminosité puisse percer jusque dans les rues. Quand ils bâtissent des gratte-ciels, les promoteurs peuvent racheter des droits de construction en hauteur d’immeubles voisins (qui ne pourront donc plus s’élever plus haut qu’ils ne le sont actuellement). Ce marché des droits de construction en hauteur assure que si un gratte-ciel très grand est construit, il ne pourra l’être que dans un endroit relativement dégagé, où le promoteur sera en mesure de racheter des droits de construction en hauteur d’immeubles plus petits et qui le resteront. Ici, la Crocker National Bank a volontairement abaissé la taille de l’immeuble historique dans l’angle, pour pouvoir élever une tour plus haute juste à côté.

La Crocker National Bank fut fondée par Charles Crocker, l’un des quatre Big Four, les magnats du chemin de fer qui bâtirent la Central Pacific Railroad, la compagnie de chemin de fer qui relia pour la première fois les Etats-Unis d’Est en Ouest à travers les montagnes rocheuses. Quand l’immeuble était encore une agence bancaire (depuis 1983 de la Wells Fargo après la fusion avec la Crocker National Bank), on pouvait aller admirer son magnifique hall. Mais depuis le COVID, l’immeuble est vacant et en recherche d’un nouveau locataire. Si le hall est de nouveau ouvert lorsque vous y passez, n’hésitez pas à y entrer faire un tour. Avec la destruction de l’ensemble des étages supérieurs, la ville négocia également que le rooftop garden construit sur le nouveau toit du bâtiment soit accessible au public. Apparemment ce n’est plus le cas depuis que l’immeuble est vacant, mais si l’immeuble a trouvé un nouvel occupant, la Rooftop Terrace devrait être de nouveau accessible via l’ascenseur à gauche de l’entrée principale dans l’angle. Appuyez sur l’étage R, et sortez sur le toit. Vous êtes alors sur une terrasse au-dessus de la place et de Market St, entourée de buildings étincelants. 

Explorez la terrasse et cherchez la sortie ouest qui vous devrait vous conduire directement dans la Crocker Galleria, une rue couverte transformée en galerie commerciale entre l’ancienne banque et la nouvelle tour. Sinon, rentrez directement dans la Crocker Galleria depuis Post St. De nombreux restaurants y proposent des plats à manger sur place ou à emporter.

Traversez la Crocker Galleria et à l’étage supérieur, à l’angle nord ouest de la galerie, prenez l’escalier qui monte sur une seconde terrasse offrant une vue imprenable sur le Hallidie Building en face sur Sutter St. Ce splendide bâtiment construit en 1918 est notable la fois parce qu’il arbore l’une des toutes premières façades entièrement vitrées jamais construites, et parce qu’il fut nommé en l’honneur de Andrew Smith Hallidie, le père du Cable Car à San Francisco et dans le monde.  

Sortez sur Sutter St, en face du Hallidie Building. Tournez à droite sur Sutter St, puis tout de suite à gauche dans l’étroite Trinity Place et son échoppe de bouquiniste incrustée dans le mur. En débouchant sur Bush St, le très massif Russ Building vous fait face sur la droite. Cet énorme gratte-ciel de bureau fut édifié en 1927. Avec ses 133 mètres pour 32 étages pour la tour centrale, que vous ne pouvez voir qu’en vous décalant sur la gauche, ce fut le plus haut building de San Francisco de 1927 à 1964. Il arbore une architecture néo-gothique, visible principalement sur le bas et le haut du bâtiment. La surface de bureau du Russ Building est considérable, car il est en réalité constitué de 3 grandes barres reliées entre elles par une très massive tour centrale, comme on peut mieux le voir sur cette photo aérienne : 

Russ Building (1927)

Vous vous tenez actuellement tout en bas à droite de la photo, et ne voyez principalement que la tour de droite, et un bout de la tour centrale par-dessus le bâtiment. Continuez vers l’ouest sur Bust St. Un peu avant l’angle de Belden Place, se dresse le San Francisco Curb Exchange. A la fin du XIXème siècle, deux places de marchés concurrentes ouvrirent à San Francisco : le San Francisco Stock and Bond Exchange et le San Francisco Stock Exchange, deux institutions à la fonction et aux noms très similaires. En 1927, l’essor économique de la ville et de la Californie en général laissa entrevoir la nécessité d’ouvrir un marché secondaire, pour les plus petites entreprises, qui n’avaient pas encore les moyens de respecter les exigences d’une cotation sur l’un des deux Stock Exchanges. Il fut donc décidé de créer un nouveau marché, le San Francisco Curb Exchange pour ces valeurs secondaires, plus risquées et plus volatiles. Dans le même temps, les deux places de marchés historiques s’entendirent pour se répartir plus intelligemment leurs activités : le San Francisco Stock and Bond Exchange devint la place de marché principale pour les entreprises, et pris le nom que lui céda son concurrent, le San Francisco Stock Exchange. Et ce dernier se concentra sur les valeurs minières, devenant le San Francisco Mining Exchange. Le nouveau Mining Exchange quitta son emplacement historique que vous avez devant vous, pour un nouveau bâtiment, et l’ancien bâtiment fut vendu au San Francisco Curb Exchange. En anglais “curb” signifie le “bord d’une route” ou par extension, le “trottoir”. Un Curb Exchange fait ainsi allusion que les valeurs cotées dans ces bourses secondaires étaient auparavant le plus souvent achetées et vendues directement sur le trottoir, à proximité des places de marchés principales auxquelles elles n’avaient pas accès.

Le San Francisco Curb Exchange finit par être absorbé par le Stock Exchange principal, et l’immeuble abandonné. Il fut partiellement rasé pour construire le gratte-ciel que vous voyez poindre au-dessus de lui, seule sa partie et façade avant étant conservée pour servir de lobby d’accès à la tour moderne située à l’arrière.

Prenez à droite sur Belden Place, une allée piétonnière juste avant Kearny St. Belden Place est le cœur du French Quarter, le “quartier français” de San Francisco. C’est dans ces environs que près de 3000 immigrants français s’installèrent en 1851, à la fin de la ruée vers l’or, sous l’impulsion du gouvernement français. Une présence ensuite renforcée en 1871 après la défaite militaire de la France face aux Prussiens, et la perte de l’Alsace Lorraine : de nombreux Alsaciens quittent alors leur région natale pour tenter leur chance en Californie. La présence française à la fin du XIXème siècle à San Francisco est très notable et le quartier français est l’un des plus vivants et visibles de la ville. 

Aujourd’hui, cette enclave a été depuis longtemps grignotée par le Chinatown voisin, comme l’a été le quartier italien de North Beach un peu plus au nord. Subsistent néanmoins aux alentours le consulat de France (ouvert dès 1849), l’Alliance Française, une école primaire française ainsi que l’église historique Notre Dame des Victoires, où la messe est toujours célébrée en français. Au cœur de Belden Place, le Café Bastille est l’un des derniers bastions de la gastronomie et de l’art de vivre à la française dans un quartier désormais très cosmopolite. Si vous souhaitez faire une pause déjeuner, vous pouvez alternativement passer par Kearny St, une rue bordée de nombreux restaurants, principalement asiatiques (japonais, chinois, vietnamien, afghan etc…). Personnellement, nous avons un gros faible pour le L & L Hawaiian Barbecue, une chaîne de drive-in hawaïenne que nous affectionnons, et qui sur San Francisco, au-delà de sa carte habituelle, propose également d’étranges ramen burgers, des hamburgers où le pain est remplacé par des nouilles frites : 

L & L Hawaiian Barbecue  counter service
Une petite chaîne de fast-food proposant un large choix de cuisine hawaïenne, mélange de saveurs locales et d’influences asiatiques et notamment japonaises. Goûtez notamment le Kalua Pork, une variation intéressante du Pulled Pork américain, ou encore un Chicken Katsu du poulet frit avec du riz, qu’on conseille de prendre en version Curry. Pour découvrir le plat typique des travailleurs hawaiiens, laissez vous tenter par un Loco Moco, avec du riz, deux steaks hachés et des œufs sur le plat, baignant dans une sauce addictive qui lui donne sa saveur particulière. Vous pouvez également goûter des Musubis, à mi-chemin entre l’onigiri ou le maki/sushi géant. La version typiquement hawaiienne est au Spam (un genre de corned beef).  Mais également fruits de mers, frits ou grillés au bbq etc… Tout est servi avec du riz, du choux cru, et une salade de macaroni à tomber par terre. Une bonne façon de découvrir la cuisine hawaïenne sans se ruiner. A noter que c’est une vraie chaîne de fast food hawaïenne, dont la majorité des restaurants se trouvent à Hawaï, mais qui s’étend désormais en Californie et au Nevada. 

Astuce prix : prenez les versions les plus grandes de chaque plat que vous voulez goûter et partagez. C’est particulièrement copieux. 

Site : https://www.hawaiianbarbecue.com/  

Adresse : 312 Kearny St, San Francisco, CA 94108

A noter également à l’angle de Kearny et Pine St une échoppe d’Insomnia Cookies : 

Insomnia Cookies counter service
Chaîne de pâtisseries spécialisées dans les cookies “frais”, vendues encore tièdes. Lancée à New York en 2003, leur marque de fabrique est de rester ouvert tard le soir (d’où leur nom). On en trouve maintenant aux 4 coins des Etats-Unis, principalement à proximité des campus universitaires qui constituent une grosse clientèle pour la marque. Les cookies sont franchement bons et la carte est variée. Mais récemment les prix déjà élevés ont encore augmenté, et cela finit par vraiment devenir cher, surtout au regard de la taille des cookies

Site : https://insomniacookies.com/

Adresse : 362 Kearny St, San Francisco, CA 94104

Et plus haut à l’angle de California St et Kearny St, le micro kiosk de la Batter Bakery : leurs pâtisseries sont à tomber par terre, notamment leur carmelitas (à mi-chemin du brownies et du oatmeal cookie, super chargé en caramel et aux noix)

En débouchant sur Pine St depuis Belden Place, vous faites face au Bank of America building, un immeuble massif de 52 étages. L’immeuble a beau être très haut, il est tellement large qu’il est difficile d’imaginer que c’était le plus haut immeuble de la ville avant la construction de la Transamerica Pyramid

Prendre à droite dans Pine St et avancer jusqu’à l’angle de Montgomery St où vous aurez sur votre droite une nouvelle vue, cette fois sur la face avant, du Russ Building. Puis continuez sur Pine St jusqu’à Sansome St, à l’angle de laquelle se dresse le Pacific Coast Stock Exchange, l’immeuble de la bourse qui fut longtemps le Wall Street de la côte Ouest. C’est ici que se trouvait le San Francisco Stock and Bond Exchange dont nous avons déjà parlé, et qui devint le San Francisco Stock Exchange en 1927, la bourse principale de San Francisco. En 1956, cette place de marché fusionna avec celle de Los Angeles, et devint la Pacific Coast Stock Exchange, qui finira par être absorbée par le New York Stock Exchange en 2006. Le bâtiment fut construit en 1915, dans un style néoclassique proche de celui de la bourse de Wall St ou bien du San Francisco Curb Exchange que nous avons vu précédemment. Mais il fut modifié en 1930 dans un style plus conforme aux tendances Art Déco de l’époque. C’est à cette époque que furent notamment installées les sculptures et bas reliefs devant la façade, façonnées dans des blocs de granite provenant de Yosemite.

Prenez à gauche sur Sansome St. Sur votre droite, le 345 California Center, une tour de 48 étages (la 5ème plus haute de la ville), construite en 1986, et dont les 11 derniers étages sont occupés par le Four Seasons Hotel San Francisco at Embarcadero. Il offre parmi les plus belles vues aériennes sur la ville.

Puis rejoignez l’angle de California St et Sansome St : entrez dans le hall très impressionnant de la Bank of California. Sur votre gauche, un escalier descend à un petit musée gratuit de la monnaie. Vous y verrez de nombreuses pièces anciennes, d’or et d’argent, les premiers billets de banque dont les premiers Greenbacks, billets de couleur verte au verso, mais aussi des pépites d’or etc. NB : ce hall bancaire et le petit musée qui en dépend ont fermé pendant le COVID et n’étaient toujours pas rouverts à l’heure où nous écrivions ces lignes. Ce bâtiment bancaire fut inauguré en 1908 : sa construction avait été interrompue par le tremblement de terre de 1906, et il fut finalement le premier bâtiment commercial a émergé des décombres de l’incendie qui suivit le séisme de 1906 à San Francisco. Construit dans le plus pur style néo-classique d’inspiration gréco-romaine en faveur à l’époque pour les établissements bancaires, il fut complété en 1967 par une tour de 22 étages de style Brutaliste. Comme la très grande majorité des bâtiments construits dans les années 60-70, son design n’a vraiment pas résisté à l’épreuve du temps. Le terme de brutalisme, inventé par Le Corbusier, fait originellement référence aux matériaux “bruts” utilisés pour ces nouvelles constructions (notamment le béton brut apparent), mais le style porte finalement bien son nom, car il n’y a pas que les matériaux qui sont bruts : c’est finalement tout le bâtiment qui semble s’imposer de manière brutale au milieu d’une ville élégante, aux architectures variées mais esthétiques.

Prenez à gauche sur California St. A l’angle de Leydesdorff St, sur votre gauche, le Merchants Exchange Building arbore l’un des plus beaux halls de banque de San Francisco. Le splendide lobby est orné d’une galerie de portraits de personnalités de San Francisco, ayant donné leur nom aux rues les plus connues de la ville. Il était entièrement accessible quand il appartenait encore à la California Bank Trust, mais a depuis été revendu et n’est plus utilisé que pour de l’événementiel. Essayez de voir si le lobby reste accessible le jour de votre visite.

Pacific Coast Exchange et lobby du Merchants Exchange Building

Continuez sur California St jusqu’à l’angle de Montgomery St où vous tournerez à droite. Un peu plus loin sur le trottoir de droite se trouve le Wells Fargo Museum, un petit musée gratuit racontant l’histoire étonnante de cette société de diligence qui deviendra une des plus grandes banques d’Amérique. L’histoire de la Wells Fargo est intimement liée à la ruée vers l’or. Cette grande banque américaine était autrefois une société de messagerie et de diligence, créée par deux entrepreneurs ambitieux pour répondre aux besoins créés par la ruée vers l’or en Californie. Ces deux entrepreneurs n’en étaient pas à leur premier coup d’essai, ayant déjà créé avec succès une première société de transport express qu’ils quittèrent pour fonder la Wells Fargo, et qui deviendra également une grande institution financière sur la côte Est, l’American Express.

On peut y voir une reconstitution fidèle de diligence, comprendre la pénibilité des voyages sur longue distance dans ce moyen de transport. Une bonne partie des installations retrace l’histoire des attaques de diligence, des hors la loi et des marshalls qui les pourchassaient. Beaucoup de choses à voir et à faire. Ouvert tous les jours en semaine de 10h à 17h (fermé le week-end).

Plus d’informations sur https://history.wf.com/museum/ 

Puis reprenez vers le nord sur Montgomery St, avec désormais une vue dégagée sur la Transamerica Pyramid vers laquelle nous nous dirigeons. Quand vous croiserez Commercial St, vous pouvez faire un petit détour à gauche jusqu’au San Francisco Historical Society Museum, un petit musée gratuit dans ce qui reste du Sub Treasury Building, un des rares édifices de ce quartier à avoir survécu à l’incendie de 1906. Aujourd’hui, il ne reste qu’un  bout de façade, incorporé dans un gratte-ciel moderne. Le site est également celui du premier hôtel de la Monnaie (Mint) de San Francisco. C’est ici que se trouvaient les réserves d’or de la ville lorsque l’incendie consécutif au séisme de 1906 ravagea le quartier. Le stock d’or de la ville, à l’abri dans la chambre forte en sous-sol du bâtiment, fut sauvé et permit un effort de reconstruction immédiat. Le musée présente quelques salles d’exposition sur l’histoire de la ville, mais permet surtout de descendre dans les sous-sols pour visiter la chambre forte. Vous constaterez comment la chambre forte n’est pas collée aux murs extérieurs du bâtiment afin de permettre aux gardes armés de patrouiller jour et nuit tout autour du coffre. 

Poursuivez sur Montgomery St jusqu’à la Transamerica Pyramid. A l’angle de Clay St, un magasin de vêtements pour homme très haut de gamme (Wingtip) a été installé dans le hall d’une ancienne banque. Le décor est juste magnifique, mais n’est rien comparé à l’étage inférieur : le département costume sur mesure est installé directement dans la salle des coffres. Impressionnant. 

La Transamerica Pyramid est le plus grand gratte-ciel de San Francisco. C’est aussi le plus facilement identifiable dans la skyline de la ville. La forme pyramidale était censée permettre à plus de lumière de descendre jusqu’à la rue. Elle fut construite pour héberger le siège de la Transamerica Corporation, une holding du secteur de l’assurance, fondée à San Francisco dans la première moitié du XXème siècle, et trop à l’étroit dans son ancien siège de Columbus Avenue. Le gratte-ciel de 48 étages fut construit en 1972, et resta le plus haut building de San Francisco jusqu’à la construction de la Sales Force Tower en 2018. Quand elle fut inaugurée, la tour était loin de faire l’unanimité, mais elle s’est finalement incorporée à la Skyline de San Francisco, jusqu’à en devenir un des bâtiments les plus significatifs. Aujourd’hui le siège de la Transamerica Corporation n’occupe plus le bâtiment qu’elle a même revendu en 2020. Pourtant, le gratte-ciel est tellement associé au nom de la société d’assurance, qu’il a conservé son nom, et que le logo de la Transamerica Corporation figure toujours la tour iconique.

Le fondateur de la Transamerica Corporation, un homme d’affaires d’origine italienne nommé Amadeo Pietro Giannini, a également été le fondateur de la banque qui deviendra le géant Bank of America. 

Il n’est pas possible de monter en haut du gratte-ciel, mais dans une vitrine donnant sur Clay St, un écran rediffuse une webcam installée au sommet de la tour. Derrière la tour, entre Clay St et Washington St, un petit parc offre une balade en pleine ville dans une petite forêt de Redwoods, le Transamerica Redwood Park.

Transamerica Pyramid et Transamerica Redwood Park

Si le Transamerica Pyramid se dresse aujourd’hui au centre du Financial District, ce même quartier était à l’époque de la ruée vers l’or, le cœur du port de San Francisco. En effet, à l’époque la baie était à deux pas, et de l’endroit où vous vous trouvez, vous pouviez voir les jetées et les mâts des navires. Depuis, la ville a progressivement grignoté sur l’eau, et le bord de baie se trouve aujourd’hui à plus de 600 mètres. En 1849, quand la nouvelle de la découverte d’or dans les collines bordant la Sierra Nevada se répandit comme une traînée de poudre à travers l’Amérique, le baleinier le Niantic faisait escale à Panama. De nombreux aventuriers cherchant à rejoindre la Californie étaient alors bloqués à Panama. En effet, il était à l’époque jugé plus rapide de prendre un bateau depuis la Floride en direction de Panama, pour traverser le continent américain à l’endroit le plus étroit, et reprendre côté Pacifique un nouveau bateau en partance pour la Californie. La traversée des Etats-Unis d’Est en Ouest était jugée trop longue et trop périlleuse. Mais face à l’afflux d’apprentis mineurs, désireux d’aller tenter leur chance dans les filons de la Sierra Nevada, un nombre considérable de voyageurs étaient bloqués au Canada. Les armateurs du Niantic firent alors aménager le baleinier pour embarquer le maximum de monde à destination de San Francisco. Une fois arrivée dans le port de San Francisco, l’intégralité de l’équipage déserta le navire, eux aussi désireux de faire fortune dans les gisements d’or de Californie. Le vaisseau abandonné au bout d’une jetée fut alors remorqué jusqu’à quai, et convertit comme beaucoup d’autres en Storeship : les cales du navire servaient ainsi d’entrepôt à moindre coût et des commerces s’installaient sur le pont supérieur. 

Maquette du Niantic converti en storeship dans le port de San Francisco

Petit à petit, alors que la ville gagnait progressivement sur la mer, le Niantic se retrouva prisonnier au milieu de la ville. Plusieurs fois partiellement détruit par des incendies, il fut à chaque fois reconstruit, et utilisé pour de multiples usages avant d’être converti en hôtel, comme on peut le voir sur cette gravure d’époque : 

En 1978, lors des travaux d’excavation pour créer le Redwood Park, on retrouva une bonne partie de la coque du Niantic, ensevelie sous les nouvelles constructions qui s’étaient succédées à cet emplacement. Le gros du vaisseau est d’ailleurs toujours là sous vos pieds, tandis que sa partie arrière avec son gouvernail fut déplacée au San Francisco Maritime Museum où on peut toujours les voir.

Traversez le Transamerica Redwood Park avant de prendre à gauche sur Washington St. A l’angle de Columbus Avenue et Montgomery St, l’immeuble de type Flatiron (en “fer à repasser”, de forme triangulaire en pointe) hébergeant actuellement l’église de Scientologie est en fait l’ancien Transamerica Building, siège de la Transamerica Corporation avant la construction de la tour. 

Si vous souhaitez raccourcir ce circuit, vous pouvez rejoindre le Sentinel Building et le quartier italien de North Beach, en remontant directement Columbus Avenue. Sinon, continuez vers le nord sur Montgomery St. Au 722, sur votre droite, le Belli Building est l’un des plus anciens du quartier. Construit en 1851, il date de la ruée vers l’or et les colonnes en bois qui soutiennent la structure seraient d’anciens mâts démontés sur les bateaux transformés en storeship comme le Niantic. D’abord entrepôt à tabac, il sera également utilisé comme théâtre, salle de vente aux enchères, puis bains turcs dans les années 1870, établissement médical de balnéothérapie dans les années 1880. Au début du XXème siècle, il fut reconverti en entrepôt, puis en atelier de confection de prêt à porter. Finalement, en 1959, le bâtiment  est racheté par Melvin Belli, un avocat sulfureux qui en fait le siège de son cabinet, et lui donne son aspect actuel. Belli était l’avocat des stars d’Hollywood. Jamais avare de publicité, il se proposa pour défendre Jack Ruby, le meurtrier de l’assassin de Kennedy, Lee Harvey Oswald ou encore Sirhan Sirhan, l’assassin du frère de Kennedy, Robert, tué pendant sa campagne présidentielle, 5 ans après son frère. Lorsqu’il gagnait un proccès, il avait pour habitude de hisser le Jolly Roger, le drapeau noir des pirates au dessus du batiment et de tirer un coup de canon depuis le toit pour avertir la ville de son dernier succès.

Le Belli Building, comme son voisin de gauche qui date lui aussi de la ruée vers l’or, fut cependant structurellement endommagé par un tremblement de terre en 1989. Déclaré en périls, ils restèrent vacants pendant près de 20 ans, avant d’être entièrement reconstruits, seules leurs façades classées ayant été préservées.

Continuez sur Montgomery St et prenez à droite sur Jackson St. Les quelques blocs sur votre droite forment le Jackson Square Historic District, un quartier de commerces et d’entrepôts qui a miraculeusement survécu au tremblement de terre et à l’incendie de 1906. On y trouve des immeubles et entrepôts de briques datant de la ruée vers l’or, et on a une petite idée de ce à quoi pouvait ressembler San Francisco au tournant du siècle dernier. 

Poursuivez sur Jackson St jusqu’à Battery St où vous tournerez à gauche. A l’angle de Pacific Avenue, le Old Ship Saloon est également un vestige de la ruée vers l’or même si le bâtiment lui-même n’est pas aussi ancien. Mais imaginez seulement qu’en 1849, à l’endroit où vous vous tenez sur Pacific Avenue, vous étiez sur une jetée s’avançant profondément dans la baie. En fait, chaque rue débouchant sur la baie était prolongée par une longue jetée, et en 1850, 500 navires étaient ancrés dans la baie ou le long de ces jetées. Parmi eux, le vaisseau Arkansas, amarré juste à votre gauche, à l’emplacement actuel du Old Ship Saloon. Son équipage ayant déserté le bateau dès son arrivée à San Francisco pour courir dans les Foothills de la Sierra Nevada emporté par la fièvre de l’or, le bâtiment est alors simplement abandonné dans le port, comme le Niantic vu précédemment et beaucoup d’autres. 

Un audacieux entrepreneur découpe une porte dans la coque du bateau, et convertit l’épave en saloon. En quelques années, la côte est repoussée de plusieurs dizaines de mètres, et les bâtiments abandonnés, utilisés comme entrepôt, magasin ou taverne sont incorporés dans la côte. La partie haute du navire est finalement rasée et on reconstruit un saloon en brique au-dessus. 

Sur le plan ci-dessus, vous pouvez voir en rouge le circuit que vous suivez. Votre position à l’angle du Old Ship Saloon est symbolisée par le point rouge. Et nous avons indiqué l’emplacement de l’épave de l’Arkansas (sous le Old Ship Saloon) et celle du Niantic vu précédemment. Vous voyez également sur le plan figurer la côte telle qu’elle existait à l’époque, ainsi que les différentes jetées qui s’avançaient sur la baie. Votre position actuelle est donc bien sur une jetée, au-dessus de l’eau.

Tout autour de vous, et surtout sous vos pieds, ce sont donc des dizaines de navires abandonnés qui gisent sous terre et demeurent les derniers vestiges de la Barbary Coast, le quartier des marins où l’alcool coulait à flot, et où le visiteur peu méfiant se réveillait au petit matin embarqué dans un bateau à destination du bout du monde, une pratique très répandue de recrutement “forcé” connue sous le nom de Shanghaiing. 

Voici également une photo du Old Ship Saloon datant de 1907 : 

Le bâtiment n’a pas vraiment bougé en plus d’un siècle.  

Enfin sur ce dernier cliché, datant de 1849 ou 1851, vous pouvez voir la baie de San Francisco comme à l’époque de la ruée vers l’or, et notamment l’incroyable forêt de mâts des centaines de bateaux amarrés le long de ses pontons. La photo est prise depuis Portsmouth Square deux blocs à l’arrière de la Transamerica Pyramid.

Le port de San Francisco en 1849-51

Poursuivez sur Battery St jusqu’à Broadway où vous tournerez à gauche, puis encore à gauche dans l’étroite Osgood Place, qui offre une magnifique vue en enfilade sur la Transamerica Pyramid. Tournez à droite dans Pacific Avenue, passez devant les cuisines vitrées et visibles de la rue du Quince, l’un des deux seuls Relais & Châteaux de San Francisco. Un peu plus loin, sur le trottoir d’en face, au 555, la façade historique de l’Hippodrome, un Dance Hall de la ruée vers l’or demeure intacte même si l’édifice accueille aujourd’hui un magasin de fourniture d’art.

Poursuivez jusqu’à Columbus Avenue, où vous aurez sur votre gauche une vue splendide sur le Sentinel Building et le Transamerica Pyramid. De là vous allez remonter Columbus Avenue à la découverte du quartier italien de North Beach

North Beach – Columbus Avenue

A l’intersection de Columbus avenue et Pacific avenue, se dresse le magnifique Sentinel Building qui abrite la société de production de Francis Ford Coppola. C’est dans ces bureaux que des films comme Apocalypse Now furent montés. La base du Sentinel abrite le Cafe Zoetrope, du nom de la société de production fondée par Coppola et Georges Lucas, qui est aussi opérée par Coppola. L’édifice lui-même fut inauguré en 1907, juste après l’incendie de la ville. C’est un très joli Flatiron vert cuivre. qui s’inscrit merveilleusement bien dans le paysage de San Francisco et l’alignement des rues environnantes.

Sentinel Building et Columbus avenue

A l’angle de Pacific Avenue, on trouve aussi le Comstock Saloon, un authentique Saloon qui opère depuis 1907 et a conservé son cachet d’antan.  En remontant Columbus Avenue vers le nord, juste avant Vallejo St, le Molinari Delicatessen respire la Little Italy. L’ambiance est imbattable, les sandwichs un peu chers sont néanmoins généreux et préparés avec les meilleurs ingrédients. Un peu plus à droite sur Vallejo St, le Cafe Trieste semble tout droit sorti d’Italie. C’est à ses tables que Coppola a écrit la majeure partie du script du Parrain. 

Poursuivez encore un peu sur Columbus avenue, et tournez à droite sur Green St. À l’angle de Jasper Place, le Golden Boy Pizza propose des plaques de pizzas carrées à la garniture généreuse. La petite échoppe ne paye pas de mine, mais ses pizzas sont absolument succulentes. A essayer sans hésiter mais à éviter aux heures de pointes, car la queue est vraiment importante.

Golden Boy Pizza
Les meilleures pizzas de San Francisco. La part de cheese pizza est à 3.5$, la pizza large entière à 23$/28$ (3-4 pers). Pour la qualité, c’est vraiment donné.

Adresse :  542 Green St San Francisco, CA 94133

Avis et photos : https://www.yelp.com/biz/golden-boy-pizza-san-francisco      

Ouvert tous les jours de 11h30 à 23h30 (2h30 du matin les vendredi et samedi)

Remontez Jasper Place jusqu’à Filbert St et bifurquez à gauche : là, la Liguria Bakery propose ses nombreuses focaccias, mais attention, ils ferment à 14h tous les jours.

Rejoignez le très relaxant Washington Square Park dont les pelouses accueillent les amoureux du farniente comme les adeptes du frisbee. 

Washington Square Park

Traversez Washington Square Park pour revenir sur Columbus Avenue pour revenir sur vos pas jusqu’à l’intersection de Green St. Là, prenez en biais à droite sur Stockton St. Vous quittez le quartier italien pour pénétrer dans le quartier chinois de San Francisco.

Chinatown

Cette dernière partie du circuit parcourt les rues du Chinatown de San Francisco, un quartier à la fois authentiquement historique (il y a des chinois et un quartier chinois à San Francisco depuis la ruée vers l’or), et parfaitement touristique. C’est même cette composante ouvertement touristique qui sauva le quartier après l’incendie de 1906 : les autorités souhaitaient profiter du tremblement de terre et de l’incendie pour repousser cette enclave chinoise en périphérie de San Francisco. Mais les propriétaires chinois les prirent de vitesse, reconstruisant les premiers bâtiments au plus vite, et leur donnant une décoration et une architecture de façade ouvertement chinoise (quand l’ancien Chinatown avait rigoureusement la même architecture que le reste de la ville). L’empreinte chinoise du quartier étant désormais affichée sur les façades des immeubles, il devenait plus difficile d’en récupérer l’usage, et l’aspect exotique du quartier frappa l’imaginaire des visiteurs qui commencèrent à visiter le lieu et à en faire une étape obligée de tout séjour à San Francisco. L’empreinte des chinois au cœur de San Francisco devint permanente. 

Ce quartier est le plus vieux Chinatown d’Amérique du Nord, mais aussi la plus grande communauté chinoise hors d’Asie. L’afflux de chinois sur San Francisco commença avec la ruée vers l’or, et se poursuivit lors de la construction de la voie ferrée transcontinentale, dont de très nombreux ouvriers étaient chinois. 

En arrivant du nord par Stockton St, vous entrez dans Chinatown par sa face la plus populaire et authentique, beaucoup moins touristique que la partie sud du quartier par lequel nous terminerons. Un peu plus bas, après avoir traversé Vallejo St, la Mee Mee bakery sur votre gauche vend des Fortune Cookies à prix discount (notamment des sacs à 2.50$ de cookies avec des défauts mais tout aussi bons), mais à la qualité identique à celle que l’on peut trouver ailleurs. Ils sont aussi connus pour leurs Cow Ear Cookies, qui ne sont vendus qu’à certaines heures, où une longue queue se forme alors devant le magasin. Pas sûr que les cookies valent cependant de faire la queue si c’est le cas quand vous arrivez.

Pour la petite histoire, les Fortune Cookies, ces petits biscuits renfermant un message, offerts en fin de repas par tous les restaurants chinois des Etats-Unis, n’ont rien de chinois. Le phénomène est parti de San Francisco, lors de l’exposition universelle qui eut lieu dans le Golden Gate Park en 1894. Un pavillon japonais fut inauguré où l’on pouvait prendre le thé au milieu d’un très joli jardin : c’est d’ailleurs l’un des derniers vestiges de cette exposition qui demeure dans le Golden Gate Park (Japanese Tea Garden). L’opérateur japonais de ce pavillon apporta une vieille tradition japonaise de servir des petits biscuits gaufrés contenant un message : cela plut énormément aux habitants de San Francisco, et les restaurants chinois de la ville eurent tôt fait de copier puis de s’approprier entièrement cette tradition, qui migra ensuite dans les restaurants chinois du reste des Etats-Unis. Mais c’est une tradition du coup totalement absente de Chine.

Continuez sur Stockton Street jusqu’à l’angle de Jackson Street où vous prendrez à gauche. Puis prenez à droite dans Ross Alley, une rue plus étroite sans doute plus proche de ce que devait être la Chinatown d’avant l’incendie de 1906. Sur votre gauche, la Golden Gate Fortune Cookie Factory est une petite échoppe où l’on fabrique encore les fameux biscuits sur d’anciennes machines, devant les yeux des clients. Vous pouvez acheter des fortune cookies (gros sachet à 4-5$), et prendre des photos pour 1 dollars. Ils distribuent également des morceaux de fortune cookies encore chaud (en fait les cookies “ratés” qui ne seront pas mis en vente).

Golden Gate Fortune Cookie Factory
Fabrication sur place devant les clients. Bon, pas cher et vraiment sympa.

Adresse :  56 Ross Aly San Francisco, CA 94108

Avis et photos : https://www.yelp.com/biz/golden-gate-fortune-cookies-san-francisco       

Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 18h30, samedi et dimanche de 9h à 19h

Continuez sur Ross Alley jusqu’à l’angle de Washington Street. Prenez à gauche puis tout de suite à droite sur  Waverly Place. Si vous voulez visiter un temple, le Tin How Temple occupe l’espace supérieur d’un bâtiment sur la droite de la rue et est ouvert au public en dehors des heures de cérémonie. 

Prenez à gauche sur Clay St, puis de nouveau à gauche sur Grant Avenue. Rejoignez Washington St où vous tournerez à droite pour passer devant l’immeuble très exotique de la Bank of Canton, et qui fut construit en 1909 pour abriter le central téléphonique du quartier. 

Rejoignez ensuite Portsmouth Square, le cœur historique de San Francisco, la place centrale du village de Yerba Buena, aujourd’hui complètement absorbée dans Chinatown et lieu de socialisation de la communauté chinoise. Traversez le Square. A l’angle sud-ouest du parc, vous trouverez la Goddess of Democracy, une statue de bronze d’une femme portant une torche, avec un faux air de statue de la liberté. C’est en fait la reproduction d’une statue géante qui avait été érigée place Tiananmen en 1989 pendant les manifestations étudiantes en Chine. Faite de papier-mâché, elle n’avait tenu que 5 jours avant d’être détruite par les forces armées chinoises pendant la répression qui mit fin aux manifestations. 

Puis prenez à droite sur Clay St pour revenir sur Grant Avenue où vous prendrez à gauche. C’est la portion la plus touristique de Chinatown. Descendez Grant Avenue vers le sud, en passant dans l’artère touristique principale bordée de boutiques souvenirs et d’antiquaires chinois. A l’angle de Commercial St, vous pouvez admirer une fresque murale de street art dédiée à Bruce Lee. Originaire de Hong Kong (il y passa toute son enfance), Bruce Lee était pourtant né à San Francisco, où ses parents, chanteurs d’opéra chinois, étaient en tournée au moment de sa naissance. Ils retournèrent cependant à Hong Kong alors que Bruce n’avait que 4 mois, mais cette naissance sur le territoire américain lui conféra la nationalité américaine, les Etats-Unis étant un des très rares pays au monde à disposer d’un droit du sol strict et inconditionnel. C’est donc à Hong Kong que Bruce Lee passa son enfance et son adolescence. Il fréquenta beaucoup les clubs de boxe chinoise, perfectionnant sa pratique des arts martiaux notamment sous le patronage d’un des plus réputés maîtres de Wing Chun, Ip Man. Mais le jeune Lee s’attira également des ennuis dans des combats de rues, ou en boxant le fils d’un patron des triades chinoises de Hong Kong. Ses parents se résolurent à l’envoyer aux Etats-Unis finir ses études, à San Francisco puis très vite à Seattle. C’est là que Bruce Lee ouvre sa première école d’arts martiaux, alors qu’il prend des cours d’art dramatique à l’université. Il abandonne finalement ses études pour revenir dans la Bay Area, à Oakland, en 1964. Il commence alors à décrocher de petits rôles au cinéma, et est même la vedette d’une série télévisée, le Green Hornet, où il joue un super héros de bande dessinée et fait connaître au grand public ses talents d’arts martiaux. C’est à la même époque qu’il développe son propre style de combat, le Jeet Kune Do, qu’il popularisera dans son école d’arts martiaux. Au tout début des années 70, Bruce fait une dernière tentative pour percer à Hollywood, en proposant une série télévisée où il jouerait un moine shaolin au Far West. L’idée plut, et la série fut produite sous le nom de Kung Fu, mais c’est finalement David Carradine qui est choisi pour le rôle principal. Bruce Lee, dépité, choisit de retourner à Hong Kong pour tenter sa chance dans le cinéma émergent local. Il découvre alors qu’il n’est pas un inconnu, car la série Green Hornet a connu un vif succès à Hong Kong. On lui propose un premier rôle dans le film The Big Boss, qui est un énorme succès et lance la carrière de Bruce dans les films d’arts martiaux hong kongais. Une carrière de courte durée, après 4 autres films à gros succès (Fist of Fury, The Way of the Dragon, Game of Death et Enter the Dragon), Bruce Lee décède de cause mystérieuse alors qu’il finaliser le doublage de Enter the Dragon, une mort qui alimentera de nombreuses rumeurs jusqu’à nos jours. Il ne connaîtra réellement le succès aux Etats-Unis et la reconnaissance d’Hollywood qu’à titre posthume. Il est enterré à Seattle.

Plus bas, à l’intersection de California St, sur votre droite, de part et d’autre de California St, deux immeubles se faisant face, le Sing Chong Building et le Sing Fat Building, construits en 1907 juste après l’incendie témoignent de cette stratégie architecturale destinée à fixer Chinatown dans le centre de San Francisco. A gauche, la Old Saint Mary’s Church fut la première cathédrale du diocèse de San Francisco. 

Le circuit se termine au croisement de Grant Avenue et Bush St, par la très symbolique Dragon’s Gate. Érigée en 1970, elle symbolise la séparation entre le Financial District au sud et Chinatown plus au nord. De fait, la présence de cette arche a définitivement fixé les limites sud de Chinatown, tandis que l’absence de porte au nord a permis l’extension progressive du quartier vers North Beach, empiétant progressivement sur le quartier italien (une tendance qu’il faut croire inéluctable aux Etats-Unis si l’on en croit l’exemple de la Little Italy de New York).

Continuez deux blocs sur Grant Avenue, puis prenez à gauche sur Post St pour revenir au point de départ du circuit.

Circuit “Market St – Ferry Building – Embarcadero – Fisherman Wharf”

 

Ce circuit de 7.5 km a exactement le même point de départ et le même point d’arrivée que le circuit Union Square – Nob Hill – Russian Hill. Mais le tracé est totalement différent et passe par des quartiers très différents. Au lieu de couper directement à travers les collines de Nob Hill et Russian Hill, vous allez rejoindre la baie au niveau du Ferry Building, en découvrant le quartier de Market St et une partie du quartier de South of Market. Puis vous longerez l’Embarcadero jusqu’au Fisherman Wharf, en faisant un petit détour par la Coit Tower de Telegraph Hill en chemin. 

Market St – Ferry Building

Cette balade commence le long de  Market St, à travers une partie du quartier de South of Market et des nouveaux gratte-ciels du quartier des start-ups, avant de rejoindre le Ferry Building, un des rares bâtiments historiques à avoir survécu à l’incendie de 1906 (après le tremblement de terre), et principale porte d’entrée de la ville avant la construction des deux ponts (Oakland Bay Bridge et Golden Gate Bridge).

Notre point de départ sera Hallidie Plaza sur Market St, à l’angle de Powell St, point de départ des lignes de Cable Car Powell-Mason et Powell-Hyde et de leur “turntable” (plate-forme circulaire sur laquelle le cable car peut être retourné pour repartir en sens inverse).

Depuis Hallidie Plaza, traversez Market St et pénétrez dans le San Francisco Center, un grand centre commercial avec un atrium central et d’étonnants escaliers roulants courbés. Il y encore pas si longtemps, les deux derniers étages du centre commercial étaient occupés par un Nordstrom, l’équivalent américain du Printemps ou des Galeries Lafayette. Signe des temps, le centre commercial est aujourd’hui à moitié vide, victime de la désaffection grandissante pour le centre ville de San Francisco, gangréné par les junkies et la multiplication des vols. C’est une étrange forme de suicide à laquelle on assiste depuis quelques années, et qu’il faudra bien stopper un jour, avant que la ville ne sombre définitivement. Au sous-sol, un vaste Food Court avec de nombreux restaurants, une grande épicerie fine et un Shake Shack (un des meilleurs fast foods de burgers).

Ressortez du Westfield Center par la sortie sur la 5th St, et traversez pour rejoindre la Mint Plaza qui longe The San Francisco Mint (ou Old Mint Building), l’ancien hôtel de la monnaie qui battra monnaie jusqu’en 1937. C’est un des rares bâtiments à avoir survécu au tremblement de terre et à l’incendie du 1906 grâce aux efforts héroïques de ses employés et à la présence d’un puit qui permit d’accéder à une réserve d’eau alors que les canalisations de la ville avaient été brisées par le tremblement de terre : ses chambres fortes contenaient à l’époque pas moins de 300 millions de $, le tiers des réserves en or des Etats-Unis. Converti un temps en musée, il est désormais utilisé pour organiser des événements privés et accueille une maison hantée pendant la période d’Halloween.

Contournez le bâtiment massif par Mint St, puis poursuivez sur Mary St, derrière l’immeuble du San Francisco Chronicle (le quotidien le plus lu de toute la côte Ouest à la fin du XIXème siècle). Minna St passe directement sous ce bâtiment, et le midi en semaine, quelques Food Trucks y sont garés pour servir de cantine gourmet aux employés du journal. 

Vous longerez ensuite un petit parc moderne, avec ses “arbres” métalliques bleus, addition récente à un quartier en plein renouveau. A l’angle de Mary St et Natoma St, le Tempest Bar & Box Kitchen, un dive bar avec billard très sympa, propose une cuisine audacieuse revisitant quelques classiques de la comfort food américaine, avec notamment un Chicken & Waffle (poulet frit et gaufre) au sirop d’érable étonnant. Les prix sont très raisonnables pour San Francisco pour ce genre d’établissements.

Tempest
Petit dive bar sympa, avec un billard en libre accès, et proposant quelques classiques de comfort food américain revisités, dont un excellent Chicken & Waffle (poulet frit et gaufre) au sirop d’érable

avis et photos : https://www.yelp.com/biz/tempest-san-francisco   

Adresse : 431 Natoma St San Francisco, CA 94103

Ouvert tous les jours de 11h à 2h du matin (midi-2h du matin le week end)

Continuez sur May St en longeant un nouveau gratte-ciel,  jusqu’à Howard St où vous tournerez à gauche. Ce quartier de South of Market (ou SoMa) était dans la seconde moitié du XXème siècle un quartier d’entrepôts, de garages, un peu “craignos” et mal famé la nuit. Il contrastait avec le quartier vibrant et commerçant de Union Square, ses boutiques, ses restaurants et ses théâtres. Force est de constater que les tendances sont en train de s’inverser. Alors que Union Square sombre petit à petit, pollué par les junkies et zombies du Tenderloin voisin, South of Market assiste à une renaissance, portée par les sociétés de haute technologie qui y établissent des bureaux. De nouveaux gratte-ciels modernes y poussent ainsi depuis une quinzaine d’années comme des petits pains, entraînant une rénovation urbaine progressive du quartier. 

Les vieux bâtiments commerciaux plus petits qui sont épargnés par les projets de promoteurs sont rénovés, et colonisés par des restaurants branchés, ou des commerces plus haut de gamme, pour servir les besoins de la nouvelle population plus jeune et plus riche qui investit le quartier. Progressez sur Howard St. A l’angle de la 5th St sur votre gauche, le InterContinental San Francisco est un hôtel de standing qui élève ses façades de verre au-dessus de ce nouveau quartier. Juste derrière, sur votre gauche avant de rejoindre la 4th St de dresse l’un des trois bâtiments massifs du Moscone Center, le centre des congrès de San Francisco. Les deux autres sont situés de l’autre côté de la 4th Street, et sont partiellement enterrés, et recouverts par des parcs urbains plutôt sympas. Construit au début des années 80, ce Convention Center fut nommé en mémoire de George Moscone, qui fut maire de San Francisco de 1976 à 1978, avant d’être assassiné, lui et Harvey Milk, un fervent défenseur de la cause homosexuelle à San Francisco, et premier membre ouvertement gay du San Francisco Board of Supervisors, l’équivalent du conseil municipal de SF. Leur assassin était un autre membre du Board, dont les motifs ne furent jamais clairement élucidés, et dont la condamnation à une peine très courte au regard du crime, au motif d’une responsabilité jugée altérée par un état dépressif, entraîna des émeutes à l’annonce du verdict. Libéré quelques années plus tard, il se suicidera quelque temps plus tard.

Arrivés à l’intersection de la 4ème rue, se dresse devant vous sur la droite le Metreon Center, un immense centre commercial attenant au Moscone Center, avec son supermarché Target et son multiplexe de cinéma AMC (dont une salle IMAX). 

Traversez la 4th Street et tournez à droite devant le carrousel du Children’s Creativity Museum. Construit en 1906, ce carrousel était destiné à un parc d’attraction de San Francisco, mais suite au tremblement de terre, il fut finalement installé au Luna Park de Seattle, qui brûla entièrement quelques années plus tard à l’exception de ce manège. Il est désormais revenu à San Francisco, ville pour laquelle il était originellement destiné. Le Children’s Creativity Museum est un petit musée destiné aux plus jeunes enfants est sympathique mais très onéreux pour ce qu’il offre (20$ par personne, enfant comme adulte). Prenez ensuite le troisième escalier sur votre gauche, le plus large, pour entrer dans le Yerba Buena Public Square, qui mène au Yerba Buena Children’s Garden, une immense aire de jeux pour les enfants (Yerba Buena fut le premier nom de la ville de San Francisco à sa fondation).

Rejoignez ensuite sur votre gauche la passerelle qui enjambe Howard Street pour rejoindre le reste des Yerba Buena Gardens, sur le toit du Moscone Center. Vous longerez alors le Metreon Center (un complexe de cinémas, boutiques, restaurants) pour déboucher sur Mission St.

Si vous avez une petite ou grosse faim, vous trouverez à l’angle du Metreon sur votre gauche un Super Duper Burgers, la chaîne de burgers bio, locale et éthique à la mode dans la baie de San Francisco : ça ne les empêche pas d’être très savoureux et juteux. Les frites sont standards, les Garlic Fries très correctes, la lemonade sans intérêt particulier. En revanche, les Pickles (gros cornichons) épicés en libre service sont à tomber pour les amateurs.

Super Duper Burgers
Les meilleurs burgers de SF. Une chaîne de burgers bio, locale et éthique à la mode dans la baie de San Francisco : ça ne les empêche pas d’être particulièrement savoureux et juteux. Les frites sont standards, les Garlic Fries très correctes, la lemonade sans intérêt particulier. En revanche, les Pickles (gros cornichons) épicés en libre service sont à tomber pour les amateurs. 

avis et photos : https://www.yelp.com/biz/super-duper-burgers-san-francisco-6    

Adresse : 783 Mission St San Francisco, CA 94103

Ouvert tous les jours de10h30 à 20h30

Traversez Mission St et empruntez Yerba Buena Lane pour rejoindre Market St. Tournez à droite en face du Phelan Building, ce magnifique Flatiron (immeuble triangulaire, avec un angle aigu caractéristique / flatiron = fer à repasser en anglais) datant de 1908 et couvert de carreaux de céramique blancs sur 11 étages. L’intersection de Market St, O’Farrel St et Grant Avenue, est bordée par 3 splendides buildings du tout début du XXème siècle. Le Phelan Building à l’angle de Market St et O’Farrel St, le Union Trust Company of San Francisco Building (aujourd’hui une agence de la Wells Fargo) à l’angle de Market St et Grant Avenue, et enfin le Savings Union Bank building entre O’Farrel St et Grant Avenue.

Le Phelan Building remplaça en 1908 un autre immeuble presqu’entièrement détruit par l’incendie lié au tremblement de terre de 1906. L’ancien immeuble était de style Second Empire, avec ses toits mansardés, et un style résolument Haussmannien, qui n’est pas très courant outre-atlantique mais dont on rencontre des exemples régulièrement dans les grandes métropoles américaines, à la fin du XIXème siècle. Son allure était très similaire à celle du Printemps Haussmann à Paris par exemple, construit à la même époque : 

Le Printemps Haussman à la fin du XIXème siècle

Le Phelan Building originel, avant d’être détruit par l’incendie de 1906

Le Phelan Building originel, juste après l’incendie de 1906

Le Union Trust Company of San Francisco Building (aujourd’hui une agence de la Wells Fargo) à l’angle de Market St et Grant Avenue fut pour sa part construit en 1910 dans un style Beaux Arts (contemporain et cousin du style Second Empire) pour accueillir la Union Trust Company. La banque fusionna en 1923 avec la Wells Fargo. Fondée en Californie pendant la ruée vers l’or, à la fois comme une banque et comme une société de transport express, c’est aujourd’hui l’une des 4 plus grandes banques américaines. 

Enfin, le Savings Union Bank building entre O’Farrel St et Grant Avenue fut également construit originellement pour accueillir un établissement bancaire, en 1910. Son style est plus distinct des deux autres, avec une architecture résolument néo-classique, directement inspirée du Panthéon de Rome, que ce soit par sa façade de temple à colonnes ioniques, ou par son dôme de ciment, parfaitement similaire à celui de son modèle romain, qui le précède de près de 2000 ans. 

Le Panthéon à Rome (27 après JC)

Aujourd’hui l’établissement n’abrite plus de banque. Transformé en espace commercial, il fut longtemps le siège d’une boutique de prêt à porter Armani, et est depuis quelques années un espace commercial loué ponctuellement pour des pop-up stores ou des expositions temporaires. 

Remontez Market St vers le nord-est en direction de la baie. Sur votre droite, un autre Super Duper Burgers, idéalement placé si vous logez vers Union Square. En dépassant l’angle de la 3rd St sur votre droite, le Hearst Building dresse son impressionnante façade. Il fut construit pour accueillir le siège et les presses du San Francisco Examiner. Ce quotidien avait été racheté en 1887 par George Hearst, un prospecteur devenu millionnaire pendant la ruée vers l’or, en investissant dans les meilleurs filons avant tout le monde. Devenu une personnalité influente de la sphère économique de San Francisco, il décida de se lancer en politique, d’abord localement, puis en se faisant élire sénateur de la Californie à Washington DC. Pour appuyer ses ambitions politiques, il avait donc racheté ce journal mais n’avait jamais su lui donner l’impulsion suffisante pour en faire une affaire rentable. Son fils, William Randolph Hearst, alors étudiant à Harvard, proposa à son père d’en prendre la tête : il arrêta ses études pour se lancer dans l’édition et le journalisme, et fit du San Francisco Examiner son laboratoire pour trouver la formule qui allait faire de lui le baron du premier empire médiatique américain au début du XXème siècle. Au plus haut de sa gloire, il possédait 30 journaux dans les plus grandes métropoles américaines et d’innombrables magazines, en utilisant une recette à base de presse à sensation et de titres accrocheurs pour ne pas dire racoleurs. Il s’essaiera vainement à la politique, allant jusqu’à se présenter aux élections présidentielles, changera de camp politique à plusieurs reprises, avant de voir son empire sombrer pendant la crise des années 30. Il sera l’inspiration pour le film Citizen Kane de Orson Welles et bâtira l’extravagant Hearst Castle sur la côte Californienne entre San Francisco et Los Angeles. Le bâtiment de 13 étages qui vous fait face fut érigé en 1911, une fois n’est pas coutume, pour remplacer le siège précédent du journal qui fut détruit par l’incendie de 1906. Les plans d’origine prévoyaient un gratte-ciel de 26 étages, mais la municipalité décida que la zone n’autoriserait pas d’immeubles aussi élevés. Les décorations de façades au niveau des portes d’entrées furent rajoutées en 1938. L’intersection au niveau de laquelle vous vous trouvez fut longtemps appelée “newspaper angle”, car deux autres quotidiens, le San Francisco Call et le San Francisco installé dans l’immeuble de briques rouges que vous apercevez un peu plus loin à gauche, à l’angle de Market St et Kearny St. Ces deux journaux finirent par être rachetés par la Hearst Corporation, qui est toujours un groupe de presse important, possédant notamment le magazine Cosmopolitan, ou encore Marie Claire en France. Le San Francisco Call était hébergé dans le Call Building, un magnifique gratte-ciel surmonté d’une coupole, situé juste en face du Hearst Building, à l’angle de la 3rd Street et de Market Street. Comme beaucoup d’autres, il fut sérieusement endommagé dans les incendies qui suivirent le tremblement de terre de 1906, mais pas détruit. On décida de supprimer les étages supérieurs et la coupole, et le gratte-ciel fut réouvert peu de temps après, mais en ayant beaucoup perdu de sa superbe. Il se dresse toujours au même emplacement, sous le nom de Central Tower, aujourd’hui noyé et anodin au milieu des immeubles alentour, la plupart plus hauts ou plus beaux. Sur le panorama de San Francisco ci-dessous, on devine l’intersection du “newspaper angle”, avec le Call Building encore dans sa forme originelle à droite, en face de lui à sa gauche le Hearst Building, lui aussi dans sa forme originelle avant sa reconstruction post-incendie de 1906, et le building du San Francisco Chronicle à gauche.

Traversez Market Street pour rejoindre le petit triangle marquant l’intersection de Geary St et Kearny St. Vous y trouverez la célèbre Lotta’s Fountain, qui fut le lieu de rencontre improvisé pour tous ceux qui avaient été séparés de leur famille dans les semaines qui suivirent le grand incendie de 1906. Le tremblement de terre qui frappa San Francisco cette année-là fut terriblement dévastateur, mais ce furent les incendies qui s’ensuivirent qui rasèrent la plus grande partie de la ville. San Francisco est situé directement sur la faille de San Andreas, à cheval sur deux plaques tectoniques. Le tremblement de terre avait coupé toutes les canalisations amenant l’eau dans le centre ville. Dans l’impossibilité de stopper les incendies, le centre ville se transforma en un brasier géant qui dura plusieurs jours. A bout de solution, les pompiers finirent par incendier les quartiers périphériques de manière contrôlée, de sorte que l’incendie finit par s’éteindre de lui-même. La moitié de la ville fut entièrement détruite à de très rares exceptions près. Chaque année, une commémoration a lieu devant la Lotta’s Fountain. Cette fontaine en bronze date de 1875.

Si vous faites cette visite en semaine, tournez à gauche sur Geary St pour rejoindre l’entrée du One Kearny Club au numéro 23 de la rue, sur le trottoir de gauche. Là, du Lundi au Vendredi, entre 10 et 17h, vous pouvez pénétrer dans le bâtiment qui abrite un POPOS, un espace privé ouvert au public, en l’occurrence, un joli petit jardin urbain en rooftop. Indiquez au concierge à l’accueil que vous souhaitez rejoindre le rooftop garden, il vous fera juste signer un registre, puis vous conduira à l’ascenseur pour rejoindre le 11ème étage. C’est évidemment complètement gratuit. Depuis cette terrasse, vous aurez une vue vers le nord-est sur la Salesforce Tower, le plus haut gratte-ciel de San Francisco vers lequel nous progressons doucement. En regardant à l’inverse vers le sud-ouest dans l’axe de Market St, vous aurez une splendide vue sur le Phelan Building. Et face à vous : un point de vue plongeant sur le Hearst Building.

Lotta Fountain et Palace Hotel Garden Court

Reprenez ensuite votre progression sur Market St. A l’angle de Montgomery St, le Palace Hotel sur votre droite est un hôtel historique datant de 1875. Partiellement détruit en 1906, il fut réhabilité et la cour intérieure originellement destinée à accueillir les carrioles tirées par les chevaux des clients de l’hôtel fut couverte et transformée en un surprenant atrium à la décoration victorienne accueillant un restaurant : The Garden Court. N’hésitez pas à entrer et y jeter un œil, c’est particulièrement spectaculaire. 

A l’angle se trouve un également une échoppe du glacier Ghirardelli (le même qu’au Ghirardelli Square mais sans la queue) qui sert ses fameux Hot Fudge Sundaes copieusement arrosés de chocolat fondu (on lui préfèrera au même prix la version Brownie Sundae avec du Brownie tiède en prime). C’est un peu cher mais copieux donc n’hésitez pas à partager. 

Un peu plus loin que l’entrée principale du Palace Hotel, sur le trottoir d’en face, The Sentinel propose des Roast Beef Sandwich de qualité, qu’on peut aller déguster sur le toit de la Crocker National Bank au One Montgomery St, à l’angle de Post St et Montgomery (rooftop observatory du One Montgomery Terrace – cf début du circuit du Financial District).  

The Sentinel
Petite sandwicherie de qualité proposant une grande variété de sandwichs, salades, soupes et pâtisseries. Tout est fait maison. 

avis et photos : https://www.yelp.com/biz/the-sentinel-san-francisco     

Adresse : 783 Mission St San Francisco, CA 94103

Ouvert tous les jours sauf le week end de 7h30 à 14h30 

Revenez sur Market St. Le Flatiron à l’angle de Montgomery et Market St est le très joli Hobart Building. Un autre Flatiron est visible sur le même bloc à l’angle de Sutter St. La présence d’un très grand nombre de ces immeubles triangulaires est liée à l’orientation de Market St qui marque la jonction entre deux grid systems,  deux plans en grille de la ville, avec une orientation différente, marquant deux époques de planification différentes de l’extension de la ville. 

Continuez sur Market St. Sur votre droite, une enseigne Peet’s Coffee, très répandue dans la Bay Area de San Francisco. Jetez un œil au concept de ce petit coffee shop, cela vous rappellera sans doute autre chose … une atmosphère cozy et moderne, des boissons caféinées variées préparées à la commande, même les couleurs rappellent la chaîne mondialement connue Starbucks Coffee. Et ce n’est pas un hasard. Peet’s Coffee est née à  Berkeley en 1966 sous l’impulsion de son fondateur, Alfred Peet. Cet amoureux du café torréfiait lui-même son café qu’il importait des 4 coins du monde pour proposer le meilleur café de la Baie. Son commerce prospéra autour de San Francisco. Jerry Baldwin, un jeune étudiant de l’Université de Berkeley travailla un temps avec Alfred Peet dans la boutique d’origine de Peet’s Coffee. Une fois rentré à Seattle après ses études, avec deux associés, il lança Starbucks Coffee sur un modèle très similaire. La chaîne eut un certain succès, mais ne devint un géant des coffee shops qu’après sa vente par ses fondateurs en 1987 à Howard Schultz, un ancien manager chez Starbucks. Mais que firent Jerry Baldwin et ses deux associés après avoir revendu Starbucks ? Ils se concentrèrent sur …. Peet’s Coffee qu’ils venaient de racheter en parallèle de leur aventure Starbucks de Seattle. Ce qu’ils font  encore aujourd’hui.

Puis, juste en face du Flatiron qui fait l’angle avec Sutter St, un très joli parc urbain coincé entre deux immeubles représente un très bon exemple de POPOS, ces Privately-Owned Public Open Spaces, des espaces ouverts au public bien que techniquement propriété privée des immeubles qui les entourent. Généralement ces espaces, très nombreux à San Francisco, sont le fruit de négociations avec la ville lors de l’obtention des permis de construire : en échange de telle ou telle dérogation au droit de construction standard, le promoteur offre en contrepartie un espace ouvert au public bien que géré et entretenu par le propriétaire de l’espace foncier. 

Hobart Building

Puis passez de l’autre côté du Flatiron, à l’angle de Sutter St et Sansome St, pour visiter un autre POPOS très réussi : un ancien hall de banque transformé en atrium avec palmier à l’entrée du Citygroup Center. Contournez ensuite la place du One Bush Plaza via Sansome et Bush St pour passer devant le Shell Building, à l’angle de Battery St, un très bel édifice art déco construit en 1929, et qui abrita les bureaux de la Shell Oil Company, le géant pétrolier. Regardez bien les décorations ornant le bas et le haut de la tour, ainsi que le Lobby : vous y trouverez de très nombreuses formes de coquillages (shell = coquillage en anglais), rappelant le logo de la société. 

Puis retournez sur Market St via Battery St. Sur le petit triangle formé par Battery St, Market St et 1st St, une plaque commémore l’invention à San Francisco à la toute fin du XIXème siècle du premier bandit manchot (one armed bandit), la première machine à sous qui allait envahir les casinos et tavernes de la ville, puis de toute la Californie et du Nevada.

Continuez de nouveau sur Market St puis prenez à droite sur Fremont St jusqu’à l’intersection de Mission St. A cette intersection, se dressent 4 gratte-ciels étincelants. Sur votre droite et votre gauche, de part et d’autre de Fremont St, le Salesforce East (30 étages, 139m) et le Salesforce West (43 étages, 183m) qui font partie du campus de Salesforce au centre de San Francisco. Salesforce est une start-up de la Silicon Valley qui a fait fortune dans les logiciels de gestion de la relation client (CRM). Lancée en 1999, juste avant l’explosion de la bulle internet, Salesforce marque le début de la seconde révolution internet, plus mature, avec un business model plus traditionnel, tourné vers les entreprises et non plus le grand public. Le succès fut fulgurant : en 20 ans, la société est devenue un géant du logiciel et des services aux entreprises. Elle pèse aujourd’hui (fin 2024) 280 milliards de $ en bourse et dégage un revenu annuel de 30 milliards de $. Pas étonnant qu’ils aient pu se payer 3 tours pour un montant total de 1.5 milliards de $ en plein cœur de San Francisco pour héberger une partie de leurs 70 000 employés.

En face de vous à gauche, la Millennium Tower, est une tour inaugurée en 2009 et principalement résidentielle de 58 étages, haute de près de 197m. Les penthouses du sommet de la tour se négocient à plus de 10 millions de $ l’unité. En 2015, il fut découvert que la tour s’enfonçait dans le sol en raison d’un problème de fondation. En 6-7 ans, elle s’était enfoncée de 41 cm, malheureusement de façon non uniforme, ce qui fait qu’aujourd’hui la tour penche d’une trentaine de cm en son sommet. Des travaux estimés à environ 100 millions de $ sont désormais programmés pour corriger le problème : de nouvelles fondations beaucoup plus profondes (76 m  de profondeur) vont être installées sous la tour, de manière à asseoir dans un premier temps le côté de la tour qui penche sur de la roche dure en profondeur. Une fois ces premiers travaux terminés, il est prévu de laisser la tour continuer de s’enfoncer sur son autre face, de manière à ce qu’elle finisse par se retrouver de nouveau droite. Alors seulement des travaux complémentaires seront entrepris pour relier cette autre face de la tour aux rochers en profondeur, stabilisant définitivement la tour. Evidemment, d’immenses procès opposent aujourd’hui les associations de résidents à la ville, aux promoteurs et aux entrepreneurs chargés de la construction initiale pour déterminer qui paiera la facture.

En face de vous à droite, face à la Millennium Tower, la Salesforce Tower est la quatrième tour encadrant cette intersection. Elle s’élève vers le ciel pour culminer à 326 m (2m de plus que la tour Eiffel). A son inauguration en 2018, ce fut le premier building à dépasser la Transamerica Pyramid dans la skyline de San Francisco. Comme sa voisine, la Millennium Tower, la Salesforce Tower est bâtie sur une partie de San Francisco qui était originellement sur l’eau, avant d’être comblée pour gagner sur la baie. Mais à la différence de la Millenium Tower, la Salesforce Tower a été conçue d’origine avec des fondations descendant à 91m en dessous du niveau du sol pour s’appuyer directement sur le plancher rocheux sous jacent. 

Dans le prolongement de Fremont St, vous apercevez également le très massif Salesforce Transit Center qui enjambe Fremont St. Nous le verrons de plus près tout à l’heure. Tournez à droite sur Mission St et avancez le long de la Salesforce Tower. Puis traversez 1st St et continuez un demi bloc pour dépasser la tour du 100 First Street sur votre gauche. Là, sur votre gauche, à l’angle d’un garage et d’un magasin Proper Food, un escalier vous mènera sur une terrasse (adjacente au 100 First Street), véritable havre de paix et de verdure coincé entre deux immeubles modernes, dont la façade blanche et ondulée de l’un se reflète dans la façade plane et en miroir de l’autre.

Terrasse du 100 First Street

Redescendez sur Mission St par le même escalier, puis prenez deux fois à gauche dans Shaw Alley pour rejoindre Minna St et l’immense Salesforce Transit Center qui s’étend sur la longueur de 4 blocs. Ce tout nouveau centre de transit inauguré à l’été 2018 aura coûté plus de 2 milliards de dollars, et concentre une gare ferroviaire en sous-sol, une gare routière (bus) au deuxième étage, des commerces au rez-de-chaussée et premier étage, ainsi qu’un gigantesque parc urbain sur toute l’étendue de son toit (3ème étage). 

A peu près en face de vous, un escalator permet de monter jusqu’à l’étage des commerces, et un ascenseur vous emmène directement sur le toit pour découvrir un jardin haut perché au milieu des gratte-ciels étincelants. Parcourez le parc vers le nord. A peu près au niveau de la Salesforce Tower, vous surplomberez un gigantesque atrium, le Grand Hall. Vous pouvez y descendre par un escalator ou un ascenseur, et s’il n’y a pas de trop de monde, vous pouvez remonter par le mini téléphérique (aerial tram) qui relie la place au pied de la Salesforce Tower jusqu’au parc sur le toit du Salesforce Transit Center

Puis prenez Fremont St vers le sud-est, en direction de l’intersection de Howard St. Sur votre gauche, juste devant le Salesforce Transit Center, la tour du 181 Fremont, haute de 

245 m et 55 étages, héberge à la fois des bureaux (et notamment ceux de Facebook et Instagram), et des habitations résidentielles, dont 16 appartements de luxe au sommet.

Prenez à droite sur Howard St jusqu’à l’intersection de la 1st St, qui forme un Carrefour de verre (Foundry Square) du fait de la forme des 4 immeubles à ses 4 angles. Dans l’angle sud, les bureaux d’IBM Watson, une intelligence artificielle développée par IBM dans le but de répondre à des questions posées en langage naturel. Lancé après le succès de Deep Blue, l’intelligence artificielle également développée par IBM qui batti en 1997 le champion Garry Kasparov à l’issue d’une série de 6 matchs. Watson fut conçu dans un premier temps comme compétiteur au jeu Jeopardy, le Question pour un Champion américain. En 2011, Watson affronta les deux meilleurs joueurs de Jeopardy et remporta la partie. Aujourd’hui Watson est testé dans de nombreux champs d’application, de la médecine au support technique, afin d’offrir une interaction plus naturelle avec ses utilisateurs, à travers d’une conversation de type question-réponse en langage naturel. C’est, en sommes, l’ancêtre de ChatGPT.

Prenez à gauche sur 1st St et continuez sur 1st St. En face de Tehama St, sur votre gauche, un très joli petit entrepôt en brique, coincé entre les nouveaux buildings modernes, atteste de ce qu’était ce quartier il y a trois quart de siècle. Il abritait encore récemment un showroom avec appartement témoin pour The Avery, la tour que vous apercevez plus loin sur la gauche. Sur votre droite, le tout aussi joli Phillips building est un autre exemple de bâtiment industriel du quartier d’origine. Ce bâtiment Art Deco avait été construit en 1930 pour le compte de la Phillips & Van Orden Company, un imprimeur qui occupa les lieux jusqu’en 1947.

Continuez sur 1st St jusqu’à l’angle de Folsom St. La tour sur votre gauche est The Avery. Haute de 56 étages pour 188m, cette tour de verre héberge 548 appartements de standing. Compter 1 à 2 millions de $ pour les deux pièces, 2 à 3 millions pour les 3 pièces et 3 à 4 millions pour les 4 pièces. L’appartement le plus cher est un penthouse à 41 millions de $ avec 4 chambres, 6 salles de bain, une bibliothèque, une salle de sport avec sauna, ainsi qu’une terrasse privée au sommet de la tour.

Continuez jusqu’à Harrison St où vous prendrez à gauche : en face de vous dans le prolongement de Harrison St, le magnifique Oakland Bay Bridge. Immédiatement à l’angle de Harrison St, le Sailors Union of the Pacific, construit en 1950. Ce syndicat des marins américains est né à San Francisco en 1885 ce qui en fait le plus ancien syndicat de marins au monde. 

Continuez jusqu’à Fremont St. Sur votre droite, The Harrison, une autre résidence de luxe, et dans l’angle opposé, le 399 Fremont, un gratte-ciel résidentiel de 122 m pour 42 étages. Prenez à gauche sur Fremont St. Sur votre gauche, le 340 Fremont Street, encore un gratte-ciel résidentiel de 130 m et 40 étages atteste de l’attrait de la ville et de ce nouveau quartier, malgré les loyers extrêmement élevés. Juste derrière, à l’angle de Fremont et Folsom St, le Pacific Gas & Electric Co Building, un blockhaus monumental en béton sans aucune fenêtre abrite les transformateurs de la compagnie d’électricité. Comment un tel bâtiment a-t-il pu être construit au cœur de la ville en dépit de tout bon sens esthétique ? Tout simplement car il était autrefois caché par l’Embarcadero Freeway, une autoroute surélevée qui rejoignait l’Embarcadero et longeait la baie. Cette autoroute qui défigurait l’Embarcadero fut détruite après avoir été endommagée par un tremblement de terre, révélant l’architecture, que personne n’avait jamais remarqué jusque-là, de ce bunker informe, de style brutaliste.

Sur la vue aérienne ci-dessus, les travaux de construction de l’Embarcadero Freeway viennent juste de commencer, à la toute fin des années 50. On voit l’arrivée du Oakland Bay Bridge, sur la droite, qui rejoint une immense autoroute surélevée en cours de construction par une gigantesque bretelle. Bientôt cette bretelle était appelée à se poursuivre le long de la baie et de l’Embarcadero, en passant devant le Ferry Building qu’on aperçoit en haut à gauche. L’idée était de pouvoir relier le Oakland Bay Bridge au Golden Gate Bridge, sans passer par les artères encombrées de San Francisco, quitte à défigurer le paysage de tout le bord de baie pendant une trentaine d’années–. Le point rouge figure l’emplacement du Pacific Gas & Electric Co Building, construit en 1973, et devant lequel vous vous trouvez, en bordure de la nouvelle bretelle autoroutière surélevée. On imagine bien que 20 ans environ après la construction de l’Embarcadero Freeway, la zone coincée dans la boucle autoroutière de la photo ne soulevait guère de considération architecturales esthétiques. Depuis le jour de son inauguration en 1959, l’Embarcadero Freeway fut combattue par une partie de la population de la ville qui ne jurait que pas sa démolition. Mais les intérêts économiques supposés de l’autoroute urbaine ont toujours empêché d’obtenir les majorités suffisantes pour amorcer un projet de démolition. Il fallut attendre 1989 et un tremblement de terre qui fit de lourds dégâts sur la structure de l’autoroute, pour que les coûts astronomiques de reconstruction de l’édifice routier finissent par convaincre les plus réticents de voter sa suppression.

Avant de tourner à droite sur Folsom St, ne manquez pas la vue dans le prolongement de Fremont St sur la Salesforce Tower et la 181 Fremont. Sur votre droite en vous engageant sur Folsom St, un très joli entrepôt des années 1920 conserve son enseigne peinte d’origine de la E.M. O’Donnell Copper Works. C’était l’atelier d’une société qui produisait des éléments d’architecture en métal. S’il a l’air à l’abandon, comme figé de le temps, c’est que le cabinet d’architecte qui l’occupe aujourd’hui, la Walker Warner Architects Inc, a eu l’intelligence d’en rénover entièrement l’aménagement intérieur, mais de conserver son aspect extérieur éprouvé par le temps. 

Avancez jusqu’à Beale St. Sur la gauche à l’intersection, une enseigne Philz Coffee, pousse le concept des Peets Coffee et autre Starbucks encore un peu plus loin dans la créativité caféiné. Essayez Iced Mint Mojito Coffee, un café glacé à la menthe, ou une autre variation excentrique proposée à la carte.

Philz Coffee
Chaîne locale de coffee shop proposant des recettes très originales de boissons caféinées, comme son étonnant Iced Mint Mojito Coffee.

Site : https://www.philzcoffee.com/

Adresse : 300 Folsom St, San Francisco, CA 94105

Ouvert tous les jours de 5h30 à 19h (7h-17h le week end) 

Puis prenez à droite sur Beale St. Longez le complexe résidentiel LUMINA, constitué de deux tours de verre miroir ovales et prenez à gauche dans Elkhart Street, une petite rue piétonnière, qui constitue désormais un parc urbain tout en longueur, le Rincon Place. De l’autre côté, en débouchant sur Main St, prenez à gauche sur un demi-bloc avant de traverser sur votre droite le complexe The Infinity, encore un complexe résidentiel ultra moderne de deux tours de verre aux formes arrondies. En 2005, lors des travaux de fondation pour ce complexe de gratte-ciels, les ouvriers découvrirent les restes d’un voilier de 38 m, un baleinier tout droit tiré du roman Moby Dick. Cette partie de San Francisco est bâtie entièrement sur des terres gagnées sur l’eau, le long des immenses jetées qui permettaient aux bateaux d’accoster, dans le prolongement des rues. Ce n’est donc pas une surprise en soit, car on sait que de nombreux navires abandonnées lors de la ruée vers l’or de 1849 gisent sous San Francisco. Mais c’est extrêmement rare d’en découvrir un en un état correct de conservation. 

Découverte du baleinier en 2005

Les historiens purent identifier le bateau comme The Candace, un baleinier construit en 1818 à Boston, et utilisé dans toutes les mers du globe pour la chasse à la baleine. En 1855, après deux années d’expédition qui l’avaient conduit jusqu’en arctique, le voilier fut endommagé par des blocs de glace dérivant. Le capitaine décida qu’il était temps de rentrer à son port d’attache à Boston. Mais les fuites étaient trop importantes. Le baleinier rejoignit tant bien que mal le port de San Francisco, l’équipage manoeuvrant les pompes jour et nuit pour éviter au bateau de sombrer. Ce fut sa dernière escale. Trop vieux et trop endommagé, il fut cédé à un chantier de démolition navale qui se trouvait précisément à l’endroit où vous vous tenez. Les parties hautes du navire furent récupérées, et le reste de la coque termina sa vie dans le remblaiement des jetées pour gagner sur la mer.

Ressortez de l’autre côté du The Infinity en descendant les escaliers menant sur Spear St. L’immense immeuble de brique en face de vous héberge notamment les bureaux à San Francisco de Google, mais aussi ceux du Secret Service, l’agence fédérale qui remplit deux missions d’égales importances mais sans rapport direct : la lutte contre la fausse monnaie, et la protection rapprochée du Président des Etats-Unis. Sans surprise, les bureaux de San Francisco du Secret Service s’occupent plus particulièrement de la première mission. Prenez à droite sur un demi-bloc, puis passez sous les arches à votre gauche. Sur votre droite, un autre immeuble en brique, une ancienne fabrique de café, la Hills Bros Coffee factory, aujourd’hui le campus sur la côte ouest de la Wharton School of the University of Pennsylvania, université privée renommée membre de la fameuse Ivy League de la côte Est avec Yale, Harvard et Princeton. 

Débouchez sur l’Embarcadero : sur votre droite, le Oakland Bay Bridge. A l’angle nord-est de l’ancienne usine de torréfaction, les bureaux de la Mozilla Foundation, que vous connaissez peut-être pour avoir financé les navigateurs Mozilla Firefox ou le lecteur d’email Mozilla Thunderbird, des logiciels open-source (en code libre). Traversez l’Embarcadero pour vous approcher de la baie, et avoir une meilleure vue du Oakland Bay Bridge, et juste devant, la Fire Department Station 35, la seule caserne de pompier de San Francisco à utiliser des Fireboats et non des camions de pompiers. Puis retournez-vous pour apercevoir l’enseigne Hills Bros Coffee sur le toit de l’ancienne usine. 

Commencez à longer l’Embarcadero vers le nord, en direction du Rincon Park et son immense sculpture de l’arc de cupidon. Puis traversez l’Embarcadero au niveau de Folsom St. Continuez sur Embarcadero mais désormais sur le trottoir opposé, en longeant un immense bâtiment de pierre blanche et brique rouge, qui abrite le siège social de Gap, le géant américain de l’habillement. Gap est né en 1969 à San Francisco, lorsqu’un agent immobilier spécialisé dans les locaux commerciaux, dépité de ne jamais trouver ses jeans préférés dans la bonne taille dans ses magasins habituels, convainquit le président de Levi’s, également fondé et basé à San Francisco, de signer un accord pour ouvrir un immense magasin qui proposerait l’intégralité de la gamme de vêtement Levi’s dans toutes les couleurs et toutes les tailles. Levi’s accepta, avec une garantie d’approvisionnement en continue du magasin depuis l’entrepôt de la société à San Jose. Gap commença donc comme un magasin ne vendant que la marque Levi’s, ce qui est assez amusant sachant que c’est aujourd’hui l’un de ses plus grands concurrents. Avec les années et le nombre de magasins augmentant, Gap créa sa propre gamme de jeans et de vêtements, puis commença à racheter d’autres marques plus petites comme Banana Republic ou Old Navy. Gap détient aujourd’hui 3600 magasins dans le monde, dont 2400 aux seuls Etats-Unis. 

Continuez tout droit sur Steuart St qui se sépare de l’Embarcadero qui oblique sur la droite. Traversez Howard St, puis un demi bloc plus loin, prenez à gauche à travers le Rincon Center jusqu’à Spear St que vous prendrez à droite. 

A l’angle de Mission St, un nouveau Super Duper Burger, si l’envie d’un burger juteux vous prenait (et vous l’aurez sans doute compris : Super Duper Burger est La chaîne de burgers préférée de Silvère 😉 ). Poursuivez jusqu’à l’angle de Market St. Sur votre gauche, l’immeuble de la Federal Reserve Bank of San Francisco, inauguré en 1983, et qui en semaine présente une petite exposition sur la monnaie et la banque. 

Traversez Market St, et prenez Drumm St en face légèrement sur la gauche, puis entrez dans le Hyatt Regency. Via le petit escalator, montez dans le lobby : autant l’immeuble est massif et sans intérêt de l’extérieur, autant l’incroyable atrium aux dimensions démesurées mérite d’être vu de l’intérieur.

Trouvez la sortie par l’angle opposé à celui par lequel vous êtes entrés et vous rejoindrez une immense esplanade donnant sur l’Embarcadero, et le Ferry Building, dominé par son immense tour horloge.

Inauguré en 1898, le Ferry Building un des rares bâtiments à avoir survécu à l’incendie de 1906, arrosé en permanence par des bateaux pompes pour éviter qu’il prenne feu, et sauvegarder ainsi le principal point d’évacuation des rescapés, et d’arrivée des secours. Au début du XXème siècle et jusqu’à la construction des deux ponts traversant la baie (le Oakland Bay Bridge que vous voyez clairement sur votre droite, et le Golden Gate, caché de l’autre côté de San Francisco), le Ferry Building de San Francisco était le premier terminal de ferry au monde en nombre de passagers, et le second point de transit de passagers au monde, tout moyen de transport confondu, derrière la gare ferroviaire de Charing Cross à Londres. Le Ferry Building est construit sur l’eau, comme d’ailleurs une bonne portion du Financial District au nord de Market St. A la fin des années 50, le trafic via Ferry s’étant effondré avec l’essor de l’automobile et la construction des 2 ponts dans les années 30, le Ferry Building se trouva isolé sur la baie, séparé du reste de la ville par une autoroute sur deux niveaux, construite sur toute la longueur de l’Embarcadero. 

 Mais en 1989, un séisme de forte magnitude frappa San Francisco, et l’autoroute fut sérieusement endommagée (comme le Oakland Bay Bridge). Plutôt que de réparer l’autoroute, il fut décidé de la démanteler et de reconstruire un Embarcadero piétonnier : le Ferry Building put enfin retrouver sa place dans la ville. Entièrement restauré en 2003, il abrite désormais de nombreux commerces de bouche, et accueille un Farmers’ Market avec de nombreux stands de nourriture les mardis et jeudis de 10h à 14h, et le samedi de 8h à 14h. Si vous passez un jour de marché, cherchez l’échoppe de la Batter Bakery : leurs pâtisseries sont à tomber par terre, notamment leur carmelitas (à mi-chemin du brownies et du oatmeal cookie, super chargé en caramel et aux noix). La Roli Roti Gourmet Rotisserie vaut également le détour, notamment pour le Porchetta Sandwich (porc rôti super tendre et savoureux).

Embarcadero – Coit Tower – Fisherman’s Wharf

 

Depuis le Ferry Building, continuez sur l’Embarcadero le long de la baie vers le nord. Marquez un arrêt à la Pier 7 (les jetées sont numérotées à partir du Ferry Building qui est la Pier 1), qui est aujourd’hui une jetée pédestre offrant un magnifique panorama sur la baie, le Ferry Building, et le Oakland Bay Bridge. Le Oakland Bay Bridge est le premier à avoir relié San Francisco à Oakland à travers la baie. Il a ouvert ses portes en 1936, 6 mois seulement avant le Golden Gate Bridge. Le pont est en fait découpé en deux sous parties, reliées entre elles par l’île de Yerba Buena, via un tunnel. L’île de Yerba Buena, petit îlot rocheux au milieu de la baie est lui-même reliée à une extension artificielle, Treasure Island, construite juste après l’édification du pont pour accueillir la Golden Gate International Exposition, une des trois World’s Fairs qui eut lieu à San Francisco (les deux autres ayant été accueillies au Golden Gate Park et dans ce qui allait devenir le Marina District, entre le Presidio et le Fisherman’s Wharf). 

La partie Ouest (celle qui donne directement sur San Francisco) du Oakland Bay Bridge est un pont suspendu sur deux niveaux. Initialement le niveau supérieur était pour les voitures, et le niveau inférieur accueillait une voie ferrée, mais in fine le transport par voiture individuelle prenant le pas sur les transports collectifs, les deux niveaux furent dédiés aux voitures, avec 5 voies par niveau, chacun dans un sens, de l’autoroute I80. La partie Est du pont s’effondra partiellement durant le tremblement de terre de 1989, le niveau supérieur s’écroulant sur la partie inférieure, avec des images de voitures précipitées dans le vide qui ont fait le tour du monde.  

Cette portion du pont a été reconstruite à côté de l’ancien pont (qui est utilisé désormais comme passerelle piétonnière et pour les vélos), mais avec les deux segments de voies côte à côte, ce qui fait de lui le pont le plus large du monde (10 voies de circulations).

Poursuivez sur l’Embarcadero vers le nord. Les plus grandes jetés étaient moins des pontons d’accostage des bateaux que des entrepôts de stockage des marchandises. Certaines d’entre elles ont depuis été converties en bureau, ou en musée comme la Pier 15 qui accueille l’Exploratorium, un grand musée interactif de la science.

Exploratorium
Musée interactif des sciences. 

avis et photos : https://www.yelp.com/biz/exploratorium-san-francisco-2 

Adresse : Pier 15 San Francisco, CA 94111

Site web : https://www.exploratorium.edu/ 

Prix : 39.95$ par personne – 29.95$ pour les seniors, étudiants et enfants

En continuant encore vers le nord, on rejoint Levi’s Plaza, un joli petit jardin au pied de Telegraph Hill, une colline qui se dresse comme une falaise surplombée de la Coit Tower, une tour circulaire blanche qui avec la Transamerica Pyramid forme l’un des deux points les plus marquants de la Skyline de San Francisco. A ce stade, nous vous proposons d’interrompre la progression sur l’Embarcadero pour faire l’ascension de Telegraph hill jusqu’à la Coit Tower avant de reprendre la progression le long de la baie vers le Fisherman Wharf.

Levi’s Plaza est donc un très joli jardin situé entre l’Embarcadero et les falaises abruptes de Telegraph Hill. La colline tient son nom de sa fonction dans les premières années de la ville de San Francisco : des guetteurs postés au sommet de la colline annonçaient l’arrivée des bateaux dans la baie aux habitants du centre ville, en contrebas dans la petite baie de Yerba Buena Cove (aujourd’hui cette petite baie est entièrement rebouchée et se trouve sous le Financial District, construit très largement sur la mer, en comblant progressivement les espaces entre les jetées). La colline servit également longtemps de carrière pour la construction locale, comme en attestent les falaises creusées dans ce qui était autrefois une simple colline.

Depuis la Levi’s plaza; traversez Battery St et approchez-vous de la partie sud de la place, devant les bureaux et siège social de Levi’s Strauss, l’inventeur du jean renforcé par des rivets. L’immeuble dispose d’un Levi’s Store, mais surtout d’un petit musée gratuit faisant la rétrospective de l’histoire de la marque depuis sa création par un commerçant d’articles destinés à équiper les chercheurs d’or jusqu’à nos jours. Puis prenez Filbert St et rejoignez les escaliers qui prolongent cette rue à l’assaut de Telegraph Hill. Plus vous montez, plus le panorama est spectaculaire. En haut de la première portion d’escalier, une allée sur un plancher de bois, perpendiculaire aux escaliers, part sur la droite, la Napier Lane

Un peu plus loin, une seconde allée, la Darell Place permet également d’accéder à des petites maisons suspendues à flanc de colline. Tout l’espace est paysagé avec des jardins suspendus étonnants et luxuriants où l’on peut parfois apercevoir (et entendre) des perroquets qui y vivent à demeure. Ce petit paradis était pourtant autrefois un quartier un peu à l’abandon et à l’écart, que seul l’acharnement de ses habitants à en assurer le développement et l’aménagement a permis d’en faire un des plus beaux recoins de San Francisco. Ces escaliers et allées sont techniquement des rues ouvertes au public, mais tâchez de respecter l’intimité des habitants et le calme des lieux, surtout s’il y a du monde. Poursuivez votre ascension par les Filbert Steps, par delà Montgomery St, jusqu’à ce que vous puissiez bifurquer à droite pour rejoindre la base de la Coit Tower, au sommet de Telegraph Hill. Le bas de la tour avec ses fresques murales peintes pendant la grande dépression est ouverte au public gratuitement. Par contre, l’ascenseur pour le haut de la tour est payant. Le point de vue depuis le sommet de la tour est très joli, mais ne mérite pas plus de 15 minutes de queue. S’il y a trop de monde, continuez votre chemin.

Passez de l’autre côté de la tour et rejoignez les escaliers de Greenwich St pour redescendre vers l’Embarcadero, en profitant de la vue (notamment sur Sausalito de l’autre côté de la baie et sur le Golden Gate bridge) et des jardins. 

Puis poursuivez sur l’Embarcadero vers le nord. Au niveau de la Pier 33 d’où part le ferry pour l’île et le pénitencier d’Alcatraz, vous pouvez faire une pause gastronomique au Queen’s Louisiana Po-Boy Cafe qui sert des spécialités authentiques de Louisiane, sans aucun doute l’État américain où l’on mange le mieux. Vous pouvez manger sur place ou aller savourer un Po-boy ou un Jambalaya en front de baie juste après la Pier 35, avec vue sur la marina et selon les jours, les gros bateaux de croisière amarrés juste en face.

Queen’s Louisiana Po-Boy Cafe
Petit restaurant avec service au comptoir où vous pourrez savourer les meilleures spécialités de Louisiane et de la Nouvelle Orléans : Po-boys (sandwich typique de Louisiane, au poisson frit ou aux crevettes frites), Jambalayas, Gumbos … et pour terminer quelques beignets typiques de NOLA. A partager sur place ou face à la baie, sur la Pier 35 voisine. Un peu cher mais c’est copieux et on peut partager si on prend à emporter.

avis et photos : https://www.yelp.com/biz/queens-louisiana-po-boy-cafe-san-francisco 

Adresse : 33 The Embarcadero, San Francisco, CA 94133

Ouvert tous les jours de 11h à 19h

Un peu plus loin sur l’Embarcadero, la Pier 39 est une jetée transformée en attraction touristique à la fin des années 70, avec restaurants, magasins, un carrousel sur deux étages et des petits spectacles de rue. L’ambiance est très “disneyland” et très très touristique. L’attraction principale sont les Sea Lions, les lions de mers qui squattent les pontons et plate-formes flottantes à l’ouest de cette jetée. Personne ne sait exactement pourquoi ils ont choisi cet espace qu’ils se sont maintenant appropriés et où ils peuvent être parfois des centaines. 

La Pier 39 marque le début de la partie ultra-touristique du front de baie. Très honnêtement, cette partie de la ville grouillant de touristes est la moins intéressante et la plus pénible pour y circuler. Néanmoins, on peut y trouver quelques trésors cachés. En continuant sur l’Embarcadero, on rejoint la Pier 45 ou Fisherman’s Wharf, la jetée où était autrefois amarrée la flotte de pêcheurs de San Francisco. Aujourd’hui, cette jetée sert de port d’attache à deux vaisseaux de guerre transformés en musée : le sous-marin USS Pampanito et le SS Jeremiah O’Brien, l’un des deux seuls Liberty Ships encore en état de fonctionnement. Ces deux vaisseaux de la seconde guerre mondiale peuvent être visités pour une trentaine de $ par personne (65$ pour un pass familial pour deux adultes et deux enfants). L’USS Pampanito a accompli 6 missions dans le pacifique entre 1944 et 1945 et coulé 6 vaisseaux japonais. Le SS Jeremiah O’Brien est un Liberty Ship, ces vaisseaux conçus pour être assemblés dans un temps record et fournir une armada trop nombreuse pour que les Japonais ou les Allemands puissent les couler tous. 2710 Liberty Ships furent assemblés pendant la Seconde Guerre Mondiale aux Etats-Unis, dont une bonne partie à Oakland de l’autre côté de la baie de San Francisco. Difficile de croire que cet immense bâtiment ait été construit en 56 jours seulement. Difficile d’imaginer également qu’il fit partie de l’armada de 7000 vaisseaux qui traversèrent la Manche le 6 juin 1944 pour participer au débarquement en Normandie.

A gauche du USS Pampanito, dans la première portion du hangar principal de la Pier 45, vous trouverez l’étonnant Musée Mécanique (en français dans le texte), un musée gratuit des premiers automates et autres jeux mécaniques à pièce. La plupart sont fonctionnels et n’attendent que vos pièces de 25 cents pour se mettre en mouvement. On trouve de tout : un violon mécanique qui joue tout seul, des jeux de boxes mécaniques, des automates de foire, des diaporamas 3D de San Francisco après le tremblement de terre de 1906 qui datent de plus d’un siècle avant Avatar. Assurément un petit bijou qu’on évitera de visiter quand l’afflux touristique est maximal.

Sur l’esplanade devant la Pier 45, on trouve le bâtiment historique de la Boudin Bakery, créé en 1849 par Isidore Boudin, un boulanger Bourguignon qui inventera la recette du Sourdough Bread de San Francisco, des boules de pain fermenté légèrement aigres, creusées et utilisées comme bol pour servir la spécialité locale de clam chowder (soupe de palourde). On peut visiter la boulangerie (semi-industrielle) pour quelques dollars, acheter pain et clam chowder, ou passer son chemin pour ne pas mourir étouffé sous le flot des touristes. L’enseigne dispose de trois autres magasins dans le centre de San Francisco où vous pourrez goûter leur fameuse clam chowder.

Poursuivez ensuite le long de la baie sur Jefferson St. Juste après la Pier 45, vous trouverez les derniers vaisseaux de pêche de la baie de San Francisco. Ce sont pour la plupart des bateaux destinés à la pêche sportive. Vous pouvez en voir d’autres en tournant à droite sur Al Scoma Way. En face, un bloc plus haut sur Jones St, vous trouverez l’échoppe d’un authentique Fish and Chips anglais, The Codmother Fish and Chips. Le poisson est frais et juteux, la panure ultra croustillante : un régal. L’échoppe voisine, Tanguito, sert des spécialités argentines, tandis que le Baked Bear propose des variations décadentes sur le thème de l’ice cream cookie (mais les prix sont franchement élevés).

The Codmother Fish and Chips
Super échoppe de Fish & Chips.

Adresse :  496 Beach St San Francisco, CA 94133

Avis et photos : http://www.yelp.com/biz/the-codmother-fish-and-chips-san-francisco 

 

Tanguito
Super échoppe de spécialités argentines, à deux pas du Fish&Chips ci-dessus.

Adresse :  2850 Jones St San Francisco, CA 94133

Avis et photos : http://www.yelp.com/biz/tanguito-san-francisco  

 

The Baked Bear – Custom Ice Cream Sandwiches
Variations infinies sur le thème de l’ice cream sandwich décadent, à deux pas du Fish&Chips ci-dessus. À partager.

Adresse :  2824 Jones St San Francisco, CA 94133

Avis et photos : http://www.yelp.com/biz/the-baked-bear-san-francisco-7  

 

Un peu plus loin sur Jefferson St, The Cannery est l’ancienne conserverie où le poisson était mis en boîte de conserve. Aujourd’hui, l’immense bâtiment a été converti en un immense centre commercial touristique. 

A l’intersection de Hyde St, prenez à droite jusqu’à la Hyde Street Pier qui héberge le magnifique San Francisco Maritime National Historical Park. Amarré sur la jetée, des vaisseaux historiques peuvent être visités pour quelques dollars (ou gratuitement si vous avez un National Park Pass America the Beautiful). Parmi eux, on notera particulièrement le ferry à vapeur Eureka qui assurait la liaison avec Sausalito. On peut y voir de vieilles voitures sur le pont inférieur. La construction du Golden Gate Bridge finira par avoir raison des Ferrys qui disparurent presque totalement avant de renaître dans les années 70-80 avec l’essor du tourisme. A noter que ce Ferry assurant la jonction entre les routes côtières des deux côtés de la Golden Gate, a officiellement été un morceau de la US 1. Le second bateau qui mérite vraiment le détour est le Balclutha, un trois mâts de 1886 qui franchit 17 fois le cap horn, assura la liaison avec l’Australie, emportant du bois américain de redwood à destination des mines australiennes, et rapportant du charbon à San Francisco, puis termina sa carrière en ralliant San Francisco à l’Alaska pour convoyer le saumon en conserve du grand nord. 

Le bateau est impressionnant, et l’on comprend mieux l’incroyable épopée des marins qui risquaient leur vie dans des conditions inhumaines pour rallier les ports du monde entier. C’est tout un pan de l’histoire de San Francisco, qui ne fut pendant très longtemps accessible que par la mer qui nous est retracée à travers l’histoire de ce vaisseau. La visite permet d’explorer le bâteau du pont à la cale et est ponctuée de présentations vidéos instructives et de reconstitutions.

Enfin Jefferson St débouche sur l’Aquatic Cove, une plage artificielle dont le sable est constitué des excavations réalisées en 1941 pour creuser un parking sous Union Square. C’est le terrain de jeu du Dolphin Club, le club de natation de San Francisco, fort de ses 1100 membres, qui s’entraînent dans les eaux glacées de la baie. Vous pouvez les voir presque tous les jours, mais notamment le dimanche où des centaines de nageurs, envahissent l’aquatic cove, été comme hiver. Juste derrière la plage, au croisement de Hyde St et Beach St, le terminus de la ligne de Cable Car Powell-Hyde qui peut vous ramener jusqu’à Union Square. Un peu plus loin sur Beach St, le Ghirardelli Square, une ancienne fabrique de chocolat transformée en …. centre commercial touristique.

Ici s’achève ce circuit. Vous êtes alors à deux pas de la fin de la ligne de Cable Car Powell Hyde, à l’angle de Hyde et Beach St, qui pourra vous remonter jusqu’au départ du circuit si vous le souhaitez.

Circuit “Civic Center – Alamo Square – Haight Ashbury”

 

Cette balade d’environ 3-4 km (aller) permet de découvrir le Civic Center (Mairie de San Francisco) et de rejoindre la colline d’Alamo Square qui regroupe parmi les maisons victoriennes les plus photographiées de San Francisco, puis le quartier bohème de Haight Ashbury. 

Notre point de départ sera Hallidie Plaza sur Market St, à l’angle de Powell St, d’où partent les lignes de Cable Car Powell-Mason et Powell Hyde, depuis leur “turntable” (plate-forme circulaire sur laquelle le Cable Car peut être retourné pour repartir en sens inverse). 

Depuis Hallidie Plaza, descendez Market St. vers le sud en direction du Civic Center. En longeant le quartier de Tenderloin (à votre droite), vous constaterez au fur et à mesure que vous vous rapprocherez du Civic Center, une concentration de plus en plus importante de SDF. Ce quartier qui fut successivement le coeur de Downtown San Francisco, un prolongement du quartier des Théâtres de Union Square, le quartier des bars puis des speakeasies durant la prohibition, le décor du roman “Le Faucon Maltais”, immortalisé au cinéma par Humphrey Bogart et symbole du roman noir, du film noir et de la figure du détective privé désabusé, s’est lentement dégradé jusqu’à devenir dans les années 70, le quartier des marginaux, des sans logis et des drogués. Une forte concentration d’œuvres de charité, de cliniques gratuites pour les pauvres et les junkies, et de logements de transition pour SDF contribue à fixer une très forte population de “homeless” dans un triangle de pauvreté. Le quartier est l’un des plus criminogènes de San Francisco, mais n’est pas spécialement dangereux pendant la journée, notamment sur les artères principales (comme Market St).

En chemin, notez le Golden Gate Theatre sur votre droite à l’angle de Taylor St et Golden Gate Avenue, ses enseignes lumineuses et ses étonnants balcons en escalier sur la façade sud. Un peu plus loin, au croisement de la 7ème rue sur votre gauche, le Odd Fellows Temple Building et ses décorations aux symboles maçonniques, est un ancien temple franc-maçon qui rappelle la très grande influence des loges et autres sociétés fraternelles dans l’Amérique du XIXème et de la première partie du XXème siècle. 

Quand vous arrivez au niveau de la United Nation Plaza, un peu plus loin devant vous sur Market St, l’Orpheum Theatre dont les décorations de la façade avant reprennent les motifs des cathédrales du XIIème siècle est un théâtre de 2200 places qui accueille généralement les derniers shows de Broadway. Il fut longtemps un immense cinéma (à la grande époque du cinéma muet notamment).

Traversez United Nations Plaza dont les colonnes sont ornées des noms de tous les pays adhérents aux Nations Unies avec leur année d’adhésion. Rappelons que l’Organisation des Nations Unies, si elle a son siège à New York, fut fondée en 1945 par une conférence à San Francisco, juste derrière le City Hall. Poursuivez en direction du City Hall (l’impressionnante mairie de San Francisco) : sur votre droite, l’ancienne Public Library de la ville, aujourd’hui transformée en Asian Art Museum, et sur votre gauche, la nouvelle Public Library. Si elle est ouverte, vous pouvez y entrer pour découvrir notamment son atrium central et sa rotonde moderne.  Entre le Asian Art Museum et la Public Library, plusieurs statues commémorent le passé lointain de la région : indiens, explorateurs…

Traversez le parc de la Civic Center Plaza et rejoignez les marches du San Francisco City Hall. En semaine, le midi, il y a des Food Trucks sur la Civic Center Plaza (et/ou United Nations Plaza) si vous souhaitez faire une pause gourmande. Sinon, à deux blocs au nord de United Nations Plaza , à l’angle de Hyde St et Golden Gate Avenue, 2 adresses sympas pour un petit-déjeuner américain ou un sandwich gourmet à prix raisonnable : 

Allstar Donuts & Burgers
Petit-déjeuner américain à prix correct pour San Francisco. Ambiance très locale et typique.

avis et photos : http://www.yelp.com/biz/allstar-donuts-and-burgers-san-francisco 

Adresse : 290 Golden Gate Avenue, San Francisco, CA 94102

Ouvert tous les jours de 6h à 18h, 7h-16h le week-end

 

Morty’s Delicatessen
un deli sympa avec de nombreux sandwichs (environ 13$ le sandwich ou un breakfast sandwich)

avis et photos : http://www.yelp.com/biz/mortys-delicatessen-san-francisco 

Adresse : 280 Golden Gate Avenue, San Francisco, CA 94102

Ouvert en semaine de 7h à 17h (9h-16h le samedi – fermé le dimanche)

 En traversant le Civic Center Plaza, sur votre gauche, le long de Grove St, vous apercevez le Bill Graham Civic Auditorium, salle de concert où jouèrent les plus grands artistes américains du XXème siècle.

Puis pénétrez dans le City Hall. Bâti en 1915 après que le premier City Hall eut été ravagé par les flammes lors du tremblement de terre de 1906 (seul le dôme était demeuré à peu près intact, perché sur sa structure métallique mise à nu et surplombant un champ de ruine), c’est l’un des plus grands dômes du monde, plus haut que celui du Capitol à Washington DC. 

Une fois dans le City Hall, passez sous la coupole, puis entrez à gauche dans le South Light Court, où vous trouverez une maquette de la coupole qui permet de bien comprendre comment on arrive à bâtir des coupoles de cette dimension, via un jeu de perspectives dans lequel une coupole interne masque la structure qui soutient l’immense coupole externe. Vous trouverez dans la même salle une ancienne chambre forte utilisée par les percepteurs municipaux. Vous noterez comment ces salles fortes étaient construites au milieu de pièces plus grandes, et jamais adossées à un mur, pour faciliter la surveillance et éviter les effractions. Notez également les cadrans sur l’intérieur de la très massive porte blindée : ces coffres ne pouvaient s’ouvrir qu’à heure fixe, pour éviter les risques de cambriolage par les personnels disposant des combinaisons. Des photos permettent également de voir l’ancien City Hall, avant et après le tremblement de terre. Enfin, un ensemble de drapeaux sont présentés : ils appartenaient au bataillon de San Francisco venu combattre en France pendant la première guerre mondiale. Sur l’un des côtés du petit mémorial, la liste des soldats de San Francisco décorés en France, dont certains de la Légion d’Honneur ou la Croix de Guerre, rappelle le lien particulier qui a toujours uni la France aux Etats-Unis depuis la révolution américaine et l’engagement de la France en faveur de la jeune république, symbolisé par La Fayette.

Traversez entièrement le City Hall et ressortez par l’arrière. En face de vous, sur votre droite le Herbst Theatre, ou War Memorial Veteran Building (car construit après la première guerre mondiale et dédié aux vétérans), où eut lieu la conférence fondatrice des Nations Unies. Sur votre gauche, le San Francisco Opera, et en enfilade, le San Francisco Symphony. Prenez tout droit entre les bâtiments, à travers le petit parc qui rejoint Fulton St, et poursuivez jusqu’à Octavia St. où vous tournerez à gauche. En passant à l’angle de Grove St, le Grove Street Market, une petite épicerie de quartier, prépare des sandwichs succulents (le Grove Special aux 3 viandes est juste parfait), que vous pouvez partager (ou pas) selon l’heure ou votre faim. 

 

Grove Street Market
Petite épicerie de quartier proposant un coin deli avec des sandwichs succulents.

avis et photos : https://www.yelp.com/biz/grove-street-market-san-francisco  

Adresse : 500 Grove St San Francisco, CA 94102

Ouvert tous les jours de 8h30 à 21h, sauf le dimanche

En poursuivant sur Octavia St, vous rejoignez un petit parc, le Patricia’s Green, en face duquel des zones en attente de construction ont été provisoirement aménagées : on y trouve le Biergarten qui sert bières et sliders gourmets tous les après-midi  dans des anciens containers, un petit café, un glacier, et l’espace ouvert du Proxy Walk-In Theater où sont projetés des films indépendants en plein air à l’occasion de festivals.

 

Biergarten
Bières et spécialités allemandes dans un jardin improvisé entre des anciens containers recyclés.

avis et photos : https://www.yelp.com/biz/biergarten-san-francisco    

Adresse : 424 Octavia St San Francisco, CA 94102

Ouvert tous les jours de 15h à 21h (13-19h le dimanche)

Puis, reprenez votre route sur Hayes St qui vous mènera tout droit à l’Alamo Square, un parc sur une colline haut perchée, bordée de maisons victoriennes de toutes les couleurs pastel de l’arc-en-ciel de San Francisco. L’endroit est surtout connu pour ses Painted Ladies, un alignement de maisons qui contraste avec la vue en arrière plan sur le Business District (et notamment la Transamerica Pyramid), qu’on appelle aussi Postcard Row car elles figurent sur toutes les cartes postales de la ville (dans le coin sud-est du square). Vous aurez néanmoins remarqué que les maisons victoriennes multicolores ne sont pas l’apanage d’Alamo Square, et que vous en avez croisées des dizaines et des dizaines depuis que vous avez quitté le Civic Center. Il y a en fait 18 000 maisons victoriennes dans tout San Francisco. Un autre alignement de belles maisons peut être trouvé dans l’angle nord-ouest d’Alamo Square. 

Profitez de la vue et du calme du parc, avant soit de continuer sur Hayes St pour rejoindre le quartier de Haight Ashbury, en tournant à gauche sur Baker St puis à droite sur Haight St.

Le quartier de Haight – Ashbury (du croisement des rues Haight et Ashbury qui en forment l’épicentre) s’articule principalement le long de la Haight St. Ce quartier connut ses heures de gloire en étant le cœur de la contre-révolution culturelle hippie à la fin des années 60, notamment pendant le “summer of love” de 1967. Cette empreinte de culture alternative a définitivement marqué le quartier même si aujourd’hui, l’aspect touristique prend un peu le pas sur la réalité de la scène artistique underground. 

La traversée de ce quartier permet également de faire la jonction entre le Golden Gate Park et Alamo Square. L’essentiel de ce qu’il y a à voir est le long de Haight St, sur la portion qui va de Stanyan St à Baker St. Deux enfilades de très jolies maisons colorées sont également visibles au croisement de Waller St et Masonic Avenue d’une part et de Haight St et Central Avenue d’autre part.

Le circuit s’achève aux portes du Golden Gate Park

Le Cable Car et les transports publics à San Francisco

 

Tous les transports publics de San Francisco sont opérés par la Muni, y compris les cable cars. Les tramways et bus coûtent 3$ par trajet, 1.50$ pour les jeunes de 5 à 17 ans. Les enfants de 4 ans et moins voyagent gratuitement. Vous pouvez changer gratuitement de bus, tramway, pendant 90 minutes après avoir passé votre carte pour la première fois. Très honnêtement, San Francisco est une petite ville, il n’est presque jamais nécessaire de prendre un transport en commun, l’essentiel de la ville peut être fait à pied. Les cartes de transport illimité à 36$ les trois jours (cable cars compris) ne nous semblent vraiment pas intéressantes. A noter désormais, l’application MuniMobile qu’on peut installer sur son smartphone permet très facilement d’acheter des tickets de tramway ou bus, à prix réduit (2.50$) et même des cartes à la journée (5$ sans les cable cars) ou pour 3 jours. C’est sans doute la meilleure option et la plus pratique si vous avez une connexion data sur votre téléphone.

Le cable car coûte 8$ le trajet quelle que soit la distance. Vous pouvez payer cash (mais il faut avoir le compte exact), directement dans le cable car. Il y a énormément de queue la plupart du temps aux terminus du Cable Car. Sachez que le Cable Car ne part jamais totalement plein, quel que soit le nombre de personnes attendant au terminus, de manière à pouvoir prendre quelques passagers en plus en cours de route (généralement sur l’extérieur des voitures). Si vous n’êtes pas trop nombreux, avancez d’un ou deux arrêts et faites signe à l’opérateur que vous souhaitez monter. S’il y a de la place, vous éviterez beaucoup d’attente. Si vous voyagez debout sur l’extérieur de la voiture, il vous est demandé de retirer vos sac à dos et d’éviter de vous pencher trop à l’extérieur. Les Cable cars opèrent de 6h du matin à minuit. Essayez d’arriver tôt pour battre la foule touristique.

Le Cable Car Museum, sur Mason St est un arrêt sympathique et gratuit qui retrace l’histoire du Cable Car à San Francisco. Il est situé dans l’immeuble hébergeant l’impressionnante machinerie qui fait tourner les câbles de toutes les lignes encore en activité. C’est très bruyant, mais également très intéressant. N’hésitez pas à vous y arrêter si vous passez à proximité.

 

Balade à Vélo à San Francisco

 

Malgré ses collines, San Francisco est une ville idéale pour une balade découverte à vélo. Il y a de nombreux loueurs de vélo, à l’heure ou à la journée (généralement on atteint vite le point où la journée est plus rentable). Nous vous conseillons San Francisco Bicycle Rentals, car ils possèdent 3 points de location et/ou retour des vélos idéalement placés : 

Au Ferry Building,  A la Cannery près du Fisherman’s Wharf  et Au Golden Gate Park:

http://bikerentalsanfrancisco.com/

Le coût est de 10$ de l’heure, 40$ la journée, mais ils font 20% de discount si vous réservez (sans payer) en ligne au moins la veille pour les locations au Ferry Building et au FIsherman’s wharf mais pas au Golden Gate Park. Si vous rendez le vélo dans un autre point de location que celui dans lequel vous avez loué, vous payez 6$ d’extra (mais ça peut être très pratique). Ils fournissent sur demande et gratuitement un panier isotherme à l’arrière du vélo, et un casque (non obligatoire), ainsi qu’un antivol. 

Attention le prix de la location d’un vélo électrique est plus du double. Compter environ 70-80$ la journée.

Selon la localisation de votre hôtel, vous pouvez louer votre vélo au Ferry Building ou à la Cannery, puis suivre l’Embarcadero jusqu’à l’Aquatic Park. De là vous pouvez continuer à travers Fort Mason, puis jusqu’au Yacht Club, où vous pouvez suivre Yacht Rd jusqu’à la pointe où se trouve une petite plage, une vue imprenable sur le Golden Gate Bridge et Alcatraz, et le Wave Organ, une construction artistique originale de tubes qui produisent des sons lorsque la marée envoie les vagues correctement contre la côte.

Revenez sur vos pas jusqu’à Marina Boulevard, et prenez Baker St pour aller voir le Palace of Fine Art, un vestige d’une exposition internationale. Si vous avez faim, faites un rapide détour par Chestnut St dans le quartier de Marina où vous trouverez des propositions intéressantes et des prix raisonnables dont le Super Duper Burger.

Super Duper Burgers
Les meilleurs burgers de SF. Une chaîne de burgers bio, locale et éthique à la mode dans la baie de San Francisco : ça ne les empêche pas d’être particulièrement savoureux et juteux. Les frites sont standards, les Garlic Fries très correctes, la lemonade sans intérêt particulier. En revanche, les Pickles (gros cornichons) épicés en libre service sont à tomber pour les amateurs. 

avis et photos : https://www.yelp.com/biz/super-duper-burgers-san-francisco-5     

Adresse : 2201 Chestnut St San Francisco, CA 94123

Ouvert du dimanche au jeudi de 10h30 à 23h, vendredi et samedi de 10h30 à 23h

Puis continuez de suivre la côte le long du Crissy Field, jusqu’à Fort Point, le Fort Historique de San Francisco, aujourd’hui situé directement sous le Golden Gate Bridge. Vous aurez une vue saisissante sur le pont.

Pour rejoindre le pont lui-même, il va par contre falloir monter, et sacrément monter, via Long Avenue et le Battery Trail. N’hésitez pas à descendre de vélo et pousser si cela vous semble trop abrupte, car ce n’est pas très long. Une fois sur le pont vous pouvez traverser tout ou partie du Golden Gate Bridge (mais sachez que la vue sur le pont depuis la ville est plus belle que la vue sur la ville depuis le pont). Attention, le pont est sur un faux plat sur les 2/3 de sa longueur, et avec le vent de face, c’est assez dur, et parfois périlleux avec les vélos des pros qui vous frôlent à toute vitesse en vous croisant. Si vous avez le courage de traverser entièrement, vous pouvez rejoindre le point de vue sur le pont et San Francisco juste de l’autre côté (mais là aussi ça monte encore). De là, vous pouvez choisir de continuer jusqu’à Sausalito (ça descend pour l’essentiel) via Alexander Avenue, jusqu’au Yee Tock Chee Park qui vous offrira le plus beau panorama sur toute la baie.

Si 6 km (aller-retour) de vélo supplémentaires ne vous font pas peur, poursuivez sur Bridgeway jusqu’à la Gate 6 Road pour aller voir les Houseboats (ou Floating Home comme leurs habitants préfèrent les appeler) au nord de Sausalito : garez-vous dans le parking à l’entrée de la Gate 6 Road et passer devant le A Dock et le Issaquah dock et éventuellement ceux de la Kappas Marina. Les pontons ne sont plus libres d’accès, mais on voit pas mal de maisons flottantes depuis le parking, sans avoir besoin de s’avancer sur les pontons. Aujourd’hui ces maisons sur l’eau sont excessivement chères et prisées, et l’esprit hippie bohème des origines est un peu loin, mais ces habitations étonnantes et colorées ont malgré tout conservé un vrai charme. 

Puis rentrez sur San Francisco en Ferry (mais demandez l’avis du loueur de vélo avant de vous lancer jusqu’à Sausalito : selon la saison, le jour et l’heure, il peut y avoir plus ou moins de Ferry, et plus ou moins de place pour les vélos). 

Info ferry : http://goldengateferry.org/schedules/Sausalito.php 

Prix : 14$/adulte – 7$/enfant jusqu’à 18 ans

On ne peut pas réserver sa place sur le ferry. Il y a une queue séparée pour les passagers de ferry qui sont en vélo car le nombre de place de vélo est limité. En cas de forte affluence, une queue importante peut se former notamment en été. Certains loueurs permettent de rendre le vélo sur Sausalito pour un supplément d’une dizaine de $, et ne pas avoir à rentrer avec le vélo sur SF. Renseignez vous auprès de votre loueur.

Toute l’info sur les vélos en Ferry : 

https://www.goldengate.org/assets/1/6/bike-to-transit-brochure-2020.pdf 

Le retour depuis Sausalito en vélo est par contre à proscrire car il y a une portion de côte de plusieurs miles vraiment difficile, surtout avec ces vélos de location. Le trajet total depuis le Ferry Building jusqu’à Sausalito, avec retour en Ferry fait plus de 20 km avec 150m de dénivelé. Le double si vous faites l’aller-retour en vélo.

L’autre option, est depuis l’entrée Golden Gate Bridge,  de “redescendre” jusqu’au Golden Gate Park via Lincoln Boulevard. Après une première portion qui monte un peu sec, ça descend sur tout le reste du chemin (sauf juste avant le parc). Vous pouvez marquer l’arrêt à la Battery Godfrey, une des nombreuses fortifications d’où les canons de défense de la ville pouvaient protéger l’accès de la Baie. En arrivant en bas de Lincoln avenue, vous aurez une belle vue sur China Beach en contrebas (et vous pouvez même aller y faire un tour si vous n’avez pas peur de la montée au retour). Puis vous tournerez à gauche sur la 25ème avenue avant de rejoindre la 23ème Avenue qui vous mènera tout droit au Golden Gate Park.

De là vous pouvez explorer la section ouest du parc, avec notamment le Bison Paddock et son troupeau de bisons (pour avoir vu de nombreux troupeaux sauvages dans le Wyoming et le Sud Dakota, avouons que cette petite plaine artificielle avec ses bisons fait néanmoins son effet). Puis rejoignez la section Est, avec le Japanese Tea Garden, vestige d’une exposition internationale, et lieu de naissance des Fortune Cookies modernes, le De Young Museum (Musée d’Art), ou la California Academy of Sciences (Musée des Sciences).

Vous longerez aussi les magnifiques serres du Conservatory of Flowers, admirerez des paysages variés, assez grandioses et étonnants, avec des plus jeunes, vous pourrez vous arrêter à l’immense aire de jeu du Koret Children’s Quarter Playground (et son carrousel), avant de rejoindre le début de Haight St où vous pourrez rendre votre vélo, avant de poursuivre à pieds à travers les circuits de Haight – Ashbury, Alamo Square et du Civic Center.

Vous avez apprécié le début de ce premier circuit ? Découvrez l’intégralité de ces circuits dans un package complet comprenant la carte détaillée avec tous les points d’intérêt, le tracé des itinéraires sur la carte, le texte intégral et illustré de description des 4 circuit (90 pages) aux formats PDF, Kindle et ePub, imprimable ou chargeable dans vos téléphones portables. 

 

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Des circuits de San Francisco et une carte adaptée à la consultation sur place

Notre expérience du voyage nous a conduit à trouver la formule optimale d’exploration des villes : une grande préparation en amont pour identifier tous les points d’intérêts, l’élaboration du meilleur circuit pour les explorer, et un outil efficace sur place pour suivre le tracé de ces circuits et identifier tous les points d’intérêt. Cet outil, ce sont les cartes interactives avec géolocalisation de votre position, sur un téléphone portable. C’est beaucoup plus efficace qu’un plan papier, et vous passez en outre beaucoup plus inaperçu dans la ville à consulter votre mobile qu’avec un plan à la main.

Des circuits de San Francisco consultables sur vos téléphones, tablettes ou liseuses

Aussi, nous nous proposons de vous faciliter votre visite de San Francisco en accédant à nos circuits au format PDF, Kindle (.mobi) et Epub (liseuses électroniques génériques), mais aussi à la carte interactive correspondante avec le tracé du circuit et les différents points d’intérêt.

Vous recevrez donc :

  • nos circuits au format PDF (pour les charger dans vos téléphones portables ou tablettes et/ou l’imprimer) soit 61 pages de descriptions détaillées
  • nos circuits au format Kindle (pour les charger dans votre liseuse Amazon Kindle)
  • nos circuits au format ePub (pour les charger dans votre liseuse électronique générique ou dans votre téléphone portable)

Une carte interactive avec le tracé des circuits de San Francisco et les points d’intérêt

Vous aurez également accès à une carte Google Maps détaillées de ces circuits, dans laquelle vous retrouverez le tracé précis de chaque circuit, et tous les points d’intérêt cités dans les circuits (monuments, restaurants, magasins, lieux insolites etc.).

Vous recevrez également une documentation pour installer l’application gratuite Maps.me sur votre téléphone portable ou tablette, charger la carte de San Francisco et le tracés des circuits et les points d’intérêt dans Maps.me, ainsi que le fichier au format KMZ regroupant les points d’intérêts et les tracés des circuits nécessaires pour charger les circuits dans Maps.me

Une application gratuite pour suivre le tracé des circuits San Francisco sur vos téléphones portables et tablettes

Vous pourrez consulter en ligne la carte de San Francisco depuis votre ordinateur pour préparer votre séjour, mais vous pourrez également la charger dans vos téléphones portables via l’application gratuite Maps.me pour une utilisation une fois sur place à Los Angeles : vous disposerez alors d’une carte détaillée de San Francisco, du tracé des circuits et de l’emplacement des routes, des points d’intérêts, sur votre téléphone portable (ou tablette), en mode hors ligne (sans avoir besoin de vous connecter à internet par wifi ou réseau mobile, sans aucun surcoût). Vous pourrez même utiliser gratuitement la fonction GPS de votre téléphone pour visualiser votre emplacement exact sur la carte à tout moment, et suivre facilement le tracé des circuits.

Nous vous conseillons d’ailleurs de suivre les itinéraires à deux, avec chacun un téléphone portable : l’un suit le tracé sur la carte et vous dirige dans les rues de San Francisco, l’autre suit les itinéraires sur les documents PDF ou ePub/Kindle, et lit les différentes informations sur les lieux rencontrés.

Pour 14.90€ seulement (Offre Spéciale – au lieu de 29.90€ – durée limitée), nous vous simplifions la vie et vous permettons de suivre nos circuits dans les rues de San Francisco avec tout le confort de cartes et plans interactifs, ainsi que tout le contenu du circuit dans le creux de votre main !

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1 Commentaire

  1. julien

    Nous avons bénéficié de ce guide cet été pour la première étape de notre séjour dans l’Ouest. merci bcp à Sandrine et Silvere, il a été très utile.
    Nous avons bcp filmé Alcatraz en early bird (moins de monde) et le vélo Golden gate puis retour Sausalito en ferry. Le musée mécanique est vraiment excellent pour toute la famille. Les balades indiquées dans le guide sont toutes bien faites et décrites. Le shopping sur market Street a comblé nos ados.
    Logez effectivement comme recommandé en haut de Columbus venue, très pratique et plus safe.
    le coté négatif de SF est en fait le nombre de toxicos et de sdf. C’est assez impressionnant en fait et il y a certains quartiers qui vraiment craignent. Ne laissez vraiment rien dans la voiture (nous nous sommes fait piquer deux sacs dans notre voiture garée en plein Gloden Gate en pleine journée et on nous a dit que c’est commun.
    Mais bien documentés, la ville reste super agréable t évidemment c’est un must

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